Identificaciión de Las Cadenas Operativas. Talla Discoide y Levallois

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    Paléo

    Identification de chaînes opératoires lithiques du Paléolithiqueancien et moyenEric Boëda, Jean-Michel Geneste, Liliane Meignen

    Abstract

    In Western Europe at least, the variability of Lower and Middle Palaeolithic production systems is founded still largely on 

    the linear succession of pebble tool industries followed by bifaces industries (see the Acheulean) and those characterized 

    by the débitage of flakes (see the Mousterian), though this succession, as a highly reductory scope. In the present state of 

    the researches, the systemic approach of the processing sequences that occured during this long time span permits to 

    identify several fundamental principles ruling tool production that are based on the use of the and/or of the débitage. In this 

    paper, the different operating sequences are described in succession at different levels of analysis. The operating 

    sequences among which the différents stages of biface knapping are most detailed, are first dealt with ; they are followed 

    by the débitage operating sequences with a particular focus on the various Levallois methods ; the original trifacial 

    operating sequences that have been described so far in South West France assemblages, are studied finally.

    Résumé

    La variabilité des systèmes de production lithique du Paléolithique ancien et moyen demeure, tout au moins pour l'Europe 

    occidentale, encore largement fondée sur la succession linéaire, très réductrice, des industries à galets aménagés puis à 

    bifaces (cf. Acheuléen) et, enfin, à débitage d'éclats (cf. Moustérien). L'approche systémique des chaînes opératoires de 

    cette longue période autorise, dans l'état actuel des recherches, l'identification de plusieurs principes fondamentaux de 

    production d'outillages basés sur le façonnage et/ou le débitage. A des degrés d'analyse différents sont décrites,

    successivement, des chaînes opératoires de façonnage dont les bifaciales sont les mieux détaillées ; des chaînes 

    opératoires de débitage avec une attention particulière pour les diverses méthodes Levallois et enfin des chaînes 

    opératoires trifaciales, originales, décrites pour l'instant dans le sud-ouest de la France.

    Citer ce document Cite this document :

    Boëda Eric, Geneste Jean-Michel, Meignen Liliane. Identification de chaînes opératoires lithiques du Paléolithique ancien

    et moyen. In: Paléo, n°2,1990. pp. 43-80.

    doi : 10.3406/pal.1990.988

    http://www.persee.fr/doc/pal_1145-3370_1990_num_2_1_988

    Document généré le 16/10/2015

    http://www.persee.fr/collection/palhttp://www.persee.fr/doc/pal_1145-3370_1990_num_2_1_988http://www.persee.fr/doc/pal_1145-3370_1990_num_2_1_988http://www.persee.fr/author/auteur_pal_51http://www.persee.fr/author/auteur_pal_50http://www.persee.fr/author/auteur_pal_52http://dx.doi.org/10.3406/pal.1990.988http://www.persee.fr/doc/pal_1145-3370_1990_num_2_1_988http://www.persee.fr/doc/pal_1145-3370_1990_num_2_1_988http://dx.doi.org/10.3406/pal.1990.988http://www.persee.fr/author/auteur_pal_52http://www.persee.fr/author/auteur_pal_50http://www.persee.fr/author/auteur_pal_51http://www.persee.fr/doc/pal_1145-3370_1990_num_2_1_988http://www.persee.fr/doc/pal_1145-3370_1990_num_2_1_988http://www.persee.fr/collection/palhttp://www.persee.fr/

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    PALÉO

    - N° 2

    -

    Décembre

    1990

    IDENTIFIC TION DE CH INES OPER TOIRES

    LITHIQUES

    DU

    P LEOLITHIQUE

    NCIEN ET

    MOYEN

    Eric Boëda1,

    Jean-Michel

    Geneste2, Liliane Meignen3

    Résumé

    : La

    variabilité

    des

    systèmes

    de production

    lithique du Paléolithique

    ancien et

    moyen demeure,

    tout au moins

    pour

    l'Europe occidentale,

    encore

    largement fondée

    sur

    la

    succession

    linéaire,

    très

    réductrice, des industries à

    galets

    aménagés puis à bifaces

    (cf.

    Acheuléen) et,

    enfin,

    à débitage d éclats

    (cf. Moustérien).

    L'approche systémique des chaînes opératoires

    de cette

    longue

    période

    autorise,

    dans l état actuel

    des recherch es, l identification

    de

    plusieurs

    principes

    fondamentaux de production d outillages basés

    sur

    le façonnage et/ou le débitage. A des

    degrés d analyse

    différents sont

    décrites,

    successivement, des

    chaînes opératoires de façonnage dont les bifaciales sont les mieux détaillées ; des chaînes

    opératoires

    de débitage

    avec une

    attention particulière pour

    les diverses

    méthodes

    Levallois et

    enfin

    des chaînes opératoires trifaciales, originales, décrites pour l instant dans

    le

    sud-ouest de la France.

    Abstract

    :

    In Western Europe

    at

    least, the variability of Lower and Middle Palaeolithic production systems is founded still largely

    on

    the linear succession

    of pebble tool industries

    followed

    by bifaces industries (see the Acheulean)

    and

    those characterized by the débitage of flakes (see the Mousterian), though

    this succession, as

    a

    highly reductory scope.

    In

    the

    present

    state

    of the

    researches,

    the

    systemic

    approach

    of the

    processing

    sequences

    that

    occured

    during

    this

    long

    time

    span

    permits

    to

    identify

    several

    fundamental principles

    ruling

    tool production that are

    based

    on the use of the and/or of the débitage.

    In this paper, the different operating

    sequences

    are described in succession

    at

    different levels of analysis. The operating

    sequences

    among which the

    différents stages of biface knapping are most detailed, are first

    dealt with

    ;

    they

    are followed by the débitage

    operating sequences

    with

    a particular

    focus

    on the various Levallois methods

    ;

    the original trifacial operating

    sequences

    that have been described so far in South

    West

    France

    assemblages,

    are studied

    finally.

    1 - INTRODUCTION

    1-1

    Approche

    des chaînes opératoires

    En règle

    générale,

    l'approche des industries

    lithiques,

    d'un point de vue

    naturaliste,

    n'a

    autorisé qu'une lecture

    des

    critères

    morphologiques

    éventuellement

    assortis

    d éléments

    techniques

    décrits

    et

    définis de

    manière

    abstraite,

    car systématique

    et

    générale. La classification

    morphologique des types d'outils

    et

    des ensembles

    lithiques,

    qui en

    a découlé, fut

    souvent faite

    au détriment

    d'une

    lecture

    technologique des

    systèmes de production de

    l'outillage.

    Cependant,

    c'est

    l'approche systémique des industries

    lithiques

    qui semble permettre

    actuellement,

    à

    travers la

    perception

    des chaînes

    opératoires, une

    analyse des

    systèmes de production lithique et de

    leurs

    implications

    culturelles,

    spatiales

    et

    économiques.

