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C M J N 128, BOULEVARD BASLY - 62300 LENS -TÉL. 03.21.74.89.89- FAX 03.21.74.89.88 (e-mail : [email protected]) - 1,30 - N°894 DU JEUDI 31 DÉCEMBRE 2009 AU JEUDI 7JANVIER 2010 EFFETS NÉFASTES DE LA POLITIQUE DE SANTÉ Augmentation du forfait hospitalier à 18 , hausse des cotisations des mutuelles… PAGE 3 " "L Li ib be er rt té é 6 62 2" " v vo ou us s p pr ré és se en nt te e t to ou us s s se es s v vœ œu ux x d d e e s s a a n n t t é é e e t t d d e e p p r r o os s p p é é r r i i t t é é q qu ui i s se e r ré éa al li is se er ro on nt t p pa ar r n no os s m mo ob bi il li is sa at ti io on ns s d da an ns s l l' 'u un ni it té é l la a p pl lu us s l la ar rg ge e GAZA : Un an après l'agression israélienne Les souffrances du peuple palestinien Page 6 page 1:page 1 30/12/09 11:11 Page 1

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128, BOULEVARD BASLY - 62300 LENS -TÉL. 03.21.74.89.89- FAX 03.21.74.89.88 (e-mail : [email protected]) - 1,30 € - N°894 DU JEUDI 31 DÉCEMBRE 2009 AU JEUDI 7 JANVIER 2010

EFFETS NÉFASTES DE LA POLITIQUE DE SANTÉAAuuggmmeennttaattiioonn dduu ffoorrffaaiitt hhoossppiittaalliieerr àà 1188 €€,,

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GAZA :

Un an après l'agressionisraélienne

Les souffrances du peuplepalestinien

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Événement

Liberté 62 n°894 - Le 31 Décembre 2009

édito

UUNENE année chasse lʼautreet 2009 résonne déjàcomme une année noire.

Année terrible pour le monde dutravail qui voit un chômage demasse exploser. Une déflagra-tion du travail qui se traduit parune précarité de vie qui broiedes femmes et des hommes enproie à la peur du lendemain,confrontés quʼils sont à la pau-vreté alors que beaucoup dʼen-trʼeux travaillent ou sont à laretraite.Une jeunesse, une générationqui vit plus mal que celle qui lʼaprécédée. Triste réalité dʼunemisère sociale dont je pèse le

mot, dans ce quʼil paraît avoirdʼexcessif pour une partie denotre peuple.Cette misère réelle doit sʼappré-cier au regard dʼun monde richecomme jamais enfermé dans unsystème économique qui fait lapart belle au plus puissant. Unerichesse dont lʼargent nʼest quʼundes signes le plus apparent etchoquant, mais pas forcément leplus fiable.A raison, André Stil écrivait :

«Notre monde est beaucoupplus riche que les fortunes lesplus folles permettent de lʼappré-cier».Si des femmes et des hommes à

différentes époques montrent unpeu dʼorgueil, cʼest surtout unefaçon de refuser leur conditionde vie. Serait-ce en la niant, cequi est aussi fréquent, la refuserest déjà un bon début. Ce senti-ment dʼun dû, dʼinjustice nourris-sait pour beaucoup ce quʼonappelait sans y penser la fiertéouvrière, la fierté dʼune classesociale.Cet héritage est le notre, celui defemmes et dʼhommes qui nedemandent pas lʼimpossible,mais un bonheur accessible quinous paraît toujours à portée demain.Cette conscience des possibles

nʼest pas un voeu, encore moinsun voeu pieux, mais bien plus,un de ces rêves qui soulève lesmontagnes de lʼinjustice. Un deces rêves qui porte en lui lʼégali-té, ou encore ce rêve dʼun MartinLuther King qui clamait à la facedu monde «I have a dream*».Devenu aujourdʼhui un hymne àla liberté pour tout un peuple, lepeuple noir.Certes il y a des marchands derêves qui transforment lʼespoiren cauchemar. Certes il y a aussiceux qui veulent nous faireprendre des vessies pour deslanternes.Mais personne nʼa le pouvoir

dʼinterdire les rêves, notre rêve,le rêve dʼune société plus justeet plus humaine.A chacun sa part de rêve, lemien est celui de lʼavènementdʼune société enfin libérée delʼexploitation capitaliste. Un rêveà venir, un rêve en forme devoeux de lutte pour une viemeilleure.Et si les rêve(o)lutions se font enchantant, sans être un douxrêveur, je fredonne déjà pour2010 cette chanson : «je rêvaisdʼun autre monde».

* jʼai fait un rêve.Hervé Poly

UN VŒU EN FORME DE RÊVE...

CCE̓STE̓ST la logique de larationalisation des soinsqui revient au devant dela scène avec la miseen place, dʼune façonscandaleuse et perni-

cieuse, de lʼaugmentation du forfaithospitalier. Réduire le déficit de laSécurité sociale ? Quelle hypocrisie.Après la polémique sur les franchisesmédicales, cʼétait le leitmotiv du bud-get 2009 de la Sécu. Mais pour 2010,lʼexécutif, les mesures augmentant lasomme restant à la charge despatients sont prises. Aussi, le forfaithospitalier passe de 16 euros à18 euros. La Mutualité françaisedevant les hausses vertigineuses ducoût des soins annonce lʼaugmenta-tion des mutuelles dʼau moins 5%...Le transfert vers les mutuelles reposeen réalité sur les capacités finan-cières des françaises et des françaiseux-mêmes à payer leurs mutuelles.Encore une fois, ce sont les françaisles plus modestes, ceux qui nʼont pasde mutuelle, qui vont subir les effetsnéfastes dʼune mesure reposant plussur les capacités contributives dechacun, que sur la solidarité nationa-le entre les malades et les biens por-tants.Créé en 1983, le forfait représente laparticipation des patients aux frais“hôteliers” de l̓ hôpital.La vision au niveau des tutellesconsiste en des plans dʼéconomie quise répercutent sur tous les services.Les budgets pour 2010 sont loin de

répondre à la réalité du terrain. Despans entiers dʼactivités sont mena-cés de disparition alors que le dangerest de mettre les établissements encompétition. Les supports de présen-tation des économies réalisées parles établissements font partie dumême plan scandaleux.Le plan dʼéconomies de lʼAssuranceMaladie à lʼensemble des établisse-ments de santé doit être retiré immé-diatement. Face au déficit de lʼassu-rance maladie, les principales pistesdu gouvernement portent principale-ment et une fois de plus sur lesmalades et aggravent encore les dif-ficultés dʼaccès aux soins sansapporter une réponse adaptée à ladérive de lʼassurance maladie.Le principe même de ce forfait repré-sente depuis des années un scanda-le, puisquʼil consiste à faire payer auxmalades hospitalisés un supplément,en plus des cotisations qui sont pré-levées de toute façon sur leur feuillede paye. Cette nouvelle augmenta-tion rendrait lʼhôpital encore plusinabordable pour de nombreusesfamilles. Les comptes de lʼassurancemaladie sont mis à mal par la crise etnon par les malades. Cʼest une évi-dence mais le gouvernement veuttoujours mettre en place des com-pensations pour son budget.

