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War ning l a FHF dans la caMpagne él ect or al e Présidentielles : que disent les candidats sur l’hôpital ? LE JOURNAL DU SYNDICAT NATIONAL DES PRATICIENS HOSPITALIERS ANESTHÉSISTES-RÉANIMATEURS ÉLARGI #77 Le site du snphar-e : http://www.snphare.com avril 2017 l a cr ise du desar Mir DOSSIER

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War ning l a FHF dans l a caMpagneél ect or al e

Présidentielles : que disent les candidats surl’hôpital ?

LE JOURNAL DU SYNDICAT NATIONAL DES PRATICIENS HOSPITALIERS ANESTHÉSISTES-RÉANIMATEURS ÉLARGI

#77

Le site du snphar-e : http://www.snphare.com

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l a cr ise du desar MirDOSSIER

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http://www.snphare.com - Journal du Syndicat National des Praticiens Hospitaliers Anesthésistes-Réanimateurs Élargi - n° 66 - Novembre 2013

CONS

EIL D

’ADMI

NIST

RATIO

NCommission Statutaire Nationale (anesthésie-réanimation)Conseil de Discipline (anesthésie-réanimation)Contentieux - Région parisienne

Délégation Régionale NormandieRevue PHAR-E

Veille Syndicale - Relation avec les adhérentsRevue PHAR-E

ContentieuxRetraites

Conseil de Discipline (anesthésie-réanimation)PH temps partielQualité et organisation du bloc

Commission Statutaire Nationale (anesthésie-réanimation)FMC-DPC -Veille Syndicale

Veille Syndicale - Relation avec les adhérentsRevue PHAR-E

Veille Syndicale Relation avec les adhérentsReprésentation des médecins non anesthésistes

Retraites - UrgencesReprésentation des médecins non-anesthésistesRelation avec les Universitaires

Délégation régionale BretagneRevue PHAR-EFMC-DPC

Président de l'intersyndicale Avenir Hospitalier - Commission StatutaireNationale (anesthésie-réanimation) - Conseil de Discipline (anesthésie-réanima-tion) - Observatoire Souffrance au Travail - Secrétaire Général Adjoint du CFAR -Commission SMART

Textes officiels - RetraitesAdministrateur CNG

Délégation régionale Midi-PyrénéesGroupe e-communication

Rédacteur en chef de la revue PHAR-E - Collège National ProfessionnelAnesthésie-Réanimation - Commission Statutaire Nationale (anesthésie-réanimation) - Conseil de Discipline (anesthésie-réanimation) - FEMS

Collège National Professionnel Anesthésie-Réanimation - Commission StatutaireNationale (anesthésie-réanimation) - Conseil de Discipline (anesthésie-réanimation)Site web www.snphar.com et e-communication

Présidente d'Action-Praticiens-Hôpital - Déléguée générale de l'intersyndicaleAvenir Hospitalier - Commission Statutaire Nationale (anesthésie-réanimation)Conseil de Discipline (anesthésie-réanimation) - Revue PHAR-E

Commission Statutaire Nationale (anesthésie-réanimation)Conseil de Discipline (anesthésie-réanimation)

Chargé de mission aux affaires européennesPast-Président de la FEMS

Ligne Directe : 01 45 17 95 10Portable : 06 73 98 08 52

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Standard : 01 39 63 88 39Ligne directe : 01 30 84 96 00

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Standard : 02 31 06 31 06 Fax : 02 31 06 47 70

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Ligne Directe : 02 40 16 51 47Portable : 06 86 87 62 76

Portable : 06 60 55 56 16

Michel DRU - PrésidentCentre Hospitalier H. Mondor - SAMU 94- Cré[email protected]

Dr Grégory WOOD - Vice-PrésidentCHU Rouen [email protected]

Dr Jullien CROZON - Secrétaire général Groupement Hospitalier Edouard [email protected]

Dr Patrick DASSIER - TrésorierHopital européen Georges Pompidou - [email protected]

Dr Louise GOUYET - Trésorière adjointeGroupe Hospitalier Pellegrin - [email protected]

Dr Veronique AGAESSE - Secrétaire générale adjointeNouveau CHU [email protected]

Dr Anouar BEN HELLAL - Secrétaire général adjointHôpital André Mignot - SAMU - [email protected]

Dr Renaud PÉQUIGNOT - Secrétaire général adjointHôpitaux de Saint-Maurice - Gé[email protected]

Dr Raphael BRIOT - AdministrateurCHU - SAMU 38 - [email protected]

Dr Veronique DERAMOUDT - AdministrateurHôpital de Pontchaillou - [email protected]

Dr Max Andre DOPPIA - AdministrateurCHU Côte de Nacre [email protected]

Dr Jean GARRIC - AdministrateurHôpital Central - [email protected]

Dr Anne GEFFROY-WERNET - AdministrateurCentre Hospitalier de [email protected]

Dr Laurent HEYER - AdministrateurHopital de la croix rousse - [email protected]

Dr Yves REBUFAT - AdministrateurCHU de Nantes - Hôpital Laënnec - [email protected]

Dr Nicole SMOLSKI - AdministrateurHopital de la croix rousse - [email protected]

Dr Didier REA - Administrateur honoraireHôpital de la Source - Orlé[email protected]

Dr Claude WETZEL - Chargé de MissionPraticien Honoraire CHU de [email protected]

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Réanimateurs Élargi - n°77 - Avril 2017

SANTÉ !

La France arrive en fin de mandat électoral. Les négociations avecle Ministère de la santé se terminent. Tout au long de ces 5 dernières années, nous n’avons eu qu’un seul interlocuteur àSégur, Marisol Touraine, permettant un suivi constant des dossiers.De nombreuses commissions ont été nommées, élaborant des rapports dont les conclusions n’ont pas toujours été suivies.Contrairement au gouvernement précédent, les rencontres ont étémultipliées et le dialogue n’a jamais été rompu. Le SNPHAR-E, àtravers son intersyndicale, Avenir Hospitalier, a participé jusqu’aubout à toutes les réunions, même si elles étaient parfois très fréquentes. Nous n’avons jamais mené une politique de la chaisevide. Quelques mesures ont été mises en place, néanmoins nosrevendications sont loin d’avoir été toutes satisfaites.

L’hôpital public, à travers les dernières réformes hospitalières, sedégrade progressivement tant sur le plan des effectifs, notoire-ment insuffisants, que sur le plan de l’autonomie profession-nelle. Le régime politique actuel nous avait promis l’abolition dela loi HPST : nous l’attendons encore ! Seules quelques modifi-cations ont été effectuées, sans en changer le sens.

Une interview croisée dans ce numéro de la revue revient sur lesavancées obtenues et les rendez-vous manqués depuis 2012. Nous avons également posé les trois mêmes questions, aux cinqcandidats à l’élection présidentielle les mieux placés selon les son-dages. Ils nous ont livré leurs idées en matière de santé, notam-ment sur l’avenir de l’hôpital et des statuts médicaux. Les enquê-tes d’opinion montrent que les problématiques de santé� sont aucœur de nos préoccupations citoyennes. Nous serons attentifs auxpropositions qui permettront un progrès dans la prise en chargedes patients, à travers une amélioration des conditions de travaildu personnel soignant.

À l’heure où le concept actuel de l’hôpital public fait fuir les jeunes médecins sans retenir les plus âgés, des mesures d’attrac-tivité méritent d’être renforcées. Le SNPHAR-E reste toujoursporteur d’idées novatrices et constructives. Avec votre aide, nouspoursuivrons notre travail syndical auprès de la Direction Générale de l’Offre de Soins (DGOS) pour les faire entendre.

Michel Dru, Président du SNPHAR-E

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Po in t de vue de l ’ac t ual it é Un nouveau bureau mais toujours le même objectif :

défendre les intérêts de tous les PH !.....................4

do ss ier Pr és iden t iel l esQue disent les candidats sur l’hôpital ?...............6Qu’a apporté le dernier quinquennat à l’hôpital

public et aux médecins hospitaliers ? .................9

Fic h e Pr at iq ueCe qu’il faut savoir sur l’IESPE ..........................12

War n in gLa FHF dans la campagne électorale ................13Hôpital « déverrouillé » : témoignages de deux PH

qui subissent le déverrouillage de leur

hôpital ................................................................14

do ss ier : l a c r ise du desar MirDESARMIR ou co-DES : quelles responsabilités ? 17Jeun’s : Ils s’unissent ! .......................................18Le SNJAR vu par le CFAR ....................................19Un Co-DES ; alors pourquoi deux CNP ? ..............20Pourquoi un nouveau référentiel métier ? ..........21

ag en da .......................................................... 22

Pet it es an n o n c es ................................... 23

SOMMAIRE

Président du comité de rédaction : Michel DruRédacteur en chef : Laurent HeyerComité de rédaction : Anouar Ben Hellal - JullienCrozon - Véronique Deramoudt - Nicole Smolski -Grégory WoodÉditeur : Ektopic58 rue Corvisart • 75013 Paris • 01 45 87 77 00Rédaction : S. SargentiniDirecteur de publication : C. MuraPublicité : K. Tabtab - [email protected] : Imprimerie ImprimaturCrédits photos : istock

ISSN : 1285-7254

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LE NOUVEAU BUREAU

Le 20 janvier 2017 a eu lieu à Paris l’assemblée générale duSNPHAR-E au cours de laquelle se sont tenus des débatspassionnants sur les modalités de travail du médecin hospi-talier et les perspectives d’avenir de l’hôpital public. Deuxsujets sur lesquels les intentions du gouvernement demeu-rent encore trop souvent floues. Les discussions croiséesentre les différents protagonistes issus d’horizons diffé-rents, ont permis un éclaircissement à même d’aiguiser laréflexion de notre syndicat sur ces sujets.Au cours de cette assemblée générale, les résultats duvote électronique pour les élections du Conseil d’Adminis-tration ont été promulgués (cf p. 2).Le nouveau conseil d’administration a voté pour son bureau : - Président : Dr Michel Dru- Vice-Président : Dr Grégory Wood- Secrétaire Général : Dr Jullien Crozon- Secrétaires Adjoints : Dr Véronique Agaësse, Dr AnouarBen Hellal et le Dr Renaud Péquignot

- Trésorier : Dr Patrick Dassier- Trésorière Adjointe : Dr Louise Gouyet-CaliaUne nouvelle équipe, mais toujours le même objectif, unevolonté unique : celle de défendre les intérêts de tous lesPH de France, quelle que soit leur spécialité.

