Etxe · 2019. 10. 29. · Entregados/as por el Estado francés - Remis/e/s par l’État français...

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    Introduction Nous avons passé l’été tournés vers la date du 16 septembre, jour de l’ouverture

    du procès de deux membres d’Etxerat, jugées au côté de 45 autres personnes à l’Audience Nationale espagnole. Leur engagement, leur sens de la solidarité et le travail mené constituaient un danger pour un projet qui cherche depuis plus de 30 ans l’isolement, la douleur des prisonnier.e.s politiques basques et la souffrance de tout leur entourage affectif et familial.

    Les arrestations de médecins, d’avocat.e.s et de membres des familles de prisonnier.e.s, l’illégalisation de mouvements comme Herrira, les convocations massives de la Guardia Civil étaient destinées à embourber un processus de paix qui avançait déjà à contre-courant. Pour nous, ces arrestations sont arrivées juste au moment où, après des années de travail, nous parvenions enfin à franchir la muraille du silence médiatique. Nous avions réussi à porter au niveau européen la réalité de la politique pénitentiaire et de ses conséquences, et nous étions parvenus à interpeller directement le Gouvernement Basque et son Bureau de la Paix et du Vivre-ensemble. Les deux membres et employées d’Etxerat arrêtées avaient été les porte-parole de notre association, tant auprès du Gouvernement Basque que des institutions européennes.

    Malgré tout cela, et malgré la peur face à un avertissement montrant clairement à quel point il était facile d’agir contre un travail légal et ses objectifs légitimes, Etxerat a poursuivi sa tâche pour porter la réalité pénitentiaire au Pays Basque et en dehors, et en faire connaître partout les dures conséquences. Qui sont toutes graves, parce que cette politique pénitentiaire a été conçue dans ce but. Nous, familles et ami.e.s de prisonnier.e.s politiques basques, subissons directement celles de l’éloignement. Notre santé et nos vies sont mises en jeu chaque semaine, et nous rappelons que 16 d’entre nous ont payé de la leur le prix imposé pour maintenir notre droit aux liens familiaux

    C’est à la reconnaissance de ces 16 victimes mortelles que nous allons consacrer notre travail ces prochains mois. Le 21 juin à Zierbena, un hommage a été rendu à Jose Mari Maruri, tué dans un accident en allant rendre visite à son fils ; le 29 juin à Laudio, c’est la mémoire de Pilar Arsuaga et Alfonso Isasi, également tués dans un accident en Galice au retour d’une visite à leur fille et amie, qui a été célébrée. Victimes de l’éloignement. Victimes d’une politique pénitentiaire d’exception qui les a obligés à faire un voyage dont ils n’ont pas pu revenir. La reconnaissance de ces victimes est une contribution à la mémoire, et donc au vivre-ensemble.

    Pour la fin de l’éloignement et de toutes les mesures d’exception, parce que nous les voulons vivant.e.s et à la maison et parce que nous nous ne voulons pas que tout ceci se reproduise, nous continuerons d’apporter notre travail et notre témoignage.

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    1. DISPERSION

    1.1 DISPERSION ET ÉLOIGNEMENT du Collectif

    DISPERSION

    ÉLOIGNEMENT

    • État espagnol: 209 prisonniers politiques basques:

    • 135 (65 %), éloignés entre 600 – 1100 km d’Euskal Herria• 42 (20 %), éloignés entre 400 – 590 km d’Euskal Herria• 32 (15 % ), éloignés entre 100 – 390 km d’Euskal Herria

    • État français : 39 prisonniers politiques basques

    • 12 (31 %), éloignés entre 600 – 1100 km d’Euskal Herria• 27 (59 %), dans les deux prisons les plus proches du Pays Basque

    253 prisonniers politiques basques:

    • 250, dispersés dans 51 prisons et un Centre Psychiatrique• 1 prisonnie politique basque dans 1 prison d’Euskal Herria• 1 prisonnier politique basque au Centre Besarkada Etxea• 209 dans 40 prisons de l’État espagnol

    et 4 enfants de moins de 3 ans, avec leurs mères

    • 39 dans 10 prisons de l’État français

    • 3 prisonniers politiques basques en régime atténué

  • Espetxetik:De la prisión de: a la de:De la prison de:

    Unai López de Okariz 2019-04-03 GRANADA (Albolote) 840 340Idoia Martinez García 2019-04-09 A LAMA (Pontevedra) 730 VILLABONA 400Asier Borrero Toribio 2019-04-17 SOTO DEL REAL (Madrid 400 300Asier Bengoa Lpz. de Armentia 2019-04-22 SOTO DEL REAL (Madrid 400 600Karlos Apeztegia Jaka 2019-04-23 SOTO DEL REAL (Madrid 400 480Mikel Karrera Sarobe 2019-05-21 REAU-SUD-FRANCILIEN 870 LANNEMEZAN 280Jon Rubenach Roiz 2019-05-22 SOTO DEL REAL (Madrid ) 400 MANSILLA (León) 360Aitzol Iriondo Yarza 06/06/2019 MOULINS-YZEYRE (E. f.) 740 280

    Jon Rubenach Roiz 2019-04-17Alberto Ilundain Iriarte 2019-05-28

    EspetxeaPrisiónPrison

    Aitzol Gogorza Otaegi 2019-04-02 20 (6)Mikel Orbegozo Etxarri 2019-04-04 14 (1)Xabier Sagardoi Lana 2019-04-06 IRUÑEA 6 (1)Ekaitz Ezkerra Laspeñas 2019-04-07 BURGOS 6 (1)David Pla Martin 2019-04-18 4 (1)Joseba Segurola Kerejeta 2019-04-30 6 (1)Iñaki Beaumont Etxeberria 201-05-18 19 (1)Marina Bernadó Bonada 2019-05-23 RENNES (E. francés) 12 (1)

    (*)(2) Espainiar estatuaren esku utzi ondoren. Tras ser entregado por el Estado francés / Aprés avoir été remis par L’État espagnol(3) Estradizio eskaria ukatua / Rechazada la demanda de extradición / Demande d’extradition refusée(4) Behin-behineko askatasuna / Libertad provisional / Liberté provisoire

    (6) Espetxe arindua / Prisión atenuada /

    Km.

