VEYNE Clientelas y Corrupcion Bajo Imperio
of 23
-
Upload
guillermo-nieva -
Category
Documents
-
view
214 -
download
0
Transcript of VEYNE Clientelas y Corrupcion Bajo Imperio
-
8/18/2019 VEYNE Clientelas y Corrupcion Bajo Imperio
1/23
-
8/18/2019 VEYNE Clientelas y Corrupcion Bajo Imperio
2/23
HISTOIRE ET SOCIOLOGIE
CLIENT LE
ET CORRUPTION
AU SERVICE DE
ETA
LA
NALIT DES
OFFICES
DANS LE BAS EMPIRE ROMAIN
La récente édition de album municipal de Timgad par
les soins
André
Chastagnol
constitue une
mise au point vraisemblablement
définitive établisse
ment
du
texte
la datation2 en 363 interprétation de nombreux détails et la
signification ensemble
en
sortent renouvelés Nous nous appuierons donc sur
ce
beau travail pour nous poser une question bien différente dont album
est
seulement le prétexte comment se fait-il l ait eu tant Officielles Timgad
Comment
cette
cité pouvait-elle avoir elle
seule
donné le
jour
soixante-dix
fonctionnaires de la
province
en un
siècle
où
quoi
on
prétende
la
bureaucratie
était pas
pléthorique Tel
est
en effet le
nombre officiales
que recense
album
la suite des
listes
de curiales et de clerici4 Ne serait-ce
pas
que
ces
fonctionnaires
ne
étaient
que de
nom et ils exer
ient
une sinécure
que
leur fonction ou
militia
leur
servait simplement échapper aux charges municipales
mu era
peine nommés ils prenaient des années de congé
commeatus et que
pour
devenir
ainsi fonctionnaires fantômes
ils avaient
tout
simplement de diverses manières
acheté leur milice contre
argent
Car
les
milices étaient
vendre en effet
autrement
dit exemption des mu
era était vendre est précisément contre cette
vénalité
des milices que élève la constitution de Julien qui
permis
Chastagnol de dater album En vain
les
choses ne changèrent
guère ou
redevinrent comme
avant
dès
la
mort de
Julien
elles
étaient
encore
les mêmes
au
temps
de Justinien
Datée
du 13
mars
362 la
loi
de
Julien
reconstituait la
vie municipale
rendait
leurs terres aux cités
et leurs curiales et
patrobouloi aux
curies les clercs
seront
réintégrés la
curie ou
du
moins ils seront soumis aux
charges
curiales
les
laïcs
qui
se
seront
fait ordonner
frauduleusement clandestinement ou sans
que le
peuple
le
leur réclame devront
abandonner
leur patrimoine
leurs
héritiers ou défaut la
curie
elle-même
ou
seront
même
réintégrés la curie Et il en sera de
même
des
officiales9
qui comme ces
laïcs ne
sont
entrés
dans
les
officia de
leur province que
pour
échapper aux
charges qui pesaient sur
les
curiales
et leur patrimoine Ils
seront
ramenés
aux
fonctions
curiales
Voilà pourquoi album
de Timgad
après la liste
des
curiales enumere
des
339
-
8/18/2019 VEYNE Clientelas y Corrupcion Bajo Imperio
3/23
HISTOIRE ET SOCIOLOGIE
clercs et
des
fonctionnaires parce
ils ont sujets
grâce
Julien aux mu
era
10
Nous
lisons
ainsi onze noms de derici et soixante-dix de milites
savoir
cinq
officielles du vicaire Afrique Carthage trente-sept du
consulaire
de
Numidie
Constantine
vingt-trois du
préfet de
annone Afrique et cinq du
rationalis
du
fisc
de
Numidie Le
second
chiffre
et
le troisième
paraissent
bien
élevés
En
cette
heureuse époque le vicaire de
toutes les
provinces du diocèse Afrique avait
pourtant
pas
le
droit
employer plus de 300 officiales trente-trois ans plus tard
en
398 le
proconsul
Afrique avait
400
fonctionnaires
et
empereur
exigeait
aucun eux ne fût soustrait
quelque
curie 2 sous Justinien Vofficium du
duc
Egypte comptera 600
bureaucrates
3 On peut soup onner le
consulaire
et le
préfet avoir excédé le nombre de collaborateurs qui leur était imparti et avoir
créé des surnuméraires supernumerarii 14
pour
leur faire faire
le
travail des
officiales qui étaient mis en congé et
selon
toute apparence étaient tranquillement
retournés Timgad Laissons donc maintenant album de Timgad et
considérons
en
elle-même cette
page histoire
des réalités
administratives
vénalité des
offices
publique
ou
clandestine
et
congés
de
très
longue durée
tout
cela
existait
encore
dans
administration
fran aise pour ne parler
que
elle
en plein xixe siècle 15
quant
aux
bakchichs
dont nous parlerons aussi on aurait plus vite enumeré
les
administrations qui les
ignorent
que
celles
qui les
cultivent
Il
était
intéressant de
devenir officialis fantôme
parce que
cette
milice
dispensait
être
inscrit la curie de lui obliger son patrimoine et
même être
chargé des
liturgies
municipales 16
De
quel
droit De
celui
établissaient certaines constitu
tions
impériales
abord qui
dispensaient des
mu era les
bureaucrates
et
aussi
leurs
fils dès leur
nomination ou
bien sous certains empereurs après cinq dix
ou
vingt
années de
service
17 Du
droit
du plus entêté
ensuite
voir
les
constitutions
répéter que les
bureaucrates
ne
doivent pas se
soustraire
aux mu era
18
on devine
ils
soustrayaient
et
que
les
constitutions
impériales
étaient
moins
la
règle
du
jeu social
que
des
déclarations
de principe 19 Du droit des
absents
ensuite
que
faire pour faire payer
un
ui est
pas
là et qui se cache
dans
obscurité des
bureaux du
gouverneur 20
On
sait assez
cette époque
il
suffisait de quitter la
ville et aller vivre sur ses terres pour se dérober defacto
aux
liturgies la
fuite
vers
ombre des bureaux était
une
autre
forme
ïanachoresis21
Pour
que
idée de fuite devînt obsessionnelle chez
les
curiales et plus
encore
peut-être
dans
les Codes
il était pas nécessaire
que les
liturgies
fussent
écrasantes
il suffisait humainement l ût possible de trouver
des moyens
de
soustraire Un petit
nombre de décurions
et surtout
de
fils
de décurions 22
essayaient
entrer dans
administration ne simplifions pas leurs mobiles ne les réduisons
pas
au
poids
des mu
era les
bureaux
étaient
pas
le seul
moyen de
les fuir et
entrait
pas dans
les
bureaux qui voulait mieux vaut penser avec Paul Petit23
que
ces administrateurs en herbe étaient des
curiales
moyennement fortunés qui
cherchaient se
procurer
un supplément de
revenus
mais sans
trop aliéner leur
liberté ls
ouvaient
prendre des
congés on
songe Stendhal devenu
consul de France pour ne
plus
vivre en demi-solde mais passant
plus
années de
congé Paris
que
dans
son
poste
Civitavecchia Ils entraient
dans
administration
malgré la loi qui le leur interdisait
mais au Bas-Empire
la
loi est
que la
moitié de
la
réalité
autre étant le suffragium
ou patrocinium
la
loi
leur
interdisait
non
moins
armée
proprement dite ou militia armata24
Il avait
peu de postes dans
les
bureaux
et
il fallait de instruction avoir fait son droit ou
appris
la sténographie
ou
les
belles-lettres
25
340
-
8/18/2019 VEYNE Clientelas y Corrupcion Bajo Imperio
4/23
-
8/18/2019 VEYNE Clientelas y Corrupcion Bajo Imperio
5/23
-
8/18/2019 VEYNE Clientelas y Corrupcion Bajo Imperio
6/23
VEYNE
CLIENT
LE ET CORRUPTION
bureaucrates
sont des honestiores
comme les décurions et
on
doit
aux
vétérans et
leurs
enfants la même
considération
aux
décurions 33 En une société où
la
bastonnade
était un grand
signe
34
curiales
et vétérans
sont
ceux on doit traiter
comme des personnes
et la différence
des plébéiens
les
autorités ont pas le
droit
de
battre
35
du moins
en
théorie.