RÉFORME DU 3ÈME CYCLE DES ÉTUDESMÉDICALES : LA GRONDE MONTE UN PEU

PARTOUT

Rendue nécessaire par le biais de la législation européenne,la réforme du troisième cycle des études médicales (R3C)a vu disparaître les DESC et naître de nombreux DES, voireCoDES. Plusieurs spécialités (Anesthésie-Réanimation,Hépato-Gastro-Entérologie, Psychiatrie, Radiologie, entreautres) ont exprimé de vives inquiétudes face aux consé-quences induites par cette réforme sur leurs organisationset leurs modalités de travail et d’enseignement.À peine élu, le nouveau bureau a dû gérer ce qu’il faut bienappeler « la crise du DESARMIR », traduire : CoDES « Anes-thésie-Réanimation/Médecine Intensive et Réanimation ».La création de ce CoDES, sa maquette et son enseignementthéorique ne posent pas de problème en soi. Là où le bâtblesse, et le SNPHAR-E avait fait part de ses craintesà ce sujet il y a quelques mois déjà, c’est au niveau dunombre d’internes à former et leur répartition entre lafilière AR et la filière MIR. Cette répartition est parue au

Journal Officiel (JO) le 26 décembre 2016 et quelle ne fût pasnotre surprise de voir qu’il était prévu de former 97 MIR paran pour les cinq ans à venir ! Un chiffre bien trop importantau regard de la démographie médicale actuelle et future ettrès éloigné des besoins en termes de santé publique. Eneffet, actuellement en France, les postes dans les réanima-tions polyvalentes (la situation des réanimations de CHUétant un peu à part) sont pourvus pour environ 50 % parles AR et 50 % par l’équivalent des futurs MIR. Or, former97 MIR par an reviendrait à pourvoir tous les postes vacantsou devenant vacants dans les réanimations et unités desoins continus (USC) par des MIR. Exit les AR ! Résultat :une menace directe pesant sur les médecins anesthé-sistes-réanimateurs (MAR) exerçant ou souhaitant exer-cer dans une réanimation polyvalente ou une USC ainsiqu’une perte d’attractivité majeure pour l’anesthésie-réanimation par la perte de sa valence « réanimation ».Un non-sens complet quand on sait à quel point les 2composantes de la spécialité sont imbriquées et indispen-sables à une bonne pratique de celle-ci au quotidien. Sanscompter que le flux (ou plutôt le flot !) d’internes ayant unstage en réanimation dans leur maquette (AR et MIR, maisaussi médecine d’urgence et certaines spécialités médica-les, comme cardiologie ou pneumologie) va considérable-ment augmenter au risque majeur de dégrader la formationdes ces internes en réanimation (moins de patients à pren-dre en charge, moins de gardes). Une situation inaccepta-ble pour le SNPHAR-E qui, de concert avec le nouvellementcréé SNJAR (Syndicat National des Jeunes Anesthésistes-Réanimateurs), est monté au front pour dénoncer cettesituation.Après un communiqué de presse historique signé par tou-tes les composantes de l’anesthésie-réanimation et paru le17 janvier dernier, une réunion a eu lieu à la Direction Géné-rale de l’Offre de Soins (DGOS) le 25 janvier. Les pouvoirspublics y ont admis des défaillances au sein de leur propresystème. Ainsi, l’estimation quant au nombre d’internes àformer par filière avait été réalisée au doigt mouillé en par-ticulier pour les MIR, derniers nés de la bande. Tout le tra-vail d’estimation des besoins, des capacités de formation,pourtant demandé par la DGOS aux Observatoires Régio-naux des Professions De Santé (ORDPS), n’a pas été effec-tué ou alors très partiellement. Devant cet aveu, les com-posantes de l’anesthésie-réanimation et le SNPHAR-E enparticulier ont exigé que ce travail soit enfin réalisé et qu’ilserve de base chiffrée objective pour arrêter le nombred’internes à former au sein des deux filières du DESARMIR.

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Un nouveau bureau mais toujoursle même objectif :

défendre les intérêts de tous les PH !

POINT DE VUE DE L’ACTUALITÉ

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Le chiffre de 97 MIR à former par an est alors devenucaduc. Dans des délais extrêmement courts, un question-naire a été rédigé par l’Observatoire national de la démo-graphie des professions de santé (ONDPS), validé par lesConseils Nationaux Professionnels (CNP) AR et MIR et dif-fusé nationalement aux responsables des deux filières.L’ONDPS doit analyser les résultats à compter du 3 marspour un rendu le 20 mars.Si nous pouvons nous féliciter que la mobilisation de l’en-semble des composantes de la profession anesthésie-réanimation, en particulier ses composantes syndicales, aabouti à suspendre un nombre de MIR à former trop élevéen regard des besoins et mettant en danger l’exercice del’anesthésie-réanimation dans son indispensable polyva-lence, il convient de rester vigilant sur les conclusions quivont être tirées de l’enquête menée. Le SNPHAR-E ne sesatisfera pas de résultat en inadéquation avec lesbesoins de santé publique et incompatibles avec leservice le meilleur que nous souhaitons rendre auxpatients.À l’heure de l’impression de notre revue, nous nesavons pas sur quels chiffres réalistes s’appuiera la DGOSpour le nombre d’internes à former. Afin d’éviter une esca-lade, ne serait-il pas plus raisonnable de s’appuyer surceux du Conseil National de l’Ordre des Médecins ou surceux de D. Annane dans son article de 2012 dans la revueRéanimation1 ?

DÉLÉGATION DE TÂCHES : LE MARRONNIERDE L’ANESTHÉSIE-RÉANIMATION ?

Sujet brûlant du début 2016, voilà que la délégation detâches refait son apparition. La Haute Autorité de Santé(HAS) a fait part de sa volonté de faire effectuer des actesd’anesthésie locorégionale (ALR) par les IADE. Après lescathéters centraux, voilà l’ALR aussi reléguée au niveaud’un simple acte technique. Une vision bien réductricede la pratique d’anesthésie-réanimation.Le SNPHAR -E a exprimé son opposition à une telle propo-sition. Comme pour les cathéters centraux, il existe uncontinuum entre indication, réalisation et prise en charge d’éventuelles complications qui relèvent de l’expertisemédicale. Réduire ces gestes à leur simple dimensiontechnique pour des raisons bassement économiquesest en totale contradiction avec la qualité et la sécuritédes soins que l’anesthésie-réanimation a su dévelop-per au cours de ces 20 dernières années pour le béné-fice des millions de patients pris en charge dans les blocs,les réanimations, les USC ou en SMUR.

PLAN ATTRACTIVITÉ

On le sait, l’attractivité des carrières médicales hospitaliè-res ne se porte pas bien et représente un enjeu majeur pourl’avenir de l’Hôpital Public.

Des discussions ont lieu à ce sujet depuis maintenant plu-sieurs années et le SNPHAR-E est un interlocuteur duministère via son intersyndicale Avenir Hospitalier.Si nous avons malheureusement plusieurs raisons d’êtredéçus par les mesures annoncées par le ministère au sujetde l’attractivité, il y a aussi eu des avancées significativesà ce sujet, détaillées dans ce numéro.● Pour les plus jeunes collègues, le versement d’une primed’engagement dans la carrière hospitalière publiquepouvant aller jusqu’à 30 000 Euros (le montant serafonction des tensions démographiques géographiqueset selon les spécialités) et avancée de deux échelons. Encontrepartie, le praticien s’engage à travailler au minimumtrois ans en établissement public de santé.

● Les droits sociaux (congés maladie, maternité…)des PH non titulaires et Assistants Spécialistes ontenfin été alignés sur ceux des praticiens titulaires met-tant fin à une inégalité insupportable.

● Une demi-journée de soirée a été attribuée aux méde-cins réalisant des journées longues. Cette plage mal-heureusement ne peut être comptabilisée dans le tempsde nuit. Le texte mal ficelé par les pouvoirs publics aconduit le SNPHAR-E a déposé un recours auprès duConseil d’Etat.

● L’indemnité d’engagement de service public exclusif(IESPE) est revalorisée à 700 euros bruts (au lieu des490,41 actuels). Cette mesure ne concernera que les pra-ticiens pouvant justifier d’un exercice public exclusifcontinu ou non d’au moins 15 ans. Si le SNPHAR-E nepeut qu’exprimer son désaccord concernant les condi-tions de cet arrêté, il n’a pas jugé souhaitable de se lan-cer dans un contentieux face à cette mesure pouvantbénéficier à un nombre non négligeable de collègues. Ànoter que cette valorisation de l'IESPE, même souscondition, touchera plus de PH que la création d'un 14ème

échelon. Le SNPHAR-E fera en sorte que cette revalori-sation sous condition soit la première étape vers une reva-lorisation généralisée à l’ensemble des praticiens concer-nés.

● Par ailleurs, le temps de travail additionnel (TTA) de nuit,un non sens sémantique, disparaît au profit d’un TTA uni-quement de jour, mieux rémunéré.

● Enfin, il y aura une prime pour les praticiens exerçantsur plusieurs sites d’un Groupement Hospitalier deTerritoire.

Il reste encore quelques dossiers en chantier (le temps nonclinique, les valences, le temps syndical) qui devraient êtrebouclés d’ici le début avril, date à laquelle la campagne pré-sidentielle prendra le dessus avec le départ de quelques-uns de nos interlocuteurs au ministère.

Grégory Wood, Vice-Président du SNPHAR-E

D. Annane et al. Démographie et structures des services de réanimation français

(hors réanimation chirurgicale) : état des lieux. Réanimation (2012) 21 : S540-61

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LE POINT SURPOINT DE VUE DE L’ACTUALITÉ

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CE QU’ILS NOUS ONT DIT À PROPOS DEL’HÔPITAL

Pour François FillonLes superpositions successives de normes législatives etréglementaires ont considérablement rigidifié l’exercice médi-cal à l’hôpital. La situation actuelle est devenue si absurde queces normes sont aujourd’hui très largement illisibles et incom-préhensibles pour les professionnels eux-mêmes.Cette situation coexiste avec une incapacité du système à véri-tablement valoriser les professionnels qui s’engagent forte-ment pour l’hôpital et à répondre à des problématiquesaiguës d’attractivité de l’exercice médical hospitalier dans cer-tains territoires et dans certaines disciplines.Il résulte de ces constats le sentiment, largement répandu dansla communauté médicale hospitalière, d’une situation aujour-d’hui bloquée et peu propice à l’innovation scientifique et audéploiement de perspectives de carrière attractives. La mon-tée de ce sentiment de découragement constitue un motifmajeur d’inquiétude pour l’avenir du service public hospitalier.Nous ferons donc du soutien à l’attractivité de l’exercicemédical pour le service public hospitalier une priorité du quin-quennat. Nous mettrons cette priorité en œuvre en préservantles statuts existants mais également en donnant plus de sou-plesse aux établissements. Leur autonomie sera ainsi renfor-cée pour mieux personnaliser les relations avec les médecinset proposer des solutions adaptées, en particulier pour les dis-ciplines médicales qui ont le plus de mal à recruter.

Pour Benoit HamonLorsqu’on fait le choix de l’hôpital public c’est parce que lavocation nous guide. Ce choix n’est jamais anodin... car cemédecin là a une philosophie de son métier qui est celle duservice public.L’hôpital est devenu une sorte d’entreprise qui tend à fonc-tionner comme une clinique commerciale et qui se perd dansune course à la rentabilité.B. Hamon propose un plan de revalorisation des carrières etun plan pluri-annuel de recrutements de soignants. Les soi-gnants, dont font partie les PH, n’ont pas vu leurs salaires reva-lorisés depuis les années 2000/2001 avec Martine Aubry. Le médecin hospitalier doit travailler main dans la main avecles administratifs dans le respect mutuel et avoir son mot àdire. Il faut en finir avec la loi HPST.

Pour Marine Le Pen Marine le Pen n’envisage pas d’évolution des statuts médi-caux à l’hôpital, en revanche, il est nécessaire, selon elle deprotéger les praticiens hospitaliers face aux attaques qui sefont jour. Il faut protéger les personnels hospitaliers, et leur garantir desconditions de travail dignes, en luttant contre l’insécurité etles revendications communautaristes mais aussi contre lesagressions physiques et verbales.Garantir des bonnes conditions d’exercice pour les prati-ciens hospitaliers est une condition sine qua non de l’amé-lioration de la prise en charge des patients.Les hôpitaux doivent pouvoir jouir d’une autonomie accruedans l’élaboration de leur projet de soin, tout en restantencadrés bien entendu.Les praticiens devraient également être associés de manièreplus importante aux instances décisionnelles de l’hôpital,pour reprendre le dessus sur l’administratif et la comptabilité.

Pour Emmanuel Macron L'attractivité des carrières à l'hôpital reste un sujet plus d'ac-tualité que jamais. Les déserts hospitaliers se creusent, lerecours à l'intérim touche désormais tous les établissements,et les enquêtes montrent qu'au delà de l'attachement indis-cutable des praticiens au service public hospitalier, un désirde faire évoluer les parcours professionnels existe. Ce peutêtre l'évolution des missions, voire des spécialités, et il fau-dra engager un grand chantier des compétences en santé.Ce peut être aussi introduire de la modularité, reconnaître pourcelles et ceux qui le souhaitent, plusieurs temps dans la car-rière (un temps pour le soin, un temps pour des missions demanagement, etc), contractualiser la participation des prati-ciens à des missions hors soins, comme l'enseignement, larecherche clinique, l'animation du pôle, de la CME, etc. La car-rière est et restera sécurisée nationalement, cela n'empêchepas de la faire évoluer pour la moderniser et l'adapter aux nou-veaux enjeux. Enfin, j'ouvrirai le chantier très attendu par lesprofessionnels des ressources humaines à l’hôpital, vers unevéritable gestion prévisionnelle des emplois et carrières.