Au détriment des famillesToute la politique de Sarkozy se faitau détriment des familles, dʼun côté,

on verse des subventions aux ban-quiers et aux industriels à coups demilliards et de lʼautre, on ferme lesportes de lʼhôpital public à unnombre toujours plus important defemmes et dʼhommes.Qui privilégie quoi ? Jamais la situa-tion nʼa été aussi grave, non seule-ment, dans les hôpitaux duNord/Pas-de-Calais mais aussi danstout le pays. Tous les hôpitaux sonten déficit et cela pèse lourdementsur leur état de marche et surtout surles patients. La tarification à lʼactivité(T2A) prime sur tout. Cela ira ensʼaggravant.Lʼemploi, la formation, les salaires, lareconnaissance des qualifications,les conditions de travail, demeurentles préoccupations convergentesdes professionnels de santé, toutescatégories confondues.Les syndicalistes et ceux de la CGT,sont très critiques devant la réformede lʼAgence régionale dʼhospitalisa-tion visant à refonder les Urgencesdans la région.La mutualisation des moyens est lecontraire de ce quʼil faut faire cardepuis des années les déficits desbudgets amènent des restrictions depersonnels, la suppression des per-sonnels contractuels et la diminutiondu nombre de lits. À force de deman-der lʼimpossible aux personnels, unjour ils lâcheront.LʼHôpital public est en danger : lessyndicalistes soulignent un étatcatastrophique pour tous les hôpi-

taux, sans exception, dans le Nord-Pas-de-Calais et au-delà de toute laFrance. Et pourtant, des vélléitésdes tutelles voudraient opposer desétablissements entre eux et mettredes niveaux de concurrence entreles structures, ce qui est une totaleaberration alors que le secteur privésʼorganise de plus belle et sʼinsère làoù le public lui laisse, par la politiqueétablie au niveau gouvernemental,toute latitude pour faire encore plusde bénéfices.

Mutuelles ?Le gouvernement feint de croire queles malades seront remboursés parleur complémentaire alors que 7%des français nʼont pas les moyens desʼen payer une, et que toutes neremboursent pas le forfait.Aujourdʼhui plus de 14% desFrançais déclarent renoncer à dessoins, faute dʼargent pour les payer.Les déficits, certes importants, sontdus pour une grande partie au chô-mage, qui pèse sur les ressourcesde la sécurité sociale, mais aussi à laloi TEPA, aux politiques dʼexonéra-tion de charges sociales à la faibles-se de la prévention et à la mauvaiseorganisation du système de santé.Les frais “dits dʼhôtellerie” à la char-ge des malades deviennent exorbi-tants, pouvant atteindre les tarifs delʼhôtellerie de tourisme. On négligeainsi le fait que les patients ne se fontpas hospitaliser pour le plaisir.

“Opposée à lʼinstauration du forfaithospitalier et à toutes les franchisesmédicales qui lʼont suivie, la CGTdemande la suppression de toutesces taxations supplémentaires endirection des malades” et sʼopposefermement à cette nouvelle ponctionsur les assurés sociaux.Patrick Vanderpotte, secrétaire de laSanté CGT du Pas-de-Calais, estcatégorique, “les plans dʼéconomiesont injustes et injustifiés et quʼilsconduisent tout droit à des licencie-ments massifs. La dégradation dansles hôpitaux est, elle, chronique.Notre région demeure toujours à latraîne.”

Exonérations patronales30,7 milliards dʼeuros, soit approxi-mativement autant que le déficitrecord prévu pour la Sécu en 2010,cʼest le montant des exonérations decotisations de sécurité sociale, dontont bénéficiés les employeurs.Ces chiffres publiés par lʼAgencecentrale des organismes de sécuritésociale, qui fédère le réseau desUrssaf chargé de la collecte des coti-sations servant à financer lesretraites et les dépenses maladies.Ces allègements de cotisationspatronales ont été sévèrement criti-qués par la Cour des Comptes, et lessyndicats, très sceptiques sur leurseffets sur lʼemploi.

Pierre Pirierros

Effets néfastes de la politique de santéAUGMENTATION DU FORFAIT HOSPITALIER À 18 €€,

HAUSSE DES COTISATIONS DES MUTUELLES...

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Social : Ça s’est passé en 2009

“S“SII je fais partie des vic-times de cette discrimi-nation qui atteint les

retraites minières depuis 2002, jesuis aussi, hélas un des rares sur-vivants des mineurs licenciés lorsdes grèves de 1948-52 qui atten-dent toujours justice et réparationpar :- la condamnation des licencie-ments discriminatoires, illégaux,une réparation des dommagesmoraux subis par la situation derépression acharnée, prolongée

des dizaines dʼannées qui a atteintnos familles,- lʼapplication pleine et entière dela loi dʼamnistie dʼaoût 1981.Ce que nous avons vécu estimpensable et je ne suis pas sur-pris si vous en ignorez au moinsune bonne partie. Cʼest pourquoije vous signale que sur les17 licenciés (ou leurs veuves) 4 :Couchey, Van Hauwaert,Rebouillat, Gilmez étaient deMazingarbe, 5 autres égalementdu Pas-de-Calais : Carbonnier -

Stérin - Lebrun - Amigo -Bouquegneau, donc une majoritédu Pas-de-Calais sur 17 danstoute la France.Les 20 et 21 octobre , sʼest tenu àGrenay le 9ème congrès de lʼUnionsyndicale des retraités CGT duPas-de-Calais. Les délégués una-nimes et avec force demandentque la loi dʼamnistie dʼaoût 1981soit appliquée aux licenciés survi-vants des grèves de 1948-52 ou àleurs veuves et quʼelle le soit sansdiscrimination, dans toutes ses

possibilités. Les délégués una-nimes sʼindignent en outre de voirdes nonagénaires, victimes de ter-rorisme dʼétat, être les seulsexclus de cette loi, alors que lesgénéraux factueux ayant pris lesarmes contre la France en Algérieobtenaient dès novembre 1982 laréhabilitation, la réintégration dansles cadres au titre de la 2ème sec-tion une reconstitution de carrière.M. le Député, je fais appel à votreautorité, à votre responsabilitépour demander à Christine