36
On
voit la place élevée occupaient
les
soldats dans la hiérarchie sociale et
les
bureaucrates
avec eux
avoir le ceinturon cingulum
était
se hausser au rang
des
honestiores 37
les
simples soldats et
les
employés de
bureau ont
le
ceinturon ce
sont des agents
de
empereur
et non
des hommes du commun Car le moindre
soldat
est
déjà égal un notable la coupure ne passait pas entre
les
hommes de
troupes et les
officiers comme dans
les
armées modernes où
cette
coupure
reproduit celle des nobles et des roturiers mmien Marcellin officier supérieur
ne parle
pas
des corps de troupe
comme
objets il ne dit
pas
les
hommes il
ne
réserve
pas le mot
de nous
ou
idée ses pairs les officiers
Au milieu de
ses
comitatenses
empereur
se sentait entouré non outils animés mais de
dizaines
de
milliers de
barons
qui avaient
rang de
personnes
et
est
pourquoi
la
confirmation des nouveaux
empereurs
et
même
en campagne la
discussion
de la
stratégie avaient lieu
dans
de larges meetings dont les
simples
soldats étaient les
acteurs
Quand ces
soldats deviennent vétérans les curies leur
sont
ouvertes mais
seulement
ils en veulent
bien
un privilège auquel
les
vétérans tenaient
beaucoup
était
être dispensés des
honneurs et
mu era
et les
officiales
partagent ce
privilège
de la militia
armata
38 Les honneurs
ou
privilèges auxquels un
vétéran
peut
aspirer
sont
les mêmes
que ceux auxquels
un curiale
peut
prétendre
ils
doivent se
contenter
de
être pas
peuple et
ils
ne
doivent
pas
espérer les
titres
honorifiques
qui
sont réservés aux
gouvernants
plus exactement seule une élite parmi
les
décurions et les vétérans peut prétendre de pareils titres en effet les curiales qui
ont
rempli
toutes les fonctions
de
leur
cité
u
uineux
sacerdoce
recevront de
empereur un brevet ïhonorati39 ce mot recouvrait égrégiat et le
perfectissi-
mat 40 et
les
officiales qui étaient élevés u ang de primipiles et avaient été
chargés de annone militaire
pastus
primipili 41
recevaient
une de
ces
mêmes
distinctions 42 Certes étaient
là les
titres
les
moins élevés
les honorati
en
avaient
pas moins le
droit user
une
voiture deux
chevaux dans
les
rues de
Constantinople 43 et le devoir de ne
pas
compromettre
leur dignité dans les
assemblées provinciales
44
Le fait
important
est
celui-ci pour
un fils de curiale
acquérir
une militia et
entrer dans administration était nullement se déclasser il demeurera au rang
des
honestiores et
élèvera peut-être
celui
des
honorati ce qui
correspond
ancien
ordre
équestre
il
restera
dans son
monde
ni
plébéien
ni
clarissime
Inversement les fils de soldats rêvaient souvent de évader
de
leur condition
origine
ils allaient
se mutiler se couper le pouce
45
La
législation tentait
de les
empêcher de
quitter la militia
armata pour
les
bureaux 46
Constantin finit
par
décider que ils étaient mutilés
ou
se révélaient impropres au métier militaire
on
en
ferait des
curiales
47 ils
ne
veulent pas remplir leur fonction au moins
rempliront-ils ainsi
autres devoirs
qui correspondent
leur
rang
Les deux
groupes avaient
certains
intérêts
qui étaient opposés les
curiales voulaient répartir
les
mu era entre le plus grand nombre de
têtes
possible et opposaient aux
immunités les
vétérans
eux dont
mmien Marcellin représente
le point
de
vue 48
tenaient
leur immunité
comme
un privilège
précieux
Curiales vétérans et
officiales
ne se considéraient
pas
moins
comme
des pairs on
comprend
que le
343
-
8/18/2019 VEYNE Clientelas y Corrupcion Bajo Imperio
7/23
HISTOIRE ET
SOCIOLOGIE
patrocinium ait pu jouer un
groupe
autre et
que les
bureaux aient favorisé
évasion de décurions vers
administration
de cur
ale bureaucrate
on était entre
gens du même monde
Les curiales qui désiraient échapper
aux
liturgies ou acquérir un titre pouvaient
tout
simplement
acheter
ils
acquéraient
le perfectissimat
ou
quelque
autre honor
imaginarius49 qui conférait immunité
Au
lieu
de
recevoir
ces
dignités
au
moment
de
la
retraite après
dix
ou
vingt années
de stipendia
on se les faisait
décerner titre
honorifique
La chose était
parfaitement
légale au
moins
dès
Constantin qui distinguait ainsi les notables que leur
province
avait désignés en
les
envoyant
auprès
de
lui
comme légats 50 seulement
cette
distinction obtenait
bien
plus souvent par
favoritisme
ou
prix
argent La
égislation
efforce de
mettre
fin cette corruption et
de
renvoyer
aux mu
era et
aux
curies
ceux
qui
avaient
obtenu leur
titre
par ces moyens Ce qui
ne dispensait
pas
ceux qui étaient devenus
honorati
le plus honnêtement du monde
comme
prix de leurs longs services de
devoir faire une inlatio
auri
dans
les caisses
impériales 52
Reste
le
vrai
problème
Un
cur
ale
exhibe
le
codicille
parfaitement
authentique
qui lui confère le perfectissimat et immunité comment décider
il
obtenu
ce
titre
honnêtement par le
suffrage
de personnes honnêtes et sans verser
argent
comme le souhaite une loi de Constantin
53
ou
si
le
favoritisme appelé suffrage
lui aussi car ce mot est tantôt péjoratif et tantôt neutre joué son rôle ainsi que la
corruption Ce sera
au gouverneur de
la province en
décider est lui
que les
constitutions impériales
chargent
de
renvoyer les faux
immunes leurs
mu era et
curies est
lui qui
depuis
longtemps
surveillait la
juste répartition des
honneurs
et des liturgies
dans
chaque cité et qui sous couleur de donner des conseils aux
curies
acceptait ou
critiquait les
nominations 54
Or les
codicilles
étaient libellés au
nom
de empereur
par
les notaires des bureaux palatins 55 le
gouverneur
fera-t-il
faire
une enquête
dans ces scrinia
du
souverain
pour
savoir
si
le
codicille
litigieux
été obtenu
par
favoritisme plutôt
que
par
mérite 56 videmment pas et pareille
question fait
ressortir le vrai fonctionnement de cette
législation
le gouverneur
décidera de
lui-même
épargnera le curiale
ou
accablera
selon
que ce curiale sera
puissant
ou misérable aura ou aura pas de
protecteurs
puissants ou
aura
le
gouverneur lui-même pour protecteur autrement dit le
patrocinium
décidera de
application de
la
loi Bref
le
patronage
et la clientèle
pour
le
meilleur ou pour
le
pire
ne violaient pas
le droit
mais collaboraient
avec lui et se partageaient les
tâches
le
patrocinium
ne fausse
les
résultats aucune enquête aucune procédure
légale
l
en pas le gouverneur
est
seul juge de application un
règlement administratif et seul le
patronage
vient éclairer son jugement
autres
fois
des
procédures
existent
pour
éclairer
le
jugement des
administra
teurs mais
ils
peuvent se permettre de ne
pas
les
appliquer
il en était ainsi pour la
nomination de
fils
de curiales des
postes
de
bureaucrates
Les moindres officiales
étaient nommés
par
empereur la
seule exception
motivée du
cursus
publicus57
les
lettres de nomination ou probatoriae étaient soumises une
roba tio préalable du
candidat
où on
vérifiait particulièrement il était origine
cur
ale
58 pour
engager un simple soldat
il
fallait
demander
un
certificat au
gouverneur
de sa province origine 59 Mais ce règlement était sans
cesse
violé Il
était
jamais
question de
vérifier la régularité
des nominations pour
ramener les
bureaucrates leur curie origine
les
constitutions impériales
ne comptent guère
que
sur
intervention
posteriori
du gouverneur alerté
par une plainte de la curie
qui été privée un de ses
membres
est la curie qui doit réclamer engager un
344
-
8/18/2019 VEYNE Clientelas y Corrupcion Bajo Imperio
8/23
VEYNE
CLIENT LE ET
CORRUPTION
procès
par-devant
le gouverneur
les
defensores
et
principales
devront porter
plainte 60 Il aurait été assurément plus efficace de faire vérifier
la
régularité de
la
nomination
par
les
auteurs de celle-ci
savoir
les bureaux palatins
plutôt