    (5) Zigor etena eritasun larriagatik / Suspensión de condena por enfermedad grave / Suspension de peine pour maladie grave

    OSNY (E. francés)

    MADRID

    SORIA

    Urte espetxeanAños en prisión Années en prison

    VALLADOLID

    BASAURI

    (1) Zigorra beteta / Cumplimiento íntegro de la condena / Fin de la peine

    1.2 LEKUALDAKETAK - Traslados - Transferts

    LANNEMEZAN

    DAROCA

    DUEÑASHERRERAOCAÑA II (Toledo)

    1.4 ASKATASUNAK / Libertades / Libérations

    à celle de:

    espetxera:Km.

    1.3 FRANTZIAR ESTATUAK ESPAINIAR ESTATUARI Entregados/as por el Estado francés - Remis/e/s par l’État français à l’État espagnol

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    2. POLITIQUE PÉNITENTIAIRE

    2.1 DROIT À LA SANTÉ

    Aitzol Gogorza euskal preso politikoak espetxe arindua lortu du

    Apirilaren 2an, gaixotasun larria duen Aitzol Gogorza Otaegi preso politiko errenteriarrari espetxe legediaren 100.2 artikulua aplikatu zioten, eta orain espetxe arinduan dago. 20 urte daramatza preso eta Basauriko espetxetik atera dute Aitzol, falta zaion zigorra etxean bete dezan. Aurretik, Donostia ospitalera eraman zuten.

    Le prisonnier politique basque Txus Martin a été a été opéré du cœur

    Le 30 avril, le prisonnier politique de Galdakao Txus Martin Hernando a été opéré du cœur à l’hôpital de Basurto. Txus Martin est l’un des 20 prisonniers politiques basques atteints de maladies graves et incurables.

    Txus Martin souffre d’une maladie psychique, à laquelle s’est ajoutée une pathologie cardiaque, ce qui complique gravement sa situation, tout ceci aggravant l’anxiété et l’angoisse du patient.

    Dans ce sens, nous avons dénoncé la pression et le traitement inadapté que Txus Martin a été obligé de subir en raison du flou du permis extraordinaire accordé par le juge pour l’intervention et la partie post-opératoire.

    Le 3 juin, Txus Martin Hernando a de nouveau été transféré à la prison de Zaballa. Il est évident que Txus Martin aurait dû rentrer chez lui depuis longtemps déjà, par le biais de l’application de l’article 104.4 du Règlement Pénitentiaire espagnol ou au moins sous le régime de la prison atténuée, pour pouvoir se soigner dans les conditions que sa situation requiert.

    2.2 VIOLATION DU DROIT AU RAPPROCHEMENT

    Rejet de la demande de rapprochement du prisonnier politique basque Gorka Fraile par la Cour Européenne des Droits de l'Homme

    Le 28 mai, la Cour Européenne des Droits de l’Homme a rejeté lademande de rapprochement dans un établissement pénitentiaire du Pays Basque faite par le prisonnier politique de Durango Gorka Fraile alors qu’il se trouvait à la prison de Badajoz. Nous considérons qu’avec cette décision, comme cela s’est déjà produit, l’Europe a choisi de blanchir la politique pénitentiaire d’exception maintenue par l’État espagnol.

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    La Cour a réitéré l’argument déjà utilisé lors d’autres demandes de rapprochement dans l’État français, puisqu’elle s’est appuyée sur le nombre important de visites et d’appels reçus régulièrement par le prisonnier, sans tenir aucun compte des immenses dégâts physiques, psychologiques et économiques que cela suppose pour son entourage familial et social. Nous avons rappelé que la dispersion et l’éloignement ont déjà provoqué 16 pertes humaines et des centaines de blessés.

    Dans ce cas précis, en plus, les parents de ce prisonnier, en raison de leur âge avancé et de problèmes de santé, ne pouvaient plus lui rendre visite et la distance rendait également très difficile sa relation avec sa compagne et leur fille en bas âge.

    Strasbourg n’a pas nié que ce droit a été affecté, mais a ratifié les arguments de l’État espagnol selon lesquels le refus de rapprochement était basé tant sur une évaluation individuelle de la situation du prisonnier que sur la politique générale pénitentiaire, les liant à l’existence d’ETA et au maintien de son activité. La première ayant disparu en 2018, et la seconde ayant pris fin en 2011, nous considérons donc que selon l’Europe, l’éloignement et la dispersion n’ont aujourd’hui plus aucun sens ni fondement juridique, ce à quoi elle devrait adapter son action.

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    Un ami du prisonnier politique basque Oier Urrutia Gonzalez a eu un accident en se rendant à la visite

    Le 12 mai, un ami du prisonnier politique de Gasteiz Oier Urrutia Gonzalez a eu un accident en se rendant à la visite à la prison de Logroño. L’accident s’est produit à 10h30, à la sortie du péage de Logroño, quand il a été embouti par la voiture qui le suivait.