    Néanmoins,

    l'approche

    et la

    détermination

    des

    chaînes

    opératoires du

    Paléolithique

    inférieur et moyen reste

    extrêmement

    difficile.

    L'une

    des

    difficultés est directement

    liée à l'hétérogénéité des documents recueillis, qui

    ne

    fournissent

    pas, dans la plupart des cas, les

    informations

    nécessaires à la reconstitution des chaînes opératoires

    supposées

    présentes.

    Une

    autre difficulté, et non des

    moindres,

    se

    situe sur un plan méthodologique. En effet,

    sur le plan strictement lithique, la seule notion de chaîne

    opératoire, pour ces

    périodes,

    n'est

    pas

    opérationnelle, car

    trop

    globalisante. Nous

    préférons

    lui substituer deux

    autres notions

    recouvrant

    deux champs de recherche

    rents mais complémentaires, que nous appellerons

    technopsychologique et

    techno-économique. L'approche

    techno-psychologique

    se

    propose

    de

    déterminer les

    connaissances

    mises en

    jeu

    dans

    tout

    système

    technique de

    production

    lithique.

    L'architecture

    opératoire

    peut s'analyser

    de façon graduelle

    en terme

    de concept, méthode,

    technique,

    processus,

    etc. La

    détermination

    de

    ce savoir

    humain

    ou de

    cette

    mémoire technique constitue

    l'objectif

    prioritaire de toute analyse des chaînes

    opératoires.

    L'aspect

    techno-économique

    recouvre un champ de

    lecture

    et

    d

    analyse différent mais tout aussi ambitieux,

    puisqu'il

    se

    propose d'analyser sous l'angle économique, donc social, le

    comportement technique de ces hommes.

    Globalisante,

    cette

    dernière approche

    est en

    conséquence la plus

    soumise

    à l'influence de données

    archéologiques

    extérieures au

    domaine technologique

    (caractéristiques,

    accessibilité

    et

    formes

    de diffusion de la matière

    première,

    gestion

    ergonomique des produits,

    etc.). Une

    telle approche

    tient

    un

    rôle capital dans les processus d'interprétation de la

    variabilité des systèmes de

    production

    lithique parce qu'elle

    implique nécessairement

    l'intégration

    de données

    complémentaires. Cependant, l'acquisition et la manipulation

    de celle-ci ne seront pas décrites ici si ce n'est que

    succinctement à travers quelques

    exemples archéologiques.

    Le travail présenté dans cet article

    ne

    peut pas, et

    ne

    1 ERA

    28

    du

    C.RA., CN.R.S.,

    1

    place

    Aristide-Briand,

    92195

    MEUDON

    PRINCIPAL

    CEDEX

    -

    FRANCE

    2

    Direction

    des

    Antiquités

    Préhistoriques d Aquitaine,

    6

    bis cours de

    Gourgue, 33074

    BORDEAUX CEDEX

    -

    FRANCE

    3 ERA

    28

    du C.R.A., CN.R.S., Sophia Antipolis,

    06560

    VALBONNE

    43

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    veut

    pas, être un travail

    exhaustif

    sur

    les chaînes

    opératoires

    du

    Paléolithique ancien

    et moyen. En

    revanche, il

    constitue un premier

    pas

    vers la détermination de

    cette

    notion

    à

    ces

    périodes. Dans la plupart des cas,

    les

    chaînes

    opératoires présentées sont donc incomplètes car

    elles

    représentent

    un

    état

    de

    la

    recherche.

    Pour

    des

    simplicités

    d'expression et de compréhension, nous utiliserons

    seulement le

    terme

    de

    chaîne

    opératoire

    tout en sachant

    que,

    dans

    certains

    cas, de terme recouvre plus l'aspect

    technopsychologique

    ou techno-économique.

    1-2 Cadre

    spatio-temporel

    L'Europe

    occidentale

    servira

    essentiellement de cadre

    aux

    exemples

    analysés et cités. C'est

    en

    effet dans

    cette

    zone

    qu

    ont été le

    plus anciennement et

    le

    mieux

    définis les

    ensembles industriels du Paléolithique moyen. Des

    exemples seront pris au Proche-Orient pour la spécificité de

    certaines

    chaînes

    opératoires

    Levallois

    (méthodes

    récurrentes unipolaires), cela pour des

    raisons

    strictement

    liées

    au développement des recherches technologiques. Le

    Paléolithique

    moyen sera traité dans une perspective

    résolument diachronique

    en

    recherchant des racines dans

    les

    productions d'éclats et de bifaces de l'

    Acheuléen.

    C

    estdonc une période

    couvrant

    principalement

    1 avant-

    dernière glaciation et le début de la dernière jusqu'à

    l'interstade wûrmien qui sera prise

    en

    perspective. Des

    références

    plus

    anciennes seront ponctuellement

    utilisées

    pour jalonner le développement

    chronologique

    de ces

    chaînes

    opératoires.

    1.3. Chaînes

    opératoires

    en présence

    En Europe, depuis le Paléolithique inférieur jusqu'au

    Paléolithique

    moyen,

    de nombreuses chaînes opératoires

    se

    sont

    succédées

    et

    ont coexisté durant des périodes

    plus

    ou

    moins longues. Ce

    buissonnement est déjà présent au

    Paléolithique inférieur.

    Une

    vision trop universelle nous a

    parfois,

    à

    tort,

    fait confondre période etculture, tel l'

    Acheuléen (Boëda à paraître,

    Delpech et al.

    à paraître).

    Devant cette diversité, il a

    nécessairement

    fallu

    clarifier

    l'exposé et

    sélectionner,

    au

    sein des

    ensembles

    en

    présence, un nombre

    restreint

    de

    chaînes opératoires

    (ou

    tout

    du

    moins

    d'éléments

    de

    chaînes

    opératoires).

    L'état

    des recherches

    actuelles ne permet d'ailleurs que

    de

    détailler

    les

    plus significatives.

    Depuis le

    Paléolithique inférieur jusqu'au

    Paléolithique moyen, on peut

    dresser l'inventaire des chaînes

    opératoires jusqu'alors identifiées.

    Ces chaînes

    peuvent

    êtreregroupées selon deux

    grands

    principes de

    taille

    :

    le façonnage et le débitage.

    1-3-1 Chaînes

    opératoires

    de façonnage

    1

    - Chaînes

    opératoires de galets

    aménagés

    En général,

    elles

    ne

    sont

    qu'évoquées

    puisque

    nous

    ne

    disposons d'aucun gisement européen

    étudié

    dans

    cette

    perspective.