que de la
faire
rectifier
après
coup
par
la curie
une
lointaine
bourgade
que
fera
celle-ci
si
le cur ale
pour
mieux
lui
échapper est
engagé dans
les
bureaux une
autre
province 61 Mettre en
branle
après
le gouverneur le vicaire et le préfet du
prétoire Mais
que
faire Qui
vérifiera les
vérificateurs tat ne peut rien
contre
une
administration corrompue surtout lorsque
cette corruption est aussi une
condition indispensable du fonctionnement de tat comme on le verra
Les
empereurs
avouaient candidement
que
leurs propres services pouvaient
décerner
des
codicilli
parfaitement
en règle mais
obtenus
prix argent62 Pour
limiter les frais et empêcher
afflux des
curiales
ils
fixaient un maximum au
personnel des
bureaux
chez les palatins les états de service ne devraient
pas
dépasser 224 statutaires
et
610
surnuméraires
63
On
savait
si
bien
que
ces
chiffres
dans
entourage
même
du
souverain
seraient
dépassés
une
peine énorme
et
sans
doute
platonique
la
déportation mena
ait Vadjutor
des bureaux palatins
il
avisait engager davantage
de
surnuméraires 64
cette administration
ne respecte
ses
propres
règlements que
sous la menace de la mort civile ou plutôt
la
menace
est
une
fiction par
laquelle
empereur
qui plane
au-dessus de la
hiérarchie
plus
l
en occupe le sommet maintient apparence de régularité administration garde
ainsi sa respectabilité
tout
en utilisant la
clientèle
dans
son
bon
fonctionnement
Une constitution Honorius 65 semble
prévoir
sa
propre
violation
et
ménage en
creux la
place
des
curiales
fuyards empereur écrit au proconsul
Afrique
et au
vicaire eux mêmes et leurs légats
pourront
avoir 400 employés la condition
que
les cadres une municipalité ne se plaignent
pas
on es leur
enlevés
ainsi
donc
si
on
outrecuidance
de
dépasser ce total
la
négligence des gouverneurs
sera
sans
délai mise amende
de cinq livres or pour
chaque
tête
et le
bureau
lui-
même
de
dix en outre employé sera renvoyé sa
curie ou
sa corporation
En
revanche
il en trouve en plus du maximum
fixé
qui
soient
libres
de
tout
lien
et aucune curie aucun collège ne réclament eh bien ils obéissent et
remplissent les obligations de leur office mais la condition que le
nombre
annones attribué
tes
bureaux demeure le
même
Autrement dit ce maximum
en
est
pas un si
le
gouverneur
engage malgré
tout des curiales en fuite il sera
juge
et partie
est lui
que
la curie se plaindra de
la
fuite du cur
ale
Le
principal
est que ce cur ale
satisfait
avoir
échappé aux
liturgies de sa cité
accepte
de
être
pas
payé
attende
pas
annones et travaille pour rien
Travaille
ou
prenne
un
congé
commeatus
dès
le
Haut-Empire
des
textes
discrets
mais révélateurs
nous parlent
absentéisme
et
de sinécures
On
sait
que le
tribunat
de
légion semestriel
était une
de ces
sinécures et la
préfecture
des ouvriers
également66
Suétone
parle ce sujet de militia imaginaria Dans une note l
ajoutée la réédition des
Antiquités de
Lyon de Spon Louis Renier expliqué
que
lorsque
le
tribunat militaire
est
mêlé dans
un
cursus des
fonctions
municipales
sans
être
accompagné aucun grade militaire est du tribunat
semestriel
l
agit et cette milice imaginaire avait autre objet
que
de donner
celui
qui en
était revêtu le titre et
les
prérogatives de
chevalier
romain
après
six mois de
service ces
nouveaux chevaliers revenaient la
vie
civile autres engageaient
puis demandaient leur congé et Ulpien peut
écrire
sans rien laisser dans ombre
II
existe un
genre
particulier
de
missio
on
revêtu
la
militia
pour
éviter
les
mimera
cette
mission aucune
infamie
est attachée comme ont répété
345
-
8/18/2019 VEYNE Clientelas y Corrupcion Bajo Imperio
9/23
HISTOIRE
ET
SOCIOLOGIE
innombrables
rescrits
68 Et
comme
assimilation
du métier
de
bureaucrate au
service militaire commence peut-être dès aube du
me
siècle
69
un autre extrait
Ulpien
vaut sans doute aussi pour
les
civils Si on est
absent
de son poste au-
delà
du
temps de son congé ou des conditions de
ce
congé on peut être appelé des
mu
era
70
Les
fonctionnaires
des
services centraux
des
finances les
militaires
et les
agents
de la police politique71 qui comme il arrive souvent ont obtenu un congé
régulier puis
restent
dans leurs pénates
en
prolongeant indûment leur congé
seront rétrogrades ils perdront
cinq places
sur
le
tableau avancement ils sont
absents depuis
plus
de six mois après expiration de leur
commeatus ou
de leur
ordre
de mission dix places ils ont pris de leur
propre
chef un an de vacances
Si un
eux
pas
reparu son
bureau
depuis
quatre
années quarante de
ses
collègues passeront avant
lui sur le
tableau après quatre ans pas
de pitié absent
sera rayé des matricules
Voilà
ce
étaient
les administrations
autrefois Il
avait
donc
autour
de
chaque
administration services
palatins
compris un certain nombre de fonction
naires fantômes qui ne résidaient pas qui vivaient
dans leur province origine
avec un congé en règle
ou
sans congé du tout72 et qui ne faisaient ni travail de
bureau ni liturgies 73 on
ne
ignorait
pas
De très nombreuses personnes se sont
engagées dans
une
milice ou ont fait appel au favoritisme pour recevoir leur
honesta missio peu de temps
après
74 Les choses avaient guère changé depuis
époque Ulpien
immunité
des liturgies municipales était pas
le seul
avantage
que procurait
un passage par
les
milices on gagnait aussi de
pouvoir
trafiquer de
la
puissance
publique
Une
constitution
75 de
année 395 interdit
au
fonctionnaire
en
congé de
occuper
des
affaires
de
certaines
personnes avoir des activités dans
sa
province
de
se
charger
de
quelque
prestation
76
ce
langage
obscur
éclaire
je
crois
quand
on
lit
une novelle 77 de
Théodose II
Nous apprenons
que
certains
prêtent le serment militaire et
engagent dans
une militia
dans
le dessein
de
se
rendre apte
devenir
conductores des
biens-fonds
de
certains particuliers
pratique que empereur interdit avenir On devine aisément
que ces fonction
naires
se proposaient user de leur influence pour avantager le contribuable
qui les
engageait
comme régisseurs
Voilà
pourquoi
on peut croire
que parmi les
officiales de
album
de Timgad il
avait
beaucoup de fonctionnaires fantômes parce
l avait beaucoup
de
fantômes parmi
les fonctionnaires
en général Toutefois
ne
simplifions
pas
leurs
mobiles idée fixe de
la
fuite des mu era
est
propre aux constitutions impériales
nos fonctionnaires
eux
avaient
tout
un
ensemble
idées
sur
leur carrière
fuir
les
mu
era acquérir de influence se procurer des revenus appoint
ou
de secours
Là
est le
grand
point administration est-elle devenue la profession
de ces
notables
leur
vraie carrière le
centre de
leur
vie
Ou
bien
est elle
une
ressource appoint une activité
laquelle
ils
veulent bien se consacrer mais
sans se
définir
par
elle et
en
prenant tous les
congés
qui leur
conviennent Ainsi
rirent tant administrateurs la révolution industrielle
et
la
fin
des
rentiers
du sol. Nos
officiales
prennent
des mois
et
des années de congé ou retournent dans
leur province nous serions tenté de donner raison au Code Theodorien et de croire
que
leur
seul
mobile avait
été de se libérer de
leurs
obligations municipales et ils
étaient fonctionnaires que
pour rire Seulement nous avons vu
que
la police
politique
poutre maîtresse
du
régime
corps
élite
dont
les
membres devaient avoir
la
vocation
le
tempérament
nous avons
vu
donc les agentes in rébus prendre des
346
-
8/18/2019 VEYNE Clientelas y Corrupcion Bajo Imperio
10/23
VEYNE CLIENT LE ET CORRUPTION
congés aussi longs Plus
de doute la
fuite des liturgies
est le petit côté
de
affaire
dans
ensemble nous avons affaire un type
de
fonctionnaire autrefois
Alors tout explique
en
particulier indulgence avec
laquelle les
empereurs