    En conséquence de la collision, la carrosserie a été touchée et un pneu a éclaté. Heureusement, cet ami d’Oier Urrutia n’a pas été blessé, mais il n’a pas pu se rendre à la visite.

    Cet accident a été le 5ème de l’année sur les routes de la dispersion.

    Trois amis du prisonnier politique basque Aitzol Iriondo ont eu un accident en se rendant à la visite

    Le 31 mai, 3 amis du prisonnier politique basque Aitzol Iriondo ont eu un accident en se rendant à la prison de Moulins-Yzeure, État français, à 808 km de son domicile familial de Lasarte.

    L’accident s’est produit vers 21h30 à la hauteur de la commune de Montluçon, à 620 km du Pays Basque, quand un animal a traversé la route au moment où les amis d’Aitzol Iriondo doublaient un camion. Ceux-ci avaient pris le volant à la fin de leur journée de travail, roulaient depuis 5 heures et demie et se trouvaient encore à une heure de leur destination.

    L’impact a été assez fort pour abîmer le pare-choc avant et la porte du passager et briser le verre de l’un des phares. Heureusement, le conducteur n’a pas perdu le contrôle du véhicule. Malgré les dégâts matériels et la tension due à la peur qu’ils ont ressentie, les amis du prisonnier basque ont pu continuer leur voyage pour pouvoir réaliser la visite.

    Cet accident a été le 6ème de l’année sur les routes de la dispersion.

    3. FAMILLES ET AMI.E.S

    3.1 ACCIDENTS

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    Traitement inadmissible pour deux familles de prisonniers basques à la prison d’Albocasser

    Etxerat a dénoncé le traitement indigne et arbitraire subi le week-end du 11 mai par les familles des prisonniers politiques basques Juan Ramon Karasatorre et Harriet Iragi, au moment où elles allaient rendre visite à leurs proches à la prison d’Albocasser (Castellón II, à 550 kilomètres d’Euskal Herria), ainsi que la sanction démesurée de suspension des visites pendant six mois infligée aux compagnes de ces deux prisonniers en conséquence de l’incident.

    Après que la compagne de Juan Ramon Karasatorre soit passée au détecteur de métaux sans que celui-ci ne sonne, la surveillante lui a dit en criant et de façon irrespectueuse qu’elle allait la palper, ce que la femme de Karasatorre a refusé, indiquant qu’elle accepterait d’autres formes de fouilles.

    La compagne du prisonnier a été emmenée à l’extérieur et informée qu’elle était privée de sa visite en vis-à-vis. Face à cette situation, la tante de Karasatorre et les proches d’Harriet Iragi ont fait savoir à la prison que si la compagne de Karasatorre n’entrait pas à la visite, aucun d’entre eux ne le ferait.

    À ce moment de tension et d’énervement maximum, les chefs de service de la prison sont venus et ont permis l’entrée des familles, leur donnant en plus raison au motif que la fouille n’était pas pertinente. Les familles des deux prisonniers ont donc pu entrer à la visite. Cependant, la compagne de Karasatorre et celle d’Iragi ont reçu avant-hier mardi une notification de privation de visites pendant les six prochains mois.

    Nous ajoutons que, dans ce même contexte d’arbitraire et d’absence d’empathie de la part des surveillants de la prison, ces derniers ont également refusé il y a peu l’entrée de la visite à un enfant de trois ans, fils d’un cousin, qui avait fait le voyage jusqu’à la prison avec la compagne et la fille d’Harriet Iragi, et ce bien qu’elles aient présenté tous les papiers et permis requis pour effectuer une visite.

    Le traitement infligé à ces familles est inadmissible, de même que la sanction cruelle et disproportionnée imposée aux compagnes de ces deux prisonniers. Comme des dizaines d’autres parents et amis chaque semaine, ces personnes ont dû réaliser un voyage de plus de 1.000 km pour pouvoir voir leurs êtres chers, mesure déjà totalement injuste et contraire au droit, à laquelle il faut maintenant ajouter cette sanction incompréhensible, dont nous avons demandé la révocation.

    3.2 CONCULCACIÓN DEL DERECHO A LAS VISITAS

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    34 ans après, il est grand temps de faire les pas nécessaires au retour des déportés politiques basques au Pays Basque

    Le 11 avril, Etxerat a dénoncé publiquement la situation que subissent les proches du déporté politique de Santurtzi Joxe Angel Urtiaga, qui font l’objet d’une interdiction de vol du Pays Basque à Cuba pour pouvoir lui rendre visite.

    À l’origine de ce véto, se trouve l’interdiction imposée par l’administration des États-Unis à Bittor Urtiaga de survoler son territoire, interdiction qui a progressivement compliqué la possibilité pour cette famille de pouvoir voyager régulièrement à Cuba. Une interdiction uniquement basée sur le fait que Bittor est le frère de Joxe Angel. Le seul délit attribuable à Bittor est donc sa condition de parent proche d’un déporté basque à Cuba. Il n’y a aucune autre raison. Être un parent de prisonnier.e, d’exilé.e ou de déporté.e politique basque n’est pas un délit, et ne peut pas l’être.

    Par le biais de cette dénonciation publique de la situation que vivent Joxe Angel Urtiaga et sa famille, nous voulons également mentionner le cas des 11 autres citoyens basques qui se trouvent toujours déportés au Venezuela, à Cuba, à Sao Tomé et au Cap Vert, ainsi que la situation de leurs proches. Le nombre total de citoyen.ne.s basques ayant été déporté.e.s dans différents endroits du monde atteint les 70. 11 d’entre eux sont morts en déportation.