Pour Jean-Luc MélenchonL’hôpital n’a plus les moyens d’être attractif et de garantir desconditions de travail décentes aux soignants, dont les PH fontpartie. L’hôpital a besoin de ressources humaines et financiè-

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DOSSIER

Présidentielles : que disent les candidats sur l’hôpital ?

Ph ar -e a joint les conseillers santé des 5 candidats les mieux placés pour les électionsprésidentielles. l e service de communication de François Fillon nous a répondu ainsiqu’h akim Bécheur pour Benoît h amon, Mickael ehrminger pour Marine l e Pen,

Frédéric Pierru pour Jean-l uc Mélenchon et Jérôme s alomon pour emmanuel Macron.

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res. « Nos hôpitaux s’enfoncent en raison d’une gestion àcourte vue comptable : soit de petites économies qu’on croitréaliser et qui coûtent bien plus cher à la fin. »Cette gestion à courte vue des ressources humaines hospi-talières a engendré le développement du mercenariat. Les peti-tes structures se tournent vers l’intérim à des coûts exorbi-tants. JL Mélenchon entend réaffirmer le statut de la fonctionpublique hospitalière en recrutant massivement des person-nels soignants, en leur garantissant des retraites satisfaisan-tes, ainsi que des rémunérations justes et adaptées. Il devient urgent de stabiliser les équipes car le systèmeactuel est totalement désorganisé, notamment avec les inté-rimaires. Il faut en finir avec ça, stabiliser les statuts et les ren-dre le plus attractifs possible.Les hôpitaux doivent être véritablement autonomes. Cetteautonomie ne doit pas être un fardeau qui encourage la ges-tion de la pénurie. L’autonomie est une bonne chose lorsqu’ondéveloppe des logiques territoriales de santé.

CE QU’ILS NOUS ONT DIT À PROPOS DESGHT ET DE LA T2A

Pour François FillonNous devons aider l’hôpital et ses professionnels en leurdonnant plus de souplesse de fonctionnement et en renfor-çant le mouvement de recomposition de l’offre dans unelogique de qualité, de sécurité et de gradation plus lisible del’offre de soins.Ce principe d’autonomie, les professionnels hospitaliers y sontviscéralement attachés. C’est pourquoi, notre but est dedonner une nouvelle vie à l’autonomie de l’hôpital ! C’est defaire pour l’hôpital public ce que nous avons fait en 2007 pourl’Université. C’est de permettre aux professionnels qui leveulent de travailler davantage et de voir ce travail justementreconnu et rémunéré. Car le choix de l’engagement pour leservice public et les contraintes qu’il emporte doit être encou-ragé et valorisé. Nous défendons cette idée depuis longtemps.Cette autonomie revitalisée doit pouvoir s’exercer dans lecadre des territoires de santé dans une logique résolue d’ou-verture sur l’ensemble des partenaires de l’offre de soins. Nousamènerons donc les groupements hospitaliers de territoire,dont les principes structurants seront conservés s’agissantde la recomposition de l’offre de soins publique, à s’ouvrirrésolument vers la médecine de ville et les établissements pri-vés.Le principe d’un financement des établissements en fonctionde la réalité de l’activité de soins doit être préservé. Ce sys-tème reste incomparablement plus pertinent que celui desdotations globales et forfaitaires qui bloquent les projets desétablissements et de leurs équipes. Mais nous devons tenircompte des limites constatées en pratique – effets inflation-nistes ou risques de sélection de patients – pour améliorer lesystème et surtout intégrer des modes de financement plus

transversaux au parcours. « Je pense notamment à l’enjeumajeur d’une approche plus transversale de la prise en chargede la perte d’autonomie. »

Pour Benoit HamonNous pensons que les GHT sont une bonne idée, car il fal-lait faire en sorte qu’il y ait des filières de soins regroupées,selon une cohérence territoriale.Pourtant, tout n’est pas mis en œuvre pour que les GHTsoient une réussite.... Il faut y mettre les moyens nécessairespour permettre aux soignants de mener à bien les nouvellesmissions prévues. On ne peut plus demander toujours plusavec autant, voire moins, de moyens !Dans le cadre des déserts médicaux, il est prévu de créer unemission nationale d’accès aux soins (MINAS). Cette missionsera dotée de larges prérogatives et fera en sorte que les PHpuissent être aidés durant leur installation dans ces désertsmédicaux. La MINAS prendra également en compte l’entou-rage du médecin.On considère qu’en diminuant l’offre de soins, nous ferons deséconomies. Peut-être…Ce qui est certain, c’est que cela seferait au détriment de la qualité des soins car le recours à l’hô-pital augmente chaque année.Le programme de B. Hamon prévoit de maintenir une offrepublique de soins susceptible de répondre aux besoins. Ilexiste un réel problème d’encombrement des urgences, maisqui ne doit pas nous faire ignorer les problèmes d’aval à l’is-sue de l’hospitalisation. Plutôt que de fermer des lits, il fautles transformer (par exemple nous avons de plus en plusbesoin d’EPHAD et de soins de suite). Concernant la T2A, B. Hamon ne veut pas la supprimer, maisplutôt faire en sorte qu’elle ne soit pas appliquée à toutes lesprises en charge. Les maladies chroniques, l’éducation thé-rapeutique, les soins palliatifs, ne peuvent pas être tarifiés àl’acte. Nous ne pouvons pas faire de la médecine humanisteavec ce type de financement qui induit une course aux actes,un turn-over permanent pour que les patients quittent l’hô-pital au plus vite. Il faut créer un mix de financement intelli-gent en associant à la T2A, un paiement au forfait ou au prixde journée, en fonction des situations. L’idée de B. Hamon estd’apporter le juste soin au meilleur coût. La question dufinancement de l’hôpital est une question centrale qui devraêtre traitée en priorité, avec celle de l’amélioration des condi-tions de travail des soignants.

Pour Marine Le Pen Le FN et Marine Le Pen s’opposent fermement à la manièredont les GHT ont été instaurés : « comme d’habitude, sansconcertation, de manière autoritaire, engendrant une mobi-lité forcée pour les professionnels et les patients. »Il faudra donc réétudier de manière stratégique les mutuali-sations pertinentes et souhaitables, sans altérer ni les condi-tions d’exercice des soignants, ni l’accessibilité des patientsaux structures, ni la qualité des soins.

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LE POINT SURDOSSIER

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La mise en place des GHT a été plus que brouillonne, préci-pitée, mal étudiée et n’a surtout pas permis d’atteindre lesobjectifs fixés.Si la T2A a fait preuve d’une certaine pertinence pour une par-tie des soins (environ 30 à 40 % des soins hospitaliers), ellereste inadaptée aux pathologies chroniques et complexes,ainsi qu’aux soins palliatifs.La T2A a instauré une logique de comptabilité d’entreprise àl’hôpital, et a entraîné des abus dans certaines structures, avecdes facturations d’actes non pratiqués ou des surévalua-tions de la gravité des pathologies.La tarification hospitalière devra donc évoluer. Il est envisa-geable de conserver la T2A pour les actes auxquels elle s’ap-plique bien (notamment les actes techniques et individualisés).Il peut être envisagé, après concertation avec les différentsacteurs, d’adopter une dotation modulée à l’activité pourl’activité qui se prête mal à la T2A.Le but est de parvenir à un mode de tarification qui permetteà la fois à l’hôpital de dégager des marges pour l’investisse-ment et l’amélioration de la prise en charge, mais égalementde mieux prendre en compte la réalité de l’exercice hospita-lier et ses spécificités humaines.La T2A n’incite pas non plus à consacrer du temps auxtâches « humaines », car elles ne sont pas valorisées finan-cièrement ; ainsi, qu’un aide-soignant dépose un plateau-repas à un patient ou qu’il lui dépose le plateau-repas et l’aideà manger, l’hôpital percevra la même somme.

Pour Emmanuel Macron L'organisation des soins à l'hôpital a avant tout besoin d'unpeu de stabilité. L’hôpital n’a jamais pu ces dernières annéesprendre le temps d’arrêter le cycle infernal des grandes réfor-mes pour regarder un peu en arrière et se projeter dans l’a-venir. « Même je ne crois pas à l'uniformité du modèle enmatière de gouvernance, selon la taille des établissements, desservices, des pôles,le dynamisme des équipes..., je ne sou-haite écrire un nouveau décret alors que l'encre du précédentn'est pas encore sèche. En revanche, oui, je veux conférerdemain davantage d'autonomie demain aux hôpitaux, maisune autonomie au service du mieux soigner. » Par exemple,leur permettre d’être compétitifs dans le recrutement de pro-fessionnels, notamment ceux dont l’offre est insuffisante auregard des besoins, pour, in fine, organiser sur tout le terri-toire des soins de qualité, donnés dans de bonnes conditionspar des équipes inscrivant leur exercice dans la durée. L'au-tonomie,je veux aussi en donner dans la constitution des grou-pements hospitaliers de territoire. Le cadre légal est posé, lesGHT font sens, pensés comme des outils au service de l’or-ganisation des soins dans les territoires. Il faut désormais lesfaire vivre à partir du terrain ! Un projet médical de territoireimplique certes des règles de fonctionnement collectif etune définition claire du territoire, mais dès lors, c’est auxéquipes concernées de faire vivre l’envie de coopérer. Parailleurs ne gagnerait-on pas à bâtir nos GHT en lien, lorsque

cela fait sens et lorsque cela est possible, avec des établis-sements privés, avec la médecine de ville ?Un mot sur le budget. « Je suis le seul candidat à proposerun ONDAM pluriannuel sur la durée du quinquennat, et à m'en-gager sur une hausse du budget de 2.3% tous les ans. Pour-quoi? Parce que je considère qu'on a déjà demandé beau-coup d'efforts aux hôpitaux, et qu'il faut leur garantir unecapacité d'investissement, pour conserver un parc moderne,et pour financer des innovations techniques et organisation-nelles. » L'hôpital, c'est le lieu du soin, de la formation, de larecherche, et c'est un grand pourvoyeur d'emplois. Il faut enretour lui accorder de la lisibilité, de la visibilité, et les moyensde mener l'ensemble de ses missions à bien. J'ai annoncémon souhait de faire évoluer les modes de financement desétablissements de santé pour les rendre plus justes et com-préhensibles, et moins chronophages pour les professionnels.réduire un tarif en cours d'année pour tenir le budget n'est pastenable à long terme. Je veux aussi réduire la part de la T2Apour développer des projets de parcours de soins, sortir dela logique en silos.

Pour Jean-Luc MélenchonLes GHT font toujours l’objet d’un débat au sein de l’équipede campagne de JL Mélenchon. L’idée de mettre en complémentarité les hôpitaux existaitdans la réforme de 58 avec les CHU. À l’époque une gradua-tion des établissements semblait déjà nécessaire.« Ce quinous inquiète c’est l’obsession de la maîtrise des coûts àlaquelle nous sommes opposés. » L’hôpital a déjà beaucoupdonné en termes de maîtrise de coûts. « Nous pensons queles GHT sont un bon instrument au service d’une mauvaisepolitique. » Ces groupements pourraient redynamiser lespetites structures qui sont en train de mourir et qui sontindispensables au maillage hospitalier du territoire. Pour lemoment, c’est une idée au service d’une mise sous pressionde l’hôpital grâce à laquelle on annonce des économies bud-gétaires.JL Mélenchon veut sortir du « tout T2A » que la droite veutaccentuer. Il faut sortir de ce consensus autour de la tarifica-tion à l’activité. « Nous pensons qu‘il faut privilégier la dota-tion globale qui est plus pertinente pour la prise en charge desmaladies chroniques. » C’est un des principaux objectifs ducandidat Mélenchon. La médecine est plurielle, elle a doncbesoin de financements pluriels, adaptés à chacune destrois grandes médecines. Certaines maladies s’intègrentbien dans le cadre de la tarification à l’acte : les « maladiesstandards » telles que la pose de prothèse de hanche, ou l’o-pération de la cataracte contrairement aux maladies chro-niques qui nécessitent, elles, un véritable travail d’éducationthérapeutique. La T2A continue de créer une logique perversequi introduit un conflit d’intérêt entre la sécu et les hôpitaux,il faut absolument sortir de cette logique.

