UNIVERSITE DE PARIS-X CENTRE O. R. S. T. O. M. DE...

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CONTRIBUTION A L'ETUDE DE L'ARTISANAT A LOME (République du TOGO) UNIVERSITE DE PARIS-X CENTRE O. R. S. T. O. M. DE LOME ELISABETH ANTHEAUME

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CONTRIBUTION A L'ETUDE

DE L'ARTISANAT A LOME

(République du TOGO)

UNIVERSITE DE PARIS-X

CENTRE O. R. S. T. O. M. DE LOME

ELISABETH ANTHEAUME

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LI N IVE R S l T EDE PAR l S - X

CENTRE DR6TDM de LDME

CQ~iTRIBUTI[1N AL' ETUDE DE L' ARTISM!AT

A L 0 ME - (TOGn)

Elisabeth AI'HHEAUME

Enquêtes r6alisées en 1969

Octobre 1973

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INTRODUCTION -

SOMMAIRE

, Pagos

1

PREMIERE PARTIE - PROBLEMCS DE METHODE: LES ENQUETES ••..• 4

CHAPITRE l - LE LIElL DE L'ENQUETE - 4

- SITUATION GENERALE - • • . • • . • • . • • • • • • • • • . • • • • • . . • • • . . • . . 5

- SITE ET DEVELOPPEMEI\lT DE LA VILLE - • . • • • • . • • . • • . • • . • . . . 5

- LES PAYSAGES URBAINS - •. .••••••••..•••••••..••..•.•••. 6

CHAPITRE II - LES METHODES D'ENQUETE -

- LE RECENSEMENT -

- L'ENQUETE EXHAUSTIVE - •..••.•..••.•••••.••••••••.••••..

- DEFINITICIN DE L'ARTISAN - ••.•••.•..•.••••.•.•••••.•..•.

CHAPITRE III - LES DIFFICULTES ET LES LIMITES DE L'ENQUETE

- LE DEPOUILLEMEI\lT DU QUESTIONNAIRE - ••..••••.••••.•••••••

DEUXIEME PARTIE - LES RESULTATS DES ENQUETES -

CHAPITRE l - LES ARTISANS DANS L'ESPACE URBAIN -

.• DESCRIPTION DES LIEUX DE TRAVAIL - ••••••••••.•

- REPARTITION DES ARTISANS DANS L'ESPACE URBAIN -

Répartition générale des "ateliers" .· . ............Répartition des artisans par_ métiers ...........Répartiti.on des artisans par ethnies ...........

- MOBILITE DES Af-1TlSAf\JS OAf\lS L'ESPACE AUrOAHJ

· mouvements entre le domicile ~~ieu de travail

• changements fréquents d'ateliers.'--' -

CHAPITRE II - LES DONNEES STATISTIQUES -

8

8

8

9

13

14

16

17

20

20

21

22

23

25

. Les différents métiers

. Les différentes ethnies

........... " .•••••••• 1 1 •••••••••••••

26

3D

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CHAPITRE III - LES STRUCTlIF:ES DE L'ARTISANAT -

- UNE MUTATION DE L'ARTISANAT -

Production de biens mais surtout de services :---'--'--'------.de la création à la réparation

• Qualité des produits et services artisanau~

Pages

36

37

37

40

- LES DONNEES TECHNIQUES -

• Mo>;::ens de production

• outill~e

• Main-d'oeuvre

· . 41

. Quelgues très rares compagnons salariésL

des membre~,de la famille, des apprentis

• Méthodes de producti~

- LES DONNEES ECONO~IQUES -

.................. ........

• • • • • • • • • • • • • • ••• 1 •••••••••••

44

44

Les circuits commerciaux ....... .. . . 44

en amont de la .er:_o_d_u_c_t_i_o_n__l_'_a..p.....p_r_o_v~_·_s_i_o_n_n_e_m_e.;...n_t

en matières ..e.r~mières 44

· en aval de l~oduction commercialisation des

produits 46

• Pas de comptabilité · ' ....... . 47

- LES DONNES SOCIALES -Gemment devient-on artisan 48

Le choix du métier : ........... .......... , . 49

• l'apprentissage: ~contrats

• Eas de cont~at

· contrat traditionnel

· contrat règlement~

• les traditions

49

50

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TROISIEME PARTIE - PRClBLEMES ET PERSPECTIVES D' AVENIR -

CHAPITRE l - UNE CRISE DE L'ARTISANAT -

Pages

57

!J7

- LE TEMnIGNAGE DES ARTISANS -

· pas de travail

• des clients sans argent

.......................... 57

58

• mangue de fonds ut difficultés du métier

- L'EVOLUTION ECONOMIQUE ET L'ARTISANAT

• une concurrence très vive des produits imp~rtés

• inada2tation de l'artisanat à l'économie moderne

CHAPITnE II - LES REACTIONS DES ARTISN!S DEVANT LES DIFFICULTES

· le reniement : changement de statut et voyages

• fatalité, religiosité

• le secours du gouvernement

CHAPITRE III - QLlEU~lIES ESPOIRS

- DES ARTISANS HORS CLASSES

- LES PROPOSITIONS DES EXPERTS

CONCLUSION

- ORIENTATION BIBLIOGRAPHIQUE

- CARTES

- ANNEXES

59

59

60

61

63

64

65

fi7

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INTRODUCTION

L'importance du commerce et de l'artisanat dans le paysage

urbain surprend l'étranger dès son arrivée à Lomé: marché important,

véritable batisse à étages ou simples abris de tBle j ferrvnes au coin

des rues vendant toutes sortes d'articles manufacturés, faisant frire

des beignets ou réchauffant des sa.uces ••• hommes, enfants parcourant

la ville, portant sur l'épaule une longue perche pavoisée de vêtements

colorés ••• femmes, fillettes portant sur la tête des cuvettes émail­

lées débordantes de légumes et de fruits, criant pour vendre leur

marchandise •••• C'est pour l'Européen, habitué à des structures

commerciales 'plus rigides, l'occasion'd'imàginer les marchands ambu­

lants et la vente à la criée qui animaient nos villes autrefois •••

Tout le travail qui se fait au bord de la rue étonne

également : artisans installés sur les trottoirs à l'ombre des arbres j

échoppes de cordonniers, de bijoutiers's1gns14es ~r QuslQup.s .~5S

ou bijoux accrochés à la porte de bois ••• ateliers de tailleurs, de

menuisiers, de mécaniciens; baraques, constructions vétustes et

provisoires abritant un horloger, un coiffeur •••

Plus tard, en pénétrant dans les cours, dans les maisons,

nous avons remarqué que beaucoup d'artisans travaillaient dans une

pièce, ou sous un abri de palme ou de tBle, sans que rien, de l'exté­

rieur, n'indique leur présence. Lo nombre des artisans semblait plus

important'qu'une simple promenade en ville ne le laissa.it supposer.

Séduit tout d'abord par le commerce, plus pittoresque,

peut être, nous avons dû abandonner cette idée lorsque nous avons

compris la diversité des commerces africains, les privilèges des

grosses commerçantes couramment appelées revendeuses et~ la mobilité

d'un très grand nombre de petites revendeuses au détail. (1)

(1) Ce phénomène est particulier à la cBte du Bénin. Ce sont lesfemmes qui détiennent la majorité des commerces de gros, demi­gros et détail. Les plus importantes achètent en gros dansle monde entier ou aux maisons de commerce des produits qu'ellesfont revendre au détail par tout un réseau de sous-revendeuses.

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- 2 -

L'artisanat dont les structures économiques se sont

révélées plus archaiques, semblait un monde plus facile à pénétrer,

sans porter préjudico. En étudiant cette activité urbaine nous

pensions découvrir d'autres aspects de la ville.

Nous avons voulu évaluer le nombre des artisans, étudier

leur répartition, connaître leur rôle dans la ville et dans l'économie,

c'est pourquoi nOLiS avons mené une double enqu8te

- un recensement de tous les artisans,

- une enquête détaillée à laquelle ont été soumis tous

les artisans du quartier central, à la fois le plus

ancien, le plus populeux, le plus commerçant, et où

la densité artisanale est la plus importante.

On trouvera en annexe une bibliographie très succincte.

Il était impossible d'inclure tous les ouvrages ou articles portant

sur l'artisanat en général et dans les pays sous-développés en parti­

culier. D'ailleurs la plupart de ces publications se sont révélées

d'un intérêt médiocre, n'étant souvent qu'un catalogue des différents

métiers artisanaux ou des remèdes à apporter aux difficultés de

l'artisanat.

àNous nous sommes bornée citer les publications ayant un

intérêt direct pour nous, en particulier celles qui concernaient la

situation économique du Togo et de l'artisanat togolais, ainsi que

tout ouvrage présentant un intérêt méthodologique et pouvant servir

de modèle.

Comme on peut le remarquer, toutes les études faites

sur l'artisanat par les services de la statistique et par des experts,

analysent la situation pour l'ensomble du Togo. Aucune étude appro­

fondie n'a été faite à Lomé.

Nous avons d'abord rendu visite à Monsieur KPONTON

(Directeur des services de la statistique) et à quelques uns de ses

agents, et à Monsieur HADZI (chargé de la division de l'Artisanat et

du Tourisme au Ministère du Commerco, de l'Industrie, du Tourisme et

du Plan.

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- 3 -

Mais co sont s~rtout les artisans qui ont permis la

réussite do ce travail : par leur accueil l leur bonne volonté, ils

ont fait tout leur pCJssü;lB pOI.P~ répondre à nos questions, et parfois,

se prenant au ,jou. il" 50 scnt fait U:l dovoir de nous enseigner et

de nous critiq'.lGr, d' êtrr3 nos complices.

L'essentiel d3 nos traval:x repose donc particulièrement

sur des sources or'3.1es. E;l Afriq'.le los documents écrits sont criti­

quables et le pJ.t~3 SQ.:'v'l::;yG ir";cc:!lplets,mais une mémoire prodigieuse

semble pallier leurs carences.

Quo p8nser dG la valou~ des informations que nous avons

rocueillies ?

Cette mémoire ~ip~ entrainée es~-ello infaillible ? Que

nous restitue·~t-ell[' d'J pe.sse ? Co;n:nent comble-t~elle los oublis ?

Nous ~O'...lS atts.:cda:;;·or:s su~ les r.léthodGS de l'enquête, les

choix quo nous c' ll ons da faire 7 pll~S nous an3.lysGrons les résultats

do ces enquêtes afin do donner l'image la plus exacte possible de

l'artisanat à Lœ13.

Qu'il nous soit pormis de remercier ici

notre directeur de r'[~rr.G~_rG, Monsieur le Professeur Paul PELISSIER

qui nous a conseillé et encouragé au cours de ces rechorches :

Monsieur HAOZI pour son intro~~l;::t:~on aux problèmes de l' artisanat 1

Monsieur HF\USER ~ pa)'::':;)::o~:LolnGue ÈJ. l' O. R. S .T.0. M. ,

Monsieur KPONTON, Madame KOUEVI et tous les agonts des services do

la statistiq'.JO qui nu:J'3 ont a:Jporté leurs conseils et fourni la

documentation nécessaire à nos travaux r

tous les artisans de Lomé et tout citoyen qui au hasard des rues et

des échoppes nous ost venu en aide.

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PREMIERE PARTIE - PROBLEMES DE METHDDE LES ENQUETES

Pendant notre séjour de vingt mois à Lomé de 1969 à 197e,

la ville et ses habitants nous sont devenus plus familiers.

La première année a été consacrée à prendre des contacts

nous avons commencé par arpenter les rues de la ville pour découvrir

ses quartiers, ses activités •.• Chaque fois que nous pouvions, nous

avons parlé avec les commerçants 8t les artisans que nous avions

déjà rencontrés; nous avons réalisé quelques reportages photographiques

et nous avons débuté l'étude d'un quartier.

La seconde année, nous avons choisi notre sujet de

recherche et orienté nos investigations vers une m8illeure connais­

sance de l'artisanat. Pendant les vacances scolaires, nous avons

consacré tout notre temps à une enquGte sJstématique.

CHAPITRE l LE LIEU DE L'ENQUETE -

Pour avoir une idée d'ensemble, nous avons considéré tout

l'espace urbain continu: la commune de Lomé et le quartier Bè.

Juridiquement le quartier Bè ne dépend pas de la Commune de Lomé,

mais dans l'espace rien n'indique de séparation. (Voir carte nO 2).

Lomé est la capitale du Togo avec plus de 140 000 habitants.

"Elle concentre un treizième de la population totale du territoire,

s'accroit chaque année de cinq à six mille personnes dont la moitié

provient de l'immigration.

Petite bourgade de pêcheurs vers le milieu du XIX è sièc18,

Lomé doit sa fortune à son choix comme capitale, en 1897, par les

Allemands" • (2)

H. ATTIGNON (Professeur au Lycée de Lomé) - Géographie du Togo ­(ouvrage polycopié) - 89 P - 1965.

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SITUATION GENERALE

(Voir carte N° l )

La ville est sitL~éo à l'extrémité Sud-Ouest du Togo, face::

à l'océan Atlantiqu3; à l'O~est, elle est adossée à la fontière

ghanéenne.

Su::." le front de mer ~ unEJ route internationale la relie

aux principales villes de la cÔt8 du Bénin ( Accra, Tema, Cotonou,

Porto-Novo, Lagos). Outre les liaisons routières, Lomé est desservie

par un port en cau profonde, inauguré en 1968 r et, par un aéroport

international dont les pistes s' a.jus·;;ent sans cesse à la taille des

plus récents avions.

Cependant la façade maritime du 10JO n'n/~nt qu'une

cinquantaine de kilomètres, s=n r31e internùtj.o:1al est conc!.JITe:"":cé

par la proximité des mêmes servicws J 80uven~ plus i~portants, offer~s

par les autres métropoles de la CÛ~G du Bénin.

N'ayant GU ~vsqulà présent qu'un reno économique médiocre,

le Togo et en pa::cb c'Jlier sa capitale connaiss8l1t aujourd 1 hui un

certain essor en raison cu récent développement de leur infrastructure,

du libéralisme qui prés:i oh en matière di éCDnomie et bénéficient par

contre-coup, de l ~ :LnstabiEté polit:Lq~:8 des pays voisins : il ne

manque pas dG capit..aux éi:.Tlmg8rs ( allemands, italiens, américains,

canadions, français) pour s'investir dans le pays: la zone indus­

trielle du port est en cours d'extension •••

SITE ET DEVELOPPEMENT DE LA VILLE

(Voir carte N° 2) •

Ville récent8, Lomé s'est étendue avec rapidité depuis

la seconde guerre mondiale; située initialement sur le cordon

littoral, S8n plan d'urbanisme remonte à la période allemande.

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LO'J1E. Po ....t

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LEGENDE

Route internationale

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Capitale d •e"ta t

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Ville bloquée à l'Ouest par la frontière ghanéenne, elle

s'6tend vers l'Est, dans la cocotoraie, au-delà de l'agglomération

de Bè, pour rejoindre la zone portuaire et industrielle située à

huit kilomètres.

Ville longtemps délimitée au Nord par la lagune, ello

connait une oxtension récente vers le plateau de Tokoin.

Actuellement, elle est dans une phase de transformations

importantes qui modifient ses paysages et perturbent sos activités.

LES PAYSAGES URBAINS -

(Voir carte N° 2: les principaux espaces urbains - les

équipements)

(Voir carte N° 3 les densit6s de population - les principaux

quartiers) -

Lomé répond peu à l'idée que l'on se fait d'une capitale:

les immeubles, les bâtiments massifs, le plus souvent administratifs,

y sont peu nombreux et commencent seulement à surgir.

C'est surtout une ville basse: sur le sable et la terre

ocre rouge, se dressent de petites maisons rectangulaires, en dur et

en banco, au toit de tôle ondulée, plus ou moins sel~ées, plus ou

moins entourées de végétation suivant les quartiers.

Le tissu urbain, très dense au centre, se relache vers

la périphérie :

Le centre, aux fortes densités de population, et, les

axes de communication regroupent l'essentiel des activités du com­

merce et de l'artisanat.

A la périphérie, le plateau de Tokoin et la zone portuaire

continuent à recevoir les équipements grands consommateurs d'espace.

Entre les deux, une zone urbanisée de façon anarchique

sa densifie. Il n'est pas rare d'y rencontrer des habitations de

type provisoire à côté de villas r8centes. Dans le quartier Bè des

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SITE ET DEVELOPPEMENT DE LOME 2

1

LES PRINCIPAUX EQUIPEMENTS

<D Hôpital

(1) Gendar-mer-ie

<D camp militair-e

o Lycée

G) collèges

o Aéroport Întemotiollc

(2) Port

LES PRINCIPAUX ESPACES URBAINS

~ Ouartier administratiF

B secteur- d'habitations bosses

E83 commerce, ar-tisallat et habitations

f"'l2. zône .·ndustr-ielle

~ 'Extension ur-baine.en cour-s

I~~---~--_.'r---~--JI.

voie Fer-r-ée

Limite du quortier_Be~

Secteur- de l'enquête détoillee

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LES PRINCIPAUX AXES DE C.IRCULArioN------.~--

ROutes prinpjpo~

ROute internationale

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+ f +_ 301 a 400

o -1 2km

-1 1 1

.b 'aprir. ~ud& d'urb.. ni.sme: Rapport Ju~tiflc:ab'F d",

plan d ir-eettur

0 0 a 20• x

~ 21 a 100

Itt:J 101 a 200

F::::~ 201 a 300

LOMEDEN51TE5 DE POPULATION A

nombre d'habiront par nectare.