    Nous avons rappelé que les déportations de citoyen.ne.s basques ont été réalisées sans aucune base juridique ni légale, et qu’ils n’ont eu aucune possibilité de se défendre. Après tout ce temps, 34 longues années, les déportés politiques basques se trouvent toujours dans un flou juridique. Cette figure n’existant pas dans le système légal, aucun recours administratif ni juridique n’est possible. La déportation est, de plus, une peine ajoutée, dont le temps n’est comptabilisé nulle part.

    Les familles et amis de déportés politiques basques sont obligés de parcourir des milliers et des milliers de kilomètres pour maintenir le lien avec les personnes qui leur sont chères. Cette situation doit prendre fin. L’énorme coût financier de ces voyages est évident, de même que la souffrance et l’usure physique et psychologique qu’implique cette réalité. Ces voyages sont une obligation si nous voulons maintenir le contact avec ceux que nous aimons, et dans le cas de Bittor Urtiaga, la situation est doublement cruelle puisqu’il ne peut même plus les réaliser.

    Dans la grande majorité des cas, les déportations de citoyen.ne.s basques se sont appuyées sur des accords bilatéraux entre les États espagnol et français et les gouvernements des pays d’accueil. Dans le nouveau contexte politique du Pays Basque, il est grand temps de débloquer définitivement cette situation. Etxerat déclare qu’il faut mettre fin, 34 ans plus tard, à une situation arbitraire et faire les pas nécessaires pour qu’ils puissent rentrer au Pays Basque.

    4. DÉPORTÉS

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    Pour que tout cela ne se reproduise jamais. Hommages à Jose Mari Maruri, Pili Arsuaga et Alfonso Isasi

    Il y a 21 ans, le 22 juin 1998, Jose Mari Maruri, habitant de Zierbena (Bizkaia), mourait sur les routes de la dispersion en allant rendre visite à son fils Lander en prison. Un hommage lui a été rendu cette année. De la même façon, il y a 29 ans, le 29 juin, Pili Arsuaga et Alfonso Isasi, étaient tués dans un accident en conséquence de la politique de dispersion. Un hommage leur a également été rendu à Laudio.

    Nous voulons que leurs mémoires sortent de l’ombre vers la lumière de la reconnaissance, nous avons besoin de transformer notre douleur en un pas vers l’avant, vers un avenir dans lequel ce qui est arrivé ne se reproduira plus jamais.

    Au nom de la vérité et de la mémoire, nous voulons également évoquer le souvenir, avec ceux de Jose Mari, Pili et Alfonso, de Rosa et Arantza, de Sara, de Leo, de Karmele, d’Iñaki et Argi, de Mari Carmen, de Pilar et Alfonso, d’Antxoni, d’Iñaki et Asier, de Ruben et de Natividad.

    Nous revendiquons leur condition de victimes de la dispersion en conséquence d’une politique pénitentiaire d’exception qui cherche à nous utiliser, quel qu’en soit le prix, et qui les a obligés à prendre les routes qui leur ont coûté la vie. Le pari pour la résolution, le vivre-ensemble et la paix en vaut la peine et pour cela, la reconnaissance de toutes les souffrances est indispensable. Nous ne voulons pas être ceux qui, enfermés dans notre douleur, retardent les avancées vers ce futur. C’est la meilleure contribution que nous pouvons apporter.

    Aujourd’hui encore, chaque fin de semaine, des dizaines de personnes, parents et amis vont mettre leur vie en jeu sur les routes de la dispersion. Nous continuons de payer très cher notre nature de familles et le fait de les aimer. Le prix qu’ont payé ces hommes et ces femmes pour aller voir leurs proches en prison. Être parent ou ami de prisonniers basques et les aimer ne doit pas être un délit et la politique d’éloignement et de dispersion doit prendre fin immédiatement.

    5. RECONNAISSANCE DES VICTIMES MORTELLES DE LA DISPERSION

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    Chaîne humaine à Biarritz

    Le 8 juin, les parents et ami.e.s de prisonnier.e.s, exilé.e.s et déportés politiques basques ont participé à la chaîne humaine organisée à Biarritz par le mouvement Bake Bidea. L’objectif de cette mobilisation était d’obtenir du Gouvernement français qu’il mette fin à toutes les mesures d’exception auxquelles sont soumis.e.s les prisonnier.e.s basques et de réelles avancées dans le processus de paix. 3000 personnes, dont de nombreux élus, ont participé à cette manifestation.

    Les 59 motions contre l'éloignement approuvées par autant de mairies présentées au Parlement Basque

    59 mairies du Pays Basque sud ont approuvé des résolutions réclamant la fin de l’éloignement appliqué aux prisonnier.e.s politiques basques. Le 12 juin, le mouvement Sare les a présentées au Parlement Basque de Gasteiz. Etxerat considère cette initiative comme très positive, car c’est un pas de plus dans le large accord social, et dans ce cas institutionnel, en faveur de la fin de cette mesure d’exception.

    Ces motions sont venues s’ajouter aux déclarations contre l’éloignement réalisées aux Juntas Generales d’Araba, de Bizkaia et de Gipuzkoa ainsi qu’aux Parlements Basque et de Navarre, fermant une étape institutionnelle, même si de telles motions continueront d’être présentées dans certains villages.