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DOSSIER

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Qu’a apporté le dernier quinquennat à l’hôpitalpublic et aux médecins hospitaliers ?

La fin d’un quinquennat est souvent l’occasion d’unbilan. Marisol Touraine, une des rares ministres àavoir traversé la mandature de François Hollandede bout en bout, a été l’unique interlocutrice desorganisations syndicales médicales. Il apparaitdonc aisé de suivre le fil de sa démarche de discus-sions et de négociations, au cours de ces 5 derniè-res années. À travers une interview croisée, PHAR-E a interrogédeux membres du Conseil d’Administration duSNPHAR-E (Max-André Doppia, Président d’AvenirHospitalier et Patrick Dassier, Trésorier) qui n’ontpas eu le même regard sur cette période.

PHAR-E : Qu’a apporté ce quinquennat à l’hôpitalpublic ? Max-André Doppia : Je salue la décision de MarisolTouraine d’avoir restauré l’hôpital dans ses prérogati-ves de service public. Mais le plan d’économies de 3milliards d’euros et un taux directeur insuffisant dés-tabilisent gravement l’hôpital public dont les person-nels souffrent. En novembre 2011, quand le SNPHAR-Ea créé Avenir Hospitalier, toute discussion était impos-sible avec le ministère de la santé de l’époque. Entre2007 et 2012, les réformes T2A à 100 % et HPST, ontbouleversé les équilibres qui préexistaient dans unenvironnement devenu concurrentiel et de marché oùle sort du soignant passait forcément au second plan.

Patrick Dassier : Dans les promesses électorales deFrançois Hollande, il y avait l’abrogation de la loi HPST.Or, on ne relève que quelques amendements à laréforme de Roselyne Bachelot. Par ailleurs, dès janvier 2013, le ministère a créé leconcept du compte-épargne temps (CET) historique etpérenne entrainant une diminution du nombre total dejours capitalisables sur le CET de 300 à 208 jours, parlimitation du dépôt annuel à 20 jours sur le CET. Cetterégression statutaire a des conséquences, et non desmoindres : - en cas de suppression de la Loi des 35 heures, l’an-née de travail passera de 208 à 228 jours,

- devant la pénurie de PH et l’intensification du tra-vail, les PH se retrouvent devant l’obligation de fairedes plages additionnelles rémunérées à la hauteur de240 euros net, soit une Ubérisation du travail médi-cal,

- le delta 39H-48H n’est toujours pas reconnu et com-pensé.

PHAR-E : Il y a donc eu discussion, ce qui faisaitdéfaut au quinquennat précédent ? P. Dassier : En effet, mais le Pacte de Confiance avecla mission d’E. Couty n’a débouché sur rien et a donnéla tendance ultérieure : deux ans perdus et cinq annéesgagnées pour leministère. Puis, laMission Le Menndevait élaborer desmesures attractives.Durant cette mission,on a évoqué le «vieux concept » quetout travail mérited’être honoré et quele temps de gardedoit être reconnudans sa totalité. Ladéception a étégrande. La ministre a proposé une nouvelle Loi deSanté en janvier 2016 qui a confirmé, dans ses gran-des lignes, la Loi HPST et l’avènement des GHT pourgérer la pénurie démographique avec le risque dudéveloppement d’une médecine foraine

MA. Doppia : Avenir Hospitalier (et donc le SNPHAR-E)ont participé à toutes les négociations et concerta-tions à venir, dans un contexte d’enveloppe extrême-ment contrainte pour la santé. Le Pacte de Confianceet la Mission Couty ont été un espace véritablementouvert. Nous avons rapidement déchanté : tout le tra-vail mené n’a pas impulsé une dynamique ascendantepour l’hôpital public et ses acteurs … La missionconfiée au Sénateur Le Menn a emboîté le pas à unPacte de Confiance qui n’avait pas suffi à la ministre.Je ne peux m’empêcher de citer ici le Rapport-qui-Pique, financé par le SNPHAR-E en 2015,lequel a su dresser un tableau d’une situation hospi-talière intenable, comprise par tous et qui appelait, àdes mesures volontaristes. (http://www.snphar.com/data/upload/files/leRapportQuiPique.pdf). Nous atten-dions des avancées réglementaires significatives,notamment une entrée à échelon plus élevé pour lesjeunes et une meilleure reconnaissance de la perma-nence des soins. La ministre a privilégié des axes enperspective avec sa Loi de santé, notamment l’intégra-tion de la création des Groupements Hospitaliers deTerritoire (GHT) comme entité où l’attractivité pourraitmieux s’exprimer. Nous avions, dès le départ, exprimé

LE POINT SURDOSSIER

La mission d’E. Couty n’adébouché sur rien et adonné la tendanceultérieure : 2 années

perdues et 5 gagnées pourle ministère !

P. Dassier

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DOSSIER

les insuffisances du Plan. Fallait-il pour autant le reje-ter ? Il aura fallu plus d’un an de concertation pourque le sujet central du temps de travail ne soit pastraité au fond.

PHAR-E : Vous semblez d’accord. Le bilan a doncété globalement négatif ? MA. Doppia : Non ! Il y a eu le décret de septembre2013 sur les Commissions Régionales Paritaires (CRP)qui ont précisé des missions nouvelles (cf encadré ci-contre et article paru dans le PHAR-E de février 2014 :http://www.snphar.com/data/A_la_une/phar67/Dossier3-67.pdf) bien que ce bilan régional soit assezdécevant. Rien n’a été concrètement fait pour favori-ser la dynamique que nous souhaitions. Pourtant, lesCRP, sont aujourd’hui par la loi, le seul lieu possibled’expression syndicale (en dehors du niveau nationalau ministère). Le décret CME de 2013 n’a pas bouleversé la construc-tion autoritaire d’HPST. Certes, la notion de service aété rétablie, le président de CME et le Chef de Pôle pro-posent et le chef de service est entendu pour la nomi-

nation d’un PH. Il fau-dra faire évoluer la vieintra-hospitalière vers unfonctionnement plusdémocratique avecimplication syndicale.

P. Dassier : Seuleembellie au tableau,l’augmentation « sub-stantielle » de 0,6 % en

août 2016, du salaire de praticien hospitalier (et ceciaprès le maintien du gel de nos émoluments depuisaoût 2010) et la normalisation, en 2017, de la protec-tion sociale (et pour la maternité) des praticiens hospi-taliers contractuels et attachés. Il était grand temps !

PHAR-E : Et le plan attractivité des carrières médi-cales ? MA. Doppia : Nous avons toujours dit que ce plan étaitinsuffisant. Dans un espace très étroit, des avancéessont malgré tout apparues. D’abord, avec les astrein-tes qui ont été revalorisées. L’incorporation des tempsde déplacements dans le temps de travail, avec tempsde trajet inclus, sont un acquis social majeur. L’égalitédes droits d’exercice en début de carrière va faciliterla conciliation vie professionnelle-vie personnelle pourcelles et ceux qui choisiront un temps partiel. La primed'installation aux zones ou spécialités en carence :entre 10 000 € auxquels peuvent s’ajouter 20 000 €pour deux spécialités reconnues en détresse (anesthé-sie réanimation et radiologie). L’harmonisation des

droits sociaux des différents statuts de médecins,comme l’a rappelé P. Dassier, a été obtenue : un mini-mum !… Un tarif unique de temps additionnel (en jour)permet le maintien du versement de l’indemnité desujétion et valorise de fait cet exercice de 100 €. Lavalorisation de la plage de fin de journée, en attente durecours en Conseil d’Etat, déposé par le SNPHAR-E.

P. Dassier : L’arrêté de novembre 2013 sur l’astreintea fait l’objet d’un texte abscons et difficile à mettre enplace. De nombreux établissements ne l’ont toujourspas appliqué. Il ne reconnait pas la 3ème demi-journéede la période de nuit, ce qui a fait l’objet d’un recoursau Conseil d’Etat pour écriture juridique non conforme.Le temps additionnel, reconnu comme du temps uni-quement de jour, n’est que justice après des années dediscussions avec les directions hospitalières qui leciblaient uniquement sur la nuit, pour faire des écono-mies sur le travail des praticiens hospitaliers. LeSNPHAR-E a également déposé en janvier 2017, unrecours contre l’arrêté du 16 novembre 2016 sur lacréation de la demi-journée de soirée. Cette 3ème demi-journée (DJ) de jour, a, selon les pouvoirs publics, pourbut d’améliorer la performance des plateaux tech-niques. Elle débute après la période de jour (c.à.d. à18H ou 18H30) et ne concerne que les activités pro-grammées. Sa durée est de 4 heures en cas de travailcontinu ou de 5 heures si discontinu. Outre que cette3ème DJ aurait dû faire l’objet d’un décret, elle permetaux administrations hospitalières de déroger à la duréemaximale journalière de travail et ne respecte pas leprincipe du repos quotidien de 11 heures (DirectiveEuropéenne 2003/88/CE). Cette 3ème DJ exclut touteactivité nocturne au titre de la garde et de l’astreinte.Elle conforte la dérive actuelle des hôpitaux : l’inten-sification du travail et la possibilité du travail en 12heures. Cette stratégie est conforme à la volonté duministère, de refuser de créditer la période nocturne degardes ou d’astreinte (déplacée) à la hauteur de 3demi-journées.

MA. Doppia : Cette 3ème plage de nuit, le ministère estd’accord pour la donner, mais pas à tous malgré l’ac-cord unanime des 5 intersyndicales de PH. Le minis-tère s’y oppose depuis le début. Nous proposons unseuil qui devra baisser progressivement jusqu’à unegarde pour que le principe de la troisième plage s’ap-plique définitivement. Le temps déplacé en astreintedoit aussi être intégré dans ce schéma pour coller à laDirective Européenne. Concrètement, un consensuspourrait se dégager sur ce point, si on nous laisse letemps de négocier… L’augmentation de 200 € de l'in-demnité d’engagement de service public exclusif(IESPE) au 1er janvier 2017 pour les praticiens pouvant

Il faudrait réinvestir lessommes de l’intérim pourvaloriser les débuts de

carrière des plus jeunes !MA. Doppia

““

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LE POINT SURDOSSIER

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justifier de 15 ans de contrat signé. Cette mesureconcerne trois fois plus de praticiens hospitaliers quela création d’un 14ème échelon.

P. Dassier : Cette augmentation de l’IESPE est loind’être une mesure d’attractivité puisqu’elle exclutd’emblée les jeunes collègues. Elle s’apparente à uneinégalité de traitement vis-à-vis de nos jeunes collè-gues. À un moment où les effectifs médicaux sont auplus bas, le développement d’un intérim interne pourles plus jeunes, aurait été une aubaine pour maintenirle temps médical et augmenter leurs revenus.

MA. Doppia : Ajoutons la création d’un statut de pra-ticien remplaçant qui, en l’état, ne pourrait être utilequ’à quelques praticiens hospitaliers statutaires sou-haitant « prendre l’air ». Les conditions financièresinsuffisantes limiteront la portée du dispositif. Le pla-fonnement progressif des tarifs offerts pour l'intérimmédical, avec une dégressivité sur 3-4 ans, est làencore, selon nous, insuffisant. Il faudrait réinvestirles sommes de l’intérim pour valoriser les débuts decarrière des plus jeunes. Les primes d'exercice terri-torial se substituent à la prime multi-sites qui dispa-raît. Enfin, la création au sein de la CME d'une sous-commission de conciliation pour les PH en souffranceau travail et les mesures annoncées dans le cadre dela Stratégie Nationale de Qualité de Vie au Travail, le 5décembre 2016, méritera notre forte implication pourfonctionner.