traitent cet absentéisme on
ne
traite pas des notables comme on
traiterait
des
besogneux
asservis
leur
tâche
de plus
les
empereurs avaient pas
le
choix ils
voulaient
des administrateurs ce seraient ces notables désinvoltes
ou personne
78
Deux
constitutions
relatives
la garde
impériale 79
nous donnent la
mesure de leur
patience
Ceux
qui adjoints au titre
de
Domestique
ou celui de Protecteur
ne
se
sont
jamais attachés
Notre service
ni ont rempli de mission
auprès
de quelque
office déterminé seront purement
et
simplement rayés des états de
service
Ensuite
ceux qui par
Notre
choix retrouveront
la
militia ils vaient per
due ne
perdront
pas
le bénéfice
de
Notre
faveur
mais
ils
demeureront au rang qui était le
leur
si du
moins
ils
sont replacés leur
ancien
poste après
un intervalle une
ou
deux
années
Mais si
leur ambition et leurs
recommandations suffragia ne
les
font
efforcer
obtenir
leur réintégration
que
longtemps
après
alors
ils seront
mis
sur le
même
rang que
les
derniers
enrôlés
non
pas cependant
tout au
bas
de la liste mais au rang
le moins élevé
où
chacun eux se serait retrouvé il vait été réengagé au bout de
deux
ans
Texte
révélateur
tous
égards Même dans ces
corps
élite
il avait un
personnel flottant
très
content appartenir la Garde mais peu
empressé
de
faire
carrière
en
acquittant du service palatin 80 ou
en
demandant
quelque
mission
faut
périodiquement faire
un
tri parmi eux empereur leur
laisse
le choix ils
embrassent
vraiment
la carrière
ou retournent leur vie privée Il
ignore
pas
que
ces
notables
qui sont au seuil de la classe
politique font
alterner des
années
de
service effectif et des
années
de
vie privée selon leur humeur
ou
selon
les
périodes
et
les accidents
de
leur existence
aussi
prévoit-il
que
certains
entre
eux
ne
reprendront
du service
que
dans quelques
années Tel
était le personnel administra
tif
et
politique
ces gens-là avaient de la
fortune
personnelle
pour
eux
le service
public
était
plus
un
choix une
nécessité une dignité et un
champ intérêt plutôt
un métier une ressource supplémentaire
ou occasionnelle plutôt
un
gagne-
pain Beaucoup entre eux
prenaient ou
plutôt achetaient
comme
nous verrons
une milice tout hasard
ils
la cultiveraient
ou
la négligeraient
selon
leur humeur
leurs besoins ou
les occasions
ils trouveraient de faire une
belle carrière
Pour
obtenir
leur militia
on
vu
ils étaient servis de
la recommandation on
songe
aux
lettres de recommandation
qui
sont
nombreuses
chez
Symmaque et paraît-il
dans
Libanius
et
dans
notre texte
le mot de suffragia
pas
été employé en un
sens péjoratif
une
administration
recrute
sur
recommandations quand
elle ne
recrute
pas
sur concours ou sur titres
Ces gardes qui hésitent entre une carrière et le retour la vie privée ont été
engagés comme surnuméraires au-delà du chiffre maximum des
effectifs
et
ils
ne
sont pas
indemnisés Sache-le écrit Julien
81
au
préfet
Orient les
Domes
tiques qui
sont
au
proche
service du prince
dans
chacun des
cinquante
escadrons
re oivent
par
tête
selon
la coutume six rations de
fourrage
mais tous
les
autres
qui ont
voulu être au
proche service en
surnombre ultra numerùm ne
doivent
recevoir ni annones ni
fourrage
La suite
du texte est
obscure ou gâtée
Mommsen la corrige ainsi mais doivent être renvoyés chez eux
On
vu aussi
que les
Domestiques et Protecteurs absentéistes avaient été
abord
rayés des
états
de
service
empereur
se
réservant de
les
reprendre
ensuite
selon
son
choix 82
idée fixe
dans
le Code que les surnuméraires ne cherchaient
347
-
8/18/2019 VEYNE Clientelas y Corrupcion Bajo Imperio
11/23
HISTOIRE
ET SOCIOLOGIE
fuir
leurs
mu
era municipaux prend
alors sa véritable signification
elle
servait
de prétexte
un tri que faisait autorité
avant
de renvoyer
leurs
foyers et
leurs curies ceux dont elle avait pas voulu En principe aucun fils de curiale ne
doit
quitter sa curie pour un bureau telle était la règle en fait le Code ne
cesse
de
parler
de curiales
qui avaient quittée et
avaient trouvé asile dans
quelque
milice
Ce
qui
se
con oit le
favoritisme
la clientèle
ou
la simple solidarité sociale poussaient
les
bureaux palatins signer discrètement la nomination de curiales transfuges
mais de plus le
recrutement
de administration aurait été tari si le règlement
avait
été appliqué la
lettre
les curiales étaient exclus les
colons
étaient aussi83 les
membres des corporations également seuls
les
plébéiens
sans patrimoine pou
vaient
être
nommés 84 Mais auraient-ils instruction nécessaire Et
les
bureaux
étaient-ils disposés ouvrir
accès
du
mandarinat
des
plébéiens
au
lieu
de le
réserver aux notables Les surnuméraires évadés des curies affluaient donc
autour
des of cia
Si
leur
supérieur
était
content
eux
que
ce
soit
par
faveur
ou
pour
leur
mérite
il oubliait
la
règle
et gardait
ces transfuges
il
voulait
en
débarrasser il appliquait
un beau
jour
le
règlement
que les constitutions impériales
rappelaient avec une
périodicité inlassable et
il
les
chassait
en les accusant être des bons rien qui
avaient cherché fuir
leurs
mu era Dans le premier cas les suffragia étaient
des recommandations
qui
prouvaient quelle approbation générale entourait le
candidat
tels
les suffragia qui
faisaient
élire par
acclamations
un évêque
ou
justifiaient un
clarissime
re oive
honneur une
statue sur un
des forums
romains
dans
le deuxième cas ces suffragia
étaient
que
favoritisme obtenu
prix argent85 Comme
souvent Rome
la règle servait
seulement de
prétexte
ou
de cadre
un
choix individuel dont on se
gardait
bien de parler
et
où
les
liens de
clientèle
emportaient
Les
rapports entre
la
règle
et
ce
favoritisme étaient
variables tantôt il la corrigeait comme ici tantôt il la complétait et tantôt il la
concurren ait
La
concurren
ait le rapport
de
la règle et du
patronage était pas
toujours
celui
de apparence et de
la
réalité
ou
du principe et de son application
la
légalité et
le suffragium étaient
deux
voies
accès et
avancement
et
chacun selon
ses
relations
ou
les circonstances
empruntait une ou autre Tantôt la règle
emportait
et tantôt la faveur Cela correspondait évidemment un partage entre
deux groupes sociaux certainement très composites et aux contours flous mais
inégalement puissants
les
uns avaient
intérêt la
légalité et
les
autres au
favoritisme Pour entrée
dans
les
bureaux
il semble que seules
jouaient
les
relations
l
xistait
pas
autre
critère
on
était
nommé
la
suite
de
supplications par connivence par
suffragia
par
tous
les raccourcis que
peut emprunter ambition
bref
par
patrocinium illicite 86 du moins quand
il
agissait
de nominations
dont
on
ne voulait pas Il avait
bien
une probatio
admission mais
cette
enquête visait seulement
éliminer les
postulants
que
leur
origine
servile ou cur
ale
excluait de
la
milice et non
faire
un tri
parmi
ces
admissibles le curiale avait
obtenir
un
faux
certificat de sa curie 87
ou
produire le témoignage de
complaisance un
homme très honorable 88
On
ne
voit
pas
que
les auteurs de suffragia illicites
aient
jamais été inquiétés
Quant
avancement la
promotion était à une grosse affaire dont le Code
parle
beaucoup nous couperons court en
citant
mmien Marcellin 89 Julien
fraîchement
nommé Auguste
par
ses
troupes
leur
promet
que
désormais
la
seule
recommandation pour avancement sera le mérite tant dans la militia
armata
que
348
-
8/18/2019 VEYNE Clientelas y Corrupcion Bajo Imperio
12/23
VEYNE CLIENT
LE
ET CORRUPTION
dans le
service civil les
simples
soldats applaudirent mais les autres ne prirent
pas
la promesse au tragique Pour
bouleverser sans délai
la
décision de
principe
ils
demandèrent
aussitôt la
faveur
un avancement au
choix
Julien refusa et
ils
en