    2

    - Chaînes

    opératoires

    bifaciales

    A priori mieux connues,

    elles

    sont présentes dans

    l'Acheuléen, le Micoquien

    oriental,

    le Moustérien

    de tradition

    acheuléenne,

    le

    Bohunicien

    et le Szélé-

    tien

    (cette

    liste

    n'est

    pas

    exhaustive).

    1-3-2

    Chaînes opératoires de débitage

    1

    - Chaînes opératoires

    productrices d'éclats

    Elles sont de loin

    les

    plus nombreuses car présentes

    de façon

    ininterrompue

    durant toute la

    préhistoire.

    Aussi

    font-elles l'objet du plus grand nombre

    d études technologiques. La mise en évidence de

    schémas opératoires différents nous permetde

    distinguer

    actuellement

    les

    chaînes opératoires suivantes

    :

    - de débitage Levallois,

    - de débitage discoïde,

    -

    de débitage de

    type

    Quina.

    Il

    est

    évident qu'à l'intérieur même de ces trois

    catégories il

    existe

    une très grande variabilité,

    multipliant ainsi le

    nombre

    de chaînes opératoires

    possibles.

    2

    - Chaînes

    opératoires à production

    mixte :

    lame,

    pointe, éclat

    Ces chaînes opératoires Levallois ou non ont

    souvent

    été

    décrites pour le Paléolithique moyen au

    Proche-Orient. Elles

    semblent

    exister également en

    Europe

    elles

    sont encore mal identifiées.

    1-3-3

    Chaîne

    opératoire trifaciale

    Originales, décrites dans le sud-ouest de

    la

    France,

    elles

    reposent en priorité

    sur

    un schéma

    opératoire

    de

    débitage. Mais en phase

    finale,

    ce schéma inclut une

    éventuelle transformation de certains produits en outils

    (nucleus par exemple).

    Cette

    transformation doit être

    «programmée» dès le

    départ des

    opérations de taille. Si

    nous

    voulions

    résumer

    cette situation, nous

    dirions

    que les

    hommes préhistoriques ont

    tout d'abord effectué

    une

    opération

    de débitage,

    suivie

    d'une

    opération

    de

    façonnage, réalisée à partir

    de

    produits spécifiques

    obtenus au

    cours de

    la

    première phase.

    Chacune

    de

    ces chaînes

    opératoires peut, à elle

    seule,

    caractériser un ensemble lithique. Mais

    il

    existe aussi

    souvent le

    cas

    de figure inverse où

    plusieurs

    chaînes

    opératoires sont

    en

    présence. La caractérisation

    d'un

    ensemble lithique sera alors basée sur l'importance relative

    de ces

    différentes

    chaînes. Il

    importe

    alors

    de

    définir les

    modalités de

    cette

    coexistence

    :

    elles

    peuvent

    être

    totalement indépendantes et autonomes, ou croisées,

    c'est-à-

    dire

    qu'elles interféreront à un moment

    donné

    des

    opérations. Il existe encore une troisième possibilité à travers

    laquelle ces chaînes opératoires sont hiérarchisées

    (débitage

    puis

    façonnage)

    (Roche

    et

    al.

    1988).

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    1-4

    Chaînes opératoires analysées 2

    -

    CHAINES OPERATOIRESBIFACI

    ALES

    Deux

    catégories de chaînes opératoires ont été

    retenues, qui sont les plus anciennement et les mieux

    identifiées dans l'aire géographique et la

    période

    envisagées : il

    s'agit

    des chaînes

    bifaciales

    et

    Levallois.

    En outre, l'une et l'autre

    se

    réfèrent à deux grands

    principes de fabrication de

    l'outillage :

    le façonnage et le

    débitage. Les

    conceptions

    techniques sous-jacentes en

    sont radicalement

    différentes.

    Le façonnage

    :

    il s'agit de l'aménagement d'une

    pièce au sein d'une masse de matière investie dès

    le

    départ de

    l'approche

    progressive de la forme et

    du volume finals.

    Le

    débitage

    : il s'agit

    du

    fractionnement d'un

    volume de matière par une panoplie de méthodes

    spécifiques, en différentes unités de

    formes et

    de

    volumes

    qui

    sont

    obtenues

    en séries différenciées

    ou standardisées, récurrentes ou

    Hnéales selon

    le

    cas.

    Ces deux catégories de chaînes opératoires

    sont

    habituellement utilisées pour

    caractériser

    technologiquement,

    mais

    de

    manière

    abusivement exclusive, respectivement le

    Paléolithique inférieur (si ce n'est l'Acheuléen) et

    le

    Paléolithique

    moyen

    (si ce n'est

    le Moustérien).

    La prise

    en considération

    dans

    le

    raisonnement

    de leur variabilité

    et

    de leurs modes de coexistence est

    donc porteuse

    d informations en terme

    de complexité.

    En effet, la chaîne

    opératoire bifaciale

    apparue tôt

    dans

    l'Acheuléen

    africain

    sera

    examinée

    ici

    uniquement dans

    le

    cadre européen durant le Paléolithique inférieur du sud-

    ouest de la France puis à son aboutissement au

    Paléolithique

    moyen

    où elle coexiste sous divers modes

    d associations avec des chaînes de

    production

    d'éclats.

    Les chaînes opératoires

    Levallois, dans

    certains cas

    mieux connues

    et mieux

    étudiées

    dans

    toutes leurs

    séquences, seront

    plus

    détaillées depuis l'acquisition de la

    matière

    première jusqu'à

    leur

    achèvement

    fonctionnel

    (emmanchement, utilisation)

    (Anderson-Gerfaud

    1981,

    Beyries 1987, 1988, Shchelinskii in Plisson 1988).

    L'étude de la

    variabilité des

    méthodes Levallois (Boëda

    1986,

    1988a, 1988b) permet, à

    travers la

    définition

    de

    différents

    objectifs mentaux, une étude de

    la

    relation entre

    l'intention du tailleur et la démarche

    utilisée.

    Cette

    catégorie de chaîne

    opératoire

    est

    représentative du Paléolithique

    moyen

    en ce

    sens

    qu'elle

    s'y

    développe largement même

    si elle existe auparavant.

    La représentation des chaînes opératoires

    ne

    préjuge

    en

    rien de

    leur

    ordre d'apparition chronologique. Il

    est

    évident, comme cela sera

    évoqué

    plus loin, que le débitage

    d'éclats a dû précéder de beaucoup la genèse de la

    fabrication bifaciale, que les racines des chaînes opératoires

    Levallois

    sont anciennes et

    qu'elles

    coexistent déjà avec la

    présence de bifaces, dominante

    dès le

    début

    de

    l Acheuléen.