PHAR-E : Un dernier mot ? MA. Doppia : Nous avons quelques chantiers qui nesont pas finalisés : le temps non clinique, que nousappelons valences. Nous avons plaidé pour une vraiereconnaissance, impliquant une délibération au sein del’équipe médicale avec détermination des besoins derecrutement au niveau de l’établissement et instancede recours, en cas de refus de la direction. Cette pro-position est toujours à l’arbitrage. Concernant lesdroits et moyens syndicaux, nous attendons les dispo-sitifs réglementaires pour que vous puissiez exercerpleinement vos droits (locaux à disposition, tempssyndical…). Je voudrais souligner que, quelles qu’aientpu être et sont encore nos différences d’approchesavec les pouvoirs publics, le respect mutuel a tou-jours prévalu durant ces années de concertation à laDGOS. Par les temps gris que traverse notre pays, ilfaut nous en féliciter et souhaiter que ce respect despartenaires sociaux perdure.

P. Dassier : J’ajouterai une dernière ombre au tableau :l’extension de prolongation d’activité sous forme decumul emploi-retraite jusqu’à 72 ans qui est loin

d’être une mesure d’attractivité, mais plutôt uneméthode contournée pour masquer la dévalorisationdes points IRCANTEC et repousser l’âge de la retraite.Enfin, quelques arguments fallacieux pour masquerla pingrerie budgétaire : les administrations hospitaliè-res ont d’une part supprimé le versement (proratatemporis) de l’IESPE aux PH temps partiels (leSNPHAR-E a écrit à la DGOS, le 15 février 2017, sansréponse), et d’autre part, refusent de verser la primede précarité en fin de contrat de PH contractuels. Lacréation récente du coDES anesthésie-réanimation/médecine intensive réanimation (DESARMIR), souscouvert d’une normalisation européenne, est le derniercoin pour tenter de déposséder la Réanimation de l’Anesthésie. Alors pacte de confiance ? Plutôt pactede défiance…

LA CRP EST CONSULTÉE PAR LE DG ARS SUR :

1 - l’organisation de la permanence et de la continuite des soinsainsi que de la permanence pharmaceutique dans les etablis-sements publics de sante et l’evaluation de cette organisation ;

2 - le suivi des emplois medicaux, et en particulier leur adapta-tion aux besoins de sante et de l’activite hospitaliere. La com-mission regionale paritaire est destinataire d’un bilan annueldes postes de praticien dont la vacance a ete publiee ainsi quedes operations de restructuration ou de cooperation et de leursincidences sur les emplois de praticiens et la situation des pra-ticiens concernes ;

3 - la gestion previsionnelle des metiers et des competences despersonnels medicaux ;

4 - les actions d’amelioration de l’attractivite de l’exercice des pro-fessions medicales dans les etablissements publics de sante ;

5 - les demandes de depassement du plafond de progressionannuelle du compte epargne-temps des praticiens prevues al’article R. 6152-807-4 ;

6 - le bilan regional de la realisation du temps de travail addition-nel des praticiens prevu a l’article R. 6152-27 ;

7 - l’elaboration et la diffusion de bonnes pratiques relatives : a) a la sante au travail et a la prevention des risques profes-sionnels, notamment psychosociaux, des personnelsmedicaux ;

b) a la gestion du temps de travail des personnels medicaux ; c) au dialogue social, a la qualite de l’exercice medical et a lagestion des personnels medicaux ;

8 - le suivi des praticiens mentionnes au 3° de l’article L. 6152-1. « La commission peut se voir confier, a la demande du Cen-tre national de gestion mentionne a l’article 116 de la loi no86-33 du 9 janvier 1986 portant dispositions statutaires rela-tives a la fonction publique hospitaliere ou a la demande dudirecteur general de l’Agence regionale de sante, une actionde conciliation en matiere de gestion des praticiens ou deprevention des conflits ».

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FICHE PRATIQUE

L’IESPE, qu’est-ce que c’est ?C’est la prime d’engagement de service public exclusif, autre-ment dit une compensation parce que vous renoncez à avoirune activité libérale à l’hôpital.

En période probatoire suis-je concerné par l’IESPE ?Non, vous ne pouvez conclure ce contrat d'engagement qu'àcompter de la date d'effet de la nomination à titre permanent.

Quelles conditions dois-je remplir pour prétendre à l’IESPE ? Vous devez être nommé à titre permanent, et vous engager, parcontractualisation avec le directeur de votre établissement, àne pas exercer d'activité libérale mentionnée à l'article L. 6154-1 du code de la Santé publique pendant une durée detrois ans.

À qui dois-je transmettre mon contrat signé ?Votre contrat doit être transmis au directeur général del'Agence Régionale de Santé.

Quelles sont les conditions pour renouveler mon contrat ?Les conditions de renouvellement du contrat sont les mêmesque celles du contrat initial.

Que se passe-t-il si je ne respecte pas mon contrat sur la tota-lité de sa durée ? Si vous dénoncez votre contrat avant son terme pour exercerl'activité libérale mentionnée à l'article L. 6154-1, il sera procé-dé au recouvrement du montant de l'indemnité déjà versée autitre du contrat dénoncé.

Que se passe-t-il si en fin de contrat, je ne le renouvelle pas ? Vous êtes en droit de ne pas renouveler votre contrat, mêmesans intention d’avoir une activité libérale, mais vous perdez lebénéfice d’accès au 2ème palier de la prime qui impose d’avoircontractualisé pendant 15 ans sans discontinuité.

Que se passe-t-il si je quitte mes fonctions ?Si vous mettez fin à vos fonctions, le montant de l'indemnitédéjà versée au titre du contrat en cours reste acquis.

Que se passe-t-il si je change d’établissement en cours decontrat ?Si vous changez d'établissement d'affectation en cours decontrat, un nouveau contrat est obligatoirement passé, dansles mêmes formes, avec le directeur de l'établissement où vousêtes nommé pour la durée restant à courir.

Qui peut prétendre à un contrat d’IESPE ? ■ Les chefs de clinique des universités-assistants des hôpi-taux, les assistants hospitaliers universitaires et les prati-ciens hospitaliers universitaires.

■ Les personnels enseignants et hospitaliers titulaires.

■ Les praticiens attachés.■ Les praticiens hospitaliers titulaires à temps plein et àtemps réduit.

■ Les praticiens hospitaliers titulaires à temps partiel (cf siteFHF*), car le droit accordé aux temps partiels n’est pasretrou vé dans l’arrêté du 8 juin 2000. Une question à la DGOSa été rédigée par le SNPHAR-E, la réponse est en attente.

■ Les praticiens hospitaliers mis à disposition au titre des arti-cles R. 6152-50.

■ Les praticiens hospitaliers placés en recherche d'affectationau titre de l'article R. 6152-50-1.

■ Les praticiens hospitaliers détachés d'office dans un éta-blissement public de santé au titre de l'article R. 6152-54 dumême code.

Si j’ai droit à l’IESPE, quel montant me sera versé ?Si vous remplissez les conditions requises pour toucherl’IESPE, vous toucherez au premier palier une prime de490,41 euros par mois. Si vous justifiez de 15 ans de contratsans discontinuité, cette prime est portée à un deuxième palierde 700 euros par mois applicable dès le 1er janvier 2017.Si vous êtes praticiens hospitaliers titulaires exerçant vosfonctions à temps partiel, le montant de l'IESPE s'élève à294,25 euros brut mensuels pour le premier pallié et à420 euros bruts mensuels pour le second palier de la prime.

Que se passe-t-il si j’ai 15 ans de contrat et que je viens derésigner un 6ème contrat de trois ans avant la sortie de l’arrêtédu 20 décembre 2016 ? Pour être éligible pour toucher une indemnité de palier 2, vousavez la possibilité de signer un avenant à votre contrat.L'avenant est passé dans les mêmes formes que le contratinitial pour la durée du contrat restant à couvrir.

J’ai contractualisé, pendant 15 ans et plus, sans discontinuité,mais j’ai changé d’établissement durant cette période. Quedois-je faire pour justifier de mes droits ?Il vous appartient de prouver en effet que vous remplissez bienles conditions, en produisant vos contrats s’ils sont en votrepossession. Dans le cas inverse, il vous faudra faire la deman-de d’un duplicata auprès des directions d’établissements enquestion après avoir vérifié que l’IESPE ne figure pas sur vosfiches de paye de l’époque (la ligne comptable « indemnité deservice public exclusif » avec son montant, est en général noti-fié sur les fiches de paye).

Véronique Agaësse

* http://www.fhf.fr/Ressources-humaines/Gestion-du-personnel-medical/Revalorisation-de-l-IESPE-arretes-du-20-decembre-2016

Ce qu’il faut savoir sur l’IESPEArrêté du 20 décembre 2016 modifiant l'arrêté du 8 juin 2000relatif à l'indemnité d'engagement de service public exclusif

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http://www.snphare.com - Journal du Syndicat National des Praticiens Hospitaliers Anesthésistes-Réanimateurs Élargi - n°77 - Mars 2017

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La FHF se veut à la fois défense du service public,et défense des employeurs hospitaliers : deuxpositions qui parfois mènent à un grand écartidéologique. On a pu le voir lors de toutes les dis-cussions sur l’attractivité des carrières médicaleshospitalières, où ses représentants ont toujoursfreiné toute avancée notable, tout en affichantofficiellement des besoins de réformes pour ré-enchanter les praticiens hospitaliers.

La plateforme présidentielle de la FHF (www.fhf.fr/Actualite/A-la-Une/La-plateforme-de-propositions-de-la-FHF-pour-2017-2022) présente 12 orientationspolitiques à l’intention des candidats, et 50 proposi-tions plus détaillées, destinées au prochain ministrede la Santé, afin de « déverrouiller » le système desanté et « libérer les énergies » des professionnels.Vous pouvez lire l’analyse faite sur le site AvenirHospitalier (http://www.avenir-hospitalier.fr/index.php/%202-non-categorise/371).En résumé, ce n’est pas le Projet Médical tel queconçu par la FHF qui va redonner envie aux praticiensde s’engager dans le service public : une fois de

plus, ce sont leséquipes qui doiventle concevoir, et nondes managers mêmemédicaux, mêmeaprès une révolutiondu management.

En réalité, tant que leService Public Hospi-talier sera contraintpar un ONDAM trop bas, par une nécessité de cou-rir après la rentabilité au prix, de choisir ses patients,d’user à la tâche ses acteurs ou à les faire partirécœurés par les incompatibilités entre ce pourquoi ilsont choisi le service public et ce qu’on les oblige àvivre, toutes les clés de déverrouillage ne serontqu’un cautère sur une jambe de bois : ce n’est pas çaqu’une plateforme destinée au futur Président de laRépublique doit contenir.

Nicole Smolski, Présidente d’APH

Ce n’est pas le ProjetMédical conçu par la FHFqui va redonner envie auxpraticiens de s’engagerdans le service public !

LE POINT SURWARNING

La FHF dans la campagneélectorale

LES CLÉS DE DÉVERROUILLAGE

Entendre que l’hôpital est verrouillé est assez infamant, quand on voit les capacités d’adaptation dont ilest capable en cas de crise sanitaire ou lors des attentats récents. Bien sûr que l’hôpital doit évoluer, avec son temps et son environnement. Mais ces clés sont tellement sous-tendues par un processus idéologique et politique de libéralisation, d’autonomie, de levée de toutes les« contraintes » qui empêchent les managers de gouverner comme ils l’entendent, que la lecture de ces clésde déverrouillage conduit à la nausée : en filigrane, on peut lire que la suppression des statuts, des pro-fessions, des directives européennes protectrices, des arbitrages par l’État, des outils de dialogue socialactuels, vont permettre à des hôpitaux autonomes d’augmenter la durée de travail, de modifier les rému-nérations, d’organiser les délégations de tâche comme bon semblera localement utile à ces managers etcadres enfin renforcés dans leur autorité. Sauf que si nous voulons ce genre d’organisation du travail, encore pire que maintenant puisqu’il existedes garde-fous, autant aller dans le privé, où nous gagnerons plus, tout en étant mieux considérés par lesdirections !