Lagarde, ministre de lʼéconomie etdes finances que notre situationsoit enfin solutionnée avec justiceet équité, que soient sanctionnésles licenciements, illégaux, discri-minatoires et que la loi dʼamnistiedʼaoût 1981 nous soit enfin appli-quée pleinement. Je ne vousdemande pas dʼagir sans connais-sance suffisante du dossier. Cʼestpourquoi je vous joins le fasciculesur la grève des mineurs de 1948au colloque du 21 janvier 2009 à laRicamarie.” (...)

MMAISAIS plus de soixan-te ans après lesfaits, et malgré uneintervention de laHalde (Haute auto-rité de lutte contre

les discriminations et pour lʼégali-té) en leur faveur, le conseil desprudʼhommes de Nanterre sʼen esttenu à une application stricte de laloi et a débouté les 17 deman-deurs, dont certains, décédés,étaient représentés par leur famil-le. La partie adverse a-t-ellegagné ? Cʼest lʼÉtat à travers lesuccesseur judiciaire deCharbonnages de France qui estconcerné et lʼANGDM (AgenceNationale pour la garantie desdroits des mineurs).Mais de petites procédures exis-taient pour alimenter ce quʼonsavait déjà, cʼest-à-dire, faire traî-ner les choses, jouer la montre etne donner aux mineurs grévistesque le minimum du minimumpuisque ce “minimum” avait étécouché sur le papier par une lettrede M. Michel Claudel, directeurdes ressources humaines de CDF,au président de la Halde en datedu 10 mai 2007. Et dans cettelettre, il était écrit, noir sur blanc,que des “solutions amiables et rai-sonnables sont à trouver auprèsdes requérants, compte tenu ducontexte.” Voilà. Il a fallu toute laténacité au bâtonnier MeGrimbach pour aboutir à une pre-mière audience à Nanterre en jan-vier 2008.

Rétablissement des droitsPour Norbert Gilmez (notre photo),infatigable à poursuivre la bataillejuridique pour le rétablissementdes droits, la lutte continue : “En1981, dit-il, la CGT obtenait lʼexa-men par le ministre du travail de200 cas de mineurs sanctionnésen 1948 ; je nʼétais pas sur cetteliste, je ne sais pas pourquoi...Mais une loi dʼamnistie était votéeen août 1981.Ce fut déterminantpour la suite de cette bataille juri-dique.” Le conseil de pru-

dʼhommes de Nanterre avait à sta-tuer, sur lʼindemnisation de60 000 euros réclamée par ces17 mineurs, leurs familles etayants-droit. Une brèche a étéouverte dans lʼhistoire contempo-raine du droit social. Après lʼam-nistie générale en 1981, la loi definances de 2005 reconnaît le pré-judice subi, la Halde prend le dos-sier en mains en 2007 ; tous ceséléments sont à prendre en comp-te. Ils le sont toujours. La lutte

continue sous dʼautres formes,une médiation est toujours prévue(jusquʼen février 2010).Les grévistes de 1948, les17 mineurs, les veuves, leursenfants, les ayants-droit, ont vécuet vivent des années entières desouffrances, de blessures moraleset les plaies ne sont pas prêtes dese refermer. Après les grèves de1948 dans tous les bassinsminiers de France et principale-ment dans ceux du Nord et du

Pas-de-Calais, la répression futféroce avec 3 000 licenciements etlʼimpossibilité pour ces derniersde retrouver du travail tant leréseau des Houillères transformaitla situation de lʼemploi existant enpoches dʼétanchéité insurmon-table. Parmi eux, GeorgesCarbonnier, André Stérin, AlfredBaur, Henri Vigne, Norbert Gilmez,Daniel Amigo...Éviter lʼoubli, le réparer, la détermi-nation des engagements des

mineurs et de leurs avocats pren-nent appui sur le combat collectif,politique, économique, humain.“Les mineurs ont dit non à la défai-te et aux cendres”, ces paroles dePaul Éluard résonneront très forte-ment durant les grèves de 1948.Ce fut un tournant social dans uncontexte politique très difficile,celui dit de la guerre froide. À par-tir dʼun tel espace, le monde de lamine est bouleversé.

P.P.

Aux Prud’hommes de NanterreLA BATAILLE JURIDIQUE POUR LE RÉTABLISSEMENT

DES DROITS DES MINEURSLes anciens mineurs des Houillères du Nord-Pas-de-Calais, qui demandaient réparation pourleurs licenciements à la suite de grèves durement réprimées en 1948 et en1952, ont étédéboutés, le 18 septembre dernier, par les prudʼhommes de Nanterre, leur action étant jugée“prescrite”. Dʼaprès le jugement, la loi dʼamnistie de 1981, qui réhabilitait les anciens mineurs,nʼa pas interrompu le délai de prescription fixé à 30 ans. Le conseil des prudʼhommes a doncjugé “irrecevable” lʼaction sur le fondement du caractère discriminatoire de la sanction imposée.

Norbert Gilmez interpelle André Flajolet, député UMPUN COMBAT LÉGITIME POUR LA RÉHABILITATION

DES GRÉVISTES DE 1948

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Solidarité

UUNN an plus tard, alors que lesiège de Gaza n'a pas cessé,ce sont 15 citoyens du Nord-Pas-de-Calais qui sont partisrejoindre 1 400 autres militantsvenus de 43 pays afin de parti-

ciper à la «Marche pour la Liberté» qui doitconverger à Gaza le soir du 31 décembre etdont le départ était prévu dimanche depuisRafah, ville située en Egypte, à proximité duterritoire palestinien.

Plusieurs dizaines de manifestationsorganisées partout dans le monde

Parallèlement à cette initiative, dimanche27 décembre, ce sont plusieurs dizaines demanifestations qui étaient organisées par-tout dans le monde pour commémorer le«samedi noir» marquant le début de l'agres-sion militaire israélienne.Elles portaient un ensemble de revendica-tions dont la levée du siège de Gaza, lʼappli-cation des droits nationaux du peuple pales-tinien ainsi que la mise en œuvre par leConseil de Sécurité de lʼONU des recom-mandations du rapport de la mission duConseil des Droits de lʼHomme menée par lejuge Goldstone, rapport dénonçant les«crimes de guerre voire de crimes contrelʼhumanité» perpétrés par l'armée israëlien-ne pendant l'opération «Plomb durci».