    Classiquement, au

    sein

    des chaînes opératoires

    bifaciales, le biface et le hachereau sont les deux principaux

    produits recherchés. Mais le terme de biface

    recouvre

    à lui

    tout

    seul

    des

    réalités bien

    différentes

    qui n'ont

    que

    très

    rarement

    été

    analysées sur un plan technologique. Il existe

    bien des classifications mais essentiellement typologiques

    (Alimen et Vignal 1952, Bordes 1961), à la

    différence

    du

    hachereau qui fut l'objet d'un classement

    morpho-technique (Tixier 1957, Chavaillon 1965).

    Le phénomène bifacial en tant que système de

    façonnage s

    'opposant

    aux

    systèmes

    de

    débitage n'a

    que très

    rarement fait l'objet de recherche

    technologique

    globalisante. Les différentes analyses portent en

    général sur le

    phénomène bifacial Acheuléen considéré sur un plan dia-

    chronique

    comme

    précurseur

    et

    qui

    par

    voie de

    conséquence devient

    le réfèrent.

    Mais que deviennent les

    industries

    du

    Micoquien

    oriental,

    du

    Moustérien de

    tradition

    Acheuléenne, de

    l'Acheuléen

    supérieur, de l'épi-Acheu-

    léen

    et les autres industries présentant de très nombreux

    outils «à retouche sur face

    plane» ? Ces industries se

    caractérisent aussi par une production lithique

    basée

    sur

    le

    débitage,

    elles

    sont

    donc mixtes. Nous pouvons

    alors

    nous

    interroger

    sur le sens à donner à ce mode de production

    bifacial. Avons-nous affaire à une

    production

    autonome et

    totalement

    indépendante

    de

    la production

    d'éclats ou

    bien

    à

    une production

    qui, toute

    bifaciale

    qu'elle soit, est

    régie

    de la

    même

    façon

    qu'une

    production

    d'éclats ? En

    d'autres

    termes, il nous semble nécessaire

    de distinguer

    des

    schémas

    opératoires

    la pièce

    bifaciale

    en est

    l aboutis sement et

    le volume

    façonné

    l'outil,

    et

    des

    schémas

    opératoires

    où,

    au

    contraire,

    la pièce

    bifaciale

    ne

    représente qu'un

    stade

    de configuration nécessaire suivi d'autres stades

    d'aménagement.

    Dans

    ce cas, les pièces bifaciales

    sont

    conçues

    comme

    des supports au même titre que des

    éclats

    et le façonnage

    se substitue au

    débitage pour

    produire des

    supports spécifiques.

    Cette spécificité est, dans

    certains

    cas, si puissante que

    dans

    les industries

    lithiques,

    où il

    n'existe qu'un

    schéma

    de débitage,

    la

    retouche

    se substitue

    au

    façonnage

    pour produire des pièces «bifaciales» (ex. :

    racloir à

    retouche sur face

    plane).

    Par ailleurs, au

    même

    titre

    qu'un système de production

    d'éclats, il

    existe une

    très forte

    variabilité morpho-technique

    des

    supports

    bifa-

    ciaux

    signifiant

    l'existence

    de méthodes

    différentes.

    Ces observations

    constituent

    une base de travail. Mais

    les

    analyses technologiques mettent clairement

    en

    évidence une

    différence

    qui nous

    semble

    très

    importante.

    Elle

    concerne la façon de concevoir le volume

    :

    dans le

    cas

    la pièce bifaciale apparaît

    comme

    un

    support d'outils,

    la

    section de la

    partie

    de la pièce qui

    semble

    opérationnelle

    est

    piano-convexe et dans l'autre

    cas

    la

    section

    est

    biconvexe.

    Nous distinguons ainsi deux

    grandes

    familles de

    chaînes opératoires s'opposant sur la

    relation

    entre le volume

    et

    l'outil :

    l'un

    est

    l'outil,

    l'autre

    le

    support.

    45

  • 8/17/2019 Identificaciión de Las Cadenas Operativas. Talla Discoide y Levallois

    5/53

    2-1

    Chaînes opératoires des

    «pièces

    bifaciales

    tils»

    Schéma opératoire

    La

    production de

    «pièces bifaciales outils»

    résulte de

    l'affinage

    d'ébauches

    successives

    jusqu'à

    l'obtention de

    la

    forme

    recherchée

    (fig.

    I,

    1).

    Quel que

    soit

    le

    stade

    d'exhaustion,

    de la première ébauche jusqu'à la pièce

    finale,

    la configuration volumétrique reste identique. Cette

    configuration

    est

    des plus simples

    :

    elle consiste

    en

    deux

    surfaces

    non

    hiérarchisées,

    convexes

    et symétriques par

    rapport à

    leur

    plan sécant et sagittal. La mise

    en

    place de

    ces deux

    surfaces

    est

    simultanée et investie de la même

    fonction

    : créer

    un bord

    actif susceptible

    d'être retouché.

    Méthodes

    Devant la linéarité du processus de fabrication du

    «biface

    outil», les méthodes mises

    enjeu

    sontpeu

    différenciées . Seule la recherche de

    caractères

    particuliers

    susc itera l'utilisation de

    méthodes

    différentes. Ces

    caractères

    concernent :

    - le type de delineation (rectiligne ou

    sinusoïde),

    - les

    plans

    de

    symétrie

    (frontal ou sagittal),

    - un caractère

    naturel

    ou prédéterminé

    utile

    (base

    réservées,

    dos naturel, tranchant transversal).

    De même, en fonction du support

    initial

    utilisé -bloc,

    éclat de

    gel,

    fragment, éclat ou éclat Kombewa- le stade

    d'initialisation

    de

    l'ébauche

    peut être

    réalisé

    de façons

    différentes.

    Néanmoins,

    quelle que

    soit

    la

    méthode

    optée, les

    éclats

    de façonnage auront strictement le même rôle,

    puisque

    l'opération de

    taille

    est

    linéale. Ils

    seront

    facilement re-

    groupables en différentes classes morpho-techniques,

    chacune d'elles

    traduisant le

    stade

    d'exhaustion de

    l ébauche.

    Techniques

    Les techniques mises

    en jeu

    sont de deux

    ordres :

    la

    percussion au percuteur dur et la percussion au

    percuteur

    tendre.

    Leur utilisation

    peut

    être

    exclusive

    ou associée.

    Dans le

    cas

    d'une

    association,

    le percuteur dur

    est

    souvent

    utilisé en

    premier.

    En

    effet,

    en

    fonction

    du

    volume

    et

    de

    la

    morphologie

    du bloc, son utilisation

    est préférable,

    voire

    nécessaire.

    Acquisition

    des matières premières

    Dans

    le cadre de l'étude des

    méthodes,

    nous avons

    évoqué

    le problème de la variété des supports utilisables

    pour le façonnage de la première

    ébauche.

    Il

    est

    évident

    qu'en fonction du

    type

    de support utilisé, les séquences

    opératoires, qui le produisent, seront différentes. Mais ces

    différences ne s'analyseront pas de la même manière.