L a Fédération h ospitalière de France (Fh F), organisme qui regroupe les établissementsde santé, leurs dirigeants et les c onférences de Pc Me et de d irecteurs, vient depublier sa plateforme de propositions pour 2017, année électorale.

l es positions de la Fh F sont toujours à prendre en compte très attentivement, la Fh F étant unpuissant lobby face aux pouvoirs politiques quels qu’il soient. À la manœuvre pour h Ps t , pourla territorialisation et les g h t , on voit que leurs propositions sont entendues, reprises etconcrétisées, même si ce n’est pas instantané.

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WARNING

L’hôpital et le service d'anesthésie-réanimationdans lequel travaille ces PH que nous avons ren-contrés, ont mis en place depuis quelques annéesdes pratiques « novatrices », assez inhabituellespour la spécialité, sortant des recommandationsde la SFAR, ou des pratiqueshabituelles. La justification est rapportée àdes problèmes d'effectifscriants au moment où cela a étémis en place. Mais ces nouvel-les pratiques sont portées par laFHF comme étant à même de« déverrouiller l'hôpital ». PHAR-E a interviewé deux pra-ticiens hospitaliers qui tra-vaillent dans un hôpital « déver-rouillé », qui ont souhaité rester anonymes.

PHAR-E : Les nouvelles pratiques mises en placeont-elles été concertées avec l'équipe ?

PH 1 : Pas tellement et d’ailleurs j’ai la nette impres-sion qu’en général nous sommes de moins en moinsconsultés... Le sujet a été abordé brièvement pendantdes réunions non ciblées au cours desquelles cessujets là n’ont pas été approfondis. Ces pratiques ont été mises en place petit à petitdepuis 5 ans, et pour être clair les équipes ont faitavec. Les consultations téléphoniques ont été abor-dées un peu plus en détails pour la mise en pra-tique.

PHAR-E : Justement, concernant les consultationspar téléphone pensez-vous que ce soit un gain detemps pour le médecin et le patient ainsi qu’ungain en efficience pour l‘hôpital et quid des risquespéri-opératoires ?

PH 1 : C’est un gain de temps pour les patients, sur-tout ceux qui viennent de loin, mais ce n’est pas le caspour les médecins. Je ne suis pas contre les consultations téléphoniquessi elles sont pratiquées dans un cadre bien précis(patient sans pathologie lourde ou déjà connu avecà une consultation récente et qui doit être opéré d’ungeste simple).Mais le système est parfois déviant eton se retrouve à gérer des situations limites.La définition d’une consultation médicale est : uninterrogatoire, un examen clinique et une conclusion.Que vaut une consultation téléphonique au niveau

médico-légale ? On ne le sait pas.D’autre part, ces consultations nesont pas rémunérées À mon avis,si la consultation téléphonique doitse généraliser, il faut repenser touteson organisation dans sa globalitéen tenant compte bien sûr de lasécurité du patient.

PH 2 : Les consultations télépho-niques sont réalisées dans desconditions bien précises : les

patients concernés ont déjà été vus en consultationau cours des mois précédents pour la pathologie enquestion. À partir de la consultation classique, lemédecin doit mettre à jour le dossier pour prévenirdes risques éventuels de phlébite ou d’infection etpuis on se met d’accord avec le patient sur le gesteanesthésique qui sera réalisé. Je ne pense pas quece soit un gain de temps pour le médecin car il fautconsulter le dossier du patient avant de lui télépho-ner et une fois qu’on essaie de le contacter il fauts’y prendre à deux ou trois fois avant de pouvoir lejoindre. Je ne crois pas non plus que ce soit un gainpour l’hôpital puisque ces consultations par télé-phone ne sont pas facturées. Par ailleurs, je trouveque pour certains patients qui, notamment après chi-

Hôpital « déverrouillé » : témoignages de deux PH qui subissent le

déverrouillage de leur hôpital

De nouvelles pratiquesmises en place

insidieusement depuis5 ans, sans réelle

concertation des équipes !

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LE POINT SURWARNING

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rurgie orthopédique, sont handicapés pour se dépla-cer ; c’est un véritable confort qu’on leur propose, unservice rendu non négligeable.

PHAR-E : Une autre de ces pratiques : la pose descathéters centraux par des IADE. Selon vous, est-ce un gain d’efficience sans risque pour lespatients ?

PH 1 : La pose de cathéter central est un acte médi-cal, c’est ce qu’on nous apprend pendant nos étudesde médecine. Aujourd’hui, certains pensent que lesinfirmiers anesthésistes peuvent s’en charger danscertaines circonstances pour gagner du temps parexemple. Pourquoi pas ? Il est vrai que les pratiquesmédicales ont beaucoup évolué et les risques ontdiminué grâce aux moyens techniques (Doppler … ),mais encore une fois c’est une pratique qui doit êtrebien encadrée. Au niveau de notre établissement, ilexiste un service dédié, avec un roulement d’infir-miers anesthésistes supervisés par un médecin. Jereste persuadé que cette nouvelle pratique, qui per-met aux médecins de déléguer,peut avoir ses limites.

PH 2 : Pour moi ce n’est pas un« déverrouillage » mais plutôt unverrouillage supplémentaire, unservice rendu au patient, uneamélioration des pratiques quiétaient complètement anar-chiques en raison d’une absencetotale d’organisation. La déléga-tion de l’acte aux infirmiers esttrès bien encadrée, ils ont uneformation assez stricte et jusqu’àprésent tous les patients sontsatisfaits de ce service notam-ment car les délais d’attente sontréduits. Le patient est pris encharge dans un contexte réglé,nous lui donnons un rendez-vouset nous respectons cet horaire.

Auparavant, on s’occupait des voies veineuses quandon avait un trou donc le patient pouvait attendre desheures, rien n’était vraiment organisé donc cela per-met de fluidifier le geste. D’autre part, la qualité desgestes est bien meilleure, les IADE en font huit par jourdonc ils sont très bien entraînés. Je pense que c’estréellement un progrès, il ne faut pas transposer çadans toutes les structures évidemment mais pournous médecins ça a été un gain de temps, malgré ceque certains peuvent dire. C’est un geste techniquequi s’apprend et pour l’instant il n’y a eu aucun inci-dent à déplorer pour les poses de PIC ou de PACdonc je dirais que c’est sans risques pour le patient.

PHAR-E : Vos blocs opératoires sont organisés enhoraires prolongés le soir : comment êtes vousorganisés ? Comment comptez-vous votre temps detravail ? Est ce que cette organisation vous satis-fait ? Et vous permet-elle de compter et de bienreconnaître votre temps de travail ?

PH 1 : Personnellement, cette organisation ne meconvient pas et je pense que personne n’approuve derester à l’hôpital jusqu’à 19 heures et plus.On connaît les horaires du début de nos journéesmais pas ceux de la fin. À force d’ajouter des pro-grammes non prévus, ça empiète sur notre vie privée.Cette organisation est opérationnelle certes car elleest actée et permet de faire tourner le bloc plus long-temps mais dans la pratique de tous les jours c’estassez lourd.Notre temps de travail est compté en demi-journéesce qui pose problème puisque ces demi-journées

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Les jeunes qui voientcomment ça se passe,

notamment en termes derémunération et d’absencede vie de service, n’ont pas

envie de rester !

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sont elles mêmes variables et non définies en nom-bres d’heures

PH 2 : C’est une organisation en journée continueavec du bloc opératoire sur une plage horaire de dixheures, soit de 8h à 18h. Au niveau de l’hôpital et dubloc opératoire c’est vraiment plus efficace dans lamesure où nous avons la possibilité d’intercaler desinterventions, avec des interventions plus courtes onaugmente réellement l’activité du bloc qui est optimi-sée. Les journées sont évidemment très fatigantes. Cequi me gêne dans cette organisation c’est son côtésystématique. Nous n’avons pas de compensationen demi-journée de libre et ce qui est vraiment dra-matique c’est que nous n’avons plus de temps pourdes espaces de rencontre dans le service. Plusaucune réunion n’est organisée étant donné que noussommes obligés de commencer à 17h30, donc troptard pour tout le monde. Au niveau de la vie de ser-vice on ne se croise plus, il n’y a plus aucun espaced’échange entre collègues et ça c’est vraiment unpoint négatif. Je reste persuadée qu’il est importantde pouvoir échanger, ce n’est donc pas forcément lameilleure organisation en termes de qualité de viede service.

PHAR-E : Est-ce que ces nouvelles organisations ontpermis, via ces « clés de déverrouillage », de recru-ter de nouveaux praticiens titulaires?Avez-vous pu en faire le bilan collectivement, aucours d’une réunion de service par exemple?

PH 1 : Au niveau de notre établissement lorsque lespraticiens titulaires constatent le mode de fonction-nement, ça les démotive et ils repartent, ce qui dés-tabilise la cohésion au sein de l’équipe.D’autre part, les jeunes préfèrent s’orienter vers lesecteur privé plus organisé au niveau du temps tra-vail et là ils sont indemnisés en fonction.Dans notre service par exemple, nous avons parléde 10 heures de temps de travail au début de la miseen place de la nouvelle organisation, il avait même étéquestion d’un jour de repos par semaine, ça avait

duré environ 6 mois, mais les départs à la retraite etle manque d’effectif nous ont contraint de renoncerà ce jour de repos.

PH 2 : Il faut être honnête sur ce sujet, notre organi-sation en temps de travail continu a surtout rebutécertains jeunes qui pour certains ont préféré allerdans l’hôpital voisin. Nous somme en effectifs « ten-dus » et nous avons du mal à recruter. Ce n’est pasqu’une question du temps de travail à mon avis, jepense que c’est un peu plus général. Les conditionsde recrutement ne sont pas optimales pour des pos-tes d’assistants qui sont mal rémunérés par exemple,les jeunes qui arrivent et qui voient comment ça sepasse notamment en termes de rémunération et d’ab-sence de vie de service n’ont pas envie de rester.Nous avons du mal a garder nos jeunes ce quientraîne un « déficit » de praticiens hospitaliers.

PHAR-E : Avez vous connaissance de nouvelles pratiques de déverrouillage ?

PH 1 : Dans certains blocs disposant de matérieltechnique couteux (chirurgie robotique), on est entrain de mettre en place des plages de 12heures (àl’essai pour le moment) avec des moyens de compen-sations divers (récupération et TTA, travail avec deuxéquipés décalées…) Nous espérons que ces nouvel-les pratiques ne viendront pas renouveler l’expé-rience des 10 heures.Il a été aussi question, il y’a quelques temps deconfier les consultations d’anesthésie des patientsASA I aux IADE !

PH 2 : Non, pas en termes de déverrouillage exceptépour le projet d’extension de nos journées opératoi-res. Il a été proposé d’avoir des plages opératoiresjusqu’à 20h mais je ne sais pas très bien commentcela est négocié, ni où cela en est car ce n’était pasdans mon secteur. Ce qui est pernicieux c’est qu’onaccepte un effort et puis un autre, et finalement noussommes mis devant le fait accompli. Il n’y a pas eude demande d’acceptation des praticiens alors je nesais pas vraiment où en est le projet et si nous auronsnotre mot à dire.

Propos recueillis par Saveria Sargentini

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On accepte un effort, puisun autre, et finalement

nous sommes mis devant lefait accompli !

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DESARMIR ou co-DES : quellesresponsabilités ?

Il n’est jamais bon que deux spécialités se déchirent,comme c’est le cas actuellement pour l’anesthésie-réanimation et la réanimation médicale.Mauvais pour les collègues amenés à pratiquer la réani-mation au sens générique et vrai du terme, sans querel-les de clocher qui sont surtout universitaires : chaquepraticien qui fait de la réanimation sait que les patientsdits chirurgicaux font des complications médicales, queles patients dits médicaux font des complications chi-rurgicales, et que prendre en charge une défaillancerénale, ou respiratoire, ou métabolique, fait partie descompétences des anesthésistes-réanimateurs et desréanimateurs médicaux, et que dans les services deréanimation les deux sous-spécialités cohabitent enbonne entente.Ces animosités sont aussi mauvaises pour les hôpi-taux et les patients, qui ne doivent pas être les enjeuxde conflits qui les dépassent.