    Nous avons remercié les syndicats rassemblés à Bilbao pour leur engagement dans la recherche d’une solution à la question des prisonnier.e.s

    Le 21 juin, des familles et des représentants d‘Etxerat ont participé au côté d’une délégation de Sare Herritarra au rassemblement organisé par les syndicats place Eliptikoa à Bilbao sous le slogan « Maintenant les prisonniers ».

    Etxerat a souligné la grande importance du travail commun dérivé des accords préalablement obtenus. Dans ce cas la mobilisation sociale, et plus particulièrement l’initiative des syndicats revendiquant une solution à la situation

    6. INSTITUTIONS ET ACTEURS POLITIQUES ET SOCIAUX

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    des prisonnier.e.s politiques basques et la fin de la politique pénitentiaire d’exception.

    Dans ce contexte, nous avons voulu saluer et applaudir la mobilisation mensuelle menée par la quasi-totalité des syndicats sous le slogan « Le temps des solutions est venu. Maintenant les prisonniers » place Eliptikoa à Bilbao.

    Rejoignant le souhait de la majorité de la société basque, laissant de côté les différences qui peuvent exister sur d’autres sujets, cette initiative syndicale montre de façon exemplaire le chemin qu’il nous reste à parcourir, c’est-à-dire gagner de nouveaux espaces dans la société basque pour mettre fin à l’éloignement et obtenir la libération immédiate des prisonnier.e.s malades.

    Asamblea Nacional de Etxerat del 7 de abril

    Le 7 avril, à l’occasion de notre XVIIIème Assemblée Générale nationale, nous avons présenté l’axe principal de notre travail durant les prochains mois : obtenir la désactivation des politiques pénitentiaires d’exception en utilisant les instruments d’information, le témoignage et la dénonciation et en mettant toujours au premier plan l’éloignement et la situation extrême des prisonniers malades. Voici le texte de la conférence de presse que nous avons donnée à l’issue de cette Assemblée.

    Un an est passé depuis la dernière Assemblée des familles et ami.e.s de prisonnier.e.s politiques basques à Tolosa, et déjà neuf mois depuis que le nouvel exécutif espagnol a annoncé le changement de la politique pénitentiaire. La partie de la balance qui n’a pas bougé est celle qui correspond à notre souffrance et à celle de nos proches prisonnier.e.s et exilé.e.s.

    Durant ce délai, un prisonnier basque est mort en prison ; la quasi-totalité de ceux qui sont gravement malades sont toujours au régime du premier degré et dans des prisons éloignées, sans possibilité de recevoir un traitement adéquat ; trois des quatre prisonniers condamnés à la perpétuité dans l’État français sont toujours en prison bien qu’ils remplissent tous les critères pour accéder à la libération conditionnelle.

    24 proches de prisonnier.e.s basques, parmi lesquels un bébé, ont subi des accidents en conséquence du risque imposé par l’éloignement. Etxerat

    7. ETXERAT: INITIATIVES, DÉCLARATIONS ETCONFÉRENCES DE PRESSE

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    poursuivra son travail pour impulser la reconnaissance sociale et institutionnelle des victimes mortelles de la dispersion.

    Nous appelons le Gouvernement espagnol à agir en rapprochant réellement tous les prisonniers à Zaballa, avec la même célérité et responsabilité qu’il y a 30 ans, quand il a dispersé et éloigné dans un délai de deux mois plus de 600 prisonnier.e.s basques vers de nombreuses prisons de la péninsule, des Baléares, des Canaries et de Ceuta et Melilla. De la même façon, Etxerat travaillera à la résolution de la situation que les exilé.e.s et déportés continuent de subir pour qu’ils puissent rentrer chez eux.

    Le Gouvernement espagnol a transféré 24 prisonnier.e.s (8,5 %) vers des prisons plus proches du Pays Basque. Techniquement, il les a rapprochés, mais son initiative est totalement insuffisante. Nous sommes toujours obligé.e.s de prendre ces risques, avec des voyages hebdomadaires de 500 à 2.000 km. Il n’y a aucune raison, qu’elle soit légale ou matérielle, qui empêche de les amener à Zaballa.

    Notre engagement est pour ce pays, pour un avenir où plus personne ne manque et où plus personne n’a à endurer ces souffrances. Notre main reste tendue pour construire le vivre-ensemble, reconnaître la souffrance pour qu’elle ne se reproduise jamais et contribuer à la résolution du conflit politique.

    La 7ème édition de Lasterbidean a eu lieu à Arbizu-Lakuntza

    La 7ème édition de la course solidaire Lasterbidean a eu lieu le 19 mai à Arbizu-Lakuntza. Il s’agit d’une initiative populaire organisée chaque année par des personnes qui aiment le sport, et plus précisément la course, en solidarité avec prisonnier.es et exilé.es politiques basques et leurs familles et ami.es. Cette course nationale, qui a vu le jour il y a sept ans à Oiartzun, a pour véritable vocation de disparaître, car ses organisateurs préféreraient qu’il n’y ait plus de raison de l’organiser. Ceux-ci ont réaffirmé, une fois de plus, leur intention de continuer à organiser cette course jusqu’au retour chez eux de tous les prisonnier.es et exilé.es.

    Cette année, ce sont des amis du prisonnier Jon Gurutz Maiza qui ont porté le dossard numéro un. Maiza est incarcéré à la prison de Lannemezan et est l’un des membres de la liste de prisonniers basques atteints de maladies graves et incurables. Il est âgé de 70 ans. Jon Gurutz Maiza devrait être chez lui, près des siens, pour pouvoir recevoir un traitement dans des conditions dignes. Durant la course, la revendication du rapprochement des autres prisonniers politiques de la province s’est également faite entendre ; en plus de ceux d’Altsasu, six prisonniers du collectif sont originaires d’Etxarri-Aranatz.