    Dans

    certains

    cas,

    elles

    s'analyseront

    en

    terme

    de

    méthodes

    et dans d'autres

    cas en terme de

    schémas opératoires.

    Ces

    derniers

    sont

    en

    général des schémas de débitage. En

    effet,

    beaucoup

    de supports sont des éclats qui résultent de

    systèmes de production différents (Levallois, Kombewa,

    autres...).

    Ainsi, certaines chaînes opératoires seront

    particulièrement

    délicates

    à

    analyser

    car

    elles

    sont

    régies

    par

    plusieurs schémas

    opératoires.

    Mais, hélas, force

    est

    de

    constater que ces chaînes opératoires

    sont

    rarement étudiées

    dans

    leur

    globalité, laissant souvent de côté l'analyse

    de

    la

    séquence

    de production des supports. Pourquoi

    ?

    En

    dehors

    de l'illogisme d'une telle démarche intellectuelle,

    au

    regard

    d'études

    de collections (bien

    pauvres), il

    nous

    semble

    que la variabilité des chaînes opératoires

    bifaciales

    se

    situe aussi à ce niveau. Les études concernant les

    hachereaux sont là pour le

    démontrer.

    De même, nous devons prendre en compte des

    problèmes d'accessibilité et de caractéristiques des

    matières

    premières

    et

    considérer

    aussi l'organisation spatiale des

    activités

    techniques

    liées à l'acquisition

    de

    la

    matière

    première.

    Devant la disparité des études concernantce problème

    pour ces

    périodes,

    il

    nous

    semble préférable de présenter,

    sans commentaire, les différentes questions auxquelles il

    faut

    répondre

    :

    - Caractéristique de la matière première

    :

    - Transportable ou

    non

    transportable. Et par la suite, la

    fragmentation sur place des blocs bruts ou leur non

    transformation;

    - Morphologie :

    sélection d'une

    morphologie

    naturelle

    ou indifférence au support.

    On peut

    mettre

    en

    évidence,

    par

    exemple, le

    rôle

    de

    la

    sélection d'une morphologie naturelle adaptée à l'objectif

    dans

    le processus de la chaîne

    opératoire

    de certaines

    industries acheulécnnes : cas de blocs

    partiellement

    aménagés

    à Cagny

    et

    à Barbas ; façonnage de la

    totalité du

    volume

    du

    biface

    dans d'autres cas.

    La sélection

    d'une

    morphologie naturelle peut trouver son équivalent

    dans

    la

    production

    d'éclats-supports adaptés. Problème de a qualité

    technique du matériau

    : les choix observés sont-ils

    liés

    à

    des exigences ?

    - Accessibilité à

    la

    matière première :

    - Territoire d'exploitation des

    ressources

    :

    - quantitatif nombre de sources exploitées,

    -

    qualitatif

    types

    de

    matières premières

    et

    localisation

    (local,

    proche, éloigné).

    - Moyen d'accès à la matière

    première

    :

    - extraction ou collecte.

    -

    Organisation spatiale

    des

    activités techniques

    liées à

    l'acquisition

    de la matière première

    :

    -

    Formes techniques du transport de la

    matière

    première

    en blocs, en fragments, en éclats en ébauches

    (début de la

    transformation

    sur place),

    -

    Existence ou

    non

    de sites spécialisés dans

    l acquisition ou le début de la

    transformation

    des blocs.

    46

  • 8/17/2019 Identificaciión de Las Cadenas Operativas. Talla Discoide y Levallois

    6/53

    Fig. 1 Chaînes opératoires bifaciales

    1 : Biface outil

    du

    gisement

    du Dau, Moustérien

    de Tradition

    Acheuléenne,

    d'après Rigaud, 1982 ;

    2

    : Pièce bifaciale support, Barbas couche

    II.

    Les

    deux bords

    convergents présentent

    une retouche

    continue

    3

    :

    Pièce

    bifaciale

    support

    de

    La

    Micoque, couche

    6.

    4

    :

    Prondnickmesser. Villemaur-sur-Vanne.

    47

  • 8/17/2019 Identificaciión de Las Cadenas Operativas. Talla Discoide y Levallois

    7/53

    2-2

    Chaînes opératoires des

    «pièces

    bifaciales

    supports»

    Schéma opératoire

    La

    production

    de

    ces

    supports résulte

    de

    la

    mise

    en

    place

    de deux

    surfaces

    sécantes

    dont

    l'une

    est

    convexe

    et

    l'autre plane. Le plan d'intersection de

    ces

    deux surfaces

    se

    confond alors avec la surface plane. Le volume ainsi

    construit

    comporte deux surfaces hiérarchisées et non

    symétriques dans

    leur

    plan frontal.

    En fonction des méthodes optées, l'ordre de façonnage

    de ces deux

    surfaces

    pourra varier

    ; en

    revanche,

    elles ne

    seront jamais

    réalisées

    simultanément. Ceci pour la simple

    raison que leur construction résulte de l'utilisation et de la

    combinaison

    de différents enlèvements.

    Construire une surface

    plane

    nécessite qu'elle

    soit

    conçue

    dès le départ des opérations. En effet, il

    est

    très

    difficile

    de

    transformer

    une surface

    convexe en

    une

    surface plane, l'inverse

    est

    par

    contre

    nettement plus facile à

    réaliser. De même, le façonnage d'une surface

    plane est

    techniquementplus

    difficile

    à réaliser, car plus

    soumis

    aux

    accidents d'outre-passage ou de rebroussé. C'est pour

    cette

    raison

    que,

    dans

    certains cas, afin de contourner cette

    difficulté l'homme préhistorique est parti

    d'une surface

    déjà plane (face inférieure d'éclat, plan

    de

    clivage d'un

    bloc).

    Mais pourquoi

    utiliser

    une surface plane pour en faire

    une

    autre

    surface plane et ceci avant l'aménagement du

    moindre bord

    actif

    ?

    Cette

    situation paradoxale ne se

    justifie

    pleinement

    que

    si

    l'outil

    est

    conçu

    uniquement

    aux

    dépens d'un certain

    type

    de support bifacial. Aumême titre

    qu'il existe des

    systèmes lithiques producteurs

    d'éclats

    supports, il

    existe d'autres systèmes

    dont le support de

    base est

    une

    pièce bifaciale.

    Il est évident que les

    modalités

    d'application

    d'une

    telle

    conception

    seront diversifiées.

    Nous sommes

    en mesure

    d'en distinguer actuellement

    trois

    :

    - il s'agit d'un support

    particulier

    aux

    dépens

    duquel

    sera fait un

    outil

    particulier. C'est le

    cas

    par exemple

    de certains bifaces du M.T. A. ou encore des racloirs

    Quina

    à retouche sur face plane. Ces outils sont

    généralement

    associés

    à

    d'autres

    outils

    faits

    aux

    dépens d'éclats, ces

    derniers

    conservant leurs

    caractéristiques

    volumétriques.