Plus de 300 personnesdans les rues de Lille

Dans la région, deux rassemblementsétaient programmés ce même jour, l'un àArras, l'autre dans les rues de la préfecturedu Nord. A Lille, ce sont plus de 300 per-sonnes qui ont manifesté depuis le quartierde Wazemmes jusqu'à la place de laRépublique. Cette manifestation a été clôtu-rée par une intervention de Jean-FrançoisLarosière del ' A s s o c i a t i o nFrance PalestineSolidarité (AFPS)du Nord-Pas-de-Calais. Une péti-tion adressée àl ʼ A s s e m b l é eGénérale desNations unies,pour mettre enplace un tribunalpénal internatio-nal afin de jugerles crimes deguerre israéliens,notamment àGaza, peut êtresignée en lignesur le site natio-nal de l'AFPS.Jérôme Skalski

MOBILISATIONS AU DÉPARTDE LA «MARCHE POUR LA LIBERTÉ»

POUR GAZALe samedi 27 décembre 2008, débutait l'opération «Plombdurci» avec le bombardement par l'armée israélienne de laBande de Gaza. Une agression militaire dont le «bilan»humain, côté palestinien, près d'un mois plus tard, au soir du19 janvier 2009, s'élèvera à 1 400 morts et à plus de 5 200blessés dont de nombreux blessés graves, du fait, en parti-culier, de l'utilisation d'armes non-conventionnelles par l'Etatd'Israël.

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Entreprises

LE modèle proposé neremet rien en cause etles quelques avancéessont à mettre sur lecompte des mobilisa-tions engagées et des

négociations qui ont suivi, y com-pris dans le groupe Auchan, oùêtre syndicaliste - et notamment àla CGT - nʼest pas un investisse-ment pour lʼavenir.Les bénéfices des banques et desgrandes entreprises du CAC 40succèdent - invariablement - auxpropos de communication du chefde lʼÉtat qui prend une imposturede sauveur tout en gardant unelogique intrinsèque : maintenir lecap du libéralisme avec lʼinjonctionde travailler le plus possible.Alors ? Cʼest dans ce même tempsque les exigences de changementprennent de plus en plus deconsistance avec tous les élé-ments majeurs du mouvementsocial.Tout le système capitaliste est encause. Les mécontentementsapparaissent de plus en plus augrand jour ; la croissance diminue,cʼest la récession des pays richeset les retombées directes danslʼéconomie des pays émergents.

Rien pour les salairesSarkozy intervient sans cesse à latélévision mais pour dire quoi ? Ilne veut pas de véritable plan derelance pour les salaires et pourlʼemploi. On connaît lʼorigine de lacrise, elle est dans la matrice desrichesses produites par le travail ;richesses qui sont allées prioritai-rement à la spéculation au lieudʼaller aux salaires, à la recherche,à lʼéducation, à la productiondurable. Il nʼy a pas de véritablesmesures, ni sur le Smic, ni sur lesalaire des fonctionnaires, ni sur lemaintien de lʼemploi dans la fonc-tion publique.Et dans un élan humaniste, GérardMulliez de “critiquer” les banquiers“pris par lʼesprit de lucre qui ontgagné de lʼargent... Quand tout lemonde tire la couverture à soi, ellecraque.” (sic)Le contrôle des fonds publics ver-sés aux entreprises est une exi-gence qui, en période de casse delʼemploi, gagne du terrain et passeulement chez les syndicalisteset les salariés concernés. Tout està repenser et stigmatiser lʼargentcontre lʼemploi et la vie des popu-lations.La création dʼun pôle financierpublic permettrait un crédit sélectifpour aider les entreprises qui veu-lent produire en France, qui veu-

lent jouer la qualification, le déve-loppement durable, les salaires audétriment des entreprises quijouent le tout financier. Une réfor-me de la fiscalité, qui pénaliseraitceux qui jouent le spéculatif etfavoriserait les entreprises quijouent la production, serait la bien-venue. Or, quʼattend-on ? Leministre du budget fait les yeuxdoux aux contribuables fraudeursen leur donnant un sursis jusquʼau31 décembre, cʼest-à-dire, en leurproposant une amnistie quasigénérale.Lʼactivité du crédit est très insuffi-sante pour lʼemploi. À quoi jouenttoutes ces banques ? La questionse pose avec acuité, elle est récur-rente. En desserrant lʼétreinte dela rentabilité financière, il est pos-sible de développer la production,les sites et de créer des emplois,notamment. Le diagnostic de lacrise, on le connaît. Pour les sala-riés, la sécurisation de la formationest un projet de société qui vient

en opposition au chômage et à laprécarisation de lʼemploi.Mais pour Mulliez, la solution esttoute trouvée : “si on veut que leshommes et les femmes soient plusefficaces, il faut que leurs intérêtscoïncident avec leur devoir”, autre-ment dit, voyez pauvres smicardsce quʼil vous reste à faire !Dans la même veine, GérardMulliez souligne avec modestie “Ilfaut arrêter de se faire peur” regar-dez-moi, je suis en tête des “Top 5”des familles les plus riches deFrance. Derrière suivent, BernardArnault, (originaire également duNord) puis Liliane Betancourt et safamille, Bernard Puech et la famil-le Hermès et la famille Louis-Dreyfus.Et puis toujours dans cet élanhumaniste, (cʼest facile avec dufric) toujours dans lʼinterview des“Echos”, le fondateur du groupeAuchan avance ses billes “nousavons oublié la valeur sacrée delʼargent ; si tout le monde revenait

au bon sens, nous en sortirionsvite de cette crise”. La familleMulliez, elle, est à la tête des plusgrosses fortunes du pays (15 mil-liards dʼeuros).

Pimkie/Diramode :190 licenciements

Depuis une bonne dizaine dejours, autour de lʼagglomérationRoubaix/Tourcoing, les salariés dePimkie/Diramode multiplient lesmobilisations pour sʼopposer auxlicenciements prononcés par ladirection générale du groupeAuchan. De 1093 personnes en2001, Diramode est passée à640 personnes soit 41% des effec-tifs en moins ; pourtant les années2006, 2007, 2008 ont été bénéfi-ciaires avec des profits pourMulliez, sa famille et son groupe,(rien que pour ce secteur) de plusde 43 millions dʼeuros. Dans lemême temps, ce sont 190 licencie-ments qui sont programmés.