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    Face au procès annoncé pour septembre, toute notre solidarité à nos deux camarades d’Etxerat, aux autres personnes jugées et à leurs familles

    Voici la déclaration faite par Etxerat le 12 avril au sujet de la procédure ouverte contre deux membres d’Etxerat et 45 autres citoyen.ne.s basques et du procès qui aura lieu en septembre à l’Audience Nationale de Madrid :

    Nous voulons, en premier lieu, transmettre notre solidarité à Izaskun Abaigar et Nagore Lopez de Luzuriaga, anciennes salariées d’Etxerat, avec qui nous avons partagé tant d’heures et tant de travail. Nous, familles et ami.e.s de prisonnier.e.s, exilé.e.s et déportés basques voulons souligner que, grâce à leur travail, nous avons pu recevoir l’assistance, le soutien et les conseils dont nous avions besoin. Nous connaissons parfaitement la nature du travail qu’elles ont réalisé, et personne ne pourra nous faire avaler le mensonge de l’accusation.

    Comme nous l’avions déjà dit lors de l’ouverture de cette procédure, ces arrestations et accusations n’ont d’autre raison que la volonté du PP, alors au gouvernement espagnol, de paralyser ou du moins de freiner autant que possible le processus de paix et de résolution du conflit que la société basque souhaitait mener ; le concept “tout est ETA” offrait alors un parfait prétexte.

    Nous regrettons profondément que la société basque ait à affronter autant d’obstacles et de difficultés dans le chemin de la résolution et de la paix, mais nous sommes certains qu’elle saura les surmonter et avancer malgré tout.

    Nous exprimons également tout notre soutien et notre entière solidarité aux autres personnes qui vont être jugées, que nous avons toujours connues travaillant, les unes au soutien juridique, les autres à l’assistance médicale, les dernières à l’organisation de la solidarité envers les prisonnier.e.s et exilé.e.s et leurs proches. Notre salut le plus chaleureux et toute notre amitié à elles et à leurs familles.

    Nous avons appelé le nouveau gouvernement espagnol à n’opposer aucun obstacle au parcours juridico-pénitentiaire de nos proches emprisonné.e.s

    Texte de la conférence de presse donnée le 13 juin par Etxerat et les avocat.e.s des prisonnier.e.s politiques basques à Donostia.

    Il y a près de deux ans, Etxerat annonçait sa décision de prendre directement en charge l’assistance juridique et sanitaire de nos parent.e.s et ami.e.s emprisonné.e.s, après qu’eux-mêmes aient annoncé leur volonté de parcourir les voies juridico-pénitentiaires. Ainsi, comme exposé dans les conclusions du débat du Collectif des Prisonnier.e.s Politiques Basques de juillet 2017, chaque prisonnier.e. allait décider d’entamer ou non différentes voies et recours comme les demandes de remise de peine, les demandes de transfert, les

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    changements de grade, les permis de sortie ou les demandes de libération conditionnelle.

    Avec l’aide des avocat.e.s, nos parent.e.s et ami.e.s prisonnier.e.s sont en train de mener des initiatives juridiques pour atténuer la dureté de leurs conditions de détention, et dans les cas où cela est possible, faciliter leur sortie et leur retour chez eux. Cependant, le maintien au premier degré, généralement accompagné d’un éloignement extrême, empêche de recourir aux voies prévues par la législation pénitentiaire, limite le droit à un traitement individualisé et annule la possibilité d’accès aux bénéfices pénitentiaires tels les allègements de peine ou libérations conditionnelles.

    Nous rappelons qu’un tiers des prisonnier.e.s politiques basques incarcéré.e.s dans l’État espagnol (73 sur un total de 213) se trouve dans les prisons les plus éloignées, celles d’Andalousie. Si nous ajoutons d’autres établissements pénitentiaires éloignés, comme Murcia, Alicante ou Galiza, qui empêchent de parcourir les voies pénitentiaires, nous constatons qu’un prisonnier sur deux, la moitié d’entre eux, ne peut pas avoir accès à ce parcours.

    Nous appelons l’administration pénitentiaire et le gouvernement espagnol qui est en cours de formation à n’opposer aucun obstacle au parcours juridico-pénitentiaire de nos proches emprisonné.e.s. Nous demandons qu’on leur permette de réaliser le parcours auquel ils ont droit, qu’ils puissent accéder aux changements de degré, aussi bien au niveau administratif que judiciaire, en donnant une réponse positive à leurs demandes, de façon à les laisser accéder ensuite au troisième degré.

    Parce que si le maintien de la politique pénitentiaire d’exception, ou le fait qu’aucune solution n’ait été apportée à la situation des exilé.e.s et déportés sont inacceptables, les délais interminables, voire le blocage opposé aux demandes et recours que chaque prisonnier.e est en train de faire de manière individuelle le sont encore plus. Cette situation ne porte pas seulement atteinte à nos proches emprisonné.e.s qui ont choisi d’emprunter ces voies, elle représente également une peine ajoutée pour nous car elle retarde le moment de les retrouver. Parce que nous les aimons et que nous avons besoin d’eux et d’elles le plus vite possible.

    Nous les voulons vivant.e.s et à la maison !

