Solaris 174 en-ligne

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L’A NTHOLOGIE PERMANENTE DES LITTÉRATURES DE L IMAGINAIRE N˚ 174 Gratuit 161 Lectures R.D. Nolane, N. Spehner, É. Vonarburg 169 Sur les rayons de l’imaginaire P. Raud 179 Écrits sur l’imaginaire N. Spehner 187 Sci-néma C. Sauvé S OLARI S Science-fiction et fantastique Le volet en ligne

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L ’A N T H O L O G I E P E R M A N E N T ED E S L I T T É R AT U R E S D E L ’ I M A G I N A I R EN˚ 174 Gratuit

161 LecturesR.D. Nolane, N. Spehner, É. Vonarburg

169 Sur les rayons de l’imaginaireP. Raud

179 Écrits sur l’imaginaireN. Spehner

187 Sci-némaC. Sauvé

S O L A R I SS c i e n c e - f i c t i o n e t f a n t a s t i q u e

Le volet en ligne

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Solaris est une revue publiée quatre fois par année par les Publications béné voles des litté raturesde l’imaginaire du Québec. Fondée en 1974 par Norbert Spehner, Solaris est la première revuede science-fiction et de fantastique en français en Amérique du Nord.

Ces pages sont offertes gratuitement. Elles constituent le Supplément en ligne du numéro 174 de larevue Solaris. Toute reproduction – à l’exclusion d’une im pres sion unique en vue de joindre cesup plément au numéro 174 de Solaris –, est strictement interdite à moins d’entente spécifiqueavec les auteurs et la rédaction.

Les collaborateurs sont respon sables de leurs opinions qui ne reflètent pas néces sai rement cellesde la rédaction.

Date de mise en ligne : avril 2010 © Solaris et les auteurs

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Karen MaitlandLa Compagnie des menteursParis, Sonatine, 2010, 572 p.

La Compagnie des menteurs, deKaren Maitland, ce sont Les Contes deCanterbury (de Chaucer) qui rencontrentDix petits nègres (Agatha Christie).Drôle d’objet que ce livre fort intéres-sant, inclassable, qui est indubitable-ment un roman historique, puisquel’action se passe en 1348, mais qui estaussi une fable gothique aux accentsfantastiques, un récit à suspense et unroman d’aventures.

L’histoire est racontée par Camelot,un marchand itinérant de (fausses)reliques saintes qui, lorsque la pestilence(la peste, appelée aussi mort bleue)atteint les ports du sud de l’Angleterre,décide de se diriger vers le nord du

pays pour échapper à la contagion.Camelot est un solitaire, un borgne auvisage ravagé par une énorme cicatrice.Mais les circonstances vont l’obliger àvoyager avec huit compagnons d’infor-tune parmi lesquels on retrouve unmagicien pas commode, un peintre etsa jeune épouse à la veille d’accoucher,deux musiciens dont un jeune homo-sexuel en crise d’identité, une diseusede bonne aventure juive, un conteurd’histoire avec une (fausse) aile decygne à la place d’un bras, et une trèsmystérieuse et inquiétante adolescente,une Cassandre albinos, aux pouvoirsmagiques, qui lit et interprète les runes.Les voici donc partis sur les routesembourbées, souffrant de la froidure etde la faim, à la merci des brigands etdes coupe-jarrets, évitant autant quepossible les villages contaminés. Maismalgré tout, la mort rôde et les rattrape.L’un d’eux est retrouvé pendu, un autredémembré, un troisième poignardé.Camelot réalise alors que ses compa-gnons détiennent chacun un secret quipeut mettre leur vie en danger. La tensionmonte, l’étau se resserre…

Dès le prologue, l’auteur donne leton très gothique de ce récit sombre àsouhait : des villageois décident d’en -terrer vivante une des leurs, une sor -cière susceptible d’attirer la peste. Ondécouvrira bien plus tard l’identité deladite sorcière… Le soir venu, pourconjurer la peur, ou détromper la faimqui les tenaille, à l’instar des pèlerins de

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Chaucer, les protagonistes se racontentdes histoires, des fables fantastiques oumerveilleuses dans lesquelles il estquestion de sorcellerie, de métamor-phoses et de loups-garous. Y aurait-ilun lien avec les hurlements de loupsqu’ils entendent soir après soir et qui serapprochent toujours un peu plus ? Laprogression dramatique est constante.Le contexte historique est admira -blement rendu dans un savant mélangede réalisme très cru et de superstitionsreligieuses. Pour couronner le tout,l’auteur nous réserve deux surprises detaille quand arrive le dénouement.

La comparaison avec Le Nom de larose (Umberto Eco) ou Le Cercle de lacroix (Iain Pears) [l’éditeur dixit] estpeut-être un tantinet forcée mais LaCompagnie des menteurs est un livreenvoûtant pour qui aime le dépayse-ment d’une plongée exotique dans unpassé lointain, terrifiant, où règnent lapeur et la superstition, où l’Église toutepuissante abuse de ses sujets taxableset corvéables à merci, sujets qu’ellen’hésite pas à faire torturer de manièreatroce avant de les livrer au bourreauet de les brûler vifs s’ils sont le moin-drement soupçonnés d’êtres des juifsou des hérétiques. Nous appelons ça leMoyen Âge, mais à lire ce roman l’ap-pellation anglo-saxonne « Dark Ages »correspond bien mieux à cette époqueobscurantiste évoquée dans le récit.

Norbert SPEHNER

Jane Austen et Seth Grahame-SmithOrgueil et préjugés et zombiesParis, Flammarion, 2009, 380 p.

Si Jane Austen (1775-1817) avait suquel engouement provoquerait dansl’avenir son roman Orgueil et préjugés

publié en 1813, elle en aurait été sansdoute la première surprise… Car ellefait désormais partie de ce cercle rela-tivement restreint des écrivains dont lanotoriété est devenue telle que, endehors des adaptations proprementdites, d’autres auteurs se sont plus oumoins approprié une ou plusieurs deleurs œuvres, signe évident d’installationdans l’imaginaire populaire, d’entrée auPanthéon de la littérature. ConanDoyle, Victor Hugo, Alexandre Dumassont parmi les noms qui viennentimmédiatement à l’esprit. Outre neufadaptations pour la télévision, deuxpour le cinéma, deux pour le théâtre,deux en comédie musicale et une encomics américain chez Marvel (!)Orgueil et préjugés a suscité de trèsnombreux « dérivés » dont le pluscélèbre est Le Journal de BridgetJones de Helen Fielding. Jane Austenelle-même est devenue l’héroïne d’unesérie de romans policiers historiquessignés Stéphanie Barron et on pourralire avec intérêt Les Nombreuses Viesde Jane Austen d’Isabelle Ballesterparu en 2009 aux Moutons Électriques.

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Bref, il ne manquait qu’à tout cela quele « parasitage » volontaire d’Orgueilet préjugés par une autre histoireappartenant à un genre différent, ce quivient de faire Seth Grahame-Smith avecOrgueil et préjugés et Zombies…

Voici un roman qui tient à la fois ducoup de génie et de l’habile tour de passe-passe littéraire. L’histoire originelle deJane Austen, grand classique s’il en està la fois de la littérature sentimentalemais aussi du roman de société, y estlittéralement infiltrée par une autre quivoit la vie à la fois pesante et tranquillede la bourgeoisie provinciale anglaisebouleversée par une épidémie de zom-bies ! Lorsque débute le roman, il estvite évident que les morts-vivantshantent le pays depuis pas mal detemps et que l’Angleterre a dû serésoudre à vivre sous leur menace enattendant de trouver une solution pourles exterminer. L’existence des sœursBennett, essentiellement tournée dansle roman de Jane Austen vers la rec -herche d’un époux, s’enrichit dans laversion rectifiée par Seth Grahame-Smith d’une grande prédisposition àcombattre les zombies qui fait d’ellesdes femmes d’action pas faciles à gérerpour les hommes du cru, à commencerpar le ténébreux monsieur Darcy. Le faitque les sœurs Bennett soient aussi desadeptes des arts martiaux chinois in -dique aussi en filigrane de mystérieuxliens mystérieux pour l’époque avecl’Empire du Milieu…

Seth Grahame-Smith détourne dès ledépart le scénario de Jane Austen poury intégrer rebondissements sanglants etscènes d’horreur considérées souventavec un détachement et un humour àfroid très britannique tout en évitant debousculer le roman originel. On serait

plutôt tenté de parler là de symbioselittéraire entre deux histoires plutôt quede parasitage et il est assez amusant,une fois le livre fini, de prendre Orgueilet préjugés (disponible chez 10/18) etd’y découvrir chapitre par chapitre laréjouissante intrusion de SethGrahame-Smith.