LE5

1 - KodJ~vla.kope~

ad~isha+if.. of,

2- Quartier + ..3- Zongo

4- Tokoin.

5- Bè+

1

OCEAN AT LANTIQUE1 CA)

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- 7 -

concessions de type rural (en terre et matière végétale) côtoient

quelques villas et maisons d'allure plus citadine. Les routes et

chemins so devinent et St· perdent dans le 83ble.

Les limites entre los quartiers sont assez floues, à

l'exception du quartier administratif, du quartier semi-résidentiel

de Kodjoviakopé ot du quartior Zongo (3) qui se distinguent.

Dans les deux premi8j.~;=J quartiers nous avons constaté une

quasi absenco des artisans, En revanche, dans le reste de la ville

leur présence semblait générale, plus ou moins importante, suivant

la situation, la vocation, l'ancienneté du quartier ••• c'était une

impression qu'il s'agissa~t de vérifier.

Doux solutions étaient possibles : réaliser une enquGte

par sondage, ou une enquête globale détaillée. La première solutio~

aurait eu l'avantage de permettre un travail plus rapide et de

donner une connaissance plus approfondie, peut-ètre, des problèmes

sociologiques et économiques. Mais nous voulions avoir une idée très

précise de la répartition, de l'importance et de la variété des

artisans; c'est pourquoi nous avons choisi d'effectuer un recen­

sement général des artisans et une onquête détaillée dans certains

quartiers •

-------_._--~.._-----_ ..~-~----------_._---(3) Le Quartier Zongo regroupe les commu~autés islamisées.

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CH!\PTIRE II LES METHODES D~ENQUETE--_.._-------

LE RECENSEMENT-

Les doc~ments consultés au Togo (4) nous donnaient

quelques renseignements très intéressants sur la physionomie de

l'artisanat togolais en gÉnéra.l et à Lomé en particulier. Cependant

les chiffres avancés nous ont semblé très différents de ceux que

noUS avions pu évaluer par un sondage très rapj.de •.. Seules avaient

été recensées par les services de la statistique les entreprises

ayant une certaine importance économique. Le plus souvent les enquêtes

n'avaient porté que "su~ les professions qui s'exerçaient dans un

atelier bien visible, ayant pignon sur rue".

Or, comma nous l'avons dit plus haut, nous nous étions

aperçue que des hommes sans atelier, ou travaillant dans un local

vétuste, ou bien chez eux, étaj.ent aussi des artisans. Eux-mêmes

se réclamaient de l'artisanat car ils avaient conscience de s'inscrir8

dans le même système économique. Souvent ils avaient le même matériel,

les m~es méthodes de travail, le même nombre d'apprentis •..

C'est ce ph6nomène que nOIJS voulJons saisir par le

recensement, en faisant du pœ'te à porte, en pénétrant dans toutes

les cours. A chaque atel~.er ou pOlir chaque patron (s'il n'y avait

pas de local) correspondait un nu:r.éro dl ordre inscrit à la fois sur

le plan de la ville et sur un3 fiche de recensement.

L'ENQUETE EXHAUSTIVE -

Pendant que se poursuivait le recensement, nous avons

mené une enquête détaillée pour vérifier nos intuitions et répondre

à un certain nombre de questions concernant :

l'artisanat dans l'espaco urbain

les structures de l'artisanat

(4) Voir bibliographie.

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- 9 -

les problèmes et l'avenir de l'artisanat loméen

(Voir en annexe N° l le questionnaire)

Ce questionnaire a été proposé aux artisans du quartier

du centre (Voir carte N° 2) et à quelques artisans des quartiers

périphériques. Tous les autres ont fourni, au cours du recensement,

des renseignements généraux dovant nous permettre d'établir des

cartes pour l'onsemble de la ville (Voir croquis N° 4).

Il est bien évident que ce questionnaire étant un

support do l'enquGte, il devait nous permettre une analyse statis­

tique. Ce support rigide, en apparence, ne devait pas être une

contrainte, mais une ligne directrice du dialogue avec los artisans.

Dans la mesure où ils se sont montrés compréhensifs, nous avons

recueilli tous les renseignements utiles qu'ils ont bien voulu nous

fournir.

Le problème de définition de l'artisan, sans cesse remis

en question au cours des enquêtes et de leur dépouillement, s'est

alors posé.

DEFINITION DE L'ARTISAN -

Il était difficile d'avoir une définition toute faite

de l'artisanat, des normes auxquelles on pûurrait se référer pour

classer les métiers dans ce secteur. Certains artisans avaient une

activité entièrement créatrice (tailleurs, menuisiers), mais la

majorité se consacrait totalement ou partiellement à des tâches de

bricolage et de réparation (cordonniers, bijoutiers, réparateurs

de toutes sortes). A ce moment, nous avons compris la place prépon­

dérante qu'occupait l'artisanat de service qu'il est parfois diffi­

cile de distinguer des petits métiers.

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- 1C -

Il n'existe pas de statut de l'artisanat au Togo.

Pour débuter nos enquêtes, nous pouvions nous inspirer

des recherches déjà réalisées (5) et des statuts français do

l'artisan (6).

Bien qu'en Afrique ot particulièrement au Togo, l'arti­

sanat n'ait ni le même poids, ni le même rôle économique que dans

les pays développés, les définitions ci-énoncées peuvent servir do

base de départ excepté sur un point : le nombre des compagnons.

A Lomé, le nombre de cinq compagnons ne nous semble pas

pertinent pour définir l'entreprise artisanalo : les compagnons

sont inexistants, ce qui contraste avec la pléthore des apprentis (7).

(5) JK. HADZI L'artisanat dans le développement togolais ­Diplôme de l'E.P.H.E. - Paris 1967

B. 1. T. Projet de rapport au gouvernement de la Républiquedu Togo sur la situation et les possibilités decréation et d'organisation de l'artisanat togolais(Janvier - Juin 1968) •

Bulletins périodiques des services de la statistique.

(6) Définition de l'artisan d'après le statut fixé par le code del'artisanat en juillet 1952, modifié par plusieurs décrets.

"L'artisan est celui qui exerce pour son propre compte, unmétier manuel pour lequel il justifie d'une qualificationprofessionnelle, assure la direction de son entreprise otprend personnollement et habituollement part à l'exécutionde son travail.

Il faut qu'il s'agisse d'une activité de production, de répa­ration, do transformation ou de prestation de services.

Il peut utiliser une force motrice, celle-ci n'excluant pasle caractère manuel de l'activité.

L'artisan peut travailler ou non chez lui, exercer son acti­vité directement pour le public ou à façon.

L'artisan emploie au plus cinq compagnons en dehors de sesascendants ou descendants".

(7) L'apprentissage est une véritable source de revenus pour lepatron; les apprentis payent de 1 800 F CFA à 25 DOC F CFA pourla durée de leur apprentissage, ils représentent l'essentielde la main-d'oeuvre qu'utilise le patron ••• on rencontre trèsrarement quelques ouvriers salariés.Les apprentis une fois certifiés sont contraints de s'établirà leur compte, poussés par une nouvelle vague d'apprentisdoublement enrichissante pour le patron. Dans ces conditionsl'étape intermédiaire entre le certificat et la maitrise estsupprimée : les compagnons sont pratiquement inexistants.

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- 11 -

Nous insisterons sur los points suivants

- Le métier rocensé doit être exercé en pprmanence

.NtJu~ nous S(Jmmos pporçue que certaines commorçantes se

livraient temporairement à des activités artisanales. Quelques femmes

tressaient des nattes, teign8ient des pagnes avec de l'indigo, acti- .?

vités qu'elles pratiquaient dans leur pays d'origine et qui leur .

permettaient de faire la soudure dans une période creuse de leur

commerce. Elles n'avaient pas complètement rompu avec la brousse où

l'artisanat est souvent une activité complémentaire de l'agriculture

et du commerce. Nous n'avons pas recensé ces activités •

• D'autres personnes menaient de front deux activités :

couturière - revendeuse, tailleur - cuisinier, cordonnier - veilleur

de nuit •••

• Il était alors difficile de savoir qu'elle était l'acti­

vité principale, il est possible que cela variait suivant la con­

joncture. Nous avons recensé l'activité artisanolo dans tous les

cas où elle s'exerçait dans un atelior visible, on permanenco, m~e

en l'absence du patron. Nous étions dans l'impossibilité d'analyser

la teneur do l'autre activité quo l'artisan prenait soin de ne pas

nous dévoiler ot dont nous preniQns connaissance souvent par hasard.

- Le métier nécessite une qualification profossionnelle : ce

critère nous permet de faire une distinction entre l'artisanat et

les petits métiers dont la pratique ne nécessite aucun apprentissage

(porteurs, tireurs de charettes, revendeuses de plats cuisinés ••• ).

Malgré cette simplicité apparente, la qualification professionnelle

ne suffit pas toujours à faire la distinction entre ces deux branches

d'activités 10 sous-emploi chronique qui touche certains métiers

en fait des activités bâtardes de l'artisanat qu'il faudrait rGp­

procher de certains petits métiers, puisqu'elles permettent tout

juste aux artisans d'en vivre. Nous les avons tout de même consi­

dérées commes dos activités artisanales, car en général l'artisan

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garde son titre ct ne change pas de métier malgré le manque de

travail. Le petit métier est plutât une activité passagère et

variable.

llFaute d'une classification fiscale et d'une définition

à partir des effectifs de l'ehtrGprise la frontière théorique entre

l'nrtisanat et la petite industrie demeure imprécise" • (6)

Cependant, sur le terrain, la distinction n'a pOS8 aucune

difficulté. Nous avons donc pu établir facilement la liste des métiers

artisanaux de Lomé (Voir annexe N° 2).

Nous avons exclu les métiers du bâtiment : les chantiers

sont disséminés dans toute la ville et le "siège social" des entre­

prises est rarement visible; nous avons également oxclu le transport

parco qu'il s'apparente autant à l'artisanat qu'aux petits métiers.

(8) - J. J. SERVONNAT.

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CHJ\PITRE III - LES DIFFICULTES ET LES LIMITES DE Lt ENQUETE -

Au cours do nos travaux, nous n'avons pas rencontré do

difficultés importantes. Cepondant nous nous permettons d'insister

sur quelques points :

- Il Q été important de signaler notre recherche aux

autorités locales (9) ••• Itautorisation d'enquête délivrée par le

Ministère de l'Intérieur nous cr souvent facilité la tâche .~. mais

parfois, les tampons et los signatures officiels ont soulevé quelque

méfiance chez les artisans qui craignaient d'être "trompés" et

"embêtésl1 par le fisc (10).

Dans l'ensemble les l~fus ont été extrêmement rares et

nous avons été encouragée par la participation des artisans.

Cependant de nombreux artisans n'ont pas répondu à la totalité du

questionnaire ce qui rend difficile, voire souvent impossible les

comparaisons statistiques pour certains points.

Il a été nécessaire de réviser notre notion de rentabi­

lité et de temps. Le nôtre était limité à la durée des vacances

scolaires Gt nous avions tendance à nous fixer un taux d'enquôtes,

un rythme journalier à Il tenirl1••• Dr il s'est révèlé qua "perdre"

du temps DU plutôt prendre son temps était payant: des conversations

prolongées et répétées avec dos artisans nous ont permis d'appro­

fondir notre recherche et nous ont évité de réaliser une étude

puremont statistique; des visitoG répétées et amicales nous ont

permis de considérer l'artisan dans son milieu de travail et familial

et, d'apprécier la place qu'il tenait dans l'économie et dans ce

microcosme qu'est la grande famille africiane.

( 9)

(10)

YAYA \~AI\JE - néflexion sur la recherche sociologique en milieuafricain.CAHIERS D'ETUDES AFRICAINES N° 39.

( conditions préalables du travail sur le terrain : rapportavec les autorités administratives et politiques) •

YAYA WANE - (o.c) le remarque également( la recherche sociologique et le pouvoir établi) "les recen­

sements de population et de chsptel étaient et demeurenttoujours associés dans l'esprit dos collectivités à desidées de fiscalité et do répression Il •

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- L2 ville étant lu cruusut où viennent so mêler les

hommes de tout lu pays et do nombruux étrangors aux longuos très

difforontes, il nous a fallu employer des interprètes dans de

nombreux cas. Mais dans Itonsemble lu fronçais ot l'anglais olGmen­

taires sont parlés. Parfois il est arrivé qu'un enquôteur ou un

interprète roncontre une certaino mauvaise volont6 de la part d'un

artisan d'une othnie (11) diff6rente de la sienne.

- Enfin, nous voudrions signaler, en passant, le tort

fait par cuttains organismes de rocherche f aux cherchours isolés

ot particulièrement aux 6tudiants. Ces orgQnismcs européens ont un

"budget-cadeau" et perpétuont cette imago du IIblanc" qui, chargé

de "pacotille" , vient cherchor quelque chose •..

Faut-il entretenir cotte image que certains Africains

se font encore des EuropGens ? Est-ce pour le chorcheur le meilleur

moyon d'obtenir la collaboration des populations?

LE DEPOUILLEMENT DU QUESTIONNAIRE -

Nous avons recuoilli un très grand nombre d'informations.

MalheurGusement certainos suries sont incomplètes ce qui limite leur

utilisation.

Nous avons prntiquli un d::!pouillement manuel, lIartisanal" •

L'établissement do listes, do t~bleaux et le comptage reprosentant

une grosse perte de temps. Du plus, los possibilitûs d'interpré­

tation sont limitées.

(11) On entend par othnie : un ensemble d'individus querapprochent un certain nombre de caractères de civilisation,notamment la communaut6 do langage et do culturo •..

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Il aurait été souhaitable d'utiliser les informations

de manière plus rationnelle, on les classant sur des fiches perforées.

Il existe des fiches préperforées dont le maniem8nt est très simple.

La sélectiun se fait manuellement (voir annexe N° 3).

Néanmoins les méthodes quo nous avons utilisées, m~lgré

leur insuffisance, nous ont permis de cerner les grands traits de

l'artisanat loméen et de dresser un certain nombre de cartes.

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DEUXIEME PARTIE LES RESULTATS DES ENQUETES -

D'apTès les rensoign~nents fournis par l'enquête démo­

graphique de 1931, les trav~illeurs du secteur de l'artisanat repré­

sentent 32 ofu de ln population active do Lomé. Ce chiffre - à peu de

chose près équivalent à celui du commerce (34~) - souligne le poids

de ce secteur dans l'économie urbaine. (Voir tableau N° 1).

Tableau l POPULATION ACTIVE de LoME en 1961

Effectifs FréquenceProfessions

Hommes Femmes Total (on 10)

1Agr. Pêche, Forêt 980 555 1 535 4Artisans 9 945 2 745 12 690 32Ouvriers 1 020 30 1 050 2, 5Professions libéralos 1 135 425 1 560 4Direct. cadres, adm. 155 5 160 0, 5Employés de bureau 1 780 380 2 168 5, 5Commerçants ,vendeurs 1 705 11 835 13 540 34Transport & comm. 2 955 15 2 970 7, 5Travailleurs des serve 1 030 1 210 2 240 5, 5Forces armées 845 - 845 2Divers 190 795 985 2, 5

Total des Actifs 21 740 17 995 39 735 100

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Nous avons mené notre étude en trois temps

la description et la répartition des lieux de travail,

l'étude quantitative qui se voulait exhaustive,

l'analyse des structures de l'artisanat.

CHAPITRE 1 LES ARTISANS DANS L'ESPACE URBAIN,

Des artisans au coeur et aux marges de la ville, le long

des routes bitumGes et dans le8 impasses, au fond des cours et dans

des "ateliers" dc toutes sortes ••• : c'est une véritable pulvéri­

sation des artisans sur l'espace urbain. Mais il n'y a pas de

quartier typiquement artisanal ; il y a peu de regroupem8nts apparents.

Il nous a semblé capital de débuter netre recherche par

l'analyse des phénomènes tangibles.

DESCRIPTION DES LIEUX DE TRAVAIL -

De la pièce confortable au simple abri de tôles

la variété des "ateliers" (12) est infinie

Une ou plusieurs pièces donnant sur la rue : le plus souvent

la seule ouverture est une porte étroite de bois ou de tôle qui donne

sur la rue, et laisse deviner un homme au travail (tailleur, bijoutier~

cordonnier). Parfois l' "atelier" se signale par un modeste étalage

(sandales, v8tements, bijoux accrochés à la porte) ou par une

enseigne imagée.

(12) Par "atelier" nouS entendons le lieu qu'il soit ou nondélimité par des façades, où travaille régulièrementl'artisan •

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- Une ou plusieurs p~ecos non signalées de l'extérieur: (co qui!

évito à l'artisan do payer une patente). L'artisan est en général

connu, uu so contente d'une clientèle d'habitués c'est le cas des

couturières qui travaillent à domicile; elles réservent une pièce

de leur logement ou une partie d'un couloir pour y ins~111er leur

matériel et leurs apprenties.