    Intervention de l’avocat Iñaki Zugadi

    Cette conférence de presse a pour objectif de faire un bilan des pas qui ont été faits dans l’État espagnol en ce qui concerne la voie juridique et l’ensemble des prisonnier.e.s politiques basques, de l’automne 2017 à aujourd’hui.

    En premier lieu, depuis l’automne 2017, 53 prisonnier.e.s politiques basques ont été libéré.e.s dans l’État espagnol, l’immense majorité après avoir

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    intégralement accompli leurs peines. Il reste donc aujourd’hui 213 prisonnier.e.s politiques basques dans l’État espagnol.

    Au moment où nous parlons, 142 prisonnier.e.s ont entamé le nouveau parcours juridique. 66,66 % des prisonnier.e.s politiques de l’État espagnol, soit les 2/3, ont sollicité des mesures liées par exemple au travail ou à d’autres types d’activités, tout ceci en vue d’obtenir leur libération.

    Tou.te.s ces prisonnier.e.s ont réalisé leur demande de façon individuelle, aussi bien auprès de la Direction Générale des Institutions Pénitentiaires espagnoles que du Tribunal Central de Vigilance Pénitentiaire ou de la Première Chambre Pénale de l’Audience Nationale de Madrid. Les prisonnier.e.s qui ont obtenu le 2ème degré ont commencé à demander des permis ordinaires de sortie. Dans certains autres cas, le 3ème degré a même été demandé, y compris sous forme de libération conditionnelle.

    - Pourquoi un tiers de ces prisonnier.e.s n’ont-ils pas commencé ceparcours? Les raisons sont diverses. Mais nous devons surtout prendre en compte le fait que la moitié de ces prisonnier.e.s politiques basques (50 %) se trouvent dans des prisons extrêmement éloignées du Pays Basque (entre 600 et 1.000 km de leurs villages d’origine ou de leurs domiciles familiaux) et sous des régimes de détention très durs et très difficile à supporter. Les Commissions de Traitement et les Directions des prisons maintiennent des attitudes offensives contre le/la prisonnier.e, minimisant les pas qu’il-elle peut faire, opposant toutes sortes d’obstacles à son avancée dans ce parcours. Tout cela entrave en plus la relation du prisonnier.e avec son avocat.e, ainsi que le travail de ce.tte dernier.e.

    En définitive, l’exceptionnalité, aussi bien la législation exceptionnelle que les différentes mesures également exceptionnelles, appliquée à ces prisonnier.e.s est toujours en vigueur.

    Mais même dans ces conditions difficiles et avec tous ces obstacles, nous constatons que dans un délai d’un an et demi, les 2/3 des prisonnier.e.s politiques basques sont entré.e.s dans cette dynamique juridique, ce qui est une preuve du sérieux de l’engagement annoncé par l’ensemble des prisonnier.e.s.

    Nous ne pouvons cependant pas nous réjouir des résultats obtenus. Malgré les déclarations faites il y a un an par le PSOE à son arrivée au Gouvernement sur une nouvelle politique pénitentiaire, la politique pénitentiaire d’exception appliquée aux prisonnier.e.s politiques basques et les mesures d’éloignement sont toujours en vigueur. Des pas ont certes été faits, mais ils sont petits et rares. Ce Gouvernement n’a résolu aucune de ces deux questions.

    Le SGIP (Secrétariat Général des Institutions Pénitentiaires espagnoles) a accordé le 2ème degré et a rapproché 25 prisonnier.e.s.

    Il a accordé le changement de degré, mais sans rapprochement, à 8 prisonnier.e.s.

    Il a rapproché, mais sans changement de degré, 2 prisonnier.e.s.

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    Il a accordé à un prisonnier gravement malade le régime de détention atténuée à domicile.

    Certains cas sont paradoxaux, comme celui de deux prisonniers à qui le changement de degré a été accordé et qui ont été rapprochés, mais qui ont du même coup été séparés de leurs compagnes qui se trouvent toujours dans les prisons d’origine.

    Ou les cas où l’Administration Pénitentiaire présente comme un rapprochement le transfert de la prison de Puerto I à celle de Puerto II qui sont côte à côte.

    D’autre part, trois des prisonniers rapprochés (Mikel Orbegozo, Xabier Sagardoi et Iñaki Beaumont) avaient pratiquement accompli l’intégralité de leurs peines et étaient à quelques semaines de leur libération.

    Aujourd’hui, seul.e.s 43 prisonnier.e.s sont classifié.e.s au régime du 2ème degré pénitentiaire ou régime ordinaire. Certains d’entre eux-elles le sont sur l’initiative de la SGIP, d’autres après avoir gagné des recours présentés au TCVP (Tribunal Central de Vigilance Pénitentiaire). Certain.e.s ont été rapproché.e.s, mais les autres se trouvent toujours dans les prisons de Puerto, Almería, Granada, Jaén, Valencia ou Galicia. ET PARMI CEUX ET CELLES QUI ONT ÉTÉ RAPPROCHÉ.E.S, AUCUN.E N’A ÉTÉ TRANSFÉRÉ.E DANS UNE PRISON DU PAYS BASQUE.

    En conséquence, 170 prisonniers politiques basques sont toujours classifiés au 1er degré, un régime d’exception, fermé. Un régime carcéral utilisé pour les prisonniers qui présentent une dangerosité extrême ou une inaptitude au mode de vie de la prison.

    Parmi ceux-celles qui sont au 1er degré, de nombreux-ses prisonnier.e.s se trouvent dans les modules de régime fermé des prisons de Sevilla, Córdoba, Huelva, Puerto I, Extremera et Curtis. Des endroits où les conditions de détention que subissent les prisonnier.e.s politiques basques sont extrêmement dures et difficiles à supporter.