furent
ni gais ni
tristes
ils savaient
que
la
lutte
entre
la
règle et
la
faveur est
quotidienne
et
que les bons
succès
alternent
avec
les
mauvais
On serait donc tenté de croire que le Bas-Empire
offre
le spectacle une lutte
entre tat et certaines forces sociales que est un tat menacé
par
les
rapports
de
patronage rendu impuissant par la
clientèle
et la corruption très lointains
prodromes
de
la féodalisation
byzantine
le
schéma serait celui
un conflit entre le
bien et le mal la
loi
et la faveur
tat
et les
féodalités
Ce schéma est doublement
trompeur tat peut fonctionner au moyen de
ces
féodalités qui semblent le
dissoudre comme on verra
et
le
conflit
entre
la
règle
et la
faveur peut
être
seulement verbal il arrive l ait
entente
tacite et partage
Ce qui fait croire la
fatalité
un conflit
est
le langage une règle ne
peut pas
ne
pas
exprimer en termes universalistes elle paraît impersonnelle comme la justice
ce
qui
contraste
avec
le
langage
du favoritisme
Cet apparent
conflit se
retrouve
dans
les
consciences quand
on
intérêt
se réclamer de la règle
on bonne
conscience et
le
sentiment être
désintéressé de
travailler pour tous les
hommes
réchauffe le
ur en face ceux
qui misent
sur
la
faveur sont non moins
partisans
eux mêmes
mais
différemment
ils se
sentent
une supériorité
sociale qui
leur
donne le
droit
de passer par des raccourcis inaccessibles au commun des mortels
Voilà pour le langage et la conscience Il
en
va
autrement
pour
les
conduites
et
les
affects deux cas
peuvent
se présenter en
effet
ou bien le groupe de
la
loi
et
celui de la faveur se disputent sans
cesse
le terrain
ou bien ils
se le partagent
paisiblement
leur
propre
insu Car
malgré
la prétendue unité de tat il
est
fréquent une société ait
deux réseaux ascension
et
de distribution des
avantages dont un
peut
être
appareil tat
et autre
une
clientèle un
parti une
religion
une
maffia
Si
les
deux réseaux ont
conclu
un pacte
tacite
de non-
belligérence
les
oppositions de verbalisme
et
de bonne conscience demeureront
en
revanche dans leur
conduite les deux
réseaux feront preuve mutuellement de
tolérance de compréhension
tout en restant fermes sur leurs principes
une
indulgence
mutuelle un
peu dédaigneuse peut-être prendra la place des
affects de
sainte indignation ou hostilité Et ces vertus seront mises en
pratique
les
réseaux
se feront des concessions éviteront
les incidents
de frontière
tout en ayant
soin de
croire
que
cette
retenue est effet de leur mansuétude et non application un pacte
tacite
Que
le
Bas-Empire
offre
dans
bien
des
domaines
le
spectacle
de
la
clientèle
est
vrai reste savoir dans
chaque domaine
il avait conflit
ou partage 90 reste
aussi
savoir
par exemple propos des recommandations
et
suffragio. quel prix
et
quelles
conditions
on
se
les procurait
Dans administration
les
suffragia loin
de
ronger la
machine
lui
permettaient
de fonctionner
mais
au profit de quels sous-
groupes
sociaux De qui
favorisait-on
la carrière Je
connais
trop
mal
la
prosopographie
du
ive
siècle
pour
répondre
Contentons-nous
de remarquer que
une
fois reconnue et signalée existence de
la clientèle
les vrais
problèmes
ne
font
que
commencer
et que
le diable étant
subtil
la relation entre le pouvoir central
et les
patronages peut être
pas
toujours
celle
du
feu et de eau
En
particulier patronage
et
clientèle
empêchaient
pas nos fonctionnaires
avoir
idéal
de
tat
de considérer
ils devaient
servir empereur
fût-ce
349
-
8/18/2019 VEYNE Clientelas y Corrupcion Bajo Imperio
13/23
HISTOIRE ET SOCIOLOGIE
en le volant amateurisme la
corruption et la
vénalité des
offices ne
empêchaient
pas
davantage Car idéal du
service
public est pas plus désintéressé aucun
autre et il se concilie aisément avec
les
bakchichs et le trafic
de
la
puissance
publique mmien
Marcellin
est
un type de soldat
pour
qui servir passait avant
tout
dans
le
monde courbe
où
il
vivait
il
est
cependant douteux
l
it tracé
des
lignes
plus droites
que les
autres Une
institution
peut
servir un idéal mais il est
douteux elle serve
par
idéal car un jugement moral est pas une explication
sauf aux yeux des
agents et
de
la satisfaction ils
nt eux mêmes Pour servir il
faut investir
des
intérêts
dans
le service et
par définition
un investissement est
égocentrique 91
Suffit-il
donc
de reprendre analyse classique92
faite
Talcott Parsons de ces
institutions où intérêt de
tous
qui est que la corporation ait
bonne
réputation
contraint chacun se conduire avec désintéressement pour que
les
autres
ne soient
pas
éclaboussés Oui et non Le tout
est
de
savoir
de quoi dépend
cette
bonne
réputation
et
il est pas
évident elle dépende du désintéressement avec
lequel
la
corporation
remplit
son
office
Il
est des
sociétés où
on estime
que
administra
teur honnête il
en est
autres où on admire ceux qui sont
puissants
qui manient
les deniers publics avec
une
désinvolture toute proconsulaire qui ne distinguent
pas
les caisses
de tat de
la
leur
car
ils sont
la
puissance
publique
en personne
et qui
extorquent
bakchichs
et cadeaux
dans
les sociétés
où tat
traite les
gouvernés
en
mineurs et non en citoyens chaque fonctionnaire est une
parcelle
de ce
Leviathan
l aut
amadouer avec des cadeaux et il manifeste sa puissance
en exigeant
des
dons il
est donc
le
maître Il
se peut
même
que la
finalité
prétendue de
administration ne soit
pas sa
finalité
véritable
les
empereurs dans
le
Code
enjoignent aux puissants
être
incorruptibles et
de
ne pas opprimer le petit peuple
tout
en semblant incapables de
lutter
contre ces abus tant
ils
répètent
souvent
ces
injonctions mais pendant
ce
temps-là leur
souhait
véritable était pas que leurs
fonctionnaires
soient
honnêtes avec la
plèbe mais
ils
iennent
la plèbe en main et
lui
fassent
sentir ils
ont
les maîtres
même
au prix de bavures La politique
est
la
plus
comique des
activités
tragiques elle ne
peut pas
ne pas parler beaucoup
et
il est impossible de prendre
la moindre
de
ses
paroles au sérieux
Par
un
effet de contraste Parsons
nous fait mieux
comprendre
nos
officiales
Ils
ont un patrimoine
une
surface sociale en dehors de leur office ce sont des
notables Aussi leur office est pas un métier qui
les
définit socialement
mais
une
carrière
ils ont
choisi
de prendre ils auraient pu
en
prendre
aucune et
demeurer
eux-mêmes ils
ne ont
prise
que par goût
ou pour
ses
différents
avantages
Ils ne
sont
donc
pas prisonniers
de
leur
office
et
la
censure exercée
par le
corps
tout
entier sur chacun de
ses
membres existait
guère
dans ces administra
tions
ancienne
mode dont
la
diplomatie
longtemps
conservé la
tradition
chez
nous on ne pouvait guère exiger
assiduité
et il
avait
place pour amateurisme
Mais absence de censure
collective
empêchait pas de prendre le service de
empereur au sérieux
chaque
individu
ce
service apportait
un
surcroît de
dignité et
de
puissance et confirmait ce notable
dans
la
supériorité
l vait sur la
plèbe
Notre notable
adhère lui-même quand
il
sert sa propre importance en servant
son
prince
il estime
donc désintéressé
Désintéressement
qui ne
empêchait pas
abuser de
la puissance publique
de
se
remplir
les poches et
de regarder
son
office
comme
un bien
qui
achetait
et
se
revendait
Cette
coexistence
un
idéal
du service
public
et
de mille formes de
corruption est
paradoxale aux yeux des
modernes
qui
350
-
8/18/2019 VEYNE Clientelas y Corrupcion Bajo Imperio
14/23
VEYNE
CLIENT LE ET CORRUPTION
croient tort que le sens du service ne peut exister que
dans
les
administrations
intègres cette fausse liaison entre le
désintéressement
et intégrité
est
due deux
causes
qui
existaient pas dans
les anciennes sociétés
En
ce
temps-là
les
administrés