Dans ces deux cas, les ateliers sont en matériaux de

construction solides (~~nco, brique, béton), mais pour ceux qui

donnent sur la rue, le plus souvent, seules la façade est en dur,

tandis que les trois autres parois sont fait8s d'un assemblage de

tôles, cartons, palmes •••

- Une baraque de planches, fermée.

- Un abri de tôles ou de palmes, ouvert.

Il n'y Q pas de législation pour règlementer l'instal­

lation des locaux: seule une taxe est perçue une fois l'an par des

collecteurs ambulants ••• aussi du jour au lendemain, ces baraques,

cos abris s'installent au hasnrd des trottoirs et à moins d'une

intervention vigoureuse des voisins, elles no seront évacuées que

si des travaux importants do voirie sont réalisés.

Ce genre dl" atelier" so trouve également dans les

cours devant la chambre d'un artisan qui accroit ainsi son espace,

ou encore sur des terrains lotis mais non encore bâtis où il reste

tant que le propriétaire n'utilise pas le terrain. Les menuisiers,

par exemplo, drossent souvent un abri provisoire à proximité d'Un

chantier.

- Un emplacement fixo sur le trottoir : sans clôture, ni toit, le

plus souvent à l'ombre d'un arbre ou devant un local commercial ou

un marché, où l'artisan vient quotidiennement avec son matériel.

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Plus des trois quarts des lieux do travail sont en

général minuscules, vétustes, mül éclairés. Une misérable échoppe

peut abriter plusieurs ürtisans : il n'est pas rare de voir dans

un coin un cordonniGr ct dans l'autre, un bijoutier ou un tailleur.

Ces types d'ateliers ont souvent un rapport avec le métier

qui s'y exerce. Il est évident que l'artisan qui possède du matériel,

l'horloger, le tailleur, l'imprimeur, le réparateur d'appareils

ménagers ont des locaux solides pouvant les abriter de la poussière

et des intempéries. A l'opposé, ni coiffeur, ni réparateur de cycles,

ni cordonnier n'auront besoin d'atelier en dur, Ce qui nous fait

entrevoir une certaine hiérarchie des métiers. Mais nous avons cons­

taté aussi que très souvent pour un même métier la nature de la

construction variait,

Ainsi un tailleur renommé travaillait-il dans une granda

bütisse ; son atelier occupait plusieurs pièces bien éclairaes. Tel

autre se contentait d'un local plus modeste, sans électricité.

Un autre, étranger, sa machine sur la tête, se rendait

au marché, où chaque jour, adossé à un mur, il réalisait quelques

petits travaux,

La nature de l'" atelier Il semble indiquer tout autant

l'importance économique des différentes entreprises que le métier

qui s'y pratiqua. Cependant un artisan, quelle que soit son importance,

peut très bien ne pas avoir pignon sur rue pour ne pas payer d'impôt

et immobilisor le minimum de capital. En effet, louer un atelier

représante une charge importante, voire même un risque, pour un

artisan qui ne peut prévoir comment iront ses affairas.

Par ailleurs, il semble qu'il n'y ait pns de distri­

bution par quartier des diffGrents types d' "ateliers". On pourrait

croire qu'il y a plus d'ateliers en dur au centre de la ville mais

en fait, il s'agit bien souvent de façades donnant sur la rue,

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Les baraques ont tendance à s'établir de préférence à ln périphérie

dE: le ville. Dans l' onsemblo tous les types d' "ateliers" figurent d,:lns

tous les quartiers de la ville. Il no nous a pas été possiblo d' :tm.:Ùyscr

et de cartographier ce phénomène, vu le ~eu de temps dunt nous

disposions. Do plus il ne présentait qu'un intérêt modeste pour notro

recherche.

REPAfiTITION DES ARTIBANS DANS L f ESPACE LH~B/UN -

Il ost possible d'analyser ce phénomène à l'aide d'uno

série de cartes simples, générales ou partielles.

Répartition génGrale des "ateliers" •

(Voir carte N° 5)

Pour l'ensemble de la ville une carte 3 été établie.

Chaque point y représente un "atelierll au sens large donné plus haut.

lorsque deux artisans patrons so partagent un même local, ils sont

représentés chacun par un point. Ces points sont en général situés

exactement au lieu même où se trouve l'Ilatelier". Ils remplacent 10

numéro d'ordre qui avait été donné sur la curtE de travail et auquel

corrospond une fiche de renseignements. Il ost donc aisé, dans une

première étape, de donnor des valeurs différentes à ces points suivant

que l'on souhaite étudier la répartition par métier (voir carton Ne 6)

ou bien par ethnie (voir carte N° 7). Dans une seconde étape, on privi­

ligie un certain nombre de points et on obtient par exemple la répar­

tition des artisans d'un môme métier (voir série de cartes

N° 60, b, c, d,) et on la compare avec la répartition globale des

artisans.

Après avoir abordé, brièvement, ces questions do méthode,

nous constatons pour la première carte que la densité dGS "ateliers"

est plus importante au centre de la ville et le long des grands axes

de communications. En effet pour l'artisan, s'établir sur un lieu

de passage et de commerce ou à proximité, c'est l'assurance de trouver

plus aisément une clientèle. C'est pour cette raison que beaucoup

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d'artisans cherchent à s'6tablir le long de ces axes et doivent se

partager de minuscules espaces. Il y a fréquemment un divorce entre

l'atelier et le domicile de l'artisan. Dans le quartirar central et

en particulier 10 long dos rues principales il y a une proportion

assez importante d' arisé.~nS dont le domicile est éluigné de l'"otelier"

Pour le raste de la ville, domicile et lieu dG

travail coincident en général: l'un est situé dans la cour, l'autre

donne sur la rue, ou bien les deux sont dans la cour.

Répartition des artisans par métiers

(voir carton N° 6)

Voir cart8s N° 7)

Oc même que pour l'ensemble de la villo, à l'exception

du quartier administratif, il n'y a ni quartier spécialisé dans une

fonction, ni ville africaine, ni quartier véritablement européen,

il n'y a pas de zone typiquement artisanale. Les artisans se répar­

tissent plus ou moins densément dans toute la ville et aucun quartier

ne pourrait prendre le nom d'un métier.

Les métiers se répartissent en fonction de leur importance

et de la donsité artisanale des quartiers. Cependant nous pouvons

noter quelquos localisations ou groupements particuliers.

Les mécaniciens ont tendance à s'établir sur les zones peu habitées

en raison de la place dont ils ont besoin.

Les réparateurs de cycles sont situés au bord des trottoirs

attendant le client en panne. Leur lieu privilégié est 18 quartier

administratif où n'est représenté aucun autre métier artisanal. C'est

l'endroit où roulent les bicyclettes qui appartiennent on grande partie

aux fonctionnaires, en général peu aptes à bricoler une monture

défaillante.

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REPARTITION DES MECANICIENS

ET PEINTRES-AUTOS

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- 22 -

Certains cordonniers so regroupent près du marché, près de la

gare routière et sur le boulovard circulaire où ils vendent direc­

tement leur productiun aux vuyagours et gens de passage.

La distribution des menuisiers dans la ville est plus égale quo

celle de l'ensemble des métiers. Il n'y a pas une aussi forte concon­

tration au centre do la ville et le long des rues principales. Ils

so répartissant do façon identique au centre et à la périphérie. Au

Nord-Ouest de la lagune, face à l'hôpital de Tokoin, sur un total dG

quatorze artisans, dix sont des menuisiers. C'est en partie parce

qu'il s'agit d'un quartier nouveau, en cours de construction, et où

los autres artisans n'ont pas encore leur raison d'être; de plus,

la proximité de l'hôpital n attiré des menuisiers spécialisés dans

la fabrication do cercueils.

Les artisans avouent passer plus de temps à se regrouper

en dehors de leurs préoccupations professionnelles avec des ressor­

tissants de leur village d'origine et de leur ethnie, qu'avec leurs

confrères artisans.

Répartition des artisans par ethnies -

(Voir carte N° 8)

Pour cette carte il n'est tenu compte quo de l'ethnie du

patron de l'atelier'. Nous verrons plus lcin quels sont les rapports

entre l'ethnio du patron et celle de ses apprentis ou employés.

Pour l'ensemble de la population urbaine il n'existe pas

de groupement ethnique (13), à l'exception du quartier ZGngo qui

rassemble autour do la mosquée les musulmans originaires du Nord-Togo

et du pays Yoruba essentiellement. Les artisans de ce quartier appar­

tiennent essentiellement à cette communauté. Le quartier 6tant

surpeuplé (voir carte des densités de population), une grande partie

(13) Happart justificatif du plan d'urbanisme.

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- 23 -

de cette communauté s'ost dispersae dans la ville. Comme tous les

autres immigrants ses membres se sont fixés là où les loyers sont

les moins chers.

On trouve donc aussi des artisans de cette communauté en

dehors du quartier Zongo, répartis en petits groupes.

La tondance à se regrouper par ethnie semble l'emporter

sur celle à se réunir par métier. Encore s'agit-il d'ethnies en

grande partie étrangères à la société du Sud du Togo. Pour les autres,

le hasard, l'anarchie, le manque de rapprochement dans l'espace et

dans le travail sont le rClflet d'un grand individualisme qui car'é.1C­

térise les gens du Sud.

Nous avons également remarqué que dans les ateliers où

travaillaient deux artisans ou plus, ils faisaient plus souvent

partie de la même ethnie que du même corps de métier.

MOBILITE DES ARTISANS DhNS L'ESPACE URBAIN -

Mouvements entre le domicile et le lieu de travail

Dans la zone de l'enquête exhaustive, on remarque qu'un

tiers des artisans se déplace chaque jour entre leur domicile et

leUl~ "atelier". Les autres habitent sur leur lieu de travail ou à

proximité.

changement fréquent d'atelier

Un très grand nombre d'artisans ont occupé d'autres ateliers

avant de s'établir à l' ondrnit où ils ont été recensés. En effet

l'artisan débutant se contente de conditions de trav~il très rudi­

mentaires. Son premier "atelier" est souvent provisoire; il se

contente de travailler chez lui ou chez un ami ou dans une modesto

pièce qu'il loue. Ce n'est qu'après le démarrage de ses affaires

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- 24 -

qu'il envisage de s'établir dans do bonnes conditions, donnant souvent

plus d'importance à l'atelier et à son site qu'à sos propres qualités.

Ceci apparait dans l'échantillon de réponses obtonues à la question

"Pourquoi avez-vous changé d'atolior" '? (voir en annexe, ln page 3

du quostionnairo).

Ces motivations sont classées pélr ordre de fréquonce. LG5

réponsGs obtGnuos, avec quelquos explications, étaient généralement

les suivantes :

- "Ça ne marchait pas" • C' Gst-à-dire

• manque de clients

mauvaise situation de l'atolier dans un quartiertrop peu animé

• dans une rUG tropsouvent et troplongtemps incndéeen saison des pluies.

"prix du loyer trop élevé"

"manque de placE)"

"expropria" , c'est-à-dire chassé par le propriétaire des lieux,

au moment où il décide d'utiliser son terrain pour bâtir.

"Pour rejoindre mon mari" - cette raison supplémentaire est évoquée

par les femmes qui, au moment do leur mariage, ont changé de domi­

cile et en même temps d'atelier. A leurs débuts, ellGs travaillaient

souvent dcns la maison paternelle.

La mobilité des artisans dons l'espace permet d'entrevoir

leurs insatisfactions, leurs déboires. Il semble qu'il faut plus en

chercher les raisons dans les structures de l'artisanat que dcns los

défauts d'infrastructure. Mais hélas pour les artisans, la location

de machines ou d'outils, le dépla.cement de l'''atelier'' ne peuvent

modifier que pour une part insignifianto leur situation particulière.

On peut donc constater 11importnnce de l'artisanat dans le

paysage urbain, mais aussi la fragilité de son emprGinte •.• La

vétusté des ateliers et du matériel, la mobilité des artisans

évoquent un secteur en difficulté.

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CHAPITRE II LES DONNEES STATISTIQUES -

- 25 -

Les chiffres cités ne sont qu'une approximation, on raison

du caractère mouvant dos activités artisanales et du refus de certains

artisans à fournir 10. totaJ.ité des renseignements demandés.

D'une part, les artisans chQngeaient souv8nt d'atelier.

Au cours du recensement, il n'était pas rare de retrouver, quelques

rues plus loin ou dans un quartier plus éloigné, un artisan déjà

recensé (14) : il pouvait avoir quitté son atelier et y être remplacé,

comme l'avoir gardé et s'être aggrandi, cumulant ainsi deux ateliers

dans des lieux différents. Dans certains cas il était simple de fairo

la rectification, clans d'autres, le déplacement a 8chappé au contrôle.

D'autre part, à quelques mois d'intervalles, il y avait eu

des modifications dans de nombroux ateliers, notamment on ce qui

concerne le personnel employé et la situation économique do l'artisan.

Aussi est-il difficile d'établir dos comparaisons. DG plus,

le refus de certains artisans, mais plus souvent des réponses déli­

bérément fantaisistes ne permettent pas d'établir le nombre moyen

d'apprentis par entreprise, si ce n'est par sondage. L'importance de

l'absentéisme, les refus de réponse varient suivant les métiers.

Ainsi a été obtonu un pourcentage de réponses elové chez certains

artisans : tailleurs (aD ojo ), bijoutiers (90 ojo ), mais nul chez les

photographes pour lesquels on ne dispose d'aucun renseignement.

Cette "fuito Il est très nette également pour les métiers féminins

les couturières étaiont souvont "absentes" de l'atelier; les boulan­

gères ne travaillant pas tous los jours, il était parfois difficile

do les joindre.

(14) Il nous est donc arrivé de questionner deux fois un mômeartisan et d'obtenir de lui des réponsos assez différentes

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- 26 -

Les différents métiers

(voir tableaux pages suivantos)

En comparant los résultats de différontes sources

coux des services stctistiqucs

les nôtres

ot ceux obtonus à Cotonou après un recensement mené par

Mr. SERVONAT, Expert du B.1.T, dans le même esprit que le nûtre,

nous arrivons à des cunclusions semblables dans les grandes lignes.

Nos résultats sunt les suivants

Tailleurs

Menuisiers

Couturières

soit

20

1?

13,6 '10

50,6 '10 du total des artisans.

En revanche, quelques métiors encore très importants on

zone rurale ne sont pas, ou très peu, représentés à Lomé.

Aucun "atelier" de poterie, aucun "atelier" de vanneriG

n'ont étÉ: recensés. En effet, pots et corbeilles, sont fabriqués

en brousse et arrivent par trains ou par camions aux marchés de Lomé.

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- 27 -

TABLEAU nO II

Extrait du Bulletin statistique N° 6 de 1966

11EPAHTITION DES EïABLISSEMEr~TS ARTISANAUX PAR ACTIVITE A LUME,.

Activités Etablissements

Moulins à mais 83

Cordonnerie 21

Taillerie couture1

240

Menuiserie 150

Furges 47

Dépannage radio 22

Mécanique auto 61

Bijouterie 129

/-\utres ateliers do r6pa.rationl 41

Blanchisserie 8

C'Jiffure 47

Photographie 11

Autres activités 12

Total 872

1l

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TABLEAU N° III

Recensement des artisans de Lomé Juillet/Septembre 1969

ANTHEALIME - Maîtrise de Géographie •

Patrons ou isolésActivités 1

effectif élémentaire Fréquence1

Tisserands 81

0, 30

Tailleurs 524 ! 20, 001

Couturières 35':51

13, 60

Tapissiers 24 1 0, 90

1Cordonniers 88 3, 40

Forgerons-Ferblantiers 95 3~ 60

Horlogers 57 2, 20

Bijoutiers 1G6 6, 30

Réparateurs de lampes 9 0, 30et machines à coudre1

Réparateurs de radio 26 1, 00

Réparateurs de batteries 16 0, 60et-appareils électriques

Mécaniciens 143 5, 50Soudeurs et tôliers

Réparatours de cycles 149 5, 70et vulcanisateurs

Menuisiers 444 17, 00

Exploitants dG moulin 161 6, 20

Boulangères GO 2, 30

Photographes 22 0, 80

Coiffeurs 105 4, DaBlanchisseurs ?7 2, 90

Géomètres-Topographes 18 0, 70

Dactylographes 22 0, 80

Imprimeurs 8 0, 30

Relieurs 2 0, 10

Peintres- Publicité 4 0, 15

Encadreurs photos 14 0, 50

TOT A L 2 598 100, 00

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- 28 -

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TABLEAU N° 4 - 29 -

Recensement des artisans à Cotonou 1966 - 1967

Rapport - Emploi en milieu urbain Mr. SERVONNAT - E t B lxper •.T.

1 Patrons ou isolés 1

Désignation r-I fréquence effectif élémentaire 1

Stations services 34- 1, 40

Transports routiers -Tisserands 1 6 0, 25(métier à bras)

Teinturiers 5 0, 20

Fabricants filet pêche -Tailleurs 520 20, 80

Couturières 225 9, 00

Matelassiers-Selliers 32 1, 30

Brodeurs 30 0, 20

Forgerons-Ferblantiers 60 2, 40

Horlogers 46 1, 90

Bijoutiers ?2 2, 901

Réparateurs lampes et1machines à coudre 15 0, 60

Réparateurs radio 521

2, 10

Réparateurs batteries 280 111 , 20

appareils électriques !