La fortune du groupe Mulliez étaitestimée à 9 300 millions dʼeurosen 2001 et à 18 360 millionsdʼeuros en 2008, soit 98%dʼaugmentation. Le coût salarial etla participation chez Diramodesʼélévaient en 2001 à 26 millionsdʼeuros et en 2008 à 19 millionsdʼeuros, soit une baisse de 27%.Les syndicats, CGT, FO, CFDT dePimkie/Diramode demandent,donc, aux clientèles delʼ”Association familiale Mulliez” deles soutenir, à savoir : Auchan,Simply-Market, Leroy-Merlin,Décathlon, Pimkie, Jules, Brice,Kiabi, Phildar, Cannelle, Tape àlʼoeil, Boulanger, Top office,Norauto, Midas, Tapis Saint-Maclou, Cultura, 3 Suisses,Flunch, Pizza Paï, Amarine,Picwic, Zanaka...

Pierre Pirierros

GÉRARD MULLIEZ, EN TÊTE DES PLUS GROSSES FORTUNES DE FRANCE

LE GROUPE “AUCHAN” LICENCIE190 SALARIÉS CHEZ PIMKIE/DIRAMODE

La situation actuelle est le reflet général de lʼéconomie, les fermetures dʼentreprisesconcernent tous les secteurs dʼactivités et toutes les zones géographiques et pourtant lafamille Mulliez conserve la première place des fortunes en France, dʼaprès un classementde la revue “Challenges”... Les résultats du premier semestre 2009 viennent de tomber etvoilà quʼAuchan connaît un léger ralentissement ce qui nʼempêche nullement la dite familleMulliez à faire de (bonnes) provisions dʼargent. Le cynisme est atteint lorsque le fondateurdes magasins Auchan Gérard Mulliez en accordant une interview au journal économique“Les Échos” souligne comme élément à apprécier “LʼHomme”, une vision toute capitalistepuisque “lʼhomme sage est celui qui a prévu de faire des provisions pendant le temps delʼabondance pour faire face à la pénurie.”

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PCF

LIBERCOURT

GILLES ROTHN'EST PLUSC'est avec beaucoup d'émotionet de tristesse que ses amis etcamarades ont rendu samedi undernier hommage à Gilles Roth.Gilles était trésorier de la sectionde Libercourt du PCF et était unmilitant de tous les instants et detous les combats.À Jeannine, son épouse et à sesenfants, la Fédération du Pas-de-Calais du PCF, la section deLibercourt et Liberté 62 réitèrentleurs plus sincères condo-léances.

LL ESES membres du Comitédépartemental du Pas-de-Calais, réunis le

22 décembre ont désigné JackyHénin, comme tête de liste duPas-de-Calais pour les élec-tions régionales du 14 mars2010.Après Alain Bocquet, désignécomme tête de liste régionale, ladésignation de Jacky Hénin pour-suit le processus dʼélaboration dela liste concernant le Pas-de-Calais.La prochaine étape se situe le7 février, date à laquelle le comitédépartemental aura à se pronon-cer sur lʼensemble des membresqui composeront la liste.Celle-ci sera ensuite soumise àlʼavis des sections (candidaturesémanant du PCF).La présentation des listes du Nordet du Pas-de-Calais à la presseaura lieu le samedi 16 janvier. En

attendant la campagne électoralese poursuit et un deuxième tractest disponible à la fédération. Il

sʼagit aussi rapidement dʼélargir lecomité de soutien à la listeconduite par Alain Bocquet.

ÉLECTIONS RÉGIONALES DU 14 MARS 2010

JACKY HÉNIN A ÉTÉ DÉSIGNÉ TÊTEDE LISTE POUR LE PAS-DE-CALAIS

LL AA dernière réunion dela CALL (CommunautédʼAgglomération deLens-Liévin) a vu uneréaction des com-munes les plus petites

contre la domination qui seraitexercée par les plus grandes. Il y aquelque temps les élus commu-nistes avaient déjà réagi endemandant que chaque ville quicompose la CALL soit considéréesur un même pied dʼégalité.Ainsi ce 18 décembre, le maire deBénifontaine a-t-il demandé lereport de lʼétude sur lʼaccessibilitédes zones dʼactivités sur son terri-tore considérant que celui-ci risquede perdre son identité rurale. Unedemande qui a agacé Jean-PierreKucheida, président de la commis-sion chargée du développementéconomique. De son côté, DidierHiel, maire de Vendin-le-Vieil, affir-ma que désormais il faudrait comp-ter sur ses propres priorités, unerépartie qui provoqua quant à ellela colère de Michel Vancaille.À lʼoccasion de précédentesréunions de la CALL, les élusdʼautres petites communes commeÉleu, Givenchy, Loison se sont faitentendre sur le même registre,celui du respect et de la concerta-tion. Et souvent avec la mêmeréaction de dédain ou dʼagacementde la part des élus des principalesvilles de la communauté dʼagglo-mération, ce qui fait dire à certains,dans les couloirs, que ceux quitirent la couverture à eux sont tou-jours les mêmes.Dans un autre registre, Jean-Claude Danglot, sénateur PCF, aeu plus de chance, son courrieraux élus sur le manque de finance-ment du Louvre-Lens par lʼÉtat,ayant suscité quelques réponsesde la part de certains dʼentre eux.La plus significative étant celle deJean-Pierre Kucheida, comportantquelques passages remarquables.Nous retiendrons dʼabord celui-ci :«Le Louvre-Lens doit se donner lesmoyens de ses ambitions. Les col-lectivités locales seront les princi-paux contributeurs, une donnéedont le sens et lʼampleur ont consi-dérablement évolué au fur et àmesure que le Président de laRépublique et son gouvernementont révisé à la baisse la contribu-tion de lʼÉtat à ce projet dʼavenir.»Cet argument sur la révision à labaisse de la contribution de lʼÉtatest totalement faux, les élus socia-listes ayant accepté le projet sanscontrepartie financière.Madame le sous-préfet lʼadʼailleurs encore souligné début

décembre. La conclusion du cour-rier de Jean-Pierre Kucheida pour-suit sur le même registre : «Vousredoutez que les promesses quʼel-le comporte ne soient que troprapidement hypothéquées. Je par-tage votre sentiment et je soutienslʼinitiative que vous venez demener auprès de M. Mitterrand».Non seulement Jean-PierreKucheida redoute maintenant lesconséquences du non financementde lʼÉtat mais il sʼassocie à lademande de Jean-Claude Danglotauprès de Frédéric Mitterrand pourune révision de ce blocage finan-cier.À défaut de tirer à lui la couverture,le maire de Liévin risque de semettre dans de vilains draps, sesamis socialistes nʼayant pas touschangé de vision sur ce sujet.