Pour autant, défendre la spécialité d’anesthésieréanimation qui doit reposer bien solidement surses deux pieds est fondamental pour le SNPHAR-E,qui historiquement est un syndicat de « PHAR », pra-ticiens anesthésistes réanimateurs, et dont les man-dants sont à 70 % des AR.

Nous suivons ce dossier difficile depuis plusieurs années,depuis que nous savons que le DESC de réanimationmédicale doit disparaître comme les autres DESC. Maishélas nous ne l’avons suivi que de manière parcellaire,et épisodique, selon les informations que nous pou-vions glaner et que l’on voulait bien nous donner : eneffet, n’étant pas universitaires, n’étant pas conviés auxréunions sur l’enseignement, sur l’organisation des DES,

sur les élaborations de maquettes d’enseignement, surles aspects démographiques régionaux ou nationaux.Nous regrettons fortement de n’avoir été prévenus parles personnes impliquées que quand il a fallu activer lesforces vives de la spécialité.

Nous le regrettons fortement, car maintenant qu’il y a lefeu à la maison, et que nous nous devons d’alerter et demobiliser tous les collègues des risques que court notrespécialité, nous constatons que de nombreux élémentsont échappé à notre vigilance. Heureusement que les« jeunes » AR ont été vigilants, car plus au fait de ces pro-blèmes universitaires, ils ont su très intelligemment etcourageusement alerter l’ensemble de la spécialité.Espérons que leur carrière n’en souffrira pas, car pren-dre des positions engagées mêmes pour la spécialité,n’est pas forcément gage de leur avenir personnel ;nous saurons les aider et les défendre, comme actuel-lement nous sommes à leurs côtés au quotidien pour lesréactions nécessaires.

Nous ne pouvons que regretter que la spécialité se soitlaissée embourber par certaines querelles picrocholineset conflictuelles et ait perdu de vue les enjeux essentielsde notre spécialité : pour une profession bien formée,bien campée sur ses deux pieds, qui puisse exercersereinement l’anesthésie et/ou la réanimation selon lesdésirs ou les évolutions de carrière, partout sur le terri-toire. C’est notre objectif, nous sommes désormaisconviés aux discussions avec le ministère, et c’est cettevaleur de notre profession que nous défendons, enexcellente osmose avec les jeunes AR et/ou la commu-nauté des universitaires.

Nicole Smolski, Présidente d’APH

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La crise du DESARMIR

LE POINT SURDOSSIER

L a réforme du troisième cyle des études médicales était une réforme nécessaire.c ependant, c’est la décision, prise sans concertation, du nombre d’internes à formeret leur répartition entre la filière ar et la filière Mir qui a mis le feu aux poudres. n icole

s molski dans son article analyse les responsabilités du déchirement observé entrel’anesthésie-réanimation et la réanimation médicale. Franck verdonk justifie la création dusyndicat des jeunes anesthésistes-réanimateurs (s n Jar ) et le Pr Mertes (Président du c Far )nous donne son sentiment sur ce nouveau syndicat.

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Nous avons vouluconnaître le pourquoi ducomment du syndicatnational des jeunesanesthésistes-réanima-teurs. Pour en savoirplus, nous avons poséquelques questions àFranck Verdonk, le pré-sident du SNJAR.

SNPHAR-E : Le cheval de bataille de votre syndicatest le DESARMIR. Qu’est-ce que vous reprochez àce coDES ?Franck Verdonk : C’est effectivement l’arrêté dedécembre 2016 qui a motivé lacréation du SNJAR. Dans la fou-lée, tous les jeunes ont voulu semobiliser car cette décision dunombre d’internes à former enanesthésie-réanimation et enmédecine intensive et réanimation(MIR) a été prise sans aucuneconcertation à la fois sur le planrégional et national, alors que cesdeux spécialités sont intimementliées. Les chiffres proposés noussemblent déconnectés des capaci-tés de formation actuelles, nous craignons égale-ment qu’ils soient déconnectés des besoins démo-graphiques à prévoir et prévisibles en réanimation. Defait, notre filière, et en particulier notre exercice enréanimation, risque d’être mise à mal par cette répar-tition. Sans sa double compétence, notre spécialitéaura « perdu » cette interaction très noble qui fait saforce et son attractivité. Cela entachera également laqualité des soins. Un anesthésiste ne pourra sûrementplus faire de réanimation, et un réanimateur ne pourraplus faire d’anesthésie. Les jeunes sont particuliè-rement sensibles à cette question puisque cela vadéterminer leur exercice futur ainsi que la qualité dessoins qu’ils vont prodiguer aux patients.

SNPHAR-E : Pensez-vous qu’il fallait dépoussiérerles syndicats traditionnels pour vous lancer dans lacréation d’un nouveau syndicat ?Franck Verdonk : Le SNJAR n’a pas été créé dans cebut là. Le syndicat est né d’un élan partagé par tousles jeunes anesthésistes-réanimateurs de France quivoulaient fédérer leurs énergies et se rassembler enun syndicat particulier.L’idée n’était pas de révolutionner les syndicats déjà

existants, car selon nous ils font déjà et depuis long-temps un travail important et essentiel. Leurs actionssont nécessaires et nous nous en inspirons, je croissimplement que le SNJAR à été créé spontanémentpour et par les jeunes.

SNPHAR-E : Pourquoi un syndicat de « jeunes », lesactions traditionnelles ont-elles fait leur temps ?Franck Verdonk : Non pas du tout et d’ailleurs heu-reusement que les syndicats seniors ont été présentspour défendre l’exercice de notre spécialité. Nouspensons simplement qu’aujourd’hui d’autres canauxd’expression peuvent être exploités pour faire passernotre message et pour nous permettre d’agir dans cecadre là. Les réseaux sociaux par exemple qui sont

une voie d’expression à côté delaquelle on ne peut pas passer.Disons que le SNJAR et leSNPHAR-E s’expriment sur dessujets souvent similaires, mais lesdeux syndicats ne le feront pasde la même façon et encore unefois l’audience ne sera pas lamême.

SNPHAR-E : Pourquoi n’avoir pasadhéré directement au SNPHAR-E,pensez-vous qu’il n’est pas assez

focalisé sur l’anesthésie-réanimation ? Franck Verdonk : Ce n’est pas une question d’adhé-rer ou pas au SNPHAR-E, comme je le disais plushaut le SNJAR est né d’un mouvement qui a rassem-blé tous les jeunes anesthésistes-réanimateurs deFrance, les internes, le libéral, le public. En décem-bre dernier, nous regrouper était une façon de faireentendre nos voix avec celles de tous les autres syn-dicats et plus particulièrement le SNPHAR-E . Noussommes sur la même longueur d’onde, ils ont cons-truit cette double spécialité qui nous est si chère.Pour le SNJAR il est important et essentiel d’avoircette interaction avec eux, ils ont conscience que çava impacter l’attractivité de l’hôpital. De plus, leurexpertise en termes de gestion de ces conflits estintéressante.

Propos recueillis par Saveria Sargentini

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Jeun’s : Ils s’unissent !

DOSSIER

Le SNJAR est né d’un élanpartagé par tous les jeunesanesthésistes-réanimateursde France qui voulaient

fédérer leurs énergies et serassembler.

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Le Pr Paul-Michel Mertes, Prédisent du CFAR nousdonne son sentiment sur l’arrivée du SNJAR quiaurait pu être une section jeunes dans un syndicatdéjà existant.

SNPHAR-E : Comment avez-vous perçu l’irruption d’unsyndicat de « jeunes AR » dans le paysage de votre spé-cialité ?Pr Paul-Michel Mertes : Avec beaucoup de bienveillance.C’est une bonne chose que les anesthésistes-réanima-teurs et médecins en général adhèrent à un syndicatprofessionnel ou le crée. Je reste persuadé que le méde-cin anesthésiste-réanimateur doit s’affilier à une sociétésavante, au collège et à un syndicat qui le représente.À partir du moment où il y a une inquiétude chez les jeu-nes, qui les concerne de manière très spécifique, il meparaît assez logique qu’ils constituent un syndicat qui vaporter leurs préoccupations, sans doute bien mieux quen’importe qui d’autre. Ça aurait pu être une section jeu-nes dans un syndicat déjà existant, il se trouve que c’estun syndicat autonome. En tout cas quand un collectif semobilise aussi massivement et aussi rapidement, celatémoigne d’une certaine vitalité de la profession, c’estdonc quelque chose de positif.

SNPHAR-E : Sa légitimité semble aujourd’hui établiecompte tenu du nombre de ses adhérents qui a évo-lué très rapidement. Cela vous a-t-il surpris de voirles jeunes se déclarer une fibre syndicale ?Pr PM Mertes : Non pas du tout. Les réformes de laSanté touchent beaucoup les jeunes et génèrent beau-coup d’inquiétude. Petit à petit le nombre de réflexionsà conduire a fait que les jeunes ont commencé à s’organiser. En anesthésie-réanimation plus tradition-nellement, il y a une organisation des internes pour éva-luer les stages, préparer les stages donc des chosesassez dynamiques, positives qui font qu’ils n’ont euaucun mal à franchir le pas pour se regrouper en unsyndicat spécifique.

SNPHAR-E : Le CFAR les a très vite intégrés, à leurdemande : qu’attendez-vous de ces jeunes qui s’inves-tissent dans la structure que vous présidez, essen-tiellement centrée sur le DPC et l’accréditation pourvotre spécialité à risque ?Pr PM Mertes : Nous sommes très contents d’avoirrépondu favorablement à leur demande et de voir qu’ilsse préoccupaient de l’organisation du futur de leur pro-fession. Ce n’est pas un jugement sur les revendica-tions qu’ils portent mais leurs préoccupations me sem-blent tout simplement normales. Le Collège a plusieursfonctions : il s’occupe de labelliser des formations pour

aider les anesthésistes-réanimateurs à identifier des for-mations de qualité, il s’occupe de DPC, d’accréditation etle groupe SMART (Santé des médecins anesthésistes-réanimateurs au travail) lui, se préoccupe des conditionsde travail. Le CFAR est un espace commun au sein duquel on doitdéfinir ce que doit être l’avenir de la profession, c’est unendroit d’échanges et de débats. Il y a un réel enjeu. LeSNJAR est concerné par tous les sujets abordés, etnous attendons d’eux qu’ils nous fassent part de leurspréoccupations, de leurs besoins afin que l’on puisse tra-vailler ensemble à la construction du futur de la profes-sion et c’est à nous de les soutenir également.

Propos recueillis par Saveria Sargentini

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Le SNJAR vu par le CFAR

LE POINT SURDOSSIER

Les questions que les jeunes seposent à propos du DESARMIR sontlégitimes.

L’idée de créer un DES Commun est certainement uneidée intéressante. Néanmoins, pour ce qui est de l’at-tractivité de l’anesthésie-réanimation, il me paraîtessentiel de conserver la double spécialité. Les anes-thésistes qui sont formés à la réanimation sont perfor-mants au bloc opératoire, ils ont donc un avantage pourprendre en charge de nombreuses pathologies.D’ailleurs, la majorité des pays européens a choisi cemodèle parce que c’est un modèle qui fonctionne. Pour prendre un exemple concret, dans mon service, ladouble compétence génère beaucoup de solidarité : uneliste de garde de réanimation est assurée par des anes-thésistes, parce que nous sommes une équipe, parcequ’on s’entraide pour résister aux problèmes notam-ment démographiques. De l’autre côté, la réanimationmédicale est une réanimation de qualité qui a une lon-gue tradition. De fait, je ne conteste pas la compétence des réanima-teurs médicaux, mais je constate que le nombre de pos-tes de réanimateurs étant limité, il va y avoir une com-pétition entre les deux spécialités pour les occuper. Dèslors une augmentation importante du nombre de réani-mateurs médicaux va réduire les possibilités d’accès àces postes de réanimation pour les anesthésistes réani-mateurs. Je pense que dans les hôpitaux généraux nous avonsbesoin de gens polyvalents donc je ne peux que parta-ger l’inquiétude des membres du SNJAR.