Mécaniciens particulièrement nombreuxsoudeurs tôliers

Réparateurs de cycles 270,

10, 80

Menuisiers 1801 7, 20

Construct. bateaux 3 0, 10

Peintres en bâtiment 25 1, 00

Maçons 230 9, 20

potières -Exploitants de moulins 116 4, 65

Moulins à piment 30 1, 20

Boulangères 10

Bouchers 35 1, 45

Tresseuses de nattes 6 0, 25

Exploitants sable 4 0, 15

Photographes 25 1, 00

Coiffeurs 120 4, 80

Blanchisseurs 60 2, 40

Articles funéraires 4 0, 15

TOT A L 2 500 100, 00

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- 30 -

Un seul artisan pratique, entre autres activités, la

vannerie. Il est décorateur ct a de nombreuses cordes à Son arc.

Les tisserands ne sont que huit à Lomé, tandis qu'en brousse et

surtout dans 10 nord, ils gardant un rôle important; assurant une

bonne part de la production do pagnes et de vêtements locaux. En

ville, victimes de la concurrence des tissus imprimés, ils se sont

déjà reconvertis ou travaillent de plus en plus pour le tourisme.

Les métiers sont essentiollement masculins : 2182 hommes

pour 416 femmes.

Los métiers féminins (couturières et boulangères) sont

exercés de façon particulière. En raison de leur double qualité

de ménagère et de couturière, les femmes trüvaillant souvent à

domicile et de façon plus irrégulière. Les boulangères ne travaillent

pas tous les jours et emploient uniquement un personnel familial.

Il faudrait encor3 affiner cette analyse statistique. En

effet, le terme de métier cache des méthodes de production des

techniques différentes, dos "poids" économiques divers, toujours

difficiles à apprécier en raison de l'inexistence de la comptabilité.

Les différentes ethnies :

Il semblait intéressant d'étudier l'origine des artisans

at en particulier, les corrélations entre le métier et l'ethnie. En

fait l'intérêt s'est révélé aSsez limité, car près des trois quarts

des artisans sont originaires du Sud du Togo et du Dahomey (15).

(15) Il est assez compliqué d'établir une séparation ethniqueentre le Sud de ces doux pays puisque les ethnies chevauchentune frontière politique artificielle. Il en est da même pourles E~é représentés dans le Sud-Ouest du Togo et de l'autrecôté de la frontière ghanéenne. La distinction se plusaisément à l'intérieur même du Togo entre le Nord et leSud, dont les traits de géographie et de civilisation sontnettement différents.

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- 31 -

Nous avons étudié l'importance des différentes ethnies (16)

uniquement dans le quartier central où se trouve concentré un tiers

des artisans, soit

TASlEl\U N° V -

Répartition des artisans du quartier central par ethnies.

Togo : ethnies du Sud 554

ethnies du Centre 6

ethnies du Nord 30

Etrangers (Africains) 130

Non indiqué 232

La proportion d'étrangers et de gens du Nord apparaît

assez faible. Et pourtant ello doit être plus importante pour ce

secteur de l'enquête où se truuve le Quartier Zongo qui rassemble

la majorité des étrangers. Or dans ce quartier il faut noter une

très grande absence de réponses. Est-ce parce que les étrangors

se méfiaient plus que tout autre artisan de nos enquêtes ?

(16) Nous les avons regroupées en trois grands groupescorrespondant aux principales divisions linguistiques.

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Ou bien e~t-ce que ces artisans étrangers, qui ne sont souvent que

de passage, ne veulent pas dévoiler leurs activités aux autorités

togolaises (17) ?

Dans le reste de la ville où l'enquête ne repose que sur

sondage, il semble que la proportion de peuplos du Sud soit encore

plus importante qu'au centre.

Pour une dizaine de métiers, parmi les plus représen­

tatifs, il apparait que le pourcentage moyen d'étrangers est le

suivant (voir tableau VI). Tailleurs (25 o~ ), réparateurs de

cycles (28,5~) et coiffeurs (31 0/0), constituent les trois domaines

d'activités où se fixent le plus volontiers les étrangers.

Les deux derniers cités, plus proches des petits métiers,

ne nécessitent ni installation particulière, ni matériel important

(les réparateurs de cycles et les vulcanisatours travaillent en

général au bord des trottoirs, à l'ombre des arbres; los coiffeurs

se contentent très souvent d'un modeste abri do palme). De plus ces

métiers no nécessitent pas un apprentissage très poussé. Toutes ces

conditions expliquent que des étrangers fraichement débarqués ou de

passage s'orientent de préférence, vers ces b~Qvaux.

Les productions des étrangers sont en général différentes

de celles des artisans togolais. Les tailleurs produisent surtout

des "boubous" et brodent des toques. Leurs ateliers sont de véritables

lieux de passage où il y a toujou~ quelques artisans en transit. Un

y trouve à peu près le même nombre de tr~vailleurs dens l'atelier,

mais rarement les mêmes. Parmi les cordonniers on rencontre également

de nombreux étrangers et des gens du Nord; ayant vécu en pays

d'élevage, ils connaissent parfaitement le trcvail du cuir.

(17) Auxquelles nous étions, dans l'esprit des artisans,souvent associés.

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r Métiers

TABLEAU VI

Les différentes ethnies par secteur d'activités

pour le Quartier du Centre.

Eth nie sNombre

- 33 -

d'artisans Non Sud Centre Nord Etrangersi réponse 1 du Togu du Togo du Togo1! i

A( I)[ B(~)' A IB(io) A B(~) A B(~) A B(cM

1 Tailleurs 238 49 20.5 120 1 51 1 0.5 ? 3 61 25

Couturières 145 56 36 82 60 2 1,5 5 3,51

1

Menuisiers 88 181

20 661

75 11

1 3 4

Bijoutiers 68 1 7 110 551

81,5 11

1

•5

11 5 7

1

Blanchisseurs 21 4 18 15 74 1 4 1 4

1

1

Réparateurs 1

11

de cvcles 64 13 20 32 50 i 1 1,5 18 28,5

Coi~feurs 42 3 7 24 57 i 2 5 13 311 iForgerons 22 5 23 1 16 72,5

1

1 4,5

Cordonniers 62 9 15 36 57 5 8 12 2U

Horlogers 34 7 20 20 601

3 8 4 12

1

1Total 952 232 554 6 30

1

130

1

(I) A = effectif élémentaire

B (~) = fréquence , .

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-34-

Essai d'étude de la vitalité d'un mëtier à parti~

quelques données ~tati~igues •

Trois éléments peuvent être retenus pour infurmer sur lu

vitalitô ou au contraire le vieillissement d'un métier :

le nombre des appr8ntis,

l'âge du patron de l'atelier,

l'année d'ouverture de l'atelier.

En fait, il faut utiliser ces informations avec précaution

et particulièrement le nombre moyen des apprentis. Celui-ci, variant

pour un même corps de métier, peut en être le baromètre, mais il sert

également à définir le caractère d'une entreprise - aussi est-il

difficilo à comparer.

Variation du nombre des apprentis

Dans une même entreprise le nombre des apprentis varie d'un

moment à l'autre, avec la santé de l'artisan ou la succès de so~

travail, sana que rien dans les méthodes de production n'ait changé.

D'un métier à l'autre il varie d'autant plus que l'outil­

lage est rudimentaire et le travail difficile. Ainsi, dans les petits

garages, y a -til une pléthore d'apprentis qui sont là beaucoup plus

pour pousser les voitures sn panne et tenir les outils du patron et

des rares ouvriers qualifias, que pour apprendre le métier.

Nombre d'apprentis et âge du patron

Année d'ouverture des ateliers

Les tableaux nOs VII et VIII et le graphique nO 1 permettent

de déceler quelques grands treits de l'évolution des métiers arti­

sanaux. Certains métiers prJsentent une stagnation, un vieillissement.

Ceci apparait très nettement pour les bijoutiers qui recrutent peu

parmi les jeunes. Plus de 63 ~~ d'entre eux n'ont pas d'apprentis,

plus de 20 .~ ont plus de cinquante ans.

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TABLEAU N° VII - LDME: Quartier central

R8partition de certains métiers par âge

des artisans (en effectifs et fréquence).

[·.llétier / Age de l'Artisan

- 35 -

1( -Non de PlusMétiers Total réponse - de 30 ans 30 Ù 50 ans de 50 ansA (1 Bl ~oJ A Bl~) A Bl ~'o) A B (~o)

Tailleurs 238 48 20 72 30 98 41 20 9- -Menuisiers 88 18 20 21 23 35 40 14 17

Bijoutiers 68 7 10 6 9 41 59 14 20- ..........Forgerons 22 5 23 4 18 11 50 2 9

Cordonniers 62 7 11 24 39 26 42 5 8

TABLEAU N° VIII -

Métier / Nombre d'apprentis

Métiers Total non 0 1 2 à 5 5 Û 9 Plusréponse de 10

..-A 1J Sr ro') A B(70) A B( 0/0) i\ é(~~) A \S(C/o) A 1 B (ft:), Jo

1

Tailleurs 238 62 2S 73 31 32 14 55 23 11 4,5 t] 1,5

Menuisiers 88 19 22 27 31 11 13 2Ll· 27 5 27 LJ 0

Bijoutiers 68 12 17 42 63 9 13 5 7 0 7 0 0-Forgerons 22 7 32 5 22 3 14 3 14 4 14 Cl 0

Cordonniers 62 11 18 42 67 4 7 5 8 0 8 0 0

Garagistes 25 8 32 4 16 1 4 4 16 4 16 4 161 r1i

(1) A = Effectif

B (io) = Fréquence

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- 3ô -

Sur le graphique nO 1 nous pouvons remarquer qu'après 1960

(année de l'Indépendance togolaise), le rythme de la création des

ateliers a pratiquement doublé, sauf pour les bijoutiers dont le

rythme est resté identique. Nous savons également (10) que certaines

activités n'ont vu le jour qu'après 19GO; ou peu avant, (tôliers,

électriciens, dépanneurs-radio).

Il faudrait une étude plus affinée et plus complète pour

tirer d'intéressantes conclusions.

Cette montée en flèche de certaines activités masque

cependant les difficultés auxquelles se heurte l'artisanat. C'est par

l'analyse des structures qu'il est possible d'en réaliser l'approche.

CHAPrrRE III - LES STRUCTUnES DE L'ARTISANAT

Il était nécessaire de chiffrer, même approximativement, la

population des artisans de Lomé. Mais, tout autant que ce critère,

c'est la nature, l'importance économique de leurs activités qui

doivent retenir l'attention.

(18) E. VLASSEt\IKO - population active et emploi au Togo. Lomé 1

Service de la statistique générale, 1967 (multigraphié)

- Note sur J.'emploi et la formation professionnelle.Lomé, Service du Plan 1969 (multigraphié).

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500

400

300

200

100 -1-------

Nombre d"e'tablissements en Fin d'annee d'après l'~hantliionenquêté compte tenu des années de création(en Face de chaque graphe est indiquée l'activité de l'ar­tisan et le nombre moyen de création d'en treprlses paF"an avant 1960 et. après 1900)

Taodleur.s 28 - 49

Meuniers 15 - 41

Menuisler.s char­p",ntier.s 12 - 2S

Forgerc::>[l5 '3 - BMéCal"/iciens 5" - 9

CoiFflZUt"5 2..- 8

1955 1957 1960 1961 1964 Année

Extrait de population active et emploi au TOGO. Ministère du comnierce et industrie

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- 37 -

- UNE MUTATIUN DE L'ARTISANAT -

Production de biens mais surtout do services

création à la réparation •

de la

Si l'artisanat rural produit toujours quelques biens de

consommation courante (v~tements, outils et ustensiles ménagers, en

fer, bois ou vannerie), Itartisanat urbain ne les fournit plus, du

fait de la concurrence des industries locales, mais surtout des

importations asiatiques (19). Devant l'afflux de ces produits à des

coûts très bas, mais pas toujours de première nécessité, l'artisanat

urbain doit évoluer, se reconvertir, trouver sa voie ••.

Si en brousse, on sait encore réparer et rafistoler ses

objets (voire les calebasses raccommodées), ce n'est plus le cas en

ville j de plus la consommation accrue de produits modernes, mais de

qualité médiocre, a suscité le développement de toute une faune de

réparateurs "spécialisés" et a présidé, en aval du secteur moderne,

à la naissance de tout un secteur de "service après-vente".

Le meilleur exemple est celui des ateliers de réparation

automobile, dont le nombre s'est accru très rapidement ces dernières

années (plus de trois quarts des ateliers recensés ont ouvert dans

les cinq dernières années et un tiers dans les deux dernières années).

(19) Japon, Macao, République populaire de Chine essentiellement.On peut également mentionner les produits ghanéens, importantssur les marchés de Lomé.

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- 3[' -

Ces ateliers permettent à tout client motorisé de faire réparer son

véhicule à moindre frais (20) et souvent à crédit, conditi~ns que ne

peuvent leur fournir les garages modernes.

Outre les ateliers de réparations automobiles, florissent

ceu~ des réparateurs de cycles, de radio, de machines ~ écrire, de

lampes, do machines à coudro, d'appareils frigorifiques, etc •..

Malgré les enseig!îes aux titres "ronflants", (froid moderne,

frigoto, clinique automobile), il ne s'agit dans la majorité des cas

que de "bricoleurs" • Il existe néanmoins quelques ateliers très spé­

ciElisés et sérieux (photographos) où les patrons ont complété leur

formation sur le tas par des stages à l'étranger dans différentes

firmes, et où 188 apprentis reçoivent une formation assez complète.

Le sérieux de la maison est apparent : le patron a un bureau, un

fichier de clients et de marchandises en stock; une salle est reservée

aux apprentis (tous vêtus d'une blouse de même couleur) qui y reçoivent

une formation théorique en plus de leur formation pratique. Ce ne

sont que des cas isolés, mais ils méritaient d'être cités.

Horsmis ces secteurs récents de réparations et de services,

8t ceux, "classiques" de création - (taillerie, menuiserie), il exist'J

un niveau "mixte Il • Al' origine, activités de création (cordonnerie,

bijouterie), elles ont été, plus que les autres, touchées par la

concurrence des produits modernes et contraintes à devenir en partie

uu en totalité des activités de service. Quatre vingt dix pour cent

(9010) des cordonniers ont dO abandonner le travail du cuir (ou du

plastique) qui constituait à l'crigine l'essentiel de leurs activités,

pour réparer sandales et chaussures de la fabrique BATA de Lomé ou

pour en bricoler, à des prix à peine compétitifs, à purtir de vieux

pneus (sandales "Dunlop Il ) •

(20) Une heure de mécano coOte 70G F CFA dans un garage moderne.

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- 39 -

Les bijoutiers se plaignent également de réduire leurs

activités devant la CDncurrence des objets de pacotille ou plaqués.

Certains assurent n'avoir pas de commandes, ou très peu, et 8tro

obligés de passer leur temps à la réparation et au nettoyage de

bijoux qu'ils n'ont pas fabriqués.

Un forgeron n'a plus de travail, mais de l'imagination: le

voilà ferblantier. Il fait revivre toutes les boîtes de conserves

qu'il peut récupérer ou acheter en lampes à huile, entonnoirs, cages

à oiseaux etc •.• (voir photo après p.41)

Même parmi les artisans pourvus d'un métier de création

traditionnel, beaucoup d'entre eux ne peuvent plus vivra quu de

bricolage. Par exemple, certains tailleurs ont dO abandcnner leur

atelier pour ne faire que du ravaudage; d'autres, faute de mieux, se

louent chez des frippiers où ils sont souvent exploités et sous-payôs (21).

L'artisanat a dO, nous l'avons vu, s'adapter à des conditions

économiques nouvelles, mais aussi au genre de vie urbain: c'est le

cas des tailleurs de ville dont la production est différente, plus

variéo, en un mot plus à la mode que celle du tailleur de brousse.

En plus dos v~tements, classiques, ils fabriquent pour les jeunes,

pour une cliontèle européenne assez importante (22). La chemise

cintrée, les vestes "mao" , les pantalons aux jambes évasées font

maintenant partie de son inventaire.

Constatant la dégradation de l'artisanat traditionnel, son

évolution plus ou moins bien réussie, l'apparition de métiers nouveaux,

on peut 88 demander quello est la qualité des biens produits et des

services rendus.

(21) Ils reçoivEmt un salaire mensuel très inférieur au SMIG(6 000 F CFA) - Beaucoup sont payés à la tache.

(22) Il y a environ 1000 Européens à Lomé.

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- 40 -

Qualité des produits et services artisanaux :

A ~omé, le touriste éclairé cherche en vain la pièce artisa­

nale typique : - Quelques bijoutiers sénégalais lui réaliseront de

beaux bijoux en filigrane d'or ou d'argent. Un ou deux cordonniers,

initiés au Niger, le chausseront sur mesure. Quelques tailleurs ou

couturières pourront lui broder une robe, une chemise en coton de

façon originale ••• Mais dans l'ensemble, il risque d'être fort

déçu par l'uniformité des productions.

Le Bureau du Syndicat d'initiative, la boutique "Togo à Gogo",

ouverte sur l'initiative de la femme d'un ancien ambassadeur des Etats­

Unis, tentent de promouvoir la production artisanale nationale. Quels

y sont le poids, la qualité de la production loméenne ?