voyaient en chaque administrateur non un
serviteur
du corps civique
mais
un maître devant
lequel
ils
se faisaient
bien
humbles donc
ils
payaient
Le
fonctionnaire
de son
côté voyait
dans son office moins
un
gagne-pain ou
un
sacerdoce
un vantage personnel l e
procurait
et qui rapportait un surcroît
de revenus
donc il le payait Corruption
dans
les
relations avec
les
administrés
vénalité
de
office car on le
rachète
aux autres administrateurs Ce étaient pas là
des abus des
bavures
déplorables mais anecdotiques
ce
était pas
non
plus une
mauvaise habitude prise par
une administration qui aurait
pu
ne
pas la prendre
et
rester elle-même ce était
pas
davantage de fausses apparences qui remplissaient
une fonction latente les bakchichs tenant sous un autre nom le rôle de
rétributions
de
salaire
comme
cru Stein
93
Corruption et vénalité
sont
les
traits
structuraux
une
formation très datée et ne
sont
ni anecdotiques ni accidentels ni
fonctionnels ce est que de histoire mais est de la grande histoire
Vénalité des
offices
expression
est trompeuse on rachetait les
milices
non
pas
empereur
mais au fonctionnaire qui les avait exercées elle est
cependant
consacrée par
les rares historiens du Bas-Empire qui en
ont
parlé Ce fait important
est
pas
très connu
vrai
dire
notre
documentation
est
paradoxale
les
sources
du
ive
siècle font quelques
allusions
cette vénalité dont Justinien parlera
encore
en
528 Une milice est une chose qui se
vend ou
dont la mort du militant le prix
déterminé passe
ses héritiers
94 Mais
la
documentation la plus abondante se
trouve là
où
on ne la chercherait guère dans des textes juridiques du Haut-
Empire qui traitaient
de
la
vénalité des
humbles fonctions
appariteurs
quand
ces
textes
ont
été
recueillis au Digeste
le
mot de
militia été
interpolé la
place
de
celui de decuria
afin
de rendre
cette
jurisprudence
applicable la vénalité des
milices Renvoyons en note
95
le détail des sources et
assurons
notre
lecteur
l
agit
là de
choses bien
établies qui ne
sont pas
le fruit
une hypercritique
trop
imaginative ni
de
la
modehui épassée
qui faisait trouver
des
interpola
tions partout
dans
le Digeste
Pour
le ive siècle lui-même voici
ce que les
empereurs écrivent
en
365 au
vicaire Afrique
96
Nous voulons que les chefs et sous-chefs ne
revendent pas
autres
les
postes stationes qui légitimement leur auront été dévolus
personnelle
ment
mais
autant
que
faire se peut
ils
jouissent eux-mêmes de ces portions de
gouvernement
si
après
leur primipilat
ils
pensent les mettre
en vente ils
aient
licence
de
les
vendre
autres
leurs
assistants
et
plus précisément
ceux
de
ces assistants
qui peuvent établir ils ont
pas encore
rempli un
poste
de
cette espèce Les fonctions de
chef
de bureau étaient donc une marchandise
comme
une
autre
si
bien
un ssistant qui
attendait sa
promotion se voyait frustré
de ses
espoirs lorsque
son
supérieur vendait
son propre poste un acheteur qui ne
était donné autre
peine que
de payer
Les
empereurs
ne
prétendent nullement
interdire la vénalité des postes mais la
mettre en
accord avec le tableau
avancement le
poste ne pourra être revendu
nul autre assistant
Un poste officiel se revendait donc
comme
chez nous le pas-de-porte un
commer ant ou la clientèle
un
médecin
de campagne Ce était
pas
tout
puisque
la
fonction
publique
est
un honneur et un
commerce les
nouveaux venus devaient
payer
un droit
entrée
leur
chef de
corps
les
ducs
extorquaient
ainsi
des
bakchichs
ou
sportules aux primipilaires en fin de carrière et
Constance
décida
351
-
8/18/2019 VEYNE Clientelas y Corrupcion Bajo Imperio
15/23
HISTOIRE
ET SOCIOLOGIE
un beau
jour ils ne
devraient
plus extorquer de somme plus élevée
ils ne
le
faisaient sous
le règne de
Notre
inoubliable
père
97 La pratique était générale
quand
on
était nommé
dans
la garde
impériale
que ce
soit
la
suite de
services
exceptionnels ou par
suffrage grâce influence
par
une faveur
on payait une
sportule
aux
clarissimes
du
bataillon
tout
cela
était
si
normal que
empereur
se
borne
tarifer
si
on
est
nommé pour son
mérite
on
ne
paiera
que
quinze sous
or
si
est par favoritisme cinquante
98
Pour
entrer
il
faut
arroser
les
collègues une fois
entrés
les inférieurs
ne
cessent
arroser
les supérieurs du
haut en bas de
la
hiérarchie
chacun
prélève
un
impôt annuel sur ses subordonnés
Les
tribuns et
les
ducs chaque
année exigeaient
sept
ours de solde de chacun de leurs hommes autorité publique décida que
cette
solde
qui était
payée en nature serait
estimée
au
prix courant du
marché
les ducs
qui fixaient en numéraire la
sportule
qui
leur
était due ne pourraient
plus estimer
trop
bas
le
prix
des denrées afin de
en
faire
remettre
davantage
Les
bureaucrates
faisaient vivre leur chef de
bureau
grâce leurs sportules et
empereur
décida
que
désormais ces
sportules ne seraient
plus payées
obligatoire
ment mais elles le seraient
volontairement100 armée
et la bureaucratie
fonctionnaient
la manière un racket101 avec la bénédiction des pouvoirs
publics
Ce racket légal épongeait
les
administrés
comme
on devine Exiger des
redevances
illégales était le grand souci
des
gouverneurs 102 qui achetaient le
silence des inspecteurs et partageaient les bénéfices avec
leurs
officiers et
leurs
chefs
de bureau 103 important
est que
nombre de ces rapines
étaient
bientôt légalisées
Car
les
redevances exigées des plaignants
ou
plaideurs dans toute procédure et tout
ce que nous
appellerions
les
frais de
justice étaient primitivement
des
extorsions
ou
ce
qui
revient
au même
des
cadeaux
on
ne se
présente
pas devant un puissant
avec les
mains vides ces épices portaient le nom
significatif
de
sportulae
104
elles dispensent empereur de payer
ses
fonctionnaires mais elles
en
sont
pas
moins des extorsions
ou
des gratifications
légalisées
elles vont au profit de
Vofficialis
et ne sont
pas versées dans
les
caisses
publiques l05 Elles constituent les
avantages
une militia ou
comme
on disait
ses commoda
106
Autre preuve
de
leur
origine
illégale
et abusive
peine une sportule était-elle légalisée
un
nouvel
abus devenait coutumier si
bien
que le
Code contient
plus une
loi
qui feint de
opposer la nouvelle espèce
extorsion
107
Que les
mains des officiales
cessent
être
rapaces elles cessent je le répète et
que
la justice soit ouverte
tous
riches ou pauvres écrie emphatiquement
Constantin
108 et il interdit aux
appariteurs
de
soutirer
de
argent
ceux
qui demandent une
entrevue
au
gouverneur
La justice
était si chère force
de
sportules aux
eux de
saint
Jérôme il
faut
être
très
riche
pour obtenir un rescrit de
empereur
109 Et puisque tout donnait lieu
au racket les nominations aux charges les
plus
élevées donnaient
lieu
aussi il
est
souvent question
dans
le Code de suffragio
achetés
contre argent et on pourrait
penser que le
don argent ne
faisait que
symboliser
la
relation de protecteur
protégé mais lire une constitution
où
on voit que le trafic influence donnait
lieu
un contrat en
forme et que
des candidats avaient pas hésité redemander
par-devant
les
tribunaux argent ils avaient versé 110 on voit
Rome
les
affaires étaient les affaires et que tout
était pas symbole
et clientèle
En bonne
justice
la
requête
de
ces candidats
était
irrecevable
car
un
contrat
immoral
est
nul
et
Julien
le leur
fit bien voir
ln mais
trente
ans
plus tard
Theodose légalisa la
352
-
8/18/2019 VEYNE Clientelas y Corrupcion Bajo Imperio
16/23
VEYNE
CLIENT LE ET CORRUPTION
pratique et décida
que
si on demandé la protection de
un
fin de
pouvoir présenter
une supplique eton e
soit
obligé
par contrat manifester sa
reconnaissance on devra
acquitter de
sa
promesse sans
délai car il était
courant
de solliciter ouvertement la