À la surprise générale, ce romanpseudo-gothique à la fois loufoque etprenant a atteint la troisième place dela liste des best-sellers du New YorkTimes, ce qui a du beaucoup compterdans la décision d’en faire une adapta-tion au cinéma en 2011 avec Nathalie« Star Wars » Portman dans le rôled’Élisabeth Bennett, l’héroïne du romande Jane Austen. Élisabeth Bennett quin’en a pas fini avec les ennuis puisqu’onannonce, encore au cinéma, dans legenre SF gore, rien moins qu’un… Prideand Predator !

Richard D. NOLANE

André BelloLes ÉclaireursParis, Gallimard (Blanche), 2009, 480 p.

Au début du roman Les Éclaireurson trouve un résumé des Falsificateurs,premier récit de cette trilogie dont j’airendu compte dans le volet imprimé dela revue. Ce résumé est certes assezcomplet pour permettre au lecteur de sesituer correctement, mais, contraire-ment à ce qui se passe dans d’autrescas, il me paraît nécessaire d’avoir lu lepremier roman pour comprendre lestenants et les aboutissants de cettenouvelle phase des aventures étrangesde Sliv Dartunghuver, un jeune Islandaisdiplômé en géographie et embauchépar le très mystérieux et très secretConsortium pour la Falsification du réel,

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dont les agents sont chargés de réécrirel’Histoire.

Dans ce deuxième volet, ce qui seprésentait d’abord comme une sorted’histoire de science-fiction bascule car-rément dans le roman de politique-fictionet d’espionnage. Sliv s’est donné pourmission de comprendre les motivationsprofondes du CFR, mais pour cela il doitaccéder aux échelons supérieurs de lahiérarchie. Dans une première partie,nous assistons aux tractations desmembres du Consortium pour que lesNations unies acceptent intégration duTimor. Au cours de cette véritable partiede poker diplomatique, Sliv donne sapleine mesure, ce qui lui vaut une foisde plus l’admiration et la confiance deses chefs.

Mais l’existence même de la confrérieest gravement menacée quand arriventles événements du 11 septembre. Slivapprend avec stupéfaction qu’OussamaBen Laden est une « fabrication » de sonorganisation et que les fatwas mortelleslancées contre l’Occident sont une autreopération secrète de ses confrères (etune magistrale erreur !). Quand GeorgeW. Bush s’apprête à envahir l’Irak, Sliv et

ses collègues font tout pour empêchercette guerre car ils savent que les armesde destruction massive de SaddamHussein n’existent que dans l’imaginairedévoyé des faucons du Pentagone. Maisun traître parmi eux alimente les servicessecrets américains avec de faux docu-ments qui « prouvent » indubitablementl’existence de ces armes redoutées.Moment de crise extrême et tournantdans la carrière de Sliv qui va découvrirles fameuses motivations derrière l’exis-tence des falsificateurs.

Si le début est un peu longuet, on netarde pas à embarquer dans cette nou-velle série d’aventures de l’agent spécialSliv à travers les yeux duquel (il est lenarrateur) nous assistons, dans les cou-lisses, au grand théâtre de la politiqueinternationale contemporaine. Les des-sous sales, les tractations secrètes, lescoups fourrés, tout y est. On a beausavoir que ce livre est une fiction, onreste fasciné par son degré de réalisme,car on a l’impression d’ouvrir un livred’histoire et de mieux comprendre lesenjeux des grands conflits actuels. LesÉclaireurs n’a rien d’un thriller, au senshabituel du terme. Pas de poursuites, defusillades, et d’actions spectaculaires.Tout se passe dans les ambiances feu-trées des officines du pouvoir, derrièredes ordinateurs et des organigrammes.Dans ces deux romans (dont la fin ouvresur un nécessaire troisième volet), lapolitique mondiale est un immense jeude rôle dans lequel les Grands de cemonde sont, à leur insu, manipulés parune bande d’individus surdoués, auxmotivations ambiguës, capables parfoisd’infléchir les décisions prises au plushaut niveau. Sliv a enfin des réponses àcertaines de ces questions, mais il n’apas encore fait le tour complet du pro-

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priétaire. Il lui reste quelques zonesd’ombre à explorer. À suivre, donc…

Norbert SPEHNER

Étienne Barillier (collaboration de RaphaëlColson et d’André-François Ruaud)Steampunk! L’Esthétique rétro-futurLyon, Les Moutons Électriques (Biblio -thèque des miroirs, 8), 2010, 356 p.

Parmi les nombreuses branches deslittératures de l’imaginaire, le steam-punk fait un peu figure d’ovni. Népresque par hasard voici trois décennies,il a muté du statut de sympathique etludique sous-genre littéraire à celui demouvement dont les tentacules se sontinfiltrés un peu partout, y compris dansune esthétique de vêtements et d’objetsn’ayant rien à voir avec les produits dé -rivés des œuvres à succès mondial : oncollectionne ce qui tourne autour de StarWars mais d’une certaine façon, on eststeampunk tout comme on est gothique…

Pour résumer à l’extrême, le steam-punk explore des futurs qui n’ont jamaisexisté et qui ont longtemps trouvé leurpoint de départ (et de rupture avec notreréalité) dans l’Angleterre victorienneavant de coloniser d’autres contrées etd’autres époques adjacentes. Dans ces

univers parallèles, la technologie àvapeur et engrenages du XIXe siècle estdevenue dominante, extraordinaire etfantastique, le steampunk dévorant dansun jaillissement quelquefois surprenanttous les genres sur son passage, SF, hor-reur, gothique, aventures exotiques,thriller surnaturel, personnages de la lit-térature populaire et personnages his-toriquement bien réels, ceci pour enfaire un melting pot aussi original quesans égal.

Il manquait un guide pour explorer cegenre, certes encore un peu mineur entermes de quantité mais qui a le don des’incruster partout, et le livre d’ÉtienneBarillier vient de remédier à cela. Toutcomme les autres ouvrages de la collec-tion « La bibliothèque des miroirs », ilest illustré à profusion (quatre à cinq centsillustrations N&B !) et bénéficie d’unemaquette intérieure originale et reflétantson contenu.

Steampunk! a choisi un mode clairpour présenter son sujet à partir desœuvres fondatrices de K. W. Jeter(Morlock Night, 1979), Tim Powers(Les Voies d’Anubis, 1983) et James P.Blaylock (Homunculus, 1986). ÉtienneBarillier en profite pour rappeler quetout un corps d’œuvres que l’on pour-rait qualifier de « steampunk avant lesteampunk » a jalonné la SF depuis sesdébuts et que les trois auteurs américainsont juste fait jaillir l’étincelle créatricedu genre. C’est ensuite une explorationpassionnante du territoire mouvant decelui-ci, dans tous ses supports avecdes interventions de quelques auteursimportants, exploration dont ressortentre autres l’engouement des auteursfrancophones pour ce type d’histoires audépart si typiquement anglo-saxonnes.Un dernier chapitre s’attarde sur l’esthé-

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tique steampunk dans la mode, dans lacréation et le look d’objets, de bijoux etde machines, etc., esthétique qui s’estimposée au point de donner maintenantlieu à des expositions ou de s’infiltrerdans des séries TV récentes où on nel’aurait pas attendue comme l’excellenteWarehouse 13.

Les Moutons Électriques n’étant pasdistribués au Québec, il vous faudrapasser par leur site (http://www.moutons-electriques.fr) ou celui des grandeslibrairies françaises en ligne pour vousprocurer cet excellent Steampunk! (25Euros + port).

Richard D. NOLANE

Maurice DantecLiber Mundi T.2 : MétacortexParis, Albin Michel (Romans étrangers),2010, 807 p.

Le Canada (et surtout le Québec) estdevenu la frontière avancée de la for -teresse Amérique, en proie comme tousles pays occidentaux au terrorisme quo-tidien, banalisé, la guerre de tous contretous, et aux grandes migrations humainesfuyant les crises alimentaires, environ-nementales, économiques et politiquesdéclenchées par les bouleversementsclimatiques. Paul Verlande et son parte-naire Alexis Voronine sont deux super-flics, la meilleure équipe de la SQ. Ilsenquêtent sur la mort suspecte de deuxpoliciers bien ordinaires. En cours deroute, ils vont rencontrer des enlève-ments, puis des assassinats d’enfants,exécutés comme le meurtre des deuxpoliciers avec un excès surprenant deprofessionnalisme et des technologiesbien trop sophistiquées. Tandis que lescatastrophes naturelles et humainess’accumulent et que la crise globale

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s’accélère, ils vont déterminer qu’il existeun lien entre toutes ces affaires, et enélucideront l’origine.