Beaucoup d'objets proviennent du Nord du pays (ivoires,

poteries, rares objets de bois ••• cotonnades tissées parfois

teintés ••. ). Quelques objets forgés, des colliers de cauris repré­

sentent le Sud. De Lomé, on ne trouve que quelques vêtemnts brodés,

des cravates taillées dans des cctonnades d'origine hollandaise uu

japonnaise, des toiles coupées dans des pagnes teints localement à

l'indigo.

Malheureusement, qui dit promotion dit production de masse

et adaptatiun au piètre goOt d'une clientèle riche. D'une fonction

d'abord utilitaire, rationnelle, les produits artisanaux ont "dérivé"

(logiquement) vers les besoins d'une clientèle (souvent étrangère)

grosse consommatrice de souvenirs factices. Dans cet univers "Saint­

Sulpicien" , l'uniformité et la médiocrité l'emportent.

Uniformité peur les objets à destination touristique, mais

aussi pour la plupart de ceux de consommation courante qui rencontrent

los faveurs des Loméens. D'un tailleur à l'autre on retrouve, avec

peu de variantes, les mêmes modèles, les m~mes types de broderie ••. ,

d'un menuisier à l'autre, les mêmes meubles, les mêmes chaises

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exposées devant sa porte

bijoux (23).

- 41 -

d'un bijoutier à l'autre, les m~mos

Dans la confection, les v8tuments sont plus ou moins bien

taillés, les finitions ne sont pas faites, les fils de bati pas

retirés, les coutures s'effilochent ••• Dans la menuiserio beaucoup

de meublas ne sont que façades, les fonds de tiroirs ot d'armoires

sont faits de planches de récupération. Les diverses r8parations et

services demandés ne sont p~s toujours satisfaisants.

Dea uns aux autres, il n'y a souvent que les finitions pour

différencier les objets •

LES DQ~NEES TECHNIQUES -

• Moyens do production :

I~ous avons déjà évoqué le cadre où évoluait l'artisan:

"l'atelier". Il s'agit d'un terme, assez vague, qui permet de quali­

fier des lieux très divers, mais où domine une impression de pauvreté,

do vétusté.

Il en est de m~me pour l'équipement et l'outillage: rares

sont los ateliers où l'électricité peut, en fait, y @tre installée.

Quand elle y est, l'artisan ne l'utilise pas toujours, devant dans

bien des cas, consacrer son argent en priorité B la location de son

atelier et parfois même à colle de son outillage.

(23) Tous ces modèles se retrouvent également chez les artisansdes petites villes et villages de brousse. Da~s tous lesvillages du Sud sn s'assoie dans les mêmes fauteuils, dansles mêmes chaises, au point de croire qu'ils sortent tousd'une usine située dans le Sud du Togc ••• ils viennentpourtant de l'atelier du menuisier local.

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- 42 -

Dans l'ensemble l'outillage est ancien, rafistold, et ce,

quel que soit son degré de technicité : mGme chez un imprimeur,

l'outillage lourd et volumineux ne doit pas nous tromper. Celui-ci,

ancien ouvrier qualifié, a souvent racheté pour s'établir à son

compte, 18 vieux matériel d'une imprimerie qui se modernisait. Les

machines, vétustos, tombent souvont en panne et la bonne marche de

l'atelier s'en tI'oUVO, dès le départ, hypothéquée.

La concurrence entre de petites entreprises industrielles et

artisanales est vive pour certains métiers. Si les unes possèdent un

matériel assez récent, quelques capitaux, les autres, au matériol

démodé, peuvent, par des conditions financières int8ressantes, attirer

l~ préfé!'8nce des clients. Nous l'avons vu pour los ateliers de !'épa­

ration automobile. C'est 10 cas, également de quelques autres acti­

vités;imprimeries et menuiseries.

Partout ailleurs, l'outillage ost simple, voire rudimontairo.

La force musculaire reste la principale source d'énergio. Les machines

électriques sont rares.

En général, l'artisan ou le patron de l'atelier est proprié­

taire de son outillage. Selon l'atelier, la gamme d'outils ost plus

ou moins importante, plus ou moins variéo. Mais dès que le coût d'Un

outil atteint un certain prix, l'artisan so voit obliger de le louer.

Les tailleurs et les couturières, pour lesquels l'achat d'une

machine à coudre exige de longues années de sacrifices, se voient le

plus souvent obligés de la louer (24) à des tailleurs, qui n'exercent

plus, à des commerçants étrangers, à des revendeuses ou à des

retraités qui ont investi leur capital dans ce type particulier dG

rente. S'ils possèdent en propre une maChine, ils doivent cependant

en louer une ou plusieurs pour permettro à leurs apprentis de tra­

vailler et pour fai!'8 face à l'augmentation de la demande en période

de fête. Le but de ces artisans est u'arriver à posséder une muchine

à pédale pouvant également broder; pour le reste, ils doivent se

contenter de machines très simples qu'on actionne à la main.

(24) Prix sor à 1 OOU F CFA par mois.

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- 43 -

Si l'outillage est dus plus limités~ la main-d'oeuvre, en

revanche, constitue une inépuisable source d'énergie à bon marché.

Elle groupe: quelques salariés,des membres de la famille

mais surtout de jeunes apprentis payant leur apprentissage •

• Quelques très raros co~gnons salariés. Il s'agit d'ancions

apprentis certifiés que le patron a gardés auprès de lui pour le

seconder et le remplacer. Ouvriers compétents, ces anciens apprentis

se sont perfectionnés auprès du patron qui les gratifie de toute sa

confiance. Malheureusement leur salaire est épisodique, voire parfois

inexistant. Il varie d'une entreprise à l'autre et au sein de la même

selon la conjoncture. Le terme de "cadeau", pluq qouvent employé,

tradui t bien cette notion de variabilité. Pourquoi ces anciens ap-·

prentis restent-ils si fidèles? Parce que, chômeurs potentiels, ils

n'ont pas les moyens de s'installer à leur compte et que même s'ils

les avaient, ils n'auraient pas grand chose à y gagner •

• Des membres de la famille. C'est totalement vrai pour les

métiers féminins, chez les couturi8res et les boulangères elles

apprennent le métier à leurs fillos, nièces, cousines •.• tout en

bénéficiant de leur aide. Les conditions d'apprentissage sont assez

vagues, mais le métier est bien appris. On rencontre également quelquos

membres de la famille, au sens le plus large, comme apprentis dans

taus les autres ateliers. Les jeun8s lycéens, en vacances, chez leur

grand-père, oncle ou proches parents, nourris et logés, occupent

ainsi leurs loisirs.

En majorité des apprentis • Leur nombre varie de un à

vingt cinq. Ils sont plus ou moins nombreux suivant les besoins des

métiers et la bonne marche des ateliers. En tout état de causa, ils

constituant une main-d'oeuvre bon marché et très intéressante

puisque tant que dure leur apprentissage, ils assurent un apport

d'argent et de travail dans l'atelier.

(Nous verrons ultérieurement quelles sont les conditions et les

problèmes de l'apprentissage).

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Les méthodes de production :

Les formas, les techniques sembleot avoir été retransmises

de bouche à oreille, d'une génération ù l'autra, dans le secret des

ateliers, sans que l'imagination intervienne pour los modifier et los

faires évoluer. D'un atelier à l'autre, la routine s'est installée.

L'appronti, devenu patron, transmettra à son tour les mêmes gestes,

les mêmes modèles •.• Il n'y a que quelques artisans exceptionnels

pour y échapper, et ce partiellement à cause de la pauvreté des

moyens techniques et financiers dont ils disposent.

Ainsi quelques couturières et tailleurs recherchent les

catalogues et les magazines pouvant leur apporter une inspiration

nouvelle. Quelques menuisiers font de môme et cherchent également

à alléger les lignes do leurs meubles.

En fait, ils copient les formes scandinaves au lieu d'y

puiser des éléments de création originale.

LES DO\JNEES ECONOMIQUES -

• Les circuits commerciaux

Les artisans sont pléthoriques, les produits industriels

importés sont attirants et à bas prix. Dans ces conditions les

artisans ont bien du mal à écouler leurs produits et, ce faisant, à

investir et acheter des matières premières de qualité.

- en amont de la production: l'approvisionnement en

matières premières • Fauta de moyens financiers suffisants, les ar­

tisans achètent par petites quantit9s, au fur et ÈJ. rn3sure de la

demande. Parfois, ils sollicitent une avance do leur clientèle, mais

celle-ci, rarement solvable, conclut des arrangements généralement

défavorables à l'artisan.

Certains artisans achètent à crédit, à des amis ou à de la

famille, les cautions qu'ils offrent étant insuffisantes pour les

banques et les grandes maisons de commerce. Quelquefois, l'artisan

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prospère peut acheter d'avance pour Garnir son échoppe et attirer le

chaland. Mais en général, il ne prend pas de risques inutiles ot travaillo

surtout à la commande, sans même être sOr que le client tiendra ses

engagements.

Quelques rares exceptions (menuisiors) achètent on gros la

matière première. C'est par camions qu'ils affrètent, qu'ils font

venir le bois des pays forestiers de la Côte du Bénin, non pas toujours

pour le travailler et le transformer, mais aussi pour le revendre au

détail. Souvent ce sont des revendeuses, qui ont l'initiative d8ns ce

type de commerce.

Dans la confection, ce problèmo ne se pose pas. C'est on

général le client qui fournit la matière première. Cependant, quelques

tailleurs renommés tiennent à la disposition de leur clientèle des

étoffes variées. De nombreuses couturièros ont également un étalage

de pagnes dans leur atelier.

Les produits de base de l'artisanat sont très divers tant pero

leur taille que par leur forme et tant par leur valeur que par leur

origine.Les produits manufacturés, les pièces de rechange en pro-

venance des pays d'Afrique, d'Europe, d'Asie sont vendus dans les

grandes maisons de commerce et par des rovondeuses (il existe une

association des revendeuses de marchandises diverses et pi8ces

détachées de vélos).

D'autres produits (cuirs, peaux, métaux précieux ••. ) pro­

venant des pays africains limitrophes sont vondus pur des commerçants

qui en sont originaires. La part de la contrebande n'est pas négli­

geable pour l'or ct l'argent.

Les forgerons se procurent tôles et forrailles chee les

garagistes. Les cordonniors, nous l'avons vu, s'achètont de vieux

pneus pour fabriquor des semelles et parfois même des sandales.

L'artisan achète donc quand il peut ot où il peut une

matière première de qualité inégale, le plus souvent médiocre, car

ses moyens sont réduits.

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- 46 -

en aval do la production; la commercialisation des

produits •

Seules quelques boutiques nationales ou privées (25)

drainent les produits artisanaux présentant un certain intér~t artis­

tique et folklo~iqU8. Comme nous Itevons déjù vu, elles ne reçoivent

qu'une infime partie de la production loméenno.

Quelques commerçants Yoruba redistribuent les pagnes, objets

de cuirs et bijoux dont ils ont souvent fournis la matière première.

Quelques uns vont de rues en rues avec leur charga~ent de pagnes

bigarrés sur la t@te, d'autres se rendent sur les marchés du pays,

d'autres encore se chargent d'exporter une partie de la marchandise

vers les pays voisins.

Mais pour l'essentiel de la production, il n'y a pas de

circuits commerciaux organisés (26). C'est l'artisan lui-même qui

doit tout d'abord attirer la clientèle, laquelle est irrégulière Dt

le plus souvent insolvable, ce qui ne fait qu'accrottre ses diffi­

cultés. Le découragement l'emportant sur l'esprit d'initiative,

l'artisan pour lutter contre la concurrence et ne pas perdre ses

clients en arrive à vendre à crédit voire m@me à perte. Les prix

varient donc d'une échoppe à l'autre; ils so font à la "tête du

client" et en fonction de ses aptitudes à marchander.

(25) Bureau du Tourisme Togolais, Boutiques "Togo à gogo" ­"Gazelle noire"

(26) Les grandes maisons de commerco, los Libanais, les reven­deuses n'interviennent pas dans la commercialisation desproduits artisanaux.

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- 4? -

- Pas de comptabilité :

Il est extrêmement difficile d'évaluer la situation éco­

nomique des artisans: le plus souvent ils sont méfiants à l'égard

de tout ce qui touche aux chiffres.

La plupart d'entre eux vit au jour le jour, dépensant

l'argent quand il rentra, ayant rarement ln possibilité de fairo

des économies. (2?)

Les méthodes de gestion les plus élémentaires sont ignorées.

Sans comptabilité, peuvent-ils évaluer les gains, les pertes sur

les commandes, sur los rares "stocks"?

Tout cela est aggravé par de nombreuses insuffisancos dans

la formation des artisans. Bon nombre d'entre aux sont incapables

d'établir un devis, d'évaluer, de respecter los délais de livraisons

prévus, d'établir uno factura en bonne et duo forme.

Faces aux produits importés, à leur réseau de distribution,

les artisans sont en position de faiblesse. Des crédits seraient

nécessaires pour lour permettre dl ar.léliorer leurs installations,

leur outillage, et constituer quelques stocks. Or les débouchés de

la production n'étant assurés que de façon aléatoire, les artisans

no sont pas on mesure de respecter les échéances de remboursement.

Le Crédit du Togo (Société d'Etat) évalue que 2 ~~ soulement des

artisans seraient en mesure de le fairo.

(2?) Même lOBsque le bilan de ses affaires est très satis­faisant, tout gain supplémentaire est souvent absorbépar la famille proche et lointaine.

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- 48 -

LES DONNEES SOCIALES - Cumment deviant-on artisan ?

Faute d'emplois industriols plus nombreux, l'artisanat en

ville, représonte, pour les migrants ruraux, un moyen de promotion (2S),

une assuranco de trouver du travail, sans avoir de qualification par­

ticulière. Mais l'entrée de co mondo est régie par quelques obliga­

tions. Le fait do débourser pour faire son apprentissnge, de se

soumettre à l'autorité d'un patron, sont pour le rural fraichement

"débarqué", des signes de sérieux, et c'est confiant dans l'avenir

qu'il se "lance" dans le métier. Cette confiance est-elle bien placée?

Nous essnyerons d'apporter ici quelques éléments de réponse.

(28) Origine sociale des artisans (patrons des atoliers)

D'après un sondage que nous avons réalisé dans le quartiercentral.

Activité des Parents on valeur relative

1-----------------....;;....------------:

Cultivateur

pêcheur

Commerçant

Artisan

Service

60 ra5 0/0

9 '/022 '10

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- ,l'~9 -

Le choix du métier

Premier élément fondamental: l'apprentissago est payant

(voir page 10) • Coûts, compêtences particulières des jeunes inter­

viennent peu, semble-t-il, dans la choix d'un mGtier car la famille

tient compte, avant toute chose, de l'état de sa bourse. Aussi chercho­

t-elle un artisan, procho parent, qui pourrait prendre en charge le

jeune au meilleur prix. Faute de quoi, elle risque de le diriger vers

un métier dont l'apprentissage est de courte durée et peu onéreux.

Ceci peut-il expliquer le gonflement de certaines branches (coiffure,

réparation de cycle, menuiserie et taillerie) ?

Le recrutement des apprentis se fait donc essentiellement

dans le cadre familial et dans la majorité des cas il y a entre le

patron et l'apprenti, soit un lien de parenté, soit un lien ethniquo.

L'apprentissage: les contrats:

Les apprentis sont en général liés à leur patron par un

contrat. Mais il n'existe pas de modèle uniforme malgré les tentatives

du Bureau officiel de la main-d'oeuvre.

On peut diviser en trois types les rapports patron-apprenti.

pas de contrat : Les parents ont confié le jeune à un ar­

tisan sans signer de contrat, sans payer. Cette situation peut durer

plusieurs années et le jeuno n'est alors qu'un simple manoeuvre quo

le patron peut parfoi~ loger et nourrir. Pour les parents, c'est un

enfant qui n'ost plus à charge; pour le jeune c'est l'impression

d'apprendre un métier ••• Malheureusement, s'il se contente de son

séjour dans un atelior, pour se mettre un jour à son compte, il

deviendra vite une cible pour ses confrères - ("il nous fait du

tortil ••• ) en leur faisant une concurrence peu rég18mentaire.

- Le "contrat traditionnel" : Le plus fréquent et le plus

simple.

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- 50 -

- Le "contrat règlementé " par le Buroau de la main-d'oGuvre

(voir annexe nO 4) au~uel s'ajoute une série de tr~ditions qui ne le

différencie guère des apparences du "contrat tradihonnel" •

Dans ces deux ces, l'apprentissage est paynnt. Pour le

premier surtout, les conditions sont des plus variables par exomplo si

l'apprenti engagé par le patron est un parent de celui-ci ou un "frère"

de la même ethnie, Itapprerltissage peut être réalisé pour une somme

modique, avec des conditiorls de paiement très simples~ Au contraire,

le tarif augmente si l'apprenti est un étranger, l'argent compensant

les liens du sang. Il est Une autre ~ossibilité dG réduire le coût de

Itapprentissago en argent liquide: le remplacer par un paiemont en

travail. L'apprenti devra alo~ séjourner le double de t8mps dans

l'atelier.

A durée égale, le montant de l'apprentissage peut donc varier

pour un même métier (voir tabloau nO VIII). Les liens de parent~

jouent un rôla privilégié, los compétonces do l'apprGnti et la cons­

ciencG du patron ne sont pas non plus étrangères aUX "tarifs" pratiqués.