protection
une personne en crédit afin de
présenter
au
prince
ou un
haut
fonctionnaire
une requête
112
cette
protection
se
payait en
or
en
argent
en biens-fonds
en maisons la loi de
Théodose
le dit
et
fait
en sorte que
le
protecteur
re oive le salaire
promis
Quand les
choses en
viennent ce point
il
ne
faut
pas
parler
abus
de corruption il
faut
admettre
on devant
soi
une
formation
historique originale n3
Non pas une
administration qui était corrompue
mais un racket que tat
employait
pour administrer Empire Parler administra
tion corrompue est séparer le
bien
et le mal essence et
accident
parler de
racket est
décrire
le
fonctionnement et
expliquer lesdits abus
Sinon on
devrait dire i
Capone
avait
organisé
un système
hiérarchisé
original
mais efficace
de
vente du whisky et l
malheureusement commis
beaucoup abus
la différence
est
i
Capone
était en conflit avec
les pouvoirs
fédéraux mais non
avec
le maire
de
Chicago
tandis
que
les
empereurs étaient en
bons termes avec leur administration quelques
règlements de comptes près
Cette
différence est fallacieuse et
il serait
non
moins fallacieux
objecter une
administration
est
publique tandis i
Capone
était une
personne
privée
De tout temps
les
pouvoirs publics
ont
utilisé
initiative
privée
ils font
la
guerre
maritime au
moyen
de pirates
appelés
corsaires
ils font
la guerre sur terre
en
engageant Wallenstein riche capitaliste qui possédait une armée privée
ils
remplacent
les
impôts communaux par
un système
de dons appelé
évergétisme
la
distinction
du public
et du privé est
conventionnelle
administration impériale était un service public
qui très
vite
était procuré
lui-même des avantages
privés
travers histoire le mot administration
est
commun des structures
qui
sont très différentes entre elles
et qui
fonctionnent en
rapportant leurs
agents
des satisfactions très diverses le pouvoir central peut
donner
les
impôts ferme
il
peut aussi confier la tâche administrer
une
population un
racket
qui exploite
celle-ci
et qui exploite lui-même
tous
les
échelons de
sa hiérarchie
En
parasitant
ainsi les
administrés
le
racket
en rend
pas
moins
au
pouvoir central
les
services
l
n
attend
il
tient en main la population
il est pas
prêt
la lâcher et il fait
régner
ordre qui est son
ordre
Ea
population
en
paie le prix comme elle paie le fermage des
publicains et
empereur légalise
les
abus tout en en désolidarisant en
paroles
Ee Code Theodorien dont les
constitutions rappellent périodiquement
et
vainement
les
bureaucrates
et les
soldats
au sens
de
leur
devoir
est
pas
la
production
un
pouvoir
faible mais
un
pouvoir rusé
qui
utilise la corruption et
la
clientèle au
lieu
en être
paralysé
Paul VEYNE
Collège de
France
353
-
8/18/2019 VEYNE Clientelas y Corrupcion Bajo Imperio
17/23
HISTOIRE
ET SOCIOLOGIE
NOTES
CHASTAGNOL
album
municipal
de
Timgad
Bonn
Habelt
Verlag
Antiquitas Reihe
Band 22
1978
CHASTAGNOL
pp 40
ss
et 86
savoir que idée un déclin des villes et un déclin des curies
au
ive siècle est
des
plus
contestables Février sans doute été le premier le dire ajoutons que idée un déclin
économique et
démographique est peut-être non
moins gratuite cf WHITTAKER
dans
Studies
in Roman property FINLEY éd. Cambridge 1976 164
Le texte
de
album
figure au
Corpus
des
inscriptions latines VIII
2403 et 17903 compléter
par LESCHI album municipal de Timgad
dans
Revue des études
anciennes
948 71
le
texte
reproduit
dans
les
tudes
épigraphie de LESCHI
Paris
1957 246 malheureusement
omis les
colonnes et du
document inédites
par
ailleurs
bref le seul
moyen
avoir un
texte
complet et amélioré est
bien
édition
Chastagnol
1)
Cette
loi
est
conservée
que
par fragments
Chastagnol
36
58
qui
concernent
surtout
les
clercs
Sur la
convergence chez
Julien de la restauration
du
paganisme
et
du système des
notables
municipaux voirJ LIEBESCHUETZ/
OC in
the Later Roman
Empire
Oxford 1972
12
Sur
les
transformations
des
rapports
entre
cet ordre
des
curiales et le pouvoir impérial voir la profonde
analyse
de
Péter BROWN The making
of
Late
Antiquity
Harvard
1978
Sur le sens du mot patroboulos homme dont le père
déjà
était
cur
ale
voir ROBERT
Sur
une
liste de Courètes
phèse
dans
Arkhaiologikè
Ephemeris
1967
131
cf VEYNE Pain
et
Cirque
266 LESCHI
tudes
252
CHASTAGNOL
36 Au
sujet
du
decuri
qui était le
premier
de sa famille on parlait de
novitas
Code Théod. XII 54
Du moins
ces
dispositions relatives aux laïcs
sont-elles celles
une loi de
Constance
II
en
361
Code Théod. XII
49
citée par Chastagnol
36
mais Julien
pu
que les
reprendre et
sa
loi
visait
les
decuriones
qui
ut
Christiani recusant munia
XII
50
La
loi
de
Julien
visait
aussi les officiales
nous
le
savons
par une allusion
fait une
loi
de
Theodose
XII 96
Etiam istud adjectum est ut
originales qui ad diversa provinciarum
officia
confugerant
ex divi
Juliani
tempore ad curiales functiones
sublata
omni ambiguitate
retrahantur
10 CHASTAGNOL
33
ss
PiGANioL
Histoire de
Rome 627
mon
avis il
ne agit pas
tant un album municipal que une iste de tous ceux que leur origine rattache la curie compris
les
bureaucrates et
les
clerici placés
ainsi
sous la menace
un
rappel
éventuel
11 Code Théod. 15 365
12 Ibid. 12
Quadringentos
de his dumtaxat qiios rei publicae membra non querentur
sibi esse
detractos
RoLJiLLARD administration
civile
de Egypte byzantine 42
14 Sur les surnuméraires voir Code Théod. VI
30
15 pr
et
surtout 17 Code Just. II 7112
et
13
Voir plus
bas
notes
67
81
et
Code
Théod.
VI
24
ultra
numerùm
15 En
plein
xixc
siècle
la vénalité
des
offices existait
encore de
facto
quoique
nommé
par son
ministre le nouveau magistrat en payait pas moins le
prix
de son office son prédécesseur Quant
aux congés
prolongés
ai eu sous
les
yeux
les
dossiers un capitaine sous
le
Second Empire
cet
officier faisait
se succéder quelques
années
de service et
quelques années
de congé pour
convenances
personnelles et
ces
congés
lui
étaient
accordés automatiquement
selon toute apparence
16
Cf
le discours
xviii
de Libanius 130 135 146 cité par Paul
PETIT
Libanius
et
la
vie
municipale Antioche 335
17 Voir
les
références chez
CHASTAGNOL
38
Cf
A.H.M JONES The
Late
Roman Empire
740
18
Code
Théod. XII 64 et 134
Max
Weber
compare
ces
constitutions
des
mandements
épiscopaux
20 Code Théod. XII 34 Obscuritas
praesidalis officii
354
-
8/18/2019 VEYNE Clientelas y Corrupcion Bajo Imperio
18/23
VEYNE
CLIENT LE
ET CORRUPTION
21
Sur la fuite la campagne
voir
Ulpien
Digeste
50 12 Qui
in
fraudem ordinis
in
honoribus
gerendis
cum inter
eos
ad primos honores creari possint qui in civitate numerabantur
evitandorum
majorùm onerum
gratia ad
colonos
praediorum se
transtulerunt ut minoribus
subjiciantur hane excusationem
sibi
non
paraverunt
Dion de
Pruse dès la
fin du Ier
siècle
en
parle
dans son discours
xx
Sur
la
retraite
Supposons
que le propriétaire une grosse fortune quitte
la
cité
pour échapper
aux
liturgies. Ou
bien
ils
partaient
en
voyage
peregrinando
XII
143
autres vendaient leurs biens et
allaient vivre
ailleurs
Code
Théod. III Mais
on tiendra compte
une remarque de Paul PETIT Libanius 334
ces
notables aimaient la ville et quand un bouleute
fuit
la
cité
ce est
pas vers la
campagne mais
vers une autre cité dont
il
ne soit pas
originalis
Il
avait autres moyens encore échapper aux liturgies par
exemple
devenir réellement ou
fictivement colon de la
res
privata Code Théod. XII 133
XI
165
Digeste
50 11
Pour
la
fuite des curiales voir LIEBESCHUETZ Antioch 174 ss
22 Un fils de curiale patroboiilos avait plus de facilité
échapper
la curie
en entrant pas
un
decuri
qui était
déjà
inscrit et avait
en
sortir le cas
des fils
de curiale est donc mis part
par exemple dans Code Théod.