Si vous voulez lire un thriller futu -riste normal, ce livre n’est pas pour vous.En effet, tout bascule dans le premiertiers du roman, lorsque Ryan Fortin, lesuper-indic des super-flics, les charged’une mission au second degré : lors del’arraisonnement d’un camion trans-portant des armes hautement illégales,dont il leur a fourni l’itinéraire et le pointde chute, ils doivent s’emparer de deuxobjets très spéciaux cachés dans le tas.Ryan en veut un et leur laisse l’autre.C’est Verlande qui hérite de la chose,une enveloppe noire d’abord, mais quise métamorphose à répétition. On évo-quera en passant du « matériau à mé -moire de forme » mais cet objet trans -cende rapidement la simple technologiede pointe: il va finir par entrer en contactavec la psyché de Verlande et ne faireplus qu’un avec lui, modifiant jusqu’àson ADN, et le dotant de capacitéssurhumaines.

Mais si vous voulez lire un roman descience-fiction futuriste « normal », celivre n’est pas vraiment pour vous nonplus. Non seulement le fameux « Méta -cortex » (on ne distingue pas bien s’ils’agit du cerveau de Verlande ou de lasupposée machine) prend en cours deroute une coloration de plus en plusmétaphysico-surnaturelle et surtoutn’est jamais vraiment expliqué, maisencore le tout est écrit dans un styleincantatoire (diront les gentils), répétitif(diront les méchants), sur le ton urgentet furieux du prophète qui crie dans ledésert. On a peut-être entendu parlerdes prises de position assez particulièresde Dantec, que ce soit sur la religion,dans le style mystico-délirant, ou les

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frictions interethniques résultant de cequ’il considère comme le libéralismeaveugle et suicidaire de l’Occident,dans le style polémico-écumant. Onretrouve tout cela intégré au roman,mais de manière supportable cette foisau contraire de certains des romansprécédents de Dantec. Car la fiction estsolidement présente, en alternance biendosée avec les tirades idéologiques vi -rulentes, les considérations philoso -phiques obscures et les spéculations nonmoins complexes (diront les gentils),entortillées (diront les méchants) sur lanature du monde, de l’Histoire, de lapsyché humaine, de la Cité – la polis,dont les représentants de l’Ordre et dela Loi sont l’émanation la plus évoluéeselon le narrateur.

En effet, Dantec développe ici touteune théorie tordue de l’innocence et dela culpabilité, où les innocents sont sa -crifiés/se sacrifient pour les coupables(mais qui est innocent ?), ceux-ci étantalors obligés de justifier par leurs actesultérieurs ce salut acheté par le sang.C’est dans cette perspective qu’il placeses super-flics et leur enquête, laquelle

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prend évidemment alors une tout autrerésonance.

Mais ce n’est pas tout ! L’histoire dePaul Verlande rejoint l’Histoire d’unemanière extrêmement tordue elle aussi :son père, Alsacien, a été engagé de forceà dix-sept ans dans l’armée allemandeet il a choisi les Waffen SS (pour leuruniforme, plus cool à ses yeux). Dansde longs épisodes constituant un con-trepoint à l’évolution de l’enquête deson fils, on plonge avec lui dans la cam -pagne de Russie, puis dans les marcheset contremarches suivant le débarque-ment et l’avancée des Alliés. Il croiseraaussi les Juifs des camps de concen -tration vidés devant cette avancée. Laposition de Dantec sur la question juiveest pour le moins ambiguë elle aussi :son Waffen SS, devenu super-tueurpour survivre, finit dans l’armée secrètejuive en Palestine et participe ainsi à lafondation d’Israël. Après quoi il serarecruté par le Mossad naissant pour êtreun agent clandestin en Nord-Amériqueet plus spécifiquement au Canada.

L’Histoire, le traumatisme fonda-mental pour Dantec de la guerre de 40,occupe donc un espace considérabledans le roman. La Seconde Guerre mon-diale, martèle Dantec, n’a jamais prisfin : les Nazis ont perdu une bataillemais pas La Guerre idéologique, carleur folie militaro-technologique s’estmétastasée à la fois à l’Est et à l’Ouest,lorsque les Russes comme les Amé -ricains ont raflé tout ce qu’ils pouvaientdes recherches et des scientifiquesnazis pour alimenter leurs propresrecherches. Difficile de ne pas concéderce point…

Ces sauts dans le temps avec le pèrede Verlande deviennent de moins enmoins un procédé littéraire à mesure

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qu’on tourne les pages, et de plus enplus un élément de l’action, car le Méta -cortex a quelque chose à voir là-dedans,et Verlande finit par voir son père jeunesoldat, discuter avec lui et même l’uti -liser, lui et son groupe de survivantsdevenus bien réels le temps de la ba -taille finale, dans l’antre souterrain de laBête, contre l’organisation qui se cachaitderrière tant d’événements horribles oucatastrophiques depuis le début duroman.

Je l’ai lu ce roman pratiquementd’une traite, en diagonalisant parfoisles tirades les plus absconses, maismême ces délires ne sont pas dé -pourvus d’intérêt, tendus comme ils lesont d’une logique tordue qu’on finitpar presque comprendre. Il y a quelquechose de sombrement jouissif là-dedans,je l’admets. C’est la schadenfreude (leterme allemand s’impose…) qu’onressent devant le Grand Nettoyagevengeur. La fin du monde, ce bon vieuxclassique de la SF. Ou du moins la find’un monde, notre irrécupérable mondepécheur (le registre est littéralementapocalyptique), lequel selon Dantec n’acessé de se suicider de toutes les façonspossibles depuis la fameuse guerre de40 – au moins.

Mais dans tous les romans de cetype, la table rase ne vaut, ne signifiepleinement, que par ce qui sera recons -truit dessus. On ne peut pas dire quel’auteur s’y attarde beaucoup : c’est ladestruction qui l’intéresse d’abord ici,ce qui nous vaut des pages finalesextraordinaires (comme l’accident deferry qui sert d’introduction ; il y a par-fois un souffle quasiment hugolien, chezDantec…). Il y aura pourtant quelque

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chose après. Et surtout quelqu’un : PaulVerlande, mort (deux fois) et ressuscité,mieux, rendu immortel par le Méta -cortex, devenu surhomme.

Eh oui, c’est à cela qu’aboutit Dantec.Mais pas le surhomme plus ou moinsnazi, cependant. À la fois quasimentdivin et premier et dernier de son espèce,Paul Verlande prend la parole en JE dansl’épilogue : il est le gardien ignoré d’unehumanité qui va régresser d’une ma -nière radicale, en deçà du Verbe. Il est« un des derniers hommes à être dotéde la parole » :

Je nomme la parole des morts […]je la diffuserai […] contre tous ces“vivants” agglomérés en meutes ou entroupeaux […] contre tous, absolumenttous, […] innocents comme coupables,victimes et bourreaux, réfugiés et tor-tionnaires, victimes-bourreaux […] tousse verront renvoyés à la réversibilitédes sacrifices, tous devront composeravec le tabernacle qu’ils ont cru pouvoirouvrir sans en payer le prix.

Et la finale souligne encore plus clai -rement l’apothéose christique inverséede Verlande :

Je suis le gardien de toutes les fron-tières, je suis la sentinelle de toutes lesforteresses, je suis le flic de toutes lescités qui disparaissent. […] Je suisl’homme qu’il vous faudra tuer si vousvoulez continuer à vivre, et à mourir,dans vos existences carcérales.

Je suis le dernier flic.Je suis l’instrument du sacrifice. […]Si vous désirez lire un roman qui

essaie d’être tout en même temps, etqui y parvient assez souvent, ce livreest peut-être pour vous.

Élisabeth VONARBURG

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Julien ALI(SF) 2115, VériduraParis, L’Harmattan (Lettres du Pacifique, 21), 2010, 255 p.Dans un futur gouverné par Elle, et où les esprits des défuntscirculent librement, un inspecteur de police aux pouvoirs sur-naturels – aidé d’une mère qui recherche son fils – enquêtesur des disparitions mystérieuses.

Piers ANTHONY(R) (FY) Xanth T.7 : Dragon sur piédestalParis, Milady (Poche fantasy), 2010, 509 p.Précédemment publié sous le titre générique Les Livresmagiques de Xanth, aux éditions Pocket.

Kelley ARMSTRONG(FA) Femmes de l’Autremonde T.1 : Morsure(FA) Femmes de l’Autremonde T.2 : Capture(FA) Femmes de l’Autremonde T.3 : Magie de pacotilleParis, Milady (Poche fantasy), 2010, 535, 599 et 535 p.Elena est la seule femelle de son espèce. Elle essaie de cacherson état de loup-garou, mais il lui est difficile de refréner ses

En raison de sa périodicité trimestrielle, de sa formule et de son nombrerestreint de collaborateurs, la revue Solaris ne peut couvrir l’ensemblede la production de romans SF, fantastique et fantasy. Cette rubriquepropose donc de présenter un pourcentage non négligeable des livresdisponibles en librairie au moment de la parution du numéro. Il nes’agit pas ici de recensions critiques, mais strictement d’informationsbasées sur les communiqués de presse, les 4es de couverture, les articlesconsultés, etc. C’est pourquoi l’indication du genre (FA: fantastique ;FY: fantasy ; SF: science-fiction ; HY: plusieurs genres) doit être consi -dérée pour ce qu’elle est, c’est-à-dire une simple indication préliminaire!Enfin, il est utile de préciser que ne sont pas présentés ici les livres dontnous traitons dans nos articles et rubriques critiques. La mention (R)indique une réédition.

par Pascale RAUD

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instincts. Surtout que la Meute fait appel à elle pour neutraliserdes membres du clan qui menacent de révéler leur existence.