    Nous sommes donc

    en

    présence de deux schémas opératoires

    :

    l'un de

    débitage (indépendant), l'autre de façonnage, ce

    dernier

    étant

    réservé pour la fabrication

    d'un outil

    spécifique

    nécessitant une

    section

    piano-convexe.

    Si

    nous ajoutons à cela

    le

    problème

    de

    l'acquisition

    du

    support

    aux dépens

    duquel

    sera façonnée la pièce

    bifaciale,

    nous

    constatons alors

    que certaines

    chaînes opératoires

    posséderont plusieurs

    schémas

    opératoires

    en inter-action,

    témoignant ainsi de

    l extrême

    complexité

    de certaines

    chaînes

    opératoires

    à

    ces

    périodes.

    -

    une forte

    proportion d'

    outils

    est fabriquée aux dépens

    de supports bifaciaux piano-convexes.

    Dans

    ces

    conditions, nous observons une certaine variabilité

    parmi ces supports.

    Mais

    seule la notion

    de

    piano-

    convexe

    est

    invariante. C'est le

    cas

    de certaines

    industries

    du

    Micoquien

    oriental

    ou

    encore, mais

    avec

    moins

    de

    certitude,

    certaines

    industries

    de

    FAcheuléen

    final

    ou

    supérieur.

    -

    une conception intermédiaire

    est

    perceptible ou

    les

    pièces

    bifaciales seront les

    supports d'une catégorie

    d'outils : les

    racloirs -des racloirs simples et

    convergents. C est le cas

    de

    certaines industries acheuléen-

    nes.

    Méthodes

    Les

    méthodes

    pourront varier en fonction

    :

    -

    du type

    d'outil

    recherché

    : faustkeilblâtter,

    blatt-

    spitzcn(fig.

    l,n°2),

    -

    du type de

    support

    bifacial

    :

    «biface

    micoquien»

    (fig. 1, n°

    3), «biface M.T.A.»

    (fig. 1,

    n° 1),

    - d' un caractère

    naturel

    ou prédéterminé

    utile (dos) :

    prondnickmesser (fig. I,

    4).

    Elles varieront aussi en fonction

    du type

    de support

    choisi pour

    être

    transformé en «pièce

    bifaciale support».

    Techniques

    Les

    techniques

    seront

    de deux

    ordres :

    percussion

    directe au percuteur dur et/ou tendre. Suivant les

    méthodes

    optées,

    l'agencement des

    méthodes

    variera.

    Acquisition

    de la matière prem ière

    Le problème

    est strictement identique à celui que

    nous

    avons

    évoqué

    pour les «pièces bifaciales outils».

    Séquence

    d'aménagement

    par la retouche

    Cette séquence

    est importante

    puisqu'au

    même

    titre

    que

    l'éclat,

    en

    fonction de la spécificité du

    support, il peut

    exister une certaine

    variabilité

    opératoire. L'importance

    de

    cette

    étape n'est

    pas non

    plus toujours fonction de

    l'intensité

    de

    la

    retouche.

    En

    effet,

    dans

    certains

    cas,

    la

    pièce bifaciale

    est

    amenée au plus près de la future forme

    de

    l'outil.

    La

    retouche

    se

    fait

    en

    général sur la surface convexe,

    excepté pour le prondnickmesser ou

    cette

    retouche

    se

    fait

    sur la surface

    piano-convexe.

    La pièce bifaciale apparaît

    comme un support orienté et

    hiérarchisé.

    Lorsqu'on envisage les séquences de réaménagement

    de

    l'outil, on

    observe,

    à la différence des

    outils sur éclats,

    que cette remise en forme concerne aussi

    bien

    la surface

    convexe

    que

    la

    surface plane.

    Dans le

    cas

    de

    cette dernière

    surface, les

    éclats de retouche maintiennent la

    surface

    plane, donc

    plutôt

    que d'une

    véritable retouche,

    il

    s'agit

    du

    maintient

    du caractère opérationnel du support initial.

    48

  • 8/17/2019 Identificaciión de Las Cadenas Operativas. Talla Discoide y Levallois

    8/53

    L'analyse technologique nous permet de

    mieux

    mettre

    en évidence des différences à

    l'intérieur

    de la grande

    famille

    du «biface».

    Mais ces différences

    sont telles qu'il

    n'est

    plus concevable

    de garder un terme unique

    et chargé

    d'un

    tel

    sens.

    De plus, s'il

    nous fallait

    encore

    un argument

    pour

    convaincre de

    la

    nécessité de

    raisonner en

    des

    termes

    différents, nous

    pourrions

    évoquer le

    problème bifacial

    sous l'angle ergonomique.

    Une

    «pièce

    bifaciale outil»

    ne

    peut

    vraisemblablement

    s'utiliser

    de

    la même

    façon qu'une

    «pièce bifaciale support»

    dont

    un

    des

    bords

    est aménagé,

    quel que soit

    le type de travail

    effectué. Il est

    donc

    délicat

    de

    continuer

    à parler de bifaces pour

    l'ensemble ; il

    conviendra it de réserver ce terme à des pièces très précises,

    correspondant à des schémas opératoires tout aussi précis.

    3

    -

    CHAINE OPERATOIRE TRIFACIALE

    Une

    nouvelle catégorie de chaînes opératoires

    est

    actuellement

    en cours

    d'étude.

    Elles

    sont

    structurées

    aux

    dépens d'une conception trifaciale du débitage. Cette

    conception très particulière fut mise en évidence à partir du

    matériel lithique du Pech de

    l'Azé

    II (C.9, C.8) (Boëda

    sous

    presse).

    Autrefois

    décrit

    comme

    un Acheuléen

    méridional

    (Bordes

    1950, 1971), ce matériel

    se

    caractérisait par

    la présence de bifaces

    mal

    venus, peu soignés, souvent

    nucléiformes, de nombreux éclats -Levallois ou

    non-

    et

    des outils. L'analyse

    technologique montre

    que ce

    matériel

    appartient

    à un même et seul schéma

    opératoire

    nommé

    trifacial.

    3-1

    Schéma opératoire

    Le schéma

    opératoire

    trifacial est essentiellement un

    schéma de débitage. La

    production

    d'éclats est

    obtenue

    aux dépens d'un bloc matrice de

    section

    triangulaire,

    plus

    rarement

    quadrangulaire.

    Les

    outils sont

    aménagés à

    partir

    des éclats

    et

    des nucleus.