Los cas d'espèce restent les plus nombreux.

Les traditions :

Même si le contrat est règlementé, IGS traditions demeurent

non écrites. Elles fixent los cérémonies qui règlent la présentation

et la libération do l'apprGnti. A ces deux cérémonies, l'apprGnti ou

sa famille doit cffir au patron des boissons variées en général

alcoolisées (29), (sauf pour les musulmans) et dont le prix fait

(29) Une jeune couturière a dû offrir pour sa libération ; unebouteille de whisky, de rhum Saint-Jamos, de cognac Martell,de Cointreau, de Dubonnet, de Martini ot deux boîtes debiscuits, soit pour plus de 5 GOU F L;FA.

Dans certains ateliers où la fête prend une plus grandeimportance et chez de nombreux étrangers, le jeune offreégalement un animal (bouc, mouton ou plusieurs poulots ••. ) •

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Fl8marque

- 51 -TABLEAU N° VIII

Exemples de variation des conditions d'apprentissage par métiers.

Le sondage a porté sur des patrons "d'atolior" du quartier central.

- i -Paiement i

.I\ge Duréeen espèce en naturo

Coiffeurs 28 2 ans 3 000 boissons- 28 + 2 ans 2 000 boissons- 27 2 ans 3 000 boissons- 50 2 ans gratuit ( 1j bcissons- 25 2 ans gratuit ( 1 boissons

Bijoutiers 61 4 ans gratuit -- 53 4 ans gratuit -- 50 5 ans payant (?) -- 49 - gratuit (1) -- 48 7 ans gratuit -- 43 5 ans 15 000 boissons- 49 5 ans gratuit boissons- 45 3 ans 8 000 boissons- 42 7 ans gratuit boissons- 42 5 ans gratuit boissons- 39 5 ons gratuit boissons

cabri- 39 + 3 ans 9 000 boissons- 24 4 ans 12 000 boissons- 34 5 ans 4 000 boissons

Tailleurs 51 6 ans gratuit boissons- C~3 5 ans gratuit (1) -- 37 4 ans 5 000 boissons- 36 1 an gratuit (1) -- 37 2 ans 6 000 boissons

- 35 3 ans 7500 boissons- 37 4 ans 7 000 boissons- 34 3 ans 8 000 boissons- 33 5 ans 5 000 boissons- 30 4 ans ? boissons- 33 1 an 6 000 -- 23 3 ans 6 000 boissons

1

Durée et conditions de paiement varient d'un métier ti l'cutre •.•ot pour un même métier.

On remarque quo le paiement de l'apprentissage est assez réoent. Lesartisans qui ont plus de quaranto ans ont appris leur m8tier gratuitement.Les tarifs ont tendanoe à augmenter actuellement •..

(1) Les jeunes qui font enoore un apprentissage, gratuit, le réalise ohoz unartisan de leur famille ou à l'6001e professionnelle.

Il Gst difficile d'établir uno relation entro la duroo et le tarif dol'apprentissage.

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- 52 ...

souvent plus que dcubler le montant de l'apprentissage.

Dans de nombreux ateliers ct plus particulièrement pour

certains métiers, le jeune doit faire les preuves de ses compétencGs

devant son patrûn et les représentants de sa famille, avant de recevoir

son certificat de fin d'apprentissage (voir annOxe nO 5). Los futurs

tailleurs font une démonstration d'assemblage. Les jeunes dactylo­

graphes tapent leur cortificat qu'ils fcnt ensuite signer à leur

patron. Mais il ne s'agit pas de réaliser un "chef-d'oeuvre", l'opé­

ration est purement symboliquo. LB jeune est toujours libéré s'il a

payé; les refus sont rares.

Souvent l'apprenti se doit do remercier son patron en lui

offrant six mois de travail après sa libération.

Pour le patron l'apprentissago est source de revenus, l'occa­

sion d'amplayer une main-d'oeuvre rentable. Il risque donc de prendre

beaucoup plus d'apprentis qu'il ne peut valablement en former; il los

emploie souvent à toutos sortes de tôches (courses, ménage, commissions

diverses ••• ) qui n'ont rien à voir avec le métier que le jeune est

[lourtant là pour apprr.mdre. Duns ces conditians, plus d'un apprenti,

même s'il a satisfait aux exigences du contrat, ne peut se prévaloir

d'avoir reçu une véritable formation •

• Le contenu de l'apprentissage:

Beaucoup de jeunes se fient à la durée de l'apprentissage et

aux sommes d'argent qui ont dO être versées pendant ce temps, pour

croire qu'ils sont devenus, ù leur tour, des artisans confirmés.

L'argent, la rigidité de certains contrats sont loin pourtant de

fournir une garantie valable. Les conditions dans lesquelles l'appren­

tissage s'est déroulé, en font des artisans médi.ocrus. Seuls quelqu8s

sujets exceptionnels, ceux qui ont fait des stages complémentaires ou

appris leur métier dans une école professionnelle, connaissent vraiment

leur métier. Mais malgré leurs compétences, ils ont beaucoup de mal

à émerger de la masse.

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- L' G.fJercntisso.ge "tro.ditionnel "

Dès le dépo.rt,les chances d'civolution et de promotion des

artisans sont minimes. En effet plus de la moitié des patrons est

il16trée, ou Q un niveau d'études très bas; à peine 10 ~ d'entre eux

ont atteint le certificat d'étudos. Pour certains métiers (photographes,

méc3niciens, dépanneurs radio et appareils 31ectriques), le pourcentage

est plus élevé : 20 à 35 in sont en possession de ce diplôme. Mais trGp

d'activités tolèrent une proportion d'illétrés importante (forge,

menuiserie et taillerie). Les apprentis dont près des trois quarts

sont originairos des zones rurales ne sont guère plus instruits.

(]n ne s'étonnerc. donc pas si tout ce qui concerne la gestion,

la conduite des affaires, les finances n'est jamais abordé à de raros

exceptions près,si la formation théorique est inexistante. L'o.ppren­

tissage sur le tas constitue l'essentiel de la formo.tion de l'apprenti.

Sous la. conduite du patron, secondé par le "major" (doyen des epprentis)

les jeunes apprennent les techniques et les gestes à force de les

voir '0' tant bien que mal, ils finissent par savoir utiliser tous les

outils de la profession; aucunG initiative ne leur ost accordée.

Cette formation empirique est insuffisante. Des enquôtes

sérieuses de la J.O.C (30) ont dénoncé les scandaleux rapports qui

existaient entre le patron et ses apprentis. Certains patrons y sont

accusés de cacher à leurs apprentis une partie des techniques et des

"trucs" de leurs métiers.

L'appnentissage est factionné et le jeune, à l'expiration de

son contrat, Q souvent une formation amputoe (voir en annexe nO 4), le

contrat d'apprentissago d'un tailleur) •

(30) Jeunesso ouvrière chrétienne.

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" L'apprenti à l'expiration de son contrat devra faire un

nouveau stage s'il désire être titulaire d'un cahier de coupe" •.•

Certains tailleurs sont accusés d'aller se cacher pour couper et de

n'apprendre que l'assemblago ues différentes pièces •..

Les jeunes qui se sont fiés au sérieux du contrat, n'ont

pas toujours la possibilité d'êtro critiques, de comprendre que la

fin do l'apprentissage n'est qu'une étape, que la véritable connais­

sunce du métier ne viendra qu'avec sa pratique.

Voyages et stages de perfectionnement :

Quelques artisans déjà -évolués" et assoz lettrés ont pu

bénéficier de bourses offertes par les ambassados pour faire des

sàages de perfectionnoment à l'étranger soit dans des ateliers de

mécanique ou dans de petits ateliers.

D'autres ont acquis leur métier au cours de voyages

Voici un exemple, extrêmement rare, d'un artisan de la

vieillo génération qui a compris que son métier n'avait pas de fvon­

tières :Cet homme, originaire du Nigéria, musulman, ost âgé de plus

do soixante ans. Il a voyagé "pour apprendre et se perfectionner".

Tantôt commerçant, tantôt manoeuvre à bord d'un navire qui reliait

l'Afrique à l'Europe, il Cl également séjourné chez de nombreux ar­

tisans pour connaître leurs techniques.

Au Tchad, il a appris le travail du cuivre, au Mali celui

du cuir et en particulier la confection des poufs. Au Congo, puis en

Guinée il s'est initié aux secrets de la forge, en Côte d'Ivoire il

c. dû renoncer à apprendre à sculpter l'ivoire ("c'était trop diffi­

cile ll, certainement parce quo son séjour fut trop court 1). Au

Congo encore, il a appris chez un Ilfrère Il à broder.

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Au cours de ses voyages, il Q appris ou du moins compris de

nombreux métiers (cordonnier, vannier, tailleur, tisserand, brodeur,

forgoron), ce qui l'autorise à se faire appeler vannier-d6corateur,

do réussir quelques beaux ensembles, d'avoir une clientèle variée

allant des ministères aux simples particuliers, en passant par les

boutiques d'objets artisanaux.

Nos enquôtes nous ont éclairé surtout sur la formation des

artisans, les rapports entre patrons et apprentis, mais nous n'~vons

pu savoir que peu de choses sur les relations entra les artisans, en

particulier entre ceux d'un même corps de métier.

• Les associations artisanales •

Dans l'ensemble, les artisans se santent isolés, mais ils

préfèrent la passivité et le salut individuel nu salut collectif.

Pourtant en 1961, un "plébiciste" au sujet dos coopératives avait

emporté les faveurs d'un grand nombre d'entre eux.

~!ous n'avons pu réévaluer leur rêponse, mais il semble que

daQs de nombreux cas les tendances se soient renversées. Nous avons

très souvent eu l'explication : "Les coopératives, ça ne march8 pas"

"il y a de la trichorie" • En effet les expériences dans ce domaine

ont été un échec, nous ne parlerons que de celui de Lomé.

La COMAT (Communauté Artisanale du Togo) fondée 8n 1960 à Lomé par un

groupe de jeunes sur l'initiative de la J.O.C. n'a pas apporté

d'espérance. Elle s'est montrée incapable de résoudre les problèmes

d'apprentissage et de chômage des jeunes artisans. Faute d'Une bonne

organisaticn, d'une soinG gestion, elle se heurte à de graves

problèmGs financiers.

Quant aux associations diverses, elles connaissent le même

détachement de la part des artisans.

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Jusqu'en 1961 existait la Confédération artisanale du T~.

Régie par un décret du 7 Août 1944 (donc sous l'administration

coloniale), cotte confédération 88 disait apolitique. Elle avait pour

devise : Travail-Conscience-Patrie.- Ayant cessé 585 activités en

1961, après l'ind8pendance, rien ne l'a remplacée. Les artisans

mentionnent do façon très imprécise qU8lques associations néu-religiouses

~corporatives où l'on se réunit pour fixer les prix et parler de ses

difficultés. (Ce sujet gagnerait à ~tre éclairci).

Parallèlement, le Bureau de la Main-d'oeuvre par des réunions

annuelles tente d'intéresser les artisans aux problèmes particuliors

de leurs métiers, en définissant les conditions d'apprentissage •.•

afin d'éviter le morcellement, l'éclatoment et la crise qui ruine 10

monde artisanal.

L'artisanat s'inscrit dans un systèmo économique traditionnel.

Il s'oppose au secteur moderne par la vétusté des moyens techniques

utilisés et par la faiblesse des revenus qu'il procure. Sa finalité

est essentiellement do produire pour vivre. Avec toute une série do

métiers batards du commerce et du bricolage, il apparait comme un

"secteur refuge" (31) pour tous les sans-emplois et semble puuvoir

répondre facilement aux dem~ndes on raison des facilités d'implan­

tation et du faible capital qu'il exigo puur débuter (32).

(31) Expression empruntée à Denis LAMBERT dans l'urbanisationaccélérée de l'Amérique Latine et la formation d'unsecteur tertiaire refuge.- Civilisations, Vol. XV N° 3, 1965.

(32) Problème abordé par PL. BROCArlD et C. BURLAZ (voirbibliographie) •

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TnorsIErViE PARTIE - PADBLEMES ET PEF;SFECTIVES D'AVENIR -

Nous venons d'entrevoir une société sans cesse accrue par

la libération de nouveaux apprentis, régie par des traditions, mue par

la routine; une société dont les membros se tournent le dos, mais où

tous sont d'accord pour dire qu'il y n des difficultés.

N'ayant pas eu IG possibilité d'analyser statistiquement

leurs réponses, on peut néanmoins tenter de les classer et de retenir

celles qui sont les plus représentatives de l'ensemble.

CHA.PITRE l UNE CRISE OE.L'AHTISANAT

- Le témoignage des artisans

Les artisans de Lomé ne cessent de se lamenter sur leur sort.

ales difficultés! ••• ne manquent jamais" nous disait avec

dignité mais non sans ironie un artisan Yoruba.

Comment résumer co sentiment général :

"Avant ça marchait •.. maintenant rien ne va ••. depuis les années

cinquante, mais soixante surtout".

"Il n'y a pas de clients, pas de travail, pas d'argent. Le métier est

trop dur" •

Tous se plaignent. le "Pas du tout, au contraire, c'est la

joie! " d'une couturière constitue l'exception qui confirme la règle.

Femme de fonctionnairo, ayant une vingtaine d'apprenties, elle vit

dans l'aisance et n'a pas de soucis d'argent. La couture est son

royaume, elle n'a jamais connu les difficultés de tant d'artisans à

leur début. EllE) n'est pas "assaillie" par une famille nombreuse.

Tous les artisans se lamentent des plus vieux aux plus

jeunes; d'un métier à l'autre, leur complainte est identique.

• Pas de travail

Dans une échoppe sombra, un bijoutier nettoie quelque

contrefaçon de pacotille. Au coin d'une pièco, assis sur un petit

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banc, un cordonnier l'egarde la lumièru du soleil qui pénètre par la

porte étroite. Il n'a pas de travail. Quelques vieilles sandcles sont

empilées. Il les a réparées. Jamais personne ne viendra les chercher.

Il est agé. Il y a des annéos qu'il n'a pas fait une sandale. Ses

clous ont rouillé Curieux "fossile" que cet hnmme résigné!

Quelques rues plus loin, un tailleur se plc:i.nt. Il n'ava.it

plus de travail et Q été obligé de quitter son atelior pour se luuer

chez un frippier pour 240CJ à 3000 F CFA mensuels; c'est la m::-,itié du

montant du SMIG, mais que faire d'autre?

Un menuisier, âgé de soixante ans, confie "avant on avait

assez de clients, maintenant, non, à cause du nombre des menuisiers

à Lomé" •

Les jeunes se lamentent ég~ement. Vers vingt ans ils

viennent de terminer leur apprentissage. Quolle solution choisir?

Ce n'est pas toujours le métier qu'ils viennent d'apprendre qui

pourra les nourrir.

• Des c@nts sans argent :

Avoir du trùvail ne suffit pos. Les clients sont dépeints

par l'artisan sous les traits J.es plus noirs: néglig8Qts, avarGs,

impécunieux. Du coiffeur au tailleur C'Gst la même complainte: "ils

ne paient pas" !

"On fixe les prix avant 11] travail, mais le client nG les

respecte pas; il y en a d'autres qui ne nous paient pas et nous

tournent d'ici et de là" ! déclarait avec amertume un petit coiffeur.

Pis encore, lorsqu'il s'agit d'une commande ou d'une simple

réparaticn. Le client ne revient plus. Ainsi, forgerons, blanchisseurs,

horlogers, tailleurs surtout, vouent aux gémonies ces "clients (qui)

ne paient pas et (qui) ne viennent pas retirer les objets commandés

ou réparés" , ou qui "savent trouver l'argent pour le tissu, mais pas

pour la confection " •

Plus d'un artisan se retrouve avec un avoir de bijoux,

montres, vêtements qui s'entassent dans des coffres depuis parfois

une dizaine d'années !

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en se demanda alors que font les clionts qui ont laissé uno

commande choz un tailleur sans l'honorer depuis dix ans. Ils ont

perdu le tissu, et, pendant co tomps, ont dû c~ng8r do tailleur

L'observateur eurupéen est assez désarmê devant cette 8trrmg3

"guerre de positions" que se livEent l' artiscn et son client. ;,',ais 10

premier qui "bougo", joue perdent. Le marché est conclu dans les mêm8G

termes que prévu, si la client se dérange le premier, (JU à la défaveur

do l'artisan, si celui-ci à court d'argent vient on réclamer. Belle

illustration d'un marchandage qui peut durer bien des annéss.

Manque do fonds et difficultés du métier :

Nous pourrions aligner une foule de dGléances démontrant

qu'il n'y a pas de client, ou que ceux-ci sont 10 source de nombreuses

difficultés, en revanche les plaintos concernant les mauvGises condi­

tions de travail sont pou évoquéos. Les artisans invoquent en troisièmo

position le manque de fonds.

Tous ces facteurs sont liés et interfèrent.

- L'EVOLUTION ECONOMIQUE ET L'ARTISANAT -

• Une concurrence très vive des produits importés :

Nous l'avons déjà vu, depuis ces dix derni8res ennéos, les

transformations économiques se sont accélérées, avec l'indépendance

et l'instauration d'un certain libéralisme douanier. La concurronce

des produits importés est particulièrement insoutenable pour les

métiers de création.