A.A. ATTANASIO(FY) Arthor T.2 : La Louve et le démonParis, Calmann-Lévy (Héroïc fantasy), 2010, 295 p.

Deuxième tome d’une saga qui, selon l’éditeur, « redéfinit lamythologie arthurienne à l’aune de la physique quantique ».

Ludovic BABLON(SF) New York: trois machines d’amour à mortParis, Les Petits matins (Littérature), 2010, 152 p.

À New York, trois circuits imprimés décident de supprimertrois jeunes femmes, symboles de puissance et de glamour.

Iain BANKS(SF) L’Essence de l’artSaint-Mammès, Le Bélial’, 2010, 278 p.

« Notre civilisation mérite-t-elle d’être sauvée, et si oui à quelprix? Car après tout, se frotter ainsi à la barbarie humaine peuts’avérer plus fascinant qu’on ne l’imagine… » Le vaisseaugéant Arbitraire interviendra-t-il avant qu’il ne soit trop tard?

Jacques BARBÉRI(SF) Le Tueur venu du CentaureLa Volte (Science-fiction), 2010, 216 p.

Quand Tony le flic engage Karen la privée pour retrouver sa moi-tié schizophrénique, et que Karen s’aperçoit qu’ils sont plusieurssur la trace de cette moitié, rien ne va plus dans la Structure.

Clive BARKER(R) (FA) Le Royaume des devinsParis, Folio SF, 2010, 927 p.

Wayne BARROW(R) (FA) BloodsilverParis, Folio SF, 2010, 491 p.

Stephen BAXTER(SF) Cycle des Xeelees T.2 : SingularitéSaint-Mammès, Le Bélial’, 2010, 271 p.

Deuxième tome de la série, mais qui peut se lire indépendammentdu premier. Les Xeelees avaient conquis la Terre, qui fut transfor-mée en camp de travail par les gestalts aquatiques. Aux yeux deshommes, les Xeelees étaient des dieux.

Stephen BAXTER(R) (SF) Les Enfants de la destinée T.3 : TranscendanceParis, Pocket (Science-fiction), 2010, 794 p.

Jocelyne BÉLAND(FA) Perline de Montreuil T.3 : La TourmenteMontréal, L’As, 2010, 395 p.

Après un voyage en 1785, Perline de Montreuil revient au châ-teau de ses ancêtres, en 2005. Mais le sortilège que Malka a lancésur sa famille est toujours aussi fort. Perline et Nathan s’engagentsur un chemin semé d’embûches pour lever la malédiction.

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Gregory BENFORD(R) (SF) Marées de lumièreParis, Le Livre de Poche (Science-fiction), 2010, 473 p.

Jenna BLACK(FA) Morgane Kingsley T.2 : Moindre malParis, Milady, 2010, 384 p.

Morgane est exorciste. Malheureusement possédée par un démonbeau comme un dieu, elle se doit de le protéger, car il est la proied’un démon psychopathe. Quand elle apprend qu’on lui a mentitoute sa vie son identité, la situation se dégrade… encore.

Pierre BOTERO(R) (FY) Le Pacte des Marchombres T.2 : Ellana, l’envoiParis, Le Livre de Poche (Fantasy), 2010, 443 p.

Patricia BRIGGS(FY) Le Pacte du hobNantes, L’Atalante (La dentelle du cygne), 2010, 320 p.

Lorsque Aren, qui sent grandir en elle le pouvoir de la « vue »,demande l’aide du hob des montagnes pour l’aider à protégerson village des maraudeurs, elle ne pensait pas que le prix àpayer serait aussi lourd.

Terry BROOKS(FY) Le Royaume magique de Landover T.6: Princesse de

LandoverParis, Bragelonne (Fantasy), 2010, 381 p.

Ben Holiday, ancien avocat devenu roi du pays enchanté deLandover, est un homme courageux qui a combattu nombre decréatures dangereuses… Mais quand il doit se mesurer à sa filleadolescente qui ne veut en faire qu’à sa tête, il est bien démuni.

Lois McMaster BUJOLD(FY) Le Couteau du partage T.4 : HorizonParis, Bragelonne (Fantasy), 2010, 411 p.

Dernier tome de la série. L’union de Faon et Dag, maintenantapprenti auprès d’un maître guérisseur, a rapproché leurs deuxpeuples : les fermiers et les Marcheurs du Lac. Mais un dangerterrible menace leur tranquille bonheur.

Jim BUTCHER(FY) Codex Aléra T.1 : Les Furies de CalderonParis, Bragelonne (Fantasy), 2010, 478 p.

Alors qu’il a déjà quinze ans, le jeune Tavi ne maîtrise encoreaucune des forces élémentaires de la terre, de l’air, du feu, del’eau, du bois ou du métal. Pourtant, lorsque les Marats revien-nent dans la vallée pour attaquer les habitants d’Aléra, c’estsur son intelligence et son courage que reposera le sort de tous.

Jack CAMPBELL(SF) La Flotte perdue T.5 : AcharnéNantes, L’Atalante (La dentelle du cygne), 2010,

Cinquième volet des aventures du capitaine « Black Jack »Geary : la flotte n’est plus qu’à trois sauts du territoire del’Alliance. Un réel soulagement pour l’équipage, mais la flotteperdue est porteuse de bien mauvaises nouvelles.

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Mike CAREY(FA) Félix Castor: exorciste et détective privé T.1: Cercle vicieuxParis, Bragelonne (Fantasy), 2010, 405 p.Malgré son envie de fermer son agence de détective privé,Félix accepte une affaire plutôt simple : retrouver le fantômed’une fille. Il aurait mieux fait de fermer boutique. Ça oui !

Deborah CHESTER(FY) Le Trône de rubis T.2 : La Guerre des ombresParis, Milady (Grand format fantasy), 2010, 376 p.Elandra, future impératrice, pressent le retour du dieu del’ombre, le sombre seigneur Beloth. Lorsque celui-ci assiègele château, Elandra sera épaulée par Caelan, un ancien esclaveaux pouvoirs de guérisseurs et au courage exceptionnel.

Arthur C. CLARKE(R) (SF) Les Chants de la terre lointaineParis, Milady (Poche fantasy), 2010, 347 p.

Arthur C. CLARKE et Stephen BAXTER(SF) L’Odyssée du temps T.1 : L’Œil du tempsParis, Bragelonne, 2010, 381 p.Ultime grande saga de Clarke. Tandis qu’une force inconnue afait de la Terre un immense territoire sur lequel se mêlentdiverses époques, des sphères argentées apparaissent sur toute laplanète: ces objets qui planent silencieusement ont-elles un rap-port avec ce désordre spatio-temporel? Des cosmonautes et descasques bleus sont envoyés pour tenter de trouver une réponse.

David B. COE(R) (FY) La Couronne des sept royaumes T.9 : L’Alliance

sacréeParis, J’ai Lu (Fantasy), 2010, 412 p.

COLLECTIF, dirigé par Éric Lysoe(FA) La Belgique de l’étrange 1945-2000Bruxelles, Luc Pire (Espace Nord), 2010, 538 p.Recueil de dix-sept nouvelles, représentatives de ce qu’onappelle parfois « l’école belge de l’étrange ».

Michael CONEY(SF) Le Chant de la Terre T.4 : Le GnomeParis, Robert Laffont (Ailleurs et demain), 2010, 319 p.Quatrième tome de la pentalogie. Après avoir semé dans l’espacedes Bombes de Haine – pour se protéger des habitants de laPlanète Rouge – les humains se sont retrouvés coupés de leurscolonies stellaires.

Michael CONEY(R) (SF) PéninsuleParis, Folio SF, 2010, 470 p.

Patrick COTHIAS et Patrice ORDAS(FY) Les Eaux de Mortelune T.1 : Les Eaux de MorteluneParis, Anne Carrière, 2010, 450 p.Ceux qui connaissent la série de bande dessinée Les Eaux deMortelune retrouveront avec plaisir l’arrière-monde créé parles deux auteurs. Une société féodale s’est construite sur lesruines de Paris, et dont l’enjeu principal est le contrôle de l’eau.

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Alain DAMASIO(R) (SF) La Zone du dehorsClamart, La Volte (Science-fiction), 2010, 492 p.

Ly DE ANGELES(FY) L’Île brillanteVarennes, AdA, 2010, 346 p.Holly fait partie des Voyageurs, représentants d’une race trèsancienne : ce sont des êtres magiques, conscients des mystèressacrés de l’univers. Lorsque l’île d’Inishrim est menacée, etson secret avec elle, les Voyageurs devront la protéger, mêmes’il leur faut mourir pour cela.