XII 22
ou
chez
JULIEN lettre
xi
Hertiein
54 BIDEZ-CUMONT
citée
par Chastagnol 34 Les fils de
curiales
ils avaient de
la
fortune Code Théod. XII 57 et même
ils étaient
encore
sous
la
puissance paternelle XII 7 entraient
la
curie dix-huit ans XII
19 XII 17 mais
il
est question de seize ans en
VII
22 pr.
cf
4
23
Paul Petit
ne
croit guère la
ruine
des
curiales
et au
poids
écrasant des
liturgies
il
pense
plutôt
un
recul
de esprit
évergétique tat
pour
les
raisons
idéologiques
et
la rage
de réglementer
dont
nous parlons ayant rendu évergétisme obligatoire et par là sans gloire Libanius pp 332-
333
Le même historien
montre que
la fuite des curiales
en
particulier
vers le fonctionnariat
341
est
un
phénomène complexe dans
lequel le facteur économique est nullement prépondérant
337 et où ambition le
goût
du pouvoir le désir de enrichir comptent beaucoup 339 Il
agit surtout de curiales de
moyenne richesse
qui aspirent pas aux postes élevés qui confèrent le
clarissimat
mais
se
contentent
de obscurité des
bureaux
24 Code Théod.
VII
13
25 Sur la culture
des
fonctionnaires PETIT Libanius pp 363-364 et 368 cf LIEBESCHUETZ
Antioch 246
26 Sur
les
enjeux symboliques du pouvoir
la
modalité de commandement la relation des
consciences)
cf
VEYNE Pain
et
Cirque
1976
796
index
Politique
Il
existe
beaucoup
de
législations
qui légifèrent non
pour
indiquer et imposer des conduites
ou des
procédures mais
pour
proclamer la face du ciel quelle est la bonne conduite
ou
un idéal moral Par exemple la législation
asservit
pas
les
colons la glèbe
pour
le but rationnel de
faciliter
leur levée comme soldats mais
elle donne
son aval cet asservissement de
fait dû
des causes
sociales
et économiques parce l
ui
semble conforme éthique politique de
fixer les
individus dans
exercice
des
devoirs
que
leur
sort
leur
assignés Le
mouvement de pensée est peu près
celui-ci Les
colons en fait
sont
trop
pauvres et opprimés sans avoir la possibilité matérielle de
quitter leur
tenure le colon
est essen
tiellement un paysan qui ne
quitte
pas
sa
tenure un colon
ne doit
pas quitter
sa
tenure il serait
scandaleux il uitte
sa
tenure proclamons donc l
e doit
pas la
quitter
est évidemment
une
tout autre
conception du
droit
que
celle
qui
voit dans
le Droit un moyen assurer
la
prévisibilité
des conduites Or la législation du Code
Théodosien est
un
mélange
de prescriptions
juridiques
au sens moderne du mot mais aussi de proclamations disciplinaires de ce genre et
également
de
proclamations
éthiques
comparables aux
bulles
pontificales
et
dont
la seule
portée
est
idéologique on voit ainsi
les
empereurs interdire le favoritisme le patronage et
la
cupidité des
puissants Cela
ne révèle pas que le
pouvoir
était impuissant contre certaines forces cela
révèle
plutôt
que
le droit
était
pas toujours ce
que les
modernes entendent
par
droit et
cela révèle
aussi
que
moins
impuissant il
ne
semble le pouvoir
utilisait
et
laissait
faire
ces
forces tout
en
faisant des
phrases nobles usage des gouvernés Les empereurs répètent périodiquement
ces
nobles
interdictions non
parce ils sont impuissants
mettre fin
mais
pour donner eux-mêmes une
idée
élevée
27
Code
Théod
XII
149
cf 161
et
162
XIII
19 etc.
De la même
manière
il est
pas
évident
que
la fixation
des
colons la
glèbe
exige une explication
économico-sociale ou
soit due au
désir
avait la
bureaucratie
de se faciliter
la levée
de
impôt
et des
tirones
La
paysannerie pauvre
était
aux mains
des
grands
dès la
fin de la République
Catilina la bataille de Pistoia était entouré de
ses affranchis mais aussi de ses colons la condition du colon partiaire
dont
le droit civil parlait très
peu
il
ne
occupe
que
du
fermier et
abandonne
le
métayer
arbitraire
de
son
maître
était
extrêmement
dépendante
comme on
apprend si on
daigne relire le
vieux Fustel
de Coulanges et son
355
-
8/18/2019 VEYNE Clientelas y Corrupcion Bajo Imperio
19/23
HISTOIRE ET
SOCIOLOGIE
Alleu au lieu de
imaginer
que le
dernier
mot de
la
science
est dans
la dernière publication
Dés
lors
la fixation du colon
au
sol répond non une
évolution
économique et bureaucratique
mais
une
évolution juridique et idéologique
28
MMIEN MARCEL
XIV 20
29
Code
Theod.
VIII VIII
VII
22
30 Sous Dioclétien les anciens
fonctionnaires ont
pas encore le
privilège
être dispensés de
curie et de mu era municipaux
Code Justinien
55 commenté par HN Städtische und
bürgerliche Verfassung 1864 vol 149 alors que
les
vétérans avaient
dès
le Haul-Empire
mais
ils ont
ce privilège au
ive
siècle comme
on verra plus
loin La retraite des
anciens
bureaucrates
appelle
honesta
missio
comme
celle
des vétérans Code Théod VIII etc. et eux-mêmes
portent
le
nom
de veterani
.MII
46 et XVI 61
31
Pour les
orateurs de
la
Seconde Sophistique
et
abord chez Dion de Pruse le
couple
opposition
est
formé par nous notables de notre
cité
et
les
autorités et ces autorités
archontes
sont
toujours
les
autorites
romaines
les
gouverneurs
de
province
il
faut se méfier
des
traductions de
Dion
qui prennent archontes
pour les
magistrats de
la cite
Les autorites selon
saint Paul sont aussi
les
gouverneurs de province Meme
chose
chez Libanius encore Paul PETIT
254
opposition
de ordo
et
du praeses se voit bien
au
Digeste ainsi
XLIX
112
XLIX 3
32 Pour Metternich homme commen ait au baron pour
les
Romains il commen ait au
decurio
le reste du
genre
humain étant les
plebeii
voir par exemple Digeste XLVIII
19
14
et 10 et pr cela correspond la distinction
des
honestiores et des humiliores
comme chacun sait XLVIII 19
passim
Citons la tripartition
du Code
Théod. pr
decuriones plebeil potior dignitar
33 MARCIEN Digeste XLIX 18
cf
MOMMSEN Strafrecht 1034
34 Un
homme
était fréquentable il
ne pouvait
être bâtonné Digeste 12 licet ab
aedilibus caedantur
35 Digesie XLIX
18 et 12
La
bâtonnade avait
été matière
la distinction
des
honestiores
et des
plébéiens Code
Just.
IX
4111 Un cas particulier était
celui des curiales
qui entraient
dans les
services fiscaux
ils cessaient
être honestiores et devenaient des plébéiens pouvant être
torturés
condicionales de par la loi Code Théod. VIII
était
un principe que tous les employés de
impôt
fussent
de
condition torturable
36 En fait par un abus on voit bâtonner
des curiales
sinon des principales
PETIT 287
LIEBESCHUETZ 166
et
173 7 pour
raisons
fiscales
Au
Code Théod.
XII
153 les
empereurs semblent prêts faire
battre
des décurions
37
Voir par exemple Code
Théod. VIII 1.11
38
Code Théod.
VIII et
11
VIII
Digeste XLIX
57
18 23-
24
etc
39 Sur
les
honorati voir
les
indications de Godefroy aux lois qui
est la
loi 20 de nos
éditions
et XIV 12 du Code
Théod
avec les
références
40 Cela ressort du Code Théod. VI 22
41
Sur
le pastus primipili
voir la
note de Godefroy au
Code Théod.
VIII cf VIII et
11
VIIL
13
42
Code
Théod. VIII Voir aussi et XII Du titre VIII il ressort
que
tous
les
anciens
officiales
ne recevaient pas
ces
distinctions De
même
tous les décurions
ne finissaient
pas
principales ou
honorati
Sur
un
autre titre
le
raes leiutus Code Theod.
XII
4 voir
Chastagnol
47 est encore le praesidatus on reconnaîtra
en
VI 22 pr praesidum dignitatem)
43 Code Théod. XIV 12
44
Code
Théod. XII
12
13 On voit donc la hiérarchie
simples curiales
sacerdotales ou
principales
ho
fiorati qui ont un
titre
équestre égrégiatou
perfectissimat
était
déjà
la tripartition
de Censorinus
De die natali Tu
tarnen
officiis municipalibus functus
honore sacerdotii
in
principibus tuae civitatis conspic
![Corrupcion[1] (1)](https://static.fdocuments.es/doc/165x107/55c1cc39bb61eb24778b45b0/corrupcion1-1.jpg)