Les tailleurs los plus qualifiés de Lomé redoutent le "prêt­

à-porter" vendu par les grandes maisons de commerce et en pürticulier

les lots de chemisettes et shorts importés d'Asie dont le prix est

à peine égal au cinquième (33) de ce qu'ils peuvent réclamer.

(33) En 1969, la Cie Hollando-africaine vondait des shorts à75 F CFA et des chemisettos à 10U F CFA.

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Les tailleurs, dont la clientèle est la moins exigeante, se plQignent

car leurs clients trouvent des effets encoro moins chers chez los

frippiors.

L'importcnce de l'exode rural contribuo à l'aggravation do

la situntion. L88 jeunes ainsi "débarqués" en villa, viennent engorger

les ateliers artisanaux dans l'espoir d8 trouver du travail alors que

los dêbouchés sont déjà nuls (34). Ils no font qu'augmenter la concur­

renco des nrtisans entr8 eux. La ville compte trop d'artisans pour

les potentialités dù marché.

Les bouleversements économiques et sociaux n'ont pas été

totalement défavorables à l'artisanat puisqu'ils ont permis son

évolution et sont à l'origine de l'apparition des activités de

services. Ces activités sont peu concurrencées par le secteur moderne

de services qui est encore peu développé et dont les prix sont, nous

Itavons vu, trop élevés.

Pourtant los réparateurs divers se plaignent.

Inadaptation de l'artisanat à l'économie moderne

Pour ces métiers derniers nés, le problème est le même que

pour les métiers "traditionnels" de création. Il y a trop d'artisans

pour un méJ.rché restreint. Par ailleurs, nous l'avons remarqué en

étudiant les données techniques et sociales de l'artisanat, quel que

soit le secteur considéré, routine et traditions l'emportent. De plus

Ce problème est abordé par A. HAUSEi 1 dans sa communication(voir orientation bibliographique).Pour les 5900 demandeurs d'emploi qui se sont inscrits auservice de la main-d'oeuvre, à Lomé en 19G9,

les principnles professions demandées sont

Employés de bureau 16 %Artisans ouvriers 55 ioManoeuvres 20 10 •.•

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en raison do la vénalité do l'apprentissage, on observe une dégra­

dation do la profession, un manqua d'exigence de nombroux artisans

vis~~-vis du travail et de leurs apprentis.

GBrtains artisans, maitres en leur spécialité, se plaignent

que certainS s'établissent et galvaudent le métier.

Le mécontentement est général. ~ais quelle catégorie socia18

au monde ne se plaint pas de son sort? Ces revendications s'appuient

souvent sur un passé mystifié ("avant ça allait"), mais qui n'était

probablement pas aussi "rose" que aes témoins veulent bien l'affirmer.

Devant cette situation néanmoins alarmante, quelles sDnt les

réactions des artisans? Comment voient-ils l'avenir? Quelles sont

les propositions des pouvoirs publics ?

CI-V\PITRE II - LES REACTIONS DES MTISANS DEVANT LES DIFFICULTES -

Tous les artisans ressentent la fragilité et l'inadaption do

l'artisanat, qu'ils attribuent à des causes extérieures. Dans ce

climat d'incertitude, ils ne croient plus aux valeurs traditionnelles

de l'artisanat (indépendance, gagne-pain) et, devant les difficultés

qui ne cessent de croître, ils recherchent à tout prix la sécurité.

La ré.action la plus fréquente est celle qui consiste à

renier son métier et à envisager une éventuelle reconversion.

• Le reniement : changement de statut ou voyages :

Les Togolais en général envient tous ceux qui ont un emploi

stable. Beaucoup envisagent, sans réalisme, ni conviction, de changer

de métier. Les moins hardis souhaitent devenir manoeuvres. Les Gutres

désirent entrer dans l'administration comme planton, gardien de nuit •..

ou mieux si leurs maigres diplômes leur permettent.

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En général, les artisans ne sont pas trop ambitieux (il leur

serait d'ailleurs difficile de l'être) pour le nivoau de l'emploi; ce

qui les attire est avant tout la stabilité.

Un tailleur qui se fait exploiter par un frippier confie

qu'il préforerait "chercher un autre métier, comme employé dans une

ambassade ou une boutique" •

D'autres déclarent: "si ça. continuo" ••• ils abandonneront

leur métier "pour être petit commerçant (35) ou manoeuvre quelque

part et gagner ainsi (leur) pain de chaque jour" ou bien "pour trouver

une place dans l 'administraticJn".

Les artisans sont conscients des difficultés qu'''il y a à

trouver un emplui. Ils ne semblent pus croire tellement à ce qu'ils

disent: beaucoup situent le changement dans un avenir vague et

lointain. Peu cherchent effectivement un autre emploi.

Les étrangers, nO~îmment los Yoruba, qui ont une grande

facul té d'adaptation et qui sont vuyageurs dans l'âme, ont on

général la ressource d'aller voir ailleurs et de changer de métier

s'il le faut. "Si ça ne va pas, on irQ dans un autre pays! Patienco".

"Au ïogo ça ne marche pas : je vais retournor au Nigeria" (où à

l'époque de l'enquête tout n'allait pas pour le mieux).

Mais baîucoup d'artisans n'ont pas le courage d'abandonner

leur métier ou n'en sunt pas capables. Il s'agit en particulier dos

vieux artisans pour lesquels une reconversion n'est pas envisageable.

(35) Le commerce ost plus rarement évoqué car il représenteégalement une certaine part d'insécurité.

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• Fatalité - Fleligiosité •

Certains, donc, se replient sur eux-mêmes gardant une

ospérance plus ou moins fondée.

"Je veux rester chez moi en paix, si je trouve à mang8r ou

non tant pis" avoue un horloger de soixante ans.

"Je prie Dieu de m'aider à trouver de quoi manger cœque

jour et de pouvoir ainsi élever ma pauvr8 famille ll••• ou bien

"Patience! Dieu 18 f8ra Il confient quelques artisans catholiques.

D'autres, avec plus d'humour, mais pas plus de réalisme

cherchent ailleurs les solutions : un blanchiss8ur se propos8 de

flatter "tout doucemont" ses clients pour qu'ils le paient un pf::)Ui

Un coiffeur II cherche 10 moyen d'améliorer son üt81ier par la lot8riG

tr:Jgolaise Il 1

Les secours du Gouvernement

Rares sont les artisans qui émettent le souhait de rocevoir

une aide de l'Etat ("Si le Gouvernemont pouvait nous subventionner,

on pourrù.it améliorer nos ateliers ll), le plus souvent, suivant leurs

idées politiques et leurs origines, ils l'accus8nt, bien à tort, d'être

responsable de la crise ou d'être incapab18 de la résoudre.

Les artisans sont en général très individualistes et refusent

la créaticn de coopératives.

Attribuant leurs principales difficultés à des facteurs

extérieurs et n'ayant pas les moyens intellectuels et financiers pour

s'en sortir, ils se réfugient dans le passé, fuient la réalité ou se

résignent.

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CHAPITRE III QUELQUES ESPOIRS -

-~-

La volonté réelle de quelques artisans d1 émerger, la r6ussito

de quelquos autres, les propositions dos experts, sont autant de

signes d'espérance qui doivent enfin retenir l'attontion.

T Des artisans hors classe

Au cours de cette étudo ila été mentionné quelques sujets

exceptionnels. 11 faudrait encore citer tous les artisans qui sortent

du rang, soit par la qualité et la diversité de leurs productions,

soit par leur esprit d'initiative. Leur nombre est restreint ; il

s'agit de :

- quelques bijoutiers sénégalais réalisant essentiollemont des

bijoux en filigranes d'ur ou d'argent pouvant convenir à une clientèle

aisée et notamment aux étrangers et touristes.

- quelques tissérands dont le nombre (neuf) suffit tout juste à

satisfaire la demande locale. Ils fournissent des pagnes aux chefs

traditionnels et aux notables, et quelques bandes finement tissées et

assemblées aux touristes.

- d'une ou deux couturières dont l'originalité et le sérieux sont

mentionnés à titre d,exemplo dans le5 journaux (voir en annexe N° 6).S'agit-il d'une véritable tentative de promotion de l'artisanat, ou

d'une publicitô déguisée 7

Outre ces quelques modèles, il faut mentionner, pour

l'exemple, quelques jaunes menuisiers de la J.U.C. représentant de

toutes les régions du Togo, et qui se sont associées pour surmonter

les difficultés que rencontrent tant d'artisans (voir annexe N° 7).Cette association toute récente a de bons atouts: son état d'esprit

ln formation

sérieuse de quelques

uns de ses membres.

Elle devrait pouvoir éviter les erreurs qui ont conduit la CO~;T à

l'échec: sa trup grande importance (elles rassemblaient des artisans

de sections diverses, un menuisier, deux forgerons, un mécanicien

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- 65 -

et un soudeur).

Tous ces exemples donnent à penser que l'artisanat est encore

appelé à évoluer, qu'il cherche encore sa voie. Hormis les services, il

s'oriente vers une production originale, fantaisiste et luxueuse, qui

ne s'adressera plus à la même clientèle.

Les pouvoirs publics souhaitent promouvoir ce secteur et

revaloriser l'ensemble des professions artisanales.

- Les propositions des experts

M. HAOZI dans son mémoire (36) insistait en conclusion sur un

certain nombre de points :

"établir une coordination entre les mesures à prendre pour

promouvoir l'artisanat et les dispositions du plan général de dévelop­

pement" •

"créer un cadre juridique à l'artisanat"

·organiser des systèmes communautaires lJ

"créer une élite artisanale qui pourrait exercer une influence

stimulante sur la production artisanale"

Les experts du B.I.T. (37) insistent également sur la nécessité

de valoriser l'artisanat urbain, et tout particulièrement en classant

les artisans à la suite d'un examen dirigé par des représentants quali­

fiés de l'enseignement technique et par des chefs d'entreprises de le

profession déterminée - en deux catégories "artisan" et "ma1tre-o.rtison lJ•

Cette qualification devrait ~tre affichée à la porte dos

ateliers, ce qui éviterait toute concurrence déloyale.

(36) Voir bibliographie

(37) Voir bibliographie

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- ffi -

Les experts souhaitent également quo cotte valorisation soit

parfaite et que l'on organise des stages de recyclage et do perfec­

tionnement des meilleurs artisans, en collaboration avec llonseigncroent

tGChnique.

Tous ces projets suppùsent que soit réorganisé le service de

l'artisanat au ministère, que de nouveaux organismes de formation, de

financement, de crédit soient créés ••• que des crédits soient débloqués

pour la mise en route de ces projets et de ces réformes.

Crédits et moyens étant acquis, on peut se demander quelles

seraient les conséquences de l'évolution souhaitée. Les artisans peu

qualifiés, qui seraient rejetés, ne risqueraient-ils pas de venir

gonfler tous les petits métiors ou bien d'accro1tre ln masse des chûmuurs

mottant en péril la stabilité économique et suciale du pays ?

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67

- CONCLUSION -

Lors do notre séjour à Lomé, un certain nombra de sujets

avait retenu notre attention pour l'intérêt géographique qu'à dos

degrés divers ils présentaient

- La croissance de la ville et notamment l'extonsion des quartiers

périphériques vers le plateau de Tokuin et en direction du port.

Le commerce, apanage des femmes.

et enfin l'artisanat omniprésent dans le paysage urbain qui a

finalement emporté notre préférence pour les raisons que nous

avons déjà exposées.

Ce travail n'est qu'une première approche. C'est plus une

étude linéaire, une présentation des différents phénomènes que n:.Jus

avons observés, qu'un véritable travail de réflexion et de synthèse.

Si nous sommes un peu déçue par les maigres découvertes

auxquelles nous sommes parvenue, en particulier puur les objets

artistiques, cruellement absents, alors que tant de villes afri­

caines peuvent se prévaloir d'une production très belle, les

enseignements que nous tirons sont loin d'être négatifs.

L'artisanat même urbain connait toujours des aléas non plus

climatiques, tels que les ont toujours subis les parents des 3/4 des

"enquêtés", mais sociaux. Il est également soumis à la marne irrégu­

larité de travaux que les ruraux, alors qu'ôtre salaria (fonctionnairo,

militaire, vendeur, commis, planton) demeure synonyme de stabilit8 et

de promotion sociale.

A une époque où le rythme de la production s'accélère, jetant

sur le marché les produits les plus divers, l'artisanat ne soutient

plus la concurrence. L'augmentation de ses effectifs amenuise d'autant

la part des bénéfices de chacun, malgré une sensible amélioration du

niveau de vie général.

L'artisanat est arrivé à un seuil critique de son évolution

mais reste encore avec le petit commerce africain un secteur capable

d'absorber une grande partie des nouveaux venus à la ville et des

chômeurs - Pour combien de temps ?

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ORIENTATION

OUVRAGES GENERAUX

YAYA WANE

P. SUET

MILTOI\! SANTOS

BIBLIOGRAPHIQUE

Reflexions sur la recherche sociologique enmilieu africain - cahiers d'Etudes AfricainesnO 39 - Paris

L'Artisan Ed Siroy - Paris 1965

L'ôconomie pauvra des villes des pays süus­développés.Cahiers d'Cutremar - Bordeaux Avril-Juin 1971

T 0 G 0 -

H. ATTIGNCN

R. CŒlNEVIN

JK. HADZI

DAHOMEY

Géographie du Togo.(ouvrage polycopi8)

Le Togo • PUF (Que-sais-je n01272) Peris 1967

L'Artisanat dans le duveloppement togolaisDiplôme EPHE (Section sciencos uconomiques etsociales) Paris 1967

Projet de rapport au Gouvarnement de la Rûpu­blique du Togo sur la situation ot les possi­bilités de création et d'organisation del'artisanat togolais.(B.LT) - Mission artisanat - Lumé. Janvier ­Juin 1968

Bulletin statistique N° 6 (Ch.IV - Artisanat)République du Togo - 1966

E. VLASGENKO Population activa et emploi au Togo(uvolution entra 1960 - 1964 - prûvisions pour1966 - 1971)Ministère du Commorce de l'Industrie et duTourisme - LomG i 1967

A. HAUSER Prublèmes pusus par l'évaluation du nombra deschômeurs an milieu urbain en Afriquein colloquas internatiunaux du C N R S

Il La croissance urbaine en Afrique Noire et âMadagasC3.r" raris - 1972(Communication nu culloque internationalorganisé par le CEG E T de Bordalux)

Ville de Lumû - étude d'urbanismeRapport justificatif du Plan DirecteurS M U H • B C E U M- Ministère desTravaux Publics - Lomé 1968

C. BliRLAZPL. BROCAFlD

JJ. SERVŒ-INAT

La croissance urbaine de Cotonou et lasproblèmes de l'emploi - Maitrise de GGographie ­Paris 1969 - 1970

Rapport sur l'omploi en milieu urbain ­(B.I.T) Cotonou 1966 - 1967

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CARTES

Lomé

(Quartier du Contre)

Situation gunurale

Site et développement de la ville

Les principaux espaces urbains fOensit8 de la population

Les différentes zones d'enquêtes

Répartition g6Hurale des "ateliers"

Ropartition des "ùteliers" par métier N°

RGpartition dos tailleurs et couturières N°

2

3

4

5

6

7

- Menuisiers

- Mécaniciens & rûparateursde cycles

Bijoutiers

(Quartier du centre) - Répartition des "ateliors" par ethnio

ANNEXES N° l QuestionnairG

N° 2 Liste des mûtiers

N° 3 Sûlection manuelle

N° 4 FomulairG d'un contrat d'apprentissage

N° 5 Certificat de fin d'apprentissage

N° fi Articles extraits dG Togo-Presse

N° 7 Engagements

~JO

8

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Annexe l

ENQUETE ARTISANAT 1969 - 1970 LDME

Nom de l'Enqu~teur Date

N° porté sur le plan ..............................................................................................................................

Profession .............................................................................., .

l - RENSEIGNEMENTS GENERAUX

l

l

l

1

2

3

Nom et PrGnom

Adresse du domicilG

Adresse de l'atelier

............................................................Tul

............................................................Tél

Région d'origine de la famillo

l

l

l

l

l

4

5

6

7

8

Age

Sexe

Religion

Ethnie

....." .

du grand père

du père

l

l

9

10

Date d'arrivée à Lomé

Migrations et voyages

Ann8e dudéplacement ........~~:~:~~ .. ~~~~~~~~~~~ j

1

.................................................................. · .. · · .. · 1

1.................................. : Il

.................................. ! .

··············1··································

circ. 1 ville11

D'ARRIVEELIEUpays !

!1,

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!,.............,

1,."" , .. !

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. , ! .. !

1··············1··································· .,! !

REfvlARQUES ................................................................................................................................................

..........., .

.. .

........................................................................................................................................................................

........................................................................................................................................................................

........................................................................................................................................................................

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II-

II -

INSTRUCTION

1 - Etudes primaires nombre d'années " "11".' Il Il l''' Il Il Il Il Il Il la Il Il ,. Il Il'' ,. Il Il Il Il Il Il.11 Il Il Il

II - 2 - Dernière classe suivie Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il 1. Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il

II 3 - C. E. P.