Frédéric DELMEULLE(SF) La Parallèle VertovParis, Mnémos (Dédales), 2010, 334 p.José-Luis de Almédia, un vieux savant un peu cinglé, a réussià fabriquer une machine à voyager dans le temps avec un sous-marin nucléaire soviétique. Le voyage dans le temps… uneexpérience fascinante, mais Ô combien dangereuse.

DORA(SF) Deuxième chanceParis, L’Harmattan (Lettres du Pacifique, 25), 2010, 144 p.Dans un futur pas si lointain, alors que notre écosystème est engrave danger, y aura-t-il une deuxième chance pour l’humanité?

David DRAKE(FY) Le Seigneur des Isles T.3 : La Servante du dragonParis, Milady (Grand format fantasy), 2010, 571 p.Garric, devenu souverain, est confronté à une armée de morts,envoyée par un magicien maléfique qui veut conquérir le futur.

Kate ELLIOTT(FY) La Couronne d’étoile T.1 : La Dragon du roiParis, Milady, 2010, 548 p.Alain, jeune homme adopté et Liath, une jeune femme, luttentpour survivre aux raids meurtriers de deux races inhumaines,dans le royaume du roi Henry, déjà fragilisé par la contestationde Sabella, la sœur du roi.

Raymond E. FEIST(R) (FY) Krondor: le legs de la faille T.3: La Larme des dieuxParis, J’ai Lu (Fantasy), 2010, 445 p.

Maggie FUREY(R) (FY) Les Artefacts du pouvoir T.3 : L’Épée de feuParis, J’ai Lu (Fantasy), 2010, 670 p.

Yasmine GALENORN(FA) Les Sœurs de la lune T.4 : Dragon wytchParis, Milady (Poche fantasy), 2010, 416 p.Les sœurs D’Artigo sont de nouveau projetées au cœur detroubles impliquant un artefact légendaire, des gobelins, destrolls, un dragon sexy et l’apparition du troisième sceau spirituel.

David GEMMELL(FY) Jon Shannow T.1 : Le Loup dans l’ombre(FY) Jon Shannow T.2 : L’Ultime sentinelle(FY) Jon Shannow T.3 : Pierre de sangParis, Bragelonne (Fantasy), 2010, 358, 309 et 358 p.

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Abaddon, qui dirige une armée de fanatiques religieux, a enlevéla femme à laquelle Jon Shannow tient comme à la prunelle deses yeux. Celui-ci ira jusqu’au bout pour la sauver.

David GEMMELL(R) (FY) Druss, la légendeParis, Milady (Poche fantasy), 2010, 507 p.

Patrick GRAHAM(R) (FA) L’Apocalypse selon MarieParis, Pocket (Thriller), 2010, 693 p.

Pierre GRIMBERT(R) (FY) La Malerune T.1 : Les Armes des GaramontParis, Le Livre de Poche (Fantasy, Orbit), 2010, 472 p.

Michel ROBERT, d’après une histoire de Pierre GRIMBERT(R) (FY) La Malerune T.2 : Le Dire des Sylfes(R) (FY) La Malerune T.3 : La Belle ArcaneParis, Le Livre de Poche (Fantasy, Orbit), 2010, 410 et 566 p.

David GUNN(SF) Les Aux’ T.3 : Le Jour des damnésParis, Bragelonne (Fantasy), 2010, 366 p.Sven, machine à tuer surhumaine, voulait prendre des vacancesbien méritées sur la planète capitale Farlight. Mais pendant sonséjour, une guerre civile éclate.

David GUNN(R) (SF) Les Aux’ T.2 : OffensifParis, Milady (Poche science-fiction), 2010, 476 p.

Barbara HAMBLY(R) (FA) Le Sang d’immortalitéMnémos (Icares), 2010, 541 p.

Charlaine HARRIS(R) (FA) La Communauté du Sud T.7 : La ConspirationMontréal, Flammarion Québec (Sookie Stackhouse), 2010.

Kim HARRISON(R) (FA) Rachel Morgan T.1: Sorcière pour l’échafaud(R) (FY) Rachel Morgan T.2: Le Bon, la brute et le mort-vivantParis, Milady (Poche fantasy), 2010, 572 et 572 p.

Elizabeth HAYDON(R) (FY) La Symphonie des siècles T.5: Destiny: première partieParis, J’ai Lu (Fantasy), 2010, 477 p.

James HERBERT(R) (FA) HantéParis, Milady (Poche terreur), 2010, 377 p.

Wolfgang HOHLBEIN(FY) La Chronique des immortels T.6: La Comtesse des neigesNantes, L’Atalante (La dentelle du cygne), 2010, 350 p.Andrej continue de sillonner l’Europe centrale en compagnied’Abou Doun. Ils arrivent dans un village où des jeunes fillesdisparaissent mystérieusement.

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Julie Victoria JONES(FY) L’Épée des ombres T.2 : La Caverne de glace noireParis, Orbit, 2010, 377 p.Raïf, Ash et Angus ont échappé à Penthero Iss, le père adoptifde Ash. Celle-ci a des « absences » de plus en plus fréquentes :il leur reste peu de temps pour se rendre à la caverne noire.

Julie Victoria JONES(R) (FY) La Ronce d’or T.2 : La Peinture de sangParis, Le Livre de Poche (Fantasy), 2010, 467 p.

Robert JORDAN(FY) La Roue du temps T.19 : Le Carrefour des ombres(FY) La Roue du temps T.20 : SecretsParis, Fleuve Noir (Rendez-vous ailleurs), 2010, 398 et 364 p.Dix-neuvième et vingtième tomes de la série, qui, malgré ledécès de Jordan en 2007, devrait en compter vingt-quatre(douze en anglais), l’auteur ayant laissé des notes complètespour permettre d’achever la série.

Robert JORDAN(R) (FY) La Roue du temps T.15 : Le Sentier des dagues(R) (FY) La Roue du temps T.16 : AlliancesParis, Pocket (Fantasy), 2010, 366 et 476 p.

Paul KEARNEY(R) (FY) Les Mendiants des mers T.1 : Le Sceau de RanParis, le Livre de Poche (Fantasy), 2010, 426 p.

Stephen KING(FA) Juste avant le crépusculeParis, Albin Michel (Romans étrangers), 2010, 412 p.Retour de l’auteur à la nouvelle, un genre qu’il maîtrise aussibien que le roman. Le recueil comprend treize nouvelles, dontonze ont déjà publiées dans divers magazines ou anthologies,et deux inédites (« Le Chat d’enfer » et « N. »).

Glenda LARKE(FY) Les Îles glorieuses T.1 : Clairvoyante(FY) Les Îles glorieuses T.2 : Guérisseur(FY) Les Îles glorieuses T.3 : CorrompueParis, Pygmalion (Fantasy), 2010, 345, 394 et 394 p.Braise Sangmêlé est envoyée par les Vigiles à la Pointe-de-Gorth pour récupérer la castenelle de Cirkase en fuite. Grâce àson don de Clairvoyance, Braise peut voir la magie à l’œuvre.

Howard Phillips LOVECRAFT(R) (FA) La Peur qui rôdeParis, Alternatives (Tango), 2010, 77 p.

George R.R. MARTIN(R) (FY) Le Trône de fer : l’intégrale T.1(R) (FY) Le Trône de fer : l’intégrale T.2Paris, J’ai Lu, 2010, 785 et 954 p.

Graham MASTERTON(R) (FA) ManitouParis, Milady (Poche fantasy), 2010, 380 p.

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Richelle MEAD(FA) Succubus dreams(FA) Succubus nightsParis, Bragelonne (L’ombre), 2010, 358 et 376 p.Être une succube n’est pas aussi glamour qu’on pourrait le croi-re. Georgina doit à la fois se dépêtrer de ses problèmes decouple avec Seth – le célèbre romancier – et affronter une entitémalveillante qui la visite pendant la nuit.

Karen MILLER(R) (FY) La Prophétie du royaume de Lur T.1 : Le Mage

du princeParis, Pocket (Science-fiction), 2010, 696 p.

Audrey NIXON(FA) Jennifer’s bodyParis, Milady, 2010, 185 p.Roman adapté du film du même nom, écrit par Diablo Cody.

Jérôme NOIREZ(R) (FA) L’Empire invisibleParis, J’ai Lu (Fantastique), 2010, 215 p.

Naomi NOVIK(R) (FY) Téméraire T.2 : Le Trône de jadeParis, Pocket (Fantasy), 2010, 503 p.

Fabien OLLIER et Nathalie VIALANEIX(SF) La Révolution du grand renoncementCabris, Sulliver (Littératures actuelles), 2010, 187 p.Quand l’homme renonce à parler de lui au « je », quand il s’effaceau profit de l’expansion technique et marchande, alors le renonce-ment est total, et le virtuel plus fort que le réel.