Jean-Michel Humez

HHUUMMEEUURRHHUUMMEEUURR

AU centre culturel de CosnedʼAllier, ce 21 décembre, lacampagne nʼest pas encore

lancée que la salle prédit déjà un trèsbon résultat pour la liste du Front deGauche dans cette belle régiondʼAuvergne. Il faut bien dire que l̓ am-biance est à la détermination, au ras-semblement dʼune gauche combati-ve. A la tribune, on retrouve nombredʼélus et de candidats unis, parmi les-quels Jean-Paul Dufregne, présidentdu Conseil Général, et Luc Bourdugetête de liste du département. Tous

deux parleront de l̓ importance du ras-semblement qui se matérialise dansla liste du Front de Gauche.Ce rassemblement, AndréChassaigne, tête de liste de la régionAuvergne, y tient comme à la prunel-le de ses yeux. Avant de prendre la parole, il décidede céder sa place à une jeune candi-date Maïté, 25 ans et membre de laGauche Unitaire. Depuis 2005, depuis cette formidablebataille quʼelle a menée contre le trai-té constitutionnel européen, Maïté est

convaincue de l̓ importance de l̓ inter-vention populaire pour gagner degrandes batailles politiques.Elle dira sa volonté de mener unecampagne populaire, une campagnequi mobilise les citoyennes et lescitoyens.Un membre du parti de gauche et unsyndicaliste seront également invitésà prendre la parole pour nous dire lesens du combat qu i̓ls portent au seinde cette belle liste du Front deGauche.André Chassaigne et Marie-George

Buffet clôtureront ce beau meeting enappelant à l̓ audace et à l̓ ambition,pointant les échecs de la politique dugouvernement et multipliant les pro-positions dans tous les domaines,pour l̓ emploi, l̓ industrie, les servicespublics, lʼagriculture, lʼenvironne-ment...Avec un but en tête, une obsessiondira André Chassaigne : faire del̓ Auvergne un pôle de résistance à ladroite et d i̓nitiative pour promouvoirdʼautres logiques pour les habitanteset les habitants de la région.

ALLIER : LE FRONT DE GAUCHE, C’EST PARTI !A lʼorigine, ce devait être une réunion publique organisée par le PCF pour poser lespremières pierres de la campagne. A lʼarrivée ce fut un très beau meeting rassem-blant bien sûr des membres du PCF mais aussi des membres du Parti de Gauche,de la Gauche Unitaire, des sympathisants socialistes et écologistes, des actrices etdes acteurs du mouvement social.

QUI TIRE LA COUVERTURE ?

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Liberté 62 n°894 - Le 31 Décembre 2009

Calais

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VOTE DES ADHÉRENTSPOUR LES RÉGIONALESSAMEDI 9 JANVIERDE 8H À 11H30

AU SIÈGE DE LA SECTION

VŒUX DE LA SECTION DU PCFJEUDI 14 JANVIER À 18H30

SALLE PAUL CARON,RUE MARGUERITTE (CAILLOUX)

EN BREF

�� Avec près de 500.000 euros dépensés pour les Fêtes de fin d’année, on aura noté l’aménagementen crèche (et sonorisé !) de la place du Soldat Inconnu avec les deniers publics.

�� Pas de petit jésus Bouchart pour empêcher la fermeture de l’historique usine de Dentelles Brunetau Beau Marais ! On est loin de la promesse de la création de milliers d’emplois !

�� La convention financière de l’opération de renouvellement urbain sur Calais a été validée le 9 octobre2006. Depuis les opérations menées par l’OPH s’enchaînent. Même chose pour les 64 logements enconstruction, hors site, actuellement rue Mollien avec une forte valorisation environnementale. En bien-tôt deux ans, la nouvelle municipalité et l’OPH n’ont encore engagé aucun nouveau projet.

OONN ne résiste pas à vousfaire partager le «Dessoussans dentelles» paru dans

«La Voix du Nord» du11 décembre. Il y est question delʼexpo YAB et surtout de lʼimmensegâchis qui lʼentoure.Photo à lʼappui, le jour-nal montre, en effet,une partie des 800.000plaquettes non distri-buées qui attendentpatiemment, enfer-mées dans des car-tons, de connaître leuravenir. Rappelons,pour la petite histoire,que la municipalitédans son grand délire environne-mental avait fait imprimer deuxmillions de plaquettes.Non, vous ne rêvez pas ! 2 millionsde plaquettes qui ont étéenvoyées dans toutes les mairiesde France (vous pensez si un

habitant de Marseille ou deGrenoble allait faire toute cetteroute pour voir une expo de pho-tos...) mais égalemnt enAngleterre, Belgique, Allemagne...Insuffisant toutefois pour épuiser

le stock abracadabran-tesque...On comprend pourquoiNatacha Bouchart affir-mait, à lʼheure du bilan,que 70.000 personnesavaient vu lʼexpo. Unchiffre tout droit sorti deson imagination biensûr mais faut bien justi-fier les dépensesengendrées. Au fait si

vous avez une cheminée, vousdevriez faire un saut en mairie,allez savoir, Natacha accepteraitpeut être de donner le rebus pourallumer votre flambée. Et là pour lecoup vous verriez vraiment vosimpôts partir en fumée.

EXPO YAB : UN SCANDALE FINANCIER

Suite à une brève parue dans notreédition du 13 novembre dernier, lesjournalistes de Calaisis TV (télévisionlocale) ont demandé un droit deréponse que nous publions ci-des-sous :«À la suite de l̓ article paru dans lescolonnes de Liberté 62, le13 novembre 2009, à propos deCalaisis TV, la chaîne locale de l̓ ag-glomération de Calais, les journalistesde la chaîne injustement mis en causepar un rédacteur anonyme exprimentici le refus de telles pratiques qui relè-vent dʼun autre temps.