    Parmi ceux qui se trouvent au deuxième degré, la majorité a sollicité des permis ordinaires de sortie, mais un seul prisonnier, Gorka Fraile Iturralde, s’est vu accorder un permis ordinaire de trois jours par le TCVP avec avis favorable de la Commission de Traitement de la prison d’El Dueso. Auparavant, d’autres prisonniers avait profité de tels permis alors qu’ils se trouvaient en fin de peine : Xabier Sagardoi, Ekaitz Ezkerra, Alfredo Ramirez et Julen Ibarrola.

    Tous les autres permis demandé par des prisonnier.e.s du 2ème degré ont été refusés par le Secrétariat Général des Institutions Pénitentiaires puis après recours par le TCVP et la 1ère Chambre Pénale, même si pour 8 d’entre eux, il y a eu un vote favorable d’un juge de la Première Section de la Chambre Pénale de l’Audience Nationale.

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    Et ceci malgré le fait qu’ils-elles réunissent toutes les conditions requises (avoir accompli ¼ de sa peine et être au 2ème degré). Ces demandes sont systématiquement refusées sur la base d’arguments non pas juridiques mais idéologiques et politiques.

    Le bilan est donc mitigé. Tandis que les prisonnier.e.s politiques basques ont adopté une position, une posture, une décision, une attitude et une initiative dignes d’éloges et courageuses, nous ne pouvons pas en dire de même de ceux qui dirigent la politique pénitentiaire espagnole. Ni courage, ni décision et ce qui est encore plus triste, PAS D’APPLICATION DE LA LOI ET DE LA LÉGISLATION PÉNITENTIAIRE AUX PRISONNIER.E.S POLITIQUES BASQUES.

    Et en plus, MAINTIEN DES MESURES D’EXCEPTION CONTRE CES PERSONNES. La loi ordinaire dit que si un prisonnier est classifié au deuxième degré, il pourra accéder à des permis ordinaires de sortie puis au troisième degré et à la libération conditionnelle. Par l’application de la loi ordinaire, c’est-à-dire de la loi organique générale pénitentiaire et du règlement pénitentiaire, aucun prisonnier politique basque ne serait classé au premier degré.

    Pour toutes ces raisons, nous réclamons et exigeons :

    DES COMMISSIONS DE TRAITEMENT DE CHAQUE PRISON, DU SECRÉTARIAT GENÉRAL DES I.P. ET EN DÉFINITIVE, DU GOUVERNEMENT ESPAGNOL :

    Qu’ils cessent d’appliquer la politique pénitentiaire du passé et d’exception.

    Qu’ils laissent les prisonnier.e.s réaliser leur parcours juridique et, par conséquent, qu’ils cessent d’appliquer et d’imposer des mesures collectives d’exception pénitentiaire qui limitent les droits fondamentaux.

    Qu’il respecte leur propre législation pénitentiaire ordinaire et actuellement en vigueur pour que les prisonnier.e.s basques puissent avancer dans ce parcours juridico-pénitentiaire, et qu’on ne leur impose pas plus de conditions autres que celles que la loi exige.

    Et nous réclamons et exigeons :

    DU TRIBUNAL DE VIGILANCE PÉNITENTIAIRE :

    Qu’il abandonne et laisse la politique pénitentiaire hors de la politique antiterroriste du passé, et qu’il agisse avec courage à garantir les droits des prisonnier.e.s et à veiller au respect de leur exercice.

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    Rencontre et toast de la solidarité avec Nora Cortiñas

    Le 19 avril, une délégation de parents et amis de l’association Etxerat a reçu à notre siège de Bilbao Nora Morales de Cortiñas, cofondatrice et membre du mouvement des Mères de la Place de Mai - Ligne Fondatrice. L’avocate Veronica Heredia qui accompagnait Nora a également participé à cette rencontre.

    Nora Cortiñas se trouvait en Euskal Herria à l’occasion de la Journée Internationale des Prisonniers Politiques, et c’est dans ce contexte que nous avons réalisé cette rencontre, un espace et un moment pour la dignité, lors duquel témoignages et expériences ont été échangés. À la fin de ce moment particulier, nous avons porté un toast à la liberté, la justice, la vérité et la solidarité.

    Le premier prix de la promotion d’été de Kinkea a été attribué au numéro 15.280

    Le tirage au sort correspondant à la promotion d’été de Kinkea a été réalisé le 21 juin devant notaire au moyen d’un programme informatique. Le 1er prix, une somme de 20.000 €, a été attribué au n°15.280. Ce bulletin a été vendu, contre l’achat de la reproduction de l’œuvre d’Irantzu Lekue « Askatasunaren Argia » à Bilbao.

    Le tirage au sort a ensuite attribué les 138 autres prix : trois prix de 5.000 €, 15 prix de 1.000 €, 20 prix de 500 € et 100 prix de 100 €.

    La promotion de produits Kinkea est une initiative de l’association Etxerat. Le bénéfice qui en résultera servira à financer l’activité de l’association : l’assistance, le conseil et l’accompagnement des familles et amis de prisonnier.e.s, d’exilé.e.s et de déporté.e.s politiques basques ainsi que l’assistance sanitaire et juridique aux prisonniers.

    7. KINKEA

    2.1 DROIT À LA SANTÉ2.2 VIOLATION DU DROIT AU RAPPROCHEMENT