Claire PANIER-ALIX(R) (FY) Sang d’IrahParis, Le Pré aux clercs, 2010, 489 p.Précédemment publié aux éditions Nestiveqnen.

Christoph RANSMAYR(HY) Dames et messieurs sous les mers : une histoire en

images d’après sept planches en couleurs de ManfredWakolbinger

Paris, Corti (Merveilleux), 2010, 80 p.Les sept protagonistes (y compris le narrateur, un calmar) decet étrange ouvrage ont connu une vie terrestre humaine, maisvivent aujourd’hui dans l’élément marin. L’auteur creuse lemythe de la métamorphose.

Michel ROBERT(R) (FY) L’Agent des ombres T.2 : Cœur de Loki(R) (FY) L’Agent des ombres T.3 : Sang-Pitié(R) (FY) L’Agent des ombres T.4 : Hors destin(R) (FY) L’Agent des ombres T.5 : Belle de MortParis, Mnémos (Icares), 2010, 357, 350, 334 et 377 p.Nouvelles éditions augmentées.

Anne ROBILLARD et Martial GRISÉ(FY) Privilège de roiLongueuil, WELLAN (Roman), 2010, 246 p.

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Journal de guerre qui narre les événements qui se sont produitslors de la première invasion du continent d’Enkidiev par lesarmées de l’Empereur Noir.

Anne ROBILLARD(FY) Les Héritiers d’Enkidiev T.1 : RenaissanceLongueuil, WELLAN, 2010, 460 p.Suite de la série des Chevaliers d’Émeraude.

Theodore ROSZAK(R) (FA) L’Enfant de cristal : une histoire de la vie enfouieParis, Le Livre de Poche (Fantastique), 2010, 601 p.

Andrzej SAPKOWSKI(FY) La Saga du sorceleur T.3 : Le Baptême du feuParis, Bragelonne (Fantasy), 2010, 372 p.Malgré ses blessures, Geralt de Riv, le sorceleur, se lance à larescousse de Ciri, enlevée pour devenir l’épouse de l’empereur.

Robert J. SAWYER(SF) WWW. T.1 : ÉveilParis, Robert Laffont (Ailleurs et Demain), 2010, 403 p.Grâce à une prothèse implantée pour lui redonner la vue, une jeunefille entre en communication avec le World Wide Web: celui-cis’éveille à la conscience et devient une personne, tout en cherchantà comprendre notre monde.

Robert SHECKLEY(R) (SF) La Dimension des miraclesParis, Le Livre de Poche (Science-fiction), 2010, 253 p.

Kerrelyn SPARKS(FA) Bons baisers du vampireVarennes, AdA, 2010, 488 p.La rencontre d’un vampire et d’une dentiste peut-elle débou-cher sur une relation durable ? Difficile à dire, surtout si ladame est une cible de choix pour la mafia russe.

Theodore STURGEON(R) (FA) Un peu de ton sangParis, Folio SF, 2010, 212 p.

Lee TANITH(R) (FY) Le Dit de la terre plate T.1: Le Maître des ténèbres(R) (FY) Le Dit de la terre plate T.2: La Maîtresse des déliresParis, Mnémos (Icares), 2010, 685 et 652 p.

Gilles THOMAS(SF) Julia Verlanger, l’intégrale T.4: Les Portes de la magieParis, Bragelonne (Les Trésors de la SF, 9), 2010, 664 p.Réédition de l’œuvre de Julia Verlanger, qui publiait sous lenom de plume de Gilles Thomas : ce tome contient lesromans La Flûte de verre froid, La Porte des serpents etLes Cages de Beltem, ainsi que deux nouvelles.

Estelle VALLS DE GOMIS(FY) Lancelot ou Le Chevalier troubleRennes, Terre de brume (Bibliothèque arthurienne), 2010, 165 p.L’histoire de Lancelot, depuis son enfance et son adolescence,revisitée par une auteure qui nous a plutôt habitué à des universfantastiques sombres.

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Lawrence WATTS-EVANS(FY) Les Chroniques d’obsidienne T.3: Le Venin du dragonParis, Milady (Grand format fantasy), 2010, 523 p.Les dragons poursuivent leur projet de domination du monde.Arlian continue la lutte, tout en se demandant si son combataidera ou détruira l’espèce humaine.

David WEBER(SF) Cap sur l’Armageddon T.1 : SanctuaireParis, Bragelonne, 2010, 666 p.Nimue Alban s’est vue offrir par les partisans de la liberté unebase secrète très sophistiquée, ainsi qu’un corps artificiel pouvanthéberger ses souvenirs, émotions, etc.: sa mission, lutter contreles Gbabas, est à haut risque.

Tad WILLIAMS(SF) Autremonde T.8 : Les Dieux de lumièreParis, Fleuve Noir (Rendez-vous ailleurs), 2010, 622 p.Tandis que Renie tente désespérément, de l’intérieur, de sauverles enfants dans le coma au sein du jeu virtuel Autremonde,une policière et des informaticiens tentent depuis l’extérieur dedélivrer ceux qui y sont prisonniers, victimes de l’Autre, le sys-tème qui régit l’Autremonde.

Robert Charles WILSON(R) (SF) SpinParis, Folio SF, 2010, 609 p.

Gene WOLFE(R) (SF) Le Livre du long soleil T.1 : Côté nuitParis, Le Livre de Poche (Science-fiction), 2010, 316 p.

Gene WOLFE(R) (SF) Le Livre du nouveau soleil T.3 : L’épée du licteurParis, Folio SF, 2010, 433 p.

Janny WURTS(FY) Les Guerres de l’ombre et de la lumière T.3 :

L’Armée de Vaste-MarcheParis, Bragelonne (Fantasy), 2010, 572 p.Arithon tente de rejoindre les clans de Vaste-Marche pour enfaire des alliés, tandis que la femme de son demi-frère Lysaer aété enlevée par un maître brigand. Arithon serait-il encore unefois mêlé à cette sombre histoire?

David ZINDELL(FY) Le Cycle d’Ea T.5 : Le Jade noirParis, Fleuve Noir (Rendez-vous ailleurs), 2010, 441 p.Valashu est sûr d’avoir été trahi par un des siens. Le Seigneurdes Mensonges a réussi à récupérer la Pierre de Lumière,obtenant ainsi le pouvoir absolu. Malgré la honte qui l’habite,Valashu a encore un espoir de sauver les Neuf Royaumes.

David ZINDELL(R) (FY) Le Cycle d’Ea T.3 : Le Seigneur des mensongesParis, Pocket (Fantasy), 2010, 431 p.

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LITTÉRATURE

APPLEBAUM, NogaRepresentation of Technology in Science Fiction for YoungPeopleNew York, Routledge, 2010, xv, 198 pages.

BALLESTÉ, Jacques & Solange HIBBSLe Temps des possibles : regards sur l’utopie en Espagneau XIXe siècleCarnières-Morlanwelz (Belgique), Lansman (Hispania, 12),2009, 163 pages.

BARTKOWIAK, Mathew J.Sounds of the Future : Essays on Music in Science FictionJefferson (NC), McFarland, 2010, 239 pages.

BERTHIN, ChristineGothic Hauntings : Melancoly Crypts and Textual GhostsNew York, Palgrave Macmillan, mai 2010, 216 pages.

BONNECASE, Denis (dir.)La Métamorphose : définitions, formes, thèmesBrionne, Gérard Monfort, 2009, 300 pages.

CAMPBELL, Lori M.Portals of Power : Magical Agency and Transformationin Literary FantasyJefferson (NC), McFarland (Critical Explorations in SF andFantasy), 2010, 224 pages.

CASTILLO, David R.Baroque Horrors : Roots of the Fantastic in the Age ofCuriositiesAnn Arbor, University of Michigan Press, 2010, 200 pages.

Quoi de neuf à propos de la science-fiction, du fantastique et de la fantasy?Cette rubrique, qui se veut le pendant « non fiction » de celle que voustrouvez dans le volet papier de Solaris, « Sur les rayons de l’imaginaire »,vous propose un choix d’études internationales sur divers aspects de vosgenres favoris. La bibliographie est divisée en trois parties : les étudeslittéraires, qui portent donc sur la littérature fantastique et de science-fiction proprement dite, les monographies consacrées à un auteur enparticulier et les essais qui traitent du cinéma ou de la télévision.

par Norbert SPEHNER

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CHEN, Fanfan (ed.)Fantastic Literature : Six LecturesTaïwan, Laboratory of Fantastic Literature and the NewRhetoric Press/National Dong Hwa University, 2009, 225 pages.

CHIANG, DougSci-Fi Art : créer un univers de science-fictionParis, Fleurus, 2009, 143 pages.Éd. or.: Mechanika: Creating the Art of Science Fiction, 2008.