    Phase

    d'initialisation

    : création

    d'un bloc

    matrice

    triangulaire

    La

    mise en

    forme du

    bloc matrice se

    fait

    aux

    dépens de

    petits rognons ou d'éclats de

    gel.

    Le tailleur

    aménage

    une

    première surface

    plane

    par de grands enlèvements de

    directions parallèles. En fonction de l'état

    initial naturel

    de

    cette surface, elle sera

    plus

    ou

    moins

    aménagée. A partir de

    cette surface,

    la deuxième surface

    est réalisée

    par des

    enlèvements

    envahissants.

    L'angle compris entre ces deux

    surfaces

    est

    de l'ordre de 70°-90°. La troisième surface

    aménagée à

    partir

    de

    la

    deuxième

    vient

    recouper

    la

    première

    et donner une

    section

    triangulaire à ce

    bloc

    matrice.

    L'angle

    compris

    entre la deuxième et la troisième surface

    est

    de l'ordre de

    45°.

    Le volume ainsi

    construit est

    délimité par trois

    surfaces planes

    sécantes.

    Une

    quatrième surface

    peut

    être

    présente mais

    il

    s'agit, dans ce cas, du rattrapage de la

    troisième surface n'ayant pu recouper la première. La

    section

    est

    alors

    sub-triangulaire.

    A

    ce stade de préparation,

    plusieurs

    éventualités vont

    se présenter

    selon l'objectif du tailleur.

    M TRICE TRIF CI LE

    DEBIT GE

    RECURRENT

    □ □ □ □

    ECLATS

    NUCLEUS

    TRIFACE

    Autres Grands éclats

    débordants

    0

    RETOUCHE

    MARGINALE

    T

    Outils

    AMENAGEMENT

    PARTIEL

    DES

    BORDS

    AMENAGEMENT

    SPECIFIQUE

    D'UNE EXTREMITE

    û atil s bifaciaux:

    partiels sur éclats

    o

    DL, Eclat appointé

    Q_

    Eclat

    à

    tranchant

    tr

    an s

    ver

    s

    al

    I

    Trif

    ace

    Trif

    ace appointé

    Tiface à tranc liant

    transversal

    _ Triface divers

    49

  • 8/17/2019 Identificaciión de Las Cadenas Operativas. Talla Discoide y Levallois

    9/53

    Phase de debitage

    Cette

    phase

    opératoire

    représente le plein debitage.

    Le debitage

    se fait aux dépens des deuxième

    et

    troisième

    surfaces

    qui servent

    alternativement

    de

    surfaces

    de

    plan de

    frappe.

    La

    première surface est

    rarement

    exploitée

    comme surface de debitage,

    en revanche elle peut servir

    de

    surface de plan de

    frappe.

    L'exploitation du

    bloc matrice

    se fait

    par

    des

    enlèvements envahissants de

    direction

    centripète et cordale (fig. 2, n° 1 et 2).

    Par

    enlèvement de direction

    cordale, nous

    entendons

    des

    enlèvements

    d'axe déjeté

    par

    rapport au centre

    du

    nucleus à la différence des

    enlèvements

    de direction

    centripète dont l'axe passe

    par

    le centre

    du

    nucleus.

    Nous

    avons été amenés à

    opérer

    cette distinction car la

    direction

    choisie a des

    conséquences

    non négligeables

    tant sur

    les

    critères morphotechniques

    de l'éclat obtenu

    que

    sur

    l enchaînement

    des

    éclats. De direction cordale,

    les

    éclats

    présentent

    un

    débordement

    mais

    l'axe

    de debitage n'est

    pas identique à

    l'axe morphologique (le

    différenciant

    ainsi

    de l'éclat débordant sensu

    stricto).

    Sur la surface débitée,

    le

    débordement (re)crée

    des

    convexités latérales

    favorisant la poursuite du debitage.

    Du fait de la

    combinaison d'enlèvements

    de

    direction

    cordale et centripète, la surface

    est

    toujours maintenue

    dans le même état technique rendant

    possible

    la production

    d'éclats

    successifs

    relativement envahissants. Les

    enlèvements de direction

    cordale

    permettent aux enlèvements

    centripètes de ne

    pas

    réfléchir grâce aux

    convexités

    qu'ils

    aménagent. Excepté le débordement de certains

    enlèvements,

    il

    ne

    semble pas

    exister

    de caractères techniques

    aussi standardisés sur les autres produits.

    La

    production

    d'éclats par surface débitée nous

    semble répondre à une recherche de productivité plutôt qu'à

    une

    quelconque notion

    de standardisation des futurs

    supports d'outils.

    Cette

    productivité est rendue possible par le

    parallélisme

    des plans de fracturation des éclats les uns

    par

    rapport aux autres.

    Ce parallélisme

    permet de maintenir

    une surface de debitage

    piano-convexe sans

    cesse

    renouvelée.

    Cette conception

    trifaciale

    du debitage

    est

    de type

    récurrent

    car

    chaque

    enlèvement

    exerce

    un contrôle sur

    la

    surface

    à débiter.

    Chaque enlèvement

    est prédéterminant.

    Ils sont

    de

    même

    prédéterminés. Cette prédétermination

    est

    uniquement due à l'enchaînement d'enlèvements de

    direction

    centripète

    et cordale. Donc d'une certaine

    manière, du fait de

    l'entretien

    de

    cette

    surface

    permettant

    d'obtenir un maximum d'éclats, la

    morphologie

    et

    les

    caractères techniques de ces

    derniers

    étaient évidemment

    connus voire même recherchés.

    Un tel schéma

    opératoire

    peut

    produire des éclats dits

    Levallois (fig. 3A). Mais au regard du schéma

    opératoire

    trifacial, ces

    éclats

    ne sont

    pas

    Levallois dans le sens

    technologique. En effet, du fait que nous sommes

    obligés

    d'utiliser

    une terminologie déjà existante, il

    existe

    des

    risques de confusion.

    Il

    faut

    distinguer

    deux

    aspects :

    l'un

    typologique et l'autre technologique. Un éclat peut très

    bien

    être typologiquement Levallois sans pour cela être

    technologiquement

    Levallois. Cela

    n'a

    rien de surprenant

    puisque la production d'éclats Levallois n'est pas

    spécifique

    d'un

    debitage

    Levallois.

    De

    la même

    façon

    les

    pointes

    pseudo-Levallois

    ne

    sont

    pas spécifiques d'un

    debitage

    discoïde,

    les

    lames

    ne

    sont

    pas spécifiques d'un

    debitage

    de type

    Paléolithique supérieur,

    etc.

    Seule l'étude des

    conceptions

    sous-jacentes qui

    régissent le

    debitage

    permet

    de

    définir celui-ci et,

    par

    là même,

    de déterminer les objectifs recherchés.