II - 4 - Etudes secondaires nombre d'années

II 5 - Dernière classe suivie

II - 6- Diplômes obtenus

II 7 - Cours du soir (précisez)

lI- a - Sait lire et écrire oui 1 7 non 1 7II - 9 - Connaissance du français oui 1 7 non 1 7

de l'anglais oui 1 7 non 1 7autres langues précisez

III

III

III-

FORMATION PROFESSIONNELLE :

1 - Etudes professionnelles : nombre d'années

2 - Nom et lieu de l'établissement

III -

III

3 - Stages à l'étranger

4 - Diplômes obtenus

pays

conditions

III-

III -

5 - Apprentissage

6 - Métier appris

nombre d'années

conditions

Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il la Il Ill' Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il l''' Il •••• Il Il Il

IV HISTOIRE PROFESSIONNELLE

IV -

IV -

1 - Métier pratiqué en ce moment

2 - Depuis combien de temps

IV 3 - Avez-vous des activités annexes :

IV -

IV -

4 - Métier du père

5 - Activités avant

Activités

,Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il'' Il Il Il Il Il Il l''' 1

!Il Il Il Il Il Il •• Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il ,." Il Il !

,Il Il Il Il Il Il " .. , Il Il Il 111., Il Il Il Il Il Il Il Il Il 1

!Il Il Il Il " •••• Il Il Il " .. , , ... , Il •••• Il Il Il Il Il !

Age

,Il Il ,. Il Il Il Il •

!Il Il Il Il Il " Il !,Il Il Il "., Il Il •

!Il Il Il., Il Il Il !

Lieu

,Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il •••• Il Il Il •

Il Il Il Il Il Il Il Il Il "., Il Il Il Il Il Il Il Il ,. Il Il Il !,

III. Il Il ,. Il Il , •• , Il Il Il Il Il Il ,. Il Il , •• , " ••• , 1

!Il Il Il " Il Il Il 1,., " 1,., Il " , ... , Il Il Il III. Il Il !

Durée

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III

v - INSTALLATION:

V - 1 - Situation géographique du lieu du travail :

2 - Combien de temps mettez-vous pour vous rendre à l'atelier ? ..

- Comment vous y rendez vous ?

V - 3 - Etiez-vous installé ailleurs avant? (quartier - rue) : .

- Raisons du changement : , ' , 1 ••••••••••••

V - 4 Date d'ouverture du présent atelier : ..

V 5 - Pourquoi êtes-vous installB dans ce quartier ? ..

V - 6 - Pourquoi êtes-vous installé à Lomé ? ..

V - 7 - Nature de la construction :

V - 8 - Nombre de pièces

V - 9­

V - 10 -

Installations :

~J'achin8S et outils employés : .

employées : .

VI - MAIN D'OEUVRE ..VI - 1 - Nombre de personnes

VI - 2 - Sont-elles salariées

VI - 3 - Pour les apprentis ..? 1.11 Il Il Il •• Il Il Il Il Il'1 Il Il Il Il Il Il Il Il 1. Il Il Il.11•• ' Il Il Il Il Il Il Il Il 1.11 Il.1 Il Il Il Il Il Il Il l'

durée de l'apprentissage:

conditions de l'apprentissage

QualitéApprentissageNiveaud 1 instructionEthnie88xeAge Lien dE;.

Parenté!-----+---+-----+------!:-----------+--------!-----~----!

! !---- --- ----- ------!------- ------- ---- ----!

! !~--- --- ----- ------! ~---!

---- ---...:-Il----~-----_4_--------_!_------~f__---_+----!! !

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------~--'f_--~~~~-_+----.+-------!

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IV

VII

VII

PRODUCTION

1 - Destination des objets fabriqués a Réparation 1 1b Vente dirGcte L 7c Revente 1 7d Confection 1 1

1

VII 2 - Nature des objets fabriqués

Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il •••• Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il , .. Il Il Il Il Il ... Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il a' Il Il Il Il Il

matière première (pays et fournisseur)

VII

VII

3

4

MatièrG prGmière

Provenance dG la

utilisée Il Il Il Il Il Il Il.a Il Il.a Il Il Il Il Il Il Il ,. Il Il Il Il Il Il Il Il " Il Il Il Il Il Il •••• 1,., Il e. Il

Il Il •••• Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il'' Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il

VII 5 Stocks Il Il Il Il Il •• Il'' Il Il •••• Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il Il ••

VII 6 Nature des objets réparés

VII 7 Produits utilisés •••••••••• Il 1 •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• " ••••

VII 8 Ecoulez-vous facilement les articles ?

............................................................." " .VII 9 Trouvez-vous facilement des clients ? ..............................................................VII 10 Clients Africains (précisez) L 7

Européens 1 7Autres (précisez) 1 1

VIII

VIII

I:±STIGN

1 Avez-vous une comptabilité?

2 Remarques •••••••••••••••••••••••••••••••••••••• , •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• 1 ••••••••••••••••••••••••••••••

, •••••••••••••••• '.1.1 •••••••••••1.1 •••••• Il •••••••••••••••••••••••••• , ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• " •••••••••••••••••••••

le désirez-vous ?

.............. le désirez-vous ?d'une coopérative?

Etes-vous syndiqué ?

Faites-vous partie2

REMAP,QUES

1

IX

IX

IX

•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• 1, ••••••••• , 1 •••••••••••••• 111 •••••••••••••••• 1 •••••

IX 3 Quelles difficultés rencontrez-vous?

••••••••••••••••••••••• 1 •• 1 ••••••••••••••••••••••••••• 1 ••••••••••••••••••••••••• I •••••••••••••••••••••••••••• à •••••••••••••••••• "., Il ••••••••••••• 1 ••••••••••••••••

IX 4 Réactions devant les difficultés : •• ,1., ,. ~ •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• " ••

,. Il Il •••• Il 1 •••••••• , ••• , ••••••••••••••••••• , 1 •• 1 " •••••••••••••••••••••••••••• , ••••••••••••••••••••••••••••••••• l' •••••1 ,. ~. , •• 1 ••••••••••••••••••• 1 •••111 •••• l'

.11•• 1 •••••••••••••••••••• 1 ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• , ••••••••••••••••••••••• 1 ••••••• 1 ••••• Il 1 ••••• Il •• 1, ••••••••• , ••• , •••• , ••• , •••••••

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- Ar\INEXE N° 2

METIERS ARTISANAUX DE LOME

TisserandTeilleur, DrDdeurCDuturièroTapissierCordunnier

HorlogerBijoutier

ForgeronRéparateur de lampesRéparateur de machines à coudreRûparateur de radioRéparateur de batteries et appareils électriques

M6canicienSoudeur - TôlierPeintre automobileRéparateur de cycles - Vulcanisateur

Menuisier - Charpentier

PhotcgrapheGéomètre - TopographeDactylographeImprimeurlielieurPeintre publicitaireEncadreur de photographiesArtiste peintre

CoiffeurBlanchisseurBoulangère

Exploitant de moulin

l

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ANNEXE N° 3

SELECTION MANUELLE. ~ .

N0 1 selection positive

-1----1---1-'-- ---- ... -- - ...

SELECTION VISUELLE

t .N° 3 Fi chier optique

~ # / •

Selection negatlve

0

0

0

° 00 0

0 °0 °0 "• 0

0

"o 0

0_0_0_0_0_0_0=-.:0:::-:"0':'O~O~A~ 0... 0 00 DI\.~I06000000

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CONTRAT

MJNEXE ND 4

D'APPRENTISSAGE

l

il a été décidé et stipulé ce qui suit :

Entre nous les soussignés B.parent d'une part

Maître-Tailleur à L 0 M E

DANFEI et L. DARTENE

Que le nommétailleur.

B. KOMPIEGNEARTICLE lest admis à l'atelier de Mr.

ARTICLE II

L. DARTENE comme apprentj

ARTICLE III

ARTICLE VII

ArHICLE IX

ARTICLE )(

Que la durée de son apprentissage est fi)<ée à 2 ans, soit du 1er Janvier 1968 au 1er Janvior1970.

Que le montant de son apprentissage est fixé à 6 OQO francs (Avance 3 000 francs) payable deuxfois la moitié au début de l'apprentissage et vers le milieu le reste 3 000 francs.

ARTICLE IV

Que l'apprenti à l'expiration de son contrat fera un nouveau stage de s'ildésire être titulaire d'un cahier de coupes ou patrons (Dessins). Dans ces conditions pour lepremier cas il versera une somme de francs et le second cas il versera une sommede francs.

ARTICLE V

Que l'apprenti doit, durant tout son séjour à l'atelier, l'obéissance, zèle et soumissionaux ordres de son patron.

ARTICLE VI

Que le patron s'engage à apprendre tout le métier de couture audit apprenti la coupe noncomprise.

Que le patron a le droit de licencier ou suspendre l'apprenti lorsque ce dernier fera preuved'insubordination, d'arrogance ou commettra toute autre faute grave.

ARTICLE VIII

Que la radiation ou suspension définitive est prononcée par le patron quand l'apprenti nedésire plus continuer sa profession. Dans ces conditions les frais d'apprentissage calculéssuivant la période du métier appris sont à rembourser par le parent ouau Maître-Tailleur.

Que le parent de l'apprenti est responsable de tout dommage causé par la négligeance del'apprenti à l'atelier. Que le logement, l'habillement et la nourriture de l'apprenti sontà la charge du parent.

Qu'en cas de maladie ou autre question qui empêcherait l'apprenti d'être absent de son service 1

les journées perdues seront répétées selon les décisions de son patron.

ArnICLE XI

Qu'il est fait exception de nourriture et logement qui seront supportés par le patronlorsque ce dernier accompagné de son apprenti à exercer son métier ailleurs qu'à Lomé.

ARTICLE XII

Que lorsque la fin du contrat le parent se serait incapable de payer au Maître-Tailleur lemontant de l'apprentissage convenu, l'apprenti devrait rester en apprentissage pendant undélai de 6 ans.

Lomé, le 17 MAR S 1968

LE MAITRE-TAILLEURLES TEMOINS

S. Fidèle

Signé : Illisible

LE p/\nENT

Signé illisible

APPRENTI

Signé : Illisible

Signé Illisible

P. C. c.

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l

A T TES T A T ION=c===================

Je soussigné Mr. A. RAPHAEL Directeur du cabinet d'Agence

Togolaise des Arts et Métiers ( Etudes - TOPO - DESSIN - DACTYLO. )

72, rue d'Atakpam6 LO~'E - TOGO, atteste quo la nommée Mlle G. Faustine

a été élève Dactylographe ( Méthode de dix doigts ) du 30 Octobre 196G

au 30 Octobre 1967.

Cette dernièro a norwalement accompli sa durée d'un an ( 1 an )

d'Apprentissage.

Elle me quitte libre et de tout engagement.

En foi de quoi, je lui délivre cette présente ATTESTATION pour lui

servir et valoir ce que de droit.-

FAIT A LUME, LE 6 NOVEMBRE 1967

DIRECTEUR

Agence Togolaise des Arts et Métiers

Etude (Topo - Dessin - Dactylo )

A. T. A. M.

Le Géomètre

1\. RAPI-lAEL

Lomé - TOGO

Signé Illisible

P. C. C.

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"NOUS LES JEUNES"BRODERIE AU

Lu femmea de plue en plus aiment ce demeurant élégantee dans toutss ISIqui ut Iimple, pratique, ce qui leur per- clrcone~ances. C'est pour ces rsllonsmet d'être tOUt il fait il Isur alee tout en que le etyle • Nous lee Jeunes. sfflrme

« La gamme du style nouveau présenté par les néophytes du métier •.

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To .... o • Presse ~ardi 23 Septembre 1969

NOUVELLE FORMULE AVEC UNE

POINT DE CHAINETTE

et apprend à tout ce monde à fairecomme eUe.

-

depull plus dl troll anl Ion trlomphl font furlur chez 188 jeunls filles qui eux manchls et au col réhauBII ladanl notre capitale. Il y a quelquee joura avant tout reetent maitreeeee de la tradl- cluee. Très leyante et chic pour leenoue avons traneporté notre curiosité tlon. D'inapiration africaine, les robes grande jours, elle voue plaira certaine­danl le modelte atelier de couture de sont coupées dane un tlesu léger (sou- ment mesdemes,Mml AdJonou Vlcentla au numéro 21 dela rue Curie, Maltrllle couturière etbrodeull de profeeelon, Mme AdJonounoui 1 oonqull pa,· la 81mpllolté aVlolaquille elll apprenu • touts une • géné·

Du matin au soir Mme AdJonou coud,brode...

ration. à coudre et li broder. Accueil­lante, élégante et avec un air de techni­cienne à la mode, Mme Adjonou nous aproposé toute une série de sa collection.Il s'agit de robes tout à fait modernes, ré­pondant aux exigences du moment. Elles

La. coupe est avant tout trèsImportante. Pour les apprenties une

attention Ilartlculière s'impose

vent en coton) imprimé de motifs assezbanals. Les mélanges de tons sont aussidélicats que ceux des teintures natur~l­

les. La coupe est ample et reprise depuisle col par des points de chaînette quidonnent à la blouse un cachet classiqueet citadin. Portant une fente non plus enbiais comme cela se faisait il y a q\lel­ques années,. mais plutôt devant la poi­trine « Nous les Jeunes • nouvelle for-,mule a des manches montées et arrêtéesau-dessus du coude. Une fine broderIe

AVIS ET COMMUNIQUESAUX DIRECTEURS DE GARAGES

Dans le çadre de l'élaboration duprogramme de formation profession.nelle, tous les directeurs de garagesèmployant d~s apprentis en mécac.ique­auto, électricité-auto, tôlerie-soudure etpeinture sont pri.és d'assister à la t'éu­n:on qui aura lieu le jeud1 26 févrierà 15 heures précises au Service de laMain-J'Oeuvre.

La présence de tous est indispensable.

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AI\JNEXE N° 7l

TELIER DES

ELINES

,1ENUISIERS

BENISTES DU

OGO

A. J. M. E. T.

Style confort d'apparteme~t

de bureau ot le bâtiment etc

B. P. 1914

Rue Victor HUGO

LCiME TOGO

ENGAGEMENTS

Art. 10

MM

Il est constitué entra

M. A. Laurent - Jules A. - K. Laurent D. Tabiyi A• A• Laurent

et Léon D.Bruno D.;......;;;..;:---;;..;........;;;,;;.~-;.;;..;.--------

une communauté dite "A. J. M. E. T. "

Art. 2

Art. 3

~rt. 4

Art. 6

Art. 7

Art. 8

Art. 9

Art. 10

Art. 11

Art. 12

Cette entreprise se propose de fabriquer des meubles de tout ge~re, notamment •

La communauté commencue par les sus-nommés avec l'aide de la J. O. C. du Togo

peut accueillir par (suite) la suite en sein d'autres adhérents en cas de besoin.

Il est choisi parmi les mombres de la communauté un Responsable qui devraêtre ou avoir été Un ~tant jociste.

Toute sortie d'argent est signée par 2 membres de la Communauté désignés parles autres camarades.

Un compte bancaire ou chèque postal sera ouvert pour conserver tous lesfonds de la société.

Les promiers fonds de roulement avancés par la J. O. C. devront être petit àpotit remboursés pour servir à créer un autre service jociste.

La solidarité, la bonne compréhension; l'amour du métier sont la base de laréussite de l'entreprise. Chaquo membre doit s'y engager.

La régularité et l'exactitude au travail sont exigés de tous los membres.

Dans l'atelier communautaire, il n'y aura pas de travail personnel. Tous losclients seront reçus au compte de la société par le Responsable ou leDirecteur de la Communauté.

Tous les adhérents s'engagent à assurer dignement et honnêtement les respon­sabilités qui leur seront confiées.

Un membre dont le comportement sera jugé malhonnête et égoïste peut perdresa responsabilité ou sera sérieusement sanctionné. En cas de faute grave, volou détournement de fonds par exemple, l'intéressé peut être traduit devantle Tribunal compétent de Lome.

Art. 13 Aucun membre n'a le droit de quitter la Communauté tant que les dettes quecelle-ci aurait contractées ne seront réglées à moins que la Communautéaccepte ce départ après avoir délibéré sur sa situation. Cet adhérent quitterapurement et simplement sans rien réclamer à l'entreprise •

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.. ./-

Art. 14

I\rt. 15

Art. 16

Art. 17

Art. 18

II

Tous les outils seront la propriété de la Communauté en dehors de ceuxapportés lors de la création de l'entreprise ou ceux achetés ultérieurement~ar un membre pour son propre compte et au service des autres camarades.

Toute décision doit être prise à la majorité absolue. Nul donc n'a le droitd'imposer son point de vue.

A la fin de chaque semaine ou mois, un compte sera fait des revenus obtenusen déduisi.Après déduction des dettes éventuelles et des réserves pour entretien desoLltils et achat de matières premilàros, ce qui reste sera partagé entre tousles membres de la société.

Une caisse ne sécurité pour venir en aide en cas de maladie sera ouverte.

Les apprentis qui seront reçus dans cette Communauté seront traités selon leslois en vigueur et les principes humains de la J. O. C. Il ne leur seraréclamé ni frais de contrat d'apprentissage ni frais de libération.

M. A. Laurent Signé Illisible A• A. Laurent Signé Illisible

A.

K.

T.

Jules

Laurent

D. Jhon

Signé Illisible

Signé Illisible

Signé Illisible

D.

D.

P. C. C.

Bruno

Léon

Signé Illisible

Sign8 Illisible