CHORDAS, NinaForms in Early Modern Utopia : The Ethnography ofPerfectionBurlington (VT), Ashgate, 2010, 150 pages.

CHRAÏBI, Aboukar & Carmen RAMIREZ (eds.)Les Mille et une nuits et le récit orientalParis, L’Harmattan (Approches littéraires), 2009, 476 pages.

COVERLEY, MerlinUtopiaHarpenden (UK), Pocket Essentials, 2009, 160 pages.

COLLANI, TaniaLe Merveilleux dans la prose surréaliste européenneParis, Hermann (Savoir. Lettres), 209, 512 pages.Thèse de doctorat remaniée, 2005.

DE HAVEN, TomOur Hero Superman on EarthNew Haven & London, Yale University Press (Icons ofAmerica), 2010, 240 pages.

DUBOST, FrancisAspects fantastiques de la littérature narrative médiévaleParis, Honoré Champion (L’Autre, l’Ailleurs, l’Autrefois, 15),2010, 1064 pages.

DUGGETT, TomGothic Romanticism: Architecture, Politics and LiteraryFormNew York, Palgrave Macmillan, 2010, 240 pages.

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WRIGHT, David C. & Allan W. AUSTIN (eds.)Space and Time: Essays on Visions of History in ScienceFiction and FantasyJefferson (NC), McFarland, 2010, 224 pages.

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parChristian SAUVÉ [CS]

The Book of EliDe temps en temps arrive un film qui nous surprend, mais

pas nécessairement dans le bon sens du terme. The Book of Eliressemble tout d’abord à un clone de The Road, accélère enémule de Mad Max et se termine en apothéose spirituelle. Il estdifficile d’examiner les failles de la fin du film sans révélerquelques rouages de l’intrigue, mais disons seulement ceci: certainséléments de la droite évangéliste seront très, très contents de cetteœuvre.

Malgré ses aspects convenus, ce n’est pas un mauvais film.Les premières scènes nous installent dans un territoire post-apo-calyptique familier. Une génération après un cataclysme surlequel on ne s’étend pas, un homme seul (Denzel Washington)marche le long des routes du sud-ouest américain. Se défendantsans peine contre ceux qui l’attaquent, il marche dans l’espoird’atteindre la côte ouest où, il en est convaincu, il saura à quiconfier le livre dans son sac à dos. Disons qu’il s’agit de la sectionThe Road du film. Aucune reconstruction de la société humainen’a eu lieu depuis le cataclysme, et le monde dans lequel il progresseoffre un mélange de barbarie et de petit totalitarisme. Lorsqu’ilarrive dans une ville, on le regarde de travers jusqu’à ce qu’ilpuisse échanger des breloques précieuses contre un peu de courantélectrique pour charger son iPod première génération. Que ceuxqui ont fait une surdose de futurs post-apocalyptiques soient

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prévenus : l’avenir blafard présenté ici n’a rien de bien mémo-rable ni de bien inspirant.

L’action devient plus soutenue lorsque le chef de la communautéoù est temporairement hébergé notre protagoniste devine lanature du livre qu’il transporte et fait tout pour s’en emparer. Lefilm s’engage dans une veine plus apparentée à Mad Max alorsque le protagoniste et sa nouvelle jeune protégée doivent sedéfendre contre des adversaires équipés d’automobiles. (Nedemandez pas d’où vient l’essence…) Poursuites, destructiondomestique, échanges de coups de feu et retournements abrupts,tout cela est assez divertissant.

Puis survient la conclusion du film, avec une interventiondivine qui laisse une impression de tricherie narrative, voired’inutilité. Les dernières scènes basculent dans l’invraisemblablejusqu’à ce que même les spectateurs les plus indulgents finissentpar rouler des yeux…

La réalisation des frères Hugues est bien menée et suffi -samment dynamique pour capter l’intérêt. Le jeu de DenzelWashington est prenant, et ce même s’il finit par exposer soncomplexe d’évangéliste à tous. (Puisqu’il est également producteurassocié, n’allons pas croire qu’il n’est «  qu’un acteur  » sur ceprojet.) Et la conclusion a de quoi être mémorable, peu importesi elle ne tient pas debout. L’impression laissée par The Book of

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Eli reste donc mitigée, comme un canular pris au sérieux. Le tondu film suggère qu’il est impoli de le prendre à la légère malgréle ridicule de la fin. Certaines répliques suggèrent que l’audienceidéale du film est composée d’évangélistes avec un complexe depersécution, qui n’est peut-être pas le même public que celui desfilms d’action post-apocalyptiques. Le mélange est surprenant…mais les surprises ne sont pas toujours heureuses. [CS]

Repo Men

Les quelques personnes qui ont eu le plaisir de voir le nanar-kitch Repo ! The Genetic Opera seront déjà familiers avec laprémisse de Repo Men : dans un monde futur où les transplanta-tions d’organes synthétiques dispendieux sont monnaie courante,qu’arrive-t-il à ceux qui ne peuvent plus payer? Des récupérateurstranchent la question, ainsi que la peau, les viscères et les liga-ments de ceux qui sont en retard dans leurs paiements mensuels !

Les créateurs de Repo! The Genetic Opera avaient choiside traiter un sujet aussi particulier avec un mélange décaléd’opéra mélodramatique et de comédie noire susceptible de plaireaux amateurs d’expériences insolites. Repo Men, en revanche,se présente comme un film d’action sardonique. C’est un bienmauvais choix, car il est évident dès le départ, à voir notre prota-

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goniste Remy (Jude Law) découper un organe synthétique àmême un corps étendu sur la moquette d’un appartement, que leconcept qui sous-tend ce film est fondamentalement ridicule.D’où le risque que même les amateurs de comédie noire aient dela difficulté à embarquer dans un film aussi sanglant et violent,avec un protagoniste aussi déplaisant. Car Remy est le pire de tousles récupérateurs d’organes, mais ses scrupules ne se développentqu’après avoir été lui-même rafistolé avec un cœur synthétique.Entre-temps, il faut être prêt à voir des récupérateurs s’électrocuterpour le plaisir, menacer des gens sur la rue, découper un rein àmême la banquette arrière d’un taxi, en se demandant tout cetemps pourquoi ils sont si détestés. La chair est maltraitéecomme dans les films de la série Saw, et un sentiment de dégoûtprogresse à mesure qu’avance l’histoire : en bout de ligne, cesont essentiellement des tueurs en série mus par un systèmecapitaliste hors de contrôle. Les rires suscités par Repo Mensont donc rares et n’ont souvent rien à voir avec le scénario dufilm ou sa réalisation. Par exemple, les spectateurs qui connaissentToronto reconnaîtront son métro (avec logo inversé), son centred’achat Eaton, ses tramways ou bien même ses rues de banlieue.

La grande ironie, c’est que le roman d’Éric Garcia sur lequelest « basé » le film (il s’agit plutôt d’un cas étrange de dévelop-pement parallèle, explique l’auteur dans un appendice du livre)

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traite des mêmes sujets et paraît pourtant bien plus acceptable. Évi -demment, il y a une différence entre lire « je pris son pancréas »et assister à toutes les étapes dégoulinantes de la procédure. Deplus, le troisième acte de plus en plus loufoque du film est tout àfait différent dans le roman.

Dommage. Les comédies aussi noires que Repo Men marchenttoujours sur des œufs. Les acteurs font un bon travail et la réali-sation est compétente ; de temps en temps, le film fait preuved’un peu d’imagination, comme cette scène où des amoureux sepalpent l’intérieur de leur corps, ou encore cet épilogue impi-toyable qui explique le côté de plus en plus déjanté d’un troisièmeacte interminable. Mais il n’atteint jamais une profondeur ca -pable de faire pardonner ses excès. [CS]

Legion

Parfois seul le ridicule assumé peut sauver un film du completdésintérêt. C’est le cas avec Legion, qui réussit à surnager dansnotre mémoire malgré une panoplie d’éléments a priori peu pro-metteurs.

La prémisse n’est pas compliquée. Un Dieu soudainementvengeur a décidé d’en finir avec l’humanité. Il cause des catas-trophes diverses et dépêche ses anges pour terminer la besogne.Les détails de ce plan restent flous, d’autant plus que l’action estcirconscrite à un petit café au milieu du désert dans le sud-ouest

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des États-Unis. C’est là qu’une jeune femme enceinte se retrouveau milieu d’un combat entre un ange renégat venu sauvegarderl’humanité en protégeant l’enfant qu’elle porte, et les serviteursde Dieu qui veulent le contraire.

Tout cela se révèle rapidement n’être qu’un prétexte pourenfermer une douzaine de personnages dans un café avec desarmes automatiques, prêts à se défendre contre des hordes demonstres que l’on pourrait tout aussi bien appeler zombis. EntrePaul Bettany en ange protecteur et Dennis Quaid comme pro-priétaire endurci dudit café assiégé, il est impossible de prendreau sérieux une seule seconde de Legion, ce qui nous épargne lanécessité de réfléchir sur l’omnipotence de Dieu, ou bien de sacapacité à mener ses objectifs à l’aide de plans aussi invraisem-blables.