Calaisis TV rend compte chaque jour,du lundi au vendredi, de l̓ actualité deCalais et de son territoire. Les repor-tages concernent tous les événe-ments de la vie locale et sont réalisésavec les moyens de la chaîne en«reconstruction».Nous respectons le pluralisme et don-nons la parole à l̓ ensemble des orga-nisations sociales ou politiques. Notreantenne est ouverte à tous : élus poli-tiques, représentants socio-écono-miques, acteurs de la vie culturelle etsportive... Les habitants de la cité fontleur télé.»

DROIT DE RÉPONSE

�� APPEL AU C.S.A... Après plusieurs courriers ces derniers mois àla direction de la TV locale de Calais (devenue d’agglomération) etsignalant de fréquents manquements au pluralisme de l’informa-tion, les élus communales ont saisi le président du conseil supé-rieur de l’audiovisuel. Multiples exemples à l’appui sur les émis-sions diffusées ces derniers mois... Nul doute que le CSA tiendra àse faire respecter à quelques semaines des Régionales !

LE DESSIN DE LA SEMAINE VU PAR BABOUSE

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Liberté 62 n°894 - Le 31 Décembre 2009 - 15 -

Monde

LLESES médias occiden-taux, reprenant lesinformations desagences de pressesemblaient peu intéres-sés par cette élection :

«un social-démocrate et un indé-pendant au second tour». Uncentre gauche succéderait ainsi àStepa Mesic, du parti populairecroate, un centre droit. En quelquesorte, on a affaire à une électionbanale de type occidental : alter-nance contre centre gauche etcentre droit, ce qui classe laCroatie dans les pays occidentaux«démocratiques dʼÉtat de droit».Ce désintérêt est curieux alors quela Croatie a été un des élémentsclef des guerres yougoslaves quiont été lʼévénement marquant dela dernière décennie du XXe siècleet alors que la Croatie devrait êtrele prochain pays adhérent àlʼUnion européenne.Lʼadhésion à lʼUnion européenne adʼailleurs été le seul point commundes promesses des douze candi-dats qui se présentaient au suffra-ge des électeurs et qui leur servaitde programme électoral.Cette adhésion devrait êtreconcrétisées dʼici 2012... si les slo-vènes nʼy font pas obstacle, si lesFrançais acceptent par référen-dum cette adhésion (prévuedésormais par la constitution pourtoute nouvelle adhésion) et si lesCroates satisfont aux critèresdʼadhésion de lʼUnion européen-ne.Les élections présidentielles :

les résultatsDouze candidats se présentaient àlʼélection, une élection qui a diviséles partis politiques.Ainsi Ivo Josipovic, donné en têtepar les sondages, a été choisimajoritairement par les militantsdu parti social-démocrate : maisMilan Bandic, maire de Zagreg,dissident pour cette élection étaitaussi social-démocrate.Le 3e candidat concurrent NadamVidosovic, président de lachambre économique du pays,candidat indépendant, est lui dissi-dent du parti de droite nationaliste,le HDZ (communauté démocra-tique croate) se présentant contrele candidat officiel de ce partiAndrija Hebrang. Ces divisionsmontrent quʼil y a, en vérité, peude différences politiques entre lescandidats. La différence porte surdes accusations ou des soupçonsde corruption, touchant les candi-dats ou leur entourage. IvoJosipovic auroit été le seul candi-dat «propre».Ni lʼOSCE (organisation pour lasécurité et la coopération enEurope) qui nʼa pas envoyé dʼob-servateurs pour contrôler les élec-tions, ni lʼunion européenne nʼontcontesté le déroulement des élec-tions et les résultats qui seraientdonc indiscutables.On peut cependant se poserquelques questions.La constitution de 1991 définit la

Croatie comme «État national tousles Croates et des autres» (laconstitution au temps de laYougoslavie définissait la Croatie«État des Croates, des Serbes etautres nationalistes»).En vertu de cet article, tous lesCroates vivant en dehors de laCroatie sont appelés à voter, ycompris les plus nombreux, lesCroates de la «fédération croato-musulmane», citoyens de laBosnie Herzégovine représententprès de 17% des 3,7 millions dʼha-bitants de ce pays. Ansi en Croatiequi compte 4,4 millions dʼhabi-tants, 4,4 millions dʼélecteursétaient appelés à voter. Les élec-teurs de lʼextérieur qui sont plusnationalistes font pencher lesrésultats à droite. Les autres natio-nalistes (20 au total) dont lesSerbes (4,5% alors quʼils étaientplus de 12% avant 1991) fait pen-cher les résultats plus à gauche.Il nʼest pas sûr que cette situationne favorise pas les fraudes électo-rales.Bien quʼayant obtenu 32,44% desvoix, Ivo Josipovic nʼest pas sûrdʼêtre élu le 10 janvier prochain, letaux de participation nʼayant étéque de 34%.Au deuxième tour, Ivo Josipovicest opposé à Milan Bandic. Quevont faire les électeurs de droitequi ont le choix entre deux élec-teurs de gauche ?La Croatie est une république par-lementaire. Actuellement le gou-vernement est issu de la majoritéparlementaire, issue des électionslégislatives remportées par leHDZ, communauté démocratiecroate (scrutin législatif tous lesquatre ans) en 2003, juin 2007.Le Président (élu tous les cinqans, la constitution limitant à deuxles mandats présidentiels) acependant dʼimportants pouvoirs :

il dirigea les forces armées, dirigeala politique extérieure et nommeles dirigeants des services de ren-seignement.Après la proclamation de lʼindé-pendance, le président FranjoTudjman a gouverné de manièreautoritaire, son parti le HDZ ayantégalement la majorité auParlement. Slipe Mesic qui lui asuccédé nʼavait pas les mêmesconditions politiques, dʼautant quecertains amendements constitu-tionnels de 2000 accroissent lespouvoirs du Parlement.Dans la mesure où le Président etle gouvernement ont les mêmesorientations en politique extérieure(adhésion à lʼUE, politique pro-occidentale), il ne saurait y avoirde conflit.Les motivations des électeurs