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DOSSIER

Le Co-DES est la solution choisie pour résoudre une dif-ficulté académique. Il s’agissait de maintenir ou fairevivre des disciplines universitaires avec leur volume depostes d’enseignants chercheurs, leur charge de forma-tion et une reconnaissance universitaire anciennementmatérialisés par un DESC. Tout cela sans pour autantcréer un DES. Le Co-DES permet ainsi de préserver unespace académique pour des disciplines proches quiconviennent de se retrouver sous un même domaine.

C’est ce qui était esquissé avec le Co-DES d’anesthésie-réanimation/ médecine intensive réanimation ou DESARMIR.Il offrait alors l’opportunité d’une coopération entre les dis-ciplines de l’anesthésie-réanimation et de la réanimationmédicale. Cependant, les inquiétudes suscitées par l’application duDESARMIR démontrent que le cadre du Co-DES est unesolution académique insuffisante pour construire un nou-vel espace professionnel. Cette limite remet en questionl’existence même du projet académique. En pratique, lesenseignants d’une des composantes ont déjà décidé de sedésolidariser de l’enseignement commun et donc de se dés-engager de la co-construction attendue dans un Co-DES.

La co-construction d’un nouvel espace professionnel obéità des enjeux de santé publique, démographiques, épidé-miologiques, d’organisation des soins… bref des enjeux depilotage d’une politique de santé. Sans grande surprise, lesvolumes de professionnels à former, validés par la DirectionGénérale de l’Organisation des Soins (DGOS) et publiés auJ. O., ne sont manifestement pas à la hauteur de ces enjeux.Cette inadéquation n’est pas uniquement celle d’un proces-sus biaisé où l’ensemble des disciplines constitutives d’unCo-DES n’ont pas été questionnées et entendues.

Ce qui est démasqué, c’est le défaut du traitement desenjeux de l’exercice professionnel des disciplines concer-nées : ● Quelles seront les modalités d’exercice des jeunes pro-fessionnels ? ● Quels seront les « positionnements-métiers » des profes-sionnels actuellement installés ?

● À quelle qualification ordinale sera-t-il possible de serattacher ?

● À quel « portfolio » de formation continue devront s’as-treindre ces professionnels ?

Les données factuelles font défaut : les besoins, le nombrede professionnels en exercice, les structures de soinsconcernées apparaissent mal définies ou inconnues.

Sans ces données, l’arbitraire domine. Ce vide et les inter-rogations qui s’en suivent ont logiquement suscité l’inquié-tude des professionnels des disciplines en devenir ou enexercice de différentes disciplines comme celles des soinscritiques, de la psychiatrie et d’autres spécialités…Ces difficiles questions sur l’exercice professionnel ont étéau cœur de la réforme de la formation médicale continue ouDPC. Elles ont fait l’objet de réflexions dispersées qui sontmaintenant coordonnées dans un Conseil national profes-sionnel (CNP) où sont représentées les instances universi-taires et les différentes tendances et modalités d’exerciceprofessionnelles de chaque discipline. L’organisation pari-taire des CNP en fait un lieu d’échange et de coopérationadapté pour traiter ces questions et construire de nou-veaux espaces professionnels. Ceux-ci pouvaient être lesinterlocuteurs légitimes et ainsi contribuer positivement aupilotage de cette réforme académique par l’intégration deses conséquences sur l’exercice professionnel. Le CNPd’anesthésie réanimation a contribué à l’émergence de ladiscipline de médecine d’urgence.

L’IMPLICATION DES CNP, NÉCESSAIRE POURCHAQUE DES, EST ENCORE PLUS CRITIQUE

POUR LES CO-DES.

Dans ce cas, la réforme académique recompose des moda-lités d’exercice professionnelles de chacune des disciplines.Cependant, force est de constater que les CNP des disci-plines composantes du DESARMIR, ce co-DES, ne se sontpas rapprochés et n’ont pas travaillé ensemble. Sans unetelle coopération, il est effectivement bien difficile de faireémerger des règles de pilotage communes et pérennes quiconstitueraient le socle d’un espace de coopération entredisciplines. Cette coopération est incontournable pourconstruire un nouvel espace professionnel commun. L’inclu-sion des CNP dans les réflexions de crise du DESARMIRsignerait la prise de conscience par la DGOS de l’importancedes enjeux professionnels de cette réforme académique. Il est donc critique de clarifier l’impact de cette réforme aca-démique sur l’exercice des professionnels actuels et endevenir. Une des voies serait de mettre en cohérence lesespaces de coopérations et de travail. Chaque co-DESdevrait s’appuyer sur un co-CNP, instance représentative desprofessionnels de l’ensemble des disciplines concernées parles nouveaux périmètres académiques des co-DES.

Laurent Heyer, Rédacteur en chef

Un Co-DES ; alors pourquoi deux CNP ?Il ne peut pas y avoir de co-DES sans co-CNP !

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Le SNPHAR-E, en collaboration avec les différen-tes composantes professionnelles regroupéesdans le Conseil national professionnel (CNP), s’estengagé dans la réactualisation du référentielmétier de l’anesthésie-réanimation. Car seul unréférentiel métier montre les différentes facettesd’une spécialité médicale… Si chaque spécialitéavait redéfini son référientiel métier, la crise duDESARMIR aurait peut-être pu être évitée !

Ce travail vise à apporter les réponses professionnel-les aux multiples questionnements sur les modalitésd’exercice que suscitent les évolutions de notre sys-tème de santé. Ces changements sont organisation-nels, académiques, managériaux imposés par le pilo-tage de la modernisation. Ces réformes et surtoutleurs applications, confrontent le professionnel à uneévolution de la réalité de son métier.

La dernière loi de modernisation de santé a ouvert demultiples chantiers. Ce sont, entre autres, les chan-tiers des groupements hospitaliers de territoire (GHT)puis la future autonomisation des établissements desanté. Mais n’oublions pas l’application de la réformedu troisième cycle qui recompose les segmentationsdes spécialités, la poursuite — si ce n’est l’intensifi-cation — du management entrepreneurial dans lesétablissements de santé, l’introduction des nouveauxoutils des technologies de l’information et de la com-munication…. À ces réformes vont s’ajouter les changements qu’in-sufflera le prochain gouvernement. Les futurs candi-dats esquissent des orientations nouvelles auxquel-les les professionnels devront faire face. Plusieurspréconisent l’extinction du socle statutaire pour favo-riser des relations contractuelles entre le profession-nel et son établissement. Tous ces chantiers ou« déverrouillages » pour reprendre le fil rouge de larécente plateforme de la Fédération hospitalière deFrance (FHF) transforment drastiquement la réalité del’exercice du métier.

FACE À CES CHANGEMENTS, LERÉFÉRENTIEL EST UN MOYEN DE

RÉAFFIRMER CE QUE VEUT DIRE LE MÉTIERD’ANESTHÉSIE-RÉANIMATION POUR SES

PROFESSIONNELS

Cet outil est critique pour sécuriser le professionneldans son exercice. C’est une réponse à la déqualifi-cation des métiers, de la professionnalité ou de l’ex-

périence qu’impose le nouveau management, levierchoisi par les organisateurs de la politique de moder-nisation de la santé. Cette nouvelle organisationmoderne du travail expose le professionnel qui perdle sens de son métier et s’épuise (cf. « La comédiehumaine du travail ». D Linhart – Ed Eres - 2015). Lesdonnées des observatoires de la souffrance au tra-vail et le développement des nécessaires dispositifsd’accompagnement des professionnels signent bienla criticité de cette exposition (http://cfar.org/sante-au-travail-smart/). Il est attendu que le référentielréaffirme les valeurs du métier, ce sur quoi ses pro-fessionnels s’engagent et ce pour quoi ils sont légi-times, contribuent à requalifier la professionnalisationdes décisions comme déterminants majeurs de laqualité du système de santé. Il vise à sécuriser l’au-tonomie du praticien dans un système de santé quise modernise.

Ce référentiel vise à formaliser les réponses métiersaux questions posées par les modernisations encours : ● Comment peut s’organiser la collaboration entre

professionnels d’une équipe de soins en charged’un patient ?

● Comment s’organise les délégations de tâches ? ● Comment peut s’articuler la formation initiale réfor-

mée et la formation continue ou nouveau dévelop-pement professionnel continu (DPC) ?

● Comment le professionnel et son équipe peuvent-ils se positionner au sein de l’établissement avecses unités, pôles, GHT ?

DOSSIER

Pourquoi un nouveau référentiel métier ?

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● Comment respecter les données scientifiques etréglementaires concernant l’impact de la duréedu travail sur la santé et le bien-être professionnel ?

● Quelles activités sont au cœur du métier mais sur-tout quelles sont leurs modalités d’exécution pra-tiques ?

● Comment intégrer dans notre métier des innova-tions comme la télémédecine ?

Il ne s’agit pas d’une énumération ou d’un inventairedes activités qui seraient, à un moment, rattachéesà la discipline, mais il s’agit de décrire comment cemétier contribue pleinement à la qualité et sécuritédes parcours de soins. C’est, par exemple, décrirepourquoi les activités de réanimation n’ont de sensque si elles sont articulées avec les activités desplateaux interventionnels ou des secteurs d’urgences.Ou décrire les organisations vertueuses qui ne sau-raient imposer au médecin anesthésiste-réanimateurd’entreprendre plusieurs anesthésies simultanément,ni être responsable de plus de deux salles interven-tionnelles en même temps.Ces questions posées par l’évolution de la réalitédes soins dépassent le seul métier d’anesthésiste-réanimateur.

Lorsque le SNPHAR-E s’implique pour le référentielmétier de l’anesthésie-réanimation, c’est parce qu’ilcapitalise sur les actifs historiques de la spécialitéavec ses expertises et l’existence de structures opé-rationnelles de réflexion entre professionnels de cemétier. En effet, ce travail est aussi une collaboration pilotéepar le CNP de la spécialité qui est l’espace de coopé-ration entre les différentes composantes de la profes-sion, universitaire ou syndicale, publique ou libérale.Le référentiel vise aussi à sécuriser l’ensemble desspécialités qui contribuent à la modernisation del’organisation des parcours de soins et sont lesgarants de leur qualité. Ce travail apportera desréponses qui pourront nourrir les réflexions que seposent ces spécialités. Un métier est vivant tant que ses acteurs sont àmême de le décrire. Le référentiel métier est une desformes de cette description. Comme en 2010, leSNPHAR-E répond présent.

Laurent Heyer, Rédacteur en chef

JANVIER 201717 Janvier Réunion de la collégiale d’anesthésie, du SNJAR, SNPHAR-E, ISNCCA, SNARF,

SMARNU19 Janvier Conseil d’Administration du SNPHAR-E20 Janvier Assemblée générale du SNPHAR-E26 Janvier Réunion du bureau du SNPHAR-E

FÉVRIER 201703 Février Conseil d’Administration du SNPHAR-E06 Février Comité de rédaction de la revue PHAR-E09 Février Réunion de la collégiale d’anesthésie, du SNJAR, SNPHAR-E, ISNCCA, SNARF,

SMARNU10 Février Réunion DESARMIR avec la DGOS, le CNPAR, le CNPMIR, l’ONDPS, le CNOM20 Février Conseil d’Administration du SNPHAR-E21 Février Réunion des présidents du CNPAR, du SNJAR, de la collégiale d’anesthésie-

réanimation et du SNPHAR-E à propos du DESARMIR

MARS 201702 Mars Réunion du bureau du SNPHAR-E10 Mars Conseil d’Administration du SNPHAR-E15 Mars Colloque Avenir Hospitalier28 Mars Réunion DESARMIR avec la DGOS, le CNPAR, le CNPMIR, l’ONDPS, le CNOM

AGENDA DU CA

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