Il n’est pas déplaisant de constater que le film passe un peuplus de temps que l’on pourrait espérer à introduire ses personnageset leur permettre de respirer. Entre l’affrontement avec unemémé aux crocs acérés qui rampe au plafond, ou celui avec unvendeur de crème glacé transformé en mutant aux longs membres,ils auront besoin de tout le temps et toute l’artillerie lourde à leurdisposition. La trop longue finale comporte un combat entredeux anges, dont un doté d’authentiques ailes de tôle acérée.

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Legion n’est pas un bon film, mais on retrouve dans cetteproduction de série B un peu plus de matériel amusant à semettre sous la dent que d’habitude. Le dérapage de la mythologiechrétienne fait sourire par son côté iconoclaste et lorsque l’intriguemenace de s’écrouler sous le poids des invraisemblances, il y atoujours quelque chose pour nous rappeler que tout cela est pro-fondément ridicule et, de par le fait même, ne mérite pas d’êtreexaminé de trop près. Contrairement à The Book of Eli, telle-ment sérieux qu’il finit par craquer sous le poids de ses propresabsurdités, Legion garde un sourire en coin et sait se fait par-donner. [CS]

The Lovely Bones

On pourrait s’attendre à ce qu’un film narré par une jeuneadolescente assassinée et présentant de nombreuses scènes de savie au purgatoire appartienne au genre fantastique, et donc mérited’être mentionné dans les pages de Solaris. Or s’il est vrai queThe Lovely Bones utilise certains outils du fantastique et dupolar, l’enjeu dramatique est résolument mainstream.

Le roman du même titre d’Alice Sebold avait fait fureur lorsde sa parution en 2002. Il raconte les conséquences du meurtrede Suzie Salmon par un pédophile tueur en série : conséquencessur la famille et les amis de la victime, mais aussi sur toute lacommunauté. Il est narré par la jeune victime elle-même, qui

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bénéficie d’un point de vue omniscient facilité par sa présencedans un purgatoire de sa propre création. Elle parle directementau lecteur en expliquant l’enquête policière, les troubles familiauxet l’oubli inévitable des gens affectés par sa disparition. Maisalors que progresse l’enquête et que Suzie tente de communiqueravec le monde des vivants, l’intérêt d’Alice Sebold s’éloigne dumeurtrier pour s’intéresser aux conséquences du crime, sur lafaçon dont tous ont été affectés et sur les moyens qu’ils prennentpour accepter ce qui s’est passé.

Pour les amateurs de polar, quelle déception ! Le crime n’estpas entièrement résolu, le criminel court toujours, les enquêtesde la famille et des policiers ne mènent à rien de concret.

Pour les amateurs de fantastique, quelle déception ! Suzie nerevient pas à la vie, ne révèle pas l’identité de son tueur à sasœur, ne peut réconforter son père paralysé par le deuil.

Et pourtant, Sebold réussit son pari : le livre est profondé-ment satisfaisant d’une tout autre manière, discutant de manièreéloquente et subtile des mécanismes par lesquels les gens peuventapprendre à accepter même les pires cauchemars.

Aux commandes de l’adaptation cinématographique, le pre-mier aspect dont Peter Jackson s’est débarrassé est la subtilité.Malgré sa part de bons moments (certaines images sont spectacu-laires ; certains passages suscitent la réflexion) il a mis l’emphasesur les séquences d’horreur ou de suspense, maintenant intermi-nables au point de sembler ridicules, comme dans King Kong.

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C’est ainsi qu’un livre délicat, subtil et prenant s’est transforméen un film maladroit, excessif et exaspérant, qui finit par détruireune bonne partie de la richesse d’une œuvre d’origine. La couronnepost-Lord of the Rings de Peter Jackson commence à se ternir,comme quoi même un réalisateur avec Heavenly Creatures sursa feuille de route peut commettre des erreurs spectaculaires.[CS]

Percy Jackson & The Olympians 1 : The Lightning Thief

Que ceux qui s’ennuyaient du premier film des séries HarryPotter ou Narnia se réjouissent : ce premier opus adapté d’unesérie de livres de Rick Riordan leur ressemble tellement qu’on al’impression que le film a été réalisé en mode autopilot. Lesmauvaises langues susurreront qu’avec Chris Colombus auxcommandes, c’est du pareil au même… surtout lorsqu’on serappelle que Colombus a également réalisé des deux premiersHarry Potter.

Lorsqu’un jeune homme troublé découvre que son pèreabsent n’est nul autre que le dieu grec Poseidon, il est amené àun camp où s’entraînent les rejetons divins comme lui, et finitpar mériter l’affection de son père en déjouant un complot mettanten danger le monde au complet. On a donc compris qu’auniveau de l’intrigue, il n’y a rien dans ce premier volet de sériequi frappe par sa nouveauté. Au contraire, on reste étonné du

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manque de subtilité de la structure narrative, de type «  collec-tionnez les coupons », alors que les trois comparses parcourentles États-Unis pour obtenir les trois perles et le portail nécessaireà leurs quêtes. Ceux qui se demandaient jusqu’à quel degré onpouvait schématiser le cinéma fantastique pour jeunes aurontleur réponse.

Il reste tout de même un certain intérêt à voir la manièredont auteur et scénariste parviennent à intégrer la mythologiegrecque à un environnement contemporain. On déjoue la méduseen utilisant le dos réfléchissant d’un iPod. L’Olympe est accessibleà partir du sommet de l’Empire State Building. Un casino de LasVegas s’avère le repaire des lotophages. Mercure vole à l’aided’espadrilles ailées. Et Hades, bien sûr, vit à Hollywood. Deplus, une panoplie d’acteurs familiers entoure les trois hérosadolescents : Uma Thurman joue Méduse, alors que RosarioDawson incarne une Persephone ennuyée ; Steve Coogan estHades alors que Pierce Brosnan est transformé en centaure.Bref, même si la structure du film est grossière à en pleurer, lesdétails amusent et font de ce premier Percy Jackson un vision-nement acceptable si, malgré vos meilleurs efforts, c’est ce filmqui a été choisi par le reste de la famille lors de votre visite auclub vidéo. [CS]

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The Crazies

Avertissement: le gouvernement n’hésitera pas à vous tuer pourse sauver de l’embarras. Imprégnez ce message de l’atmosphèreglauque et nihiliste de film d’invasions de zombies, et vousaurez une bonne idée du concept derrière The Crazies, un remaked’un film de 1973 de Romero qui n’est pas passé à l’histoire. Onpourrait même arguer, une fois n’est pas coutume, que ce remakeest meilleur que l’original.

Le tout commence de manière bien sage. Dans une petiteville ordinaire du Midwest, le shérif (Timothy Oliphant) est bienconnu et apprécié de ses citoyens, qui n’hésitent pas à lui offrirun verre. Mais alors qu’un de ses concitoyens fait irruption enpleine partie de base-ball en brandissant une carabine, il se voitforcé de l’abattre au vu de tous. Sa réputation en prend un coup,mais la question essentielle demeure : qu’est-ce qui a fait dis-joncter l’homme? est-ce que ça risque de se reproduire?

Nous savons dès le prologue que la ville sera en feu quarante-huit heures plus tard. Ce que nous apprenons lors de très courtesconversations entre les personnages et les représentants de l’ordre,c’est qu’un virus a accidentellement été déversé dans le plan d’eaude la ville, et que celui-ci transforme les citoyens en maniaqueshomicidaires. Personne ne sera surpris d’apprendre que c’est unprojet de l’armée pour produire des super-soldats.

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C’est tout à l’honneur du réalisateur Breck Eisner d’avoirréussi à transformer un concept convenu et un scénario géné -ralement ordinaire en un film sensiblement plus intéressant quela moyenne des films d’horreur que l’on voit apparaître et dispa -raître en salles. The Crazies se démarque par ses scènes d’action,lorsque ses personnages principaux sont en danger. Scie rotativegalopante, fourche, lave-auto, moissonneuse-batteuse et explo-sion nucléaire ne sont que quelques-uns des périls déployés dansce film, et la vigueur de la réalisation permet de pardonner cer-taines indulgences cinématographiques, telle une station-servicecomplètement vide qui s’avère grouillante de zombies quelquesinstants plus tard.

Il est à espérer que Breck Eisner aie des projets plus intéressantsà se mettre sous la dent afin de démontrer s’il est capable deréaliser autre chose que cet exercice de style, qui incidemment aété produit par Participant Media, une compagnie de productionengagée qui a aussi financé des projets plus sérieux tels AnInconvenient Truth, Syriana et Fast Food Nation. On ne peuts’empêcher de leur souhaiter d’avoir fait beaucoup d’argent aveccette production. [CS]

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