Le faible taux de participation àlʼélection témoigne dʼun certainrejet de lʼélectorat envers la classepolitique et de lʼabsence dʼillusionsur une véritable alternative.Au demeurant, les Croates sem-blent désormais éloignés desgrands discours nationalistes.Leurs préoccupations prioritairesportent sur leurs conditions de vie.La Croatie est touchée par la criseéconomique mondiale et frappéepar une grave récession.Le secteur industriel est particuliè-rement touché. Le gouvernementpoursuit sa politique de privatisa-tions. Les acieries et chantiersnavals devraient ainsi perdre desmilliers dʼemplois.Le chômage ne cesse dʼaugmen-ter : plus de 16% de la populationactive en novembre 2009 alorsquʼil nʼétait que de 8% en 2008.Face à cette situation, le gouver-nement qui doit aussi supporterune dette antérieure de 37 mil-

liards de dollars en 2008 portée à40 milliards en 2009 soit plus de87% du PIB mène une politiquedʼaustérité : les salaires des fonc-tionnaires ont été gelés, desemplois publics supprimés, toutesles dépenses publiques en régres-sion.Lʼéconomie est tributaire desinvestissements directs étrangersnotamment allemands, qui dèsavant lʼindépendance avaient étéintroduits. Avec lʼindépendance etla fin du système socialiste auto-gestionnaire yougoslave, les poli-tiques de privatisations ont subor-donné lʼéconomie croate à lʼéco-nomie allemande.Lʼéconomie croate, outre ses diffi-cultés propres, subit donc lescontrecoups des difficultés delʼéconomie allemande.

Les rapports entre la Croatieet lʼUnion européenne

Les sécessions de la Slovénie etsurtout de la Croatie en 1991dʼavec la République fédérative deYougoslavie ont été soutenuesvoire inspirées par lʼAllemagne etle Vatican.Poussée par les grandes sociétés(Siemens notamment) lʼAllemagneincite des dirigeants croates,nationalistes voire racistes commeF. Tirdymen mais aussi des com-munistes dits réformateurs à seséparer de la Yougoslavie. Enmême temps, lʼAllemagne venddes armes aux Croates.Lʼégise catholique pousse égale-ment à la sécession dʼuneYougoslavie en majorité ortho-doxe.En 1991, lʼindépendance de laCroatie est proclamée et lesmilices croates pourchassent ettuent les minorités nationales enCroatie, notamment les Serbesqui, majoritaires en Krajina, procla-ment la République autonome deKrajina. Des affrontements ont lieuégalement en Slovénie orientalepeuplée en majorité de Serbes.Lʼarmée nationale Yougoslaveintervient alors contre lʼarméecroate qui est en difficulté. Cʼestalors que lʼUnion européenne etles États-Unis reconnaissent laCroatie, comme état indépendanten janvier 1992. LʼONU intervientpour faire cesser les combats.Lors des conflits en BosnieHerzégovine où la JNA nʼintervientpas, lʼarmée croate combat lesMusulmans, notamment dans laville de Mostar... La Croatie fait lapaix avec les Musulmans en 1994,alors que les forces de lʼOTANinterviennent en Bosnie.En août 1995, la Croatie lancelʼopération tempête en Krajina,commettant des atrocités, brûlant,pillant et tuant de nombreux civils.De nombreux serbes fuient laKrojina pour se réfugier en Serbie.En août 1995, sont signés lesaccords de Dayten qui entérinentdonc lʼindépendance de la Croatie,la séparation de la Bosnie en deuxentités. La Slovénie orientale serarétrocédée à la Croatie par le

représentant de lʼONU, cʼest à direde lʼOTAN en 1998.La Croatie moderne est certes lerésultat dʼune guerre civile yougo-slave mais où les pays de lʼOTANont poussé les feux du nationalis-me pour mieux sʼinstaller dans lesBalkans.La Croatie indépendante de 1991semble ressusciter lʼÉtat indépen-dant pro-nazi de 1941 du nationa-liste Ante Palavic chef desOustachis puisquʼelle adopte lemême drapeau, le même monnaiela kuna qui remplace de dinar you-goslave et diffuse la même haineraciste.Dix ans plus tard, la Croatie est-elle guérie de ses démons natio-nalistes ? Pour lʼunion européen-ne, cela ne semble guère faire dedoute.Ainsi elle a accepté de livrerquelques officiers du TPY(Tribunal pénal pour lʼex-Yougoslavie) dont en 2001-2002,le général Ante Gotovina malgrélʼopposition des anciens combat-tants. Le TPY qui semble plus clé-ment et plus discret à lʼégard desprévenus croates quʼà lʼégard desprévenus serbes.Le 21 février 2003, la Croatie adéposé sa candidature à lʼUnioneuropéenne, acceptant ainsidʼaliéner une partie de sa souve-raineté, à lʼUE, ce quʼelle refusait àla Fédération yougoslave socialis-te il est vrai...En octobre 2004, était signé aveclʼUnion européenne lʼaccord destabilité et dʼassociation ouvrant lavoie au processus dʼadhésion.Cette année, le processus dʼadhé-sion a été remis en cause par laSlovénie sur un différend de fron-tière terrestre et maritime.Lʼopposition slovène a été levée,ce qui a permis aux élections pré-sidentielles de se dérouler sousles auspices de lʼUnion européen-ne.Pour autant, lʼadhésion est-elle enbonne voie ?Les Slovènes émettent à nouveaudes réserves sur dʼautres sec-teurs, en particulier celui de lapêche.Par ailleurs, en Croatie même laperspective dʼadhésion ne susciteguère dʼengouement. La popula-tion craint de plus grands sacri-fices économiques. Et même lʼégli-se catholique émet des réserves àpropos des positions supposéessur lʼavortement.Mais la Croatie est entrée danslʼOTAN en avril 2009. Le pays offreune large façade maritime surlʼAdriatique et pourrait devenir ausein de lʼOTAN, le gendarme delʼAdriatique contrôlant tous leséchanges et trafics entre lesBalkans et lʼItalie. Dans cette pers-pective lʼadhésion de la Croatie àlʼUnion européenne serait pourune UE arrimée à lʼOTAN unenécessité pour le contrôle entierdes Balkans, dʼautant que laSerbie en tant que candidate àlʼadhésion, vient de signer lʼaccordde stabilité et dʼassociation.

ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES EN CROATIE

LA CROATIE DEVIENDRA-T-ELLELE 28e ÉTAT DE L’UNION EUROPÉENNE ?

Le 1er tour des élections présidentielles en Croatie a eu lieu le 27 décembre. Un second touraura lieu le 10 janvier pour départager les deux candidats arrivés en tête, le social-démocra-te Ivo Josipovic (32,44% des voix) et Milan Bandic (14,84%) maire de Zagreb, candidat indé-pendant, exclu du parti social démocrate pour avoir présenté sa candidature.

Ivo Josipovic

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