    Les nucleus

    résiduels

    ont conservé,

    tout

    le long du

    debitage,

    un volume trifacial identique à la matrice de

    départ

    produisant

    ainsi des

    enlèvements

    de

    dimensions

    variables mais

    qu'il

    est

    aisé

    de regrouper

    par

    catégories

    techniques.

    Une de

    ces catégories peut

    consister

    en

    de

    grands

    enlèvements débordants

    et,

    dans

    certains

    cas,

    outrepassants

    (fig.

    3B). Ces enlèvements résultent de

    l'utilisation

    de

    méthodes particulières

    que

    nous

    ne

    détaillerons

    pas

    ici.

    Ces éclats sont aménagés dans un

    second

    temps

    en outils.

    Le bulbe et le talon sont éliminés créant alors un

    bord

    tranchant. La delineation des bords

    est

    convergente ou

    parallèle, créant ainsi

    soit

    une pointe,

    soit

    un tranchant. La

    partie

    opposée correspond au débordement et n'est que

    très peu modifiée.

    Ces éléments sont appelés pièces appointées et pièces

    à tranchant

    transversal

    et non

    pas

    bifaces ou

    hachereaux.

    L'intentionnalité

    de

    tels

    supports

    est à envisager bien

    qu'ils

    puissent

    résulter d'accidents de taille. Néanmoins,

    ils s'inscrivent parfaitement dans le schéma de

    taille

    que

    nous

    avons

    décrit

    précédemment.

    De

    tels

    éclats

    de

    dimensions plus modestes furent produits en quantité et

    retouchés. Aussi, pourquoi les plus grands ne le seraient-ils

    pas ? Au

    Pech de l'

    Azé,

    ces objets

    furent

    retrouvés,

    ils

    sont

    tous

    aménagés en outils.

    Phase d'aménagement des nucleus

    Le debitage de

    certains

    nucleus

    est

    conduit de

    telle

    manière que ces

    derniers possèdent

    une silhouette plus

    allongée tout en

    conservant, par ailleurs, la même

    conception volumétrique trifaciale (fig. 2, n° 3 et 4). Une fois cette

    silhouette particulière obtenue,

    on

    constate un

    aménagement partiel

    du

    nucleus.

    Cet aménagement

    consiste

    à

    créer

    un appointement

    aux

    dépens d'une des

    extrémités ; ce

    travail

    peut

    être succinct ou

    important.

    Ces

    pièces, au

    Pech

    de

    l'

    Azé II, furent considérées

    par

    F. Bordes

    comme

    des

    bifaces nucléiformes,

    justifiant

    à eux

    seuls

    la

    notion

    d'Acheuléen méridional.

    La mise

    en évidence

    d'industries lithiques régies par

    de tels schémas opératoires de debitage éclaire

    différemment cette

    période

    confuse

    qu'est l' Acheuléen. D ans

    le cas

    présent, le debitage

    s'organise

    aux dépens

    d'une

    matrice

    trifaciale. Le nucleus ainsi conçu gardera

    cette

    forme

    caractérisée

    tout le

    long

    du debitage.

    Cette

    persistance

    témoigne d'un système technique parfaitement adapté aux

    50

  • 8/17/2019 Identificaciión de Las Cadenas Operativas. Talla Discoide y Levallois

    10/53

    Fig.

    2

    Chaîne

    opératoire

    trifaciale

    1 et 2

    :

    Nucleus issus d'une

    matrice trifaciale.

    Pech de l'Azé

    II, couche

    9

    ;

    3 et 4

    :

    Nucleus

    aménagé :

    triface appointé. Pech de l'Azé II, couche 9.

    Les

    pointillés,

    du

    plus

    gras

    au

    plus

    fin,

    représentent les

    différentes

    opérations techniques.

    Le

    dernier

    correspond

    au

    stade

    d'aménagement du nucleus

    en outil.

    51

  • 8/17/2019 Identificaciión de Las Cadenas Operativas. Talla Discoide y Levallois

    11/53

    Fig.

    3

    Chaîne

    opératoire

    trifaciale

    A : Eclats de

    debitage

    du Pech de

    l'

    Azé II,

    couche

    9.

    Les enlèvements 4, 5,

    6

    et

    7

    présentent un dos aménagé

    Dans

    le case

    4

    et 5, l'axe de

    debitage

    et l'axe du dos divergent. Les enlèvements

    6

    et

    7 sont

    des

    éclats

    débordants classiques le dos

    st

    parallèle

    à l'axe de debitage.  

    B

    : Eclat

    débordant

    : Pech

    de

    l'

    Azé

    II, couche

    9.

    Il

    s'agit d'un

    éclat plus

    large

    que

    long

    présentant

    un

    débordement

    latéral

    e

    stade

    d'aménagement,

    représenté par

    des

    pointillés

    clairs,

    consiste en une élimination

    du

    bulbe,

    un

    aménagement

    partiel

    u

    débordement

    et

    la

    régularisation

    des

    bords.

    L'ensemble

    de

    ces

    modifications semble

    conférer

    à

    cet

    éclat

    débordant

    un

    ens fonctionnel précis.

    52

  • 8/17/2019 Identificaciión de Las Cadenas Operativas. Talla Discoide y Levallois

    12/53

    objectifs connus

    aussi

    bien quantitatifs

    que

    qualitatifs.

    Cette caractéristique trifaciale n'est

    pas isolée,

    d'autres

    gisements

    présentent

    ce phénomène mais le

    niveau

    d analyse entre gisements n'étant

    pas encore équivalent,

    nous

    devons

    suspecter

    les

    différences

    d'utilisation

    de

    cette

    matrice trifaciale.

    4

    -

    CHAINE OPERATOIRE

    LEVALLOIS

    Les

    chaînes opératoires

    Levallois furent

    les

    premières

    chaînes

    de débitage

    à

    être décrites. Mais de sérieux

    problèmes

    de

    reconnaissance

    des produits et des systèmes

    opératoires

    sous-jacents persistaient.

    L'essentiel des

    définitions

    proposées jusqu'à maintenant reposait sur deux notions

    capitales

    :

    prédétermination et production

    d'un

    seul

    éclat

    caractérisé. En proposant

    comme objectif

    'éclat et

    comme

    concept la prédétermination, les différentes définitions

    limitaient

    considérablement

    leurs possibilités

    d investigations.

    Elles

    postulaient

    intrinsèquement une invariabilité

    dans l'objectif, un unique

    éclat, et

    la

    spécificité de

    la notion

    de prédétermination au Levallois. Voulant mettre l'accent

    sur l'originalité de cette méthode, l'outil de

    reconnaissance proposé était réducteur. En conséquence, il n'était

    pas en mesure de mettre

    clairement

    en évidence une

    variabilité attestée

    par

    tous

    les préhistoriens. Seule une

    analyse technologique

    était,

    nous semble t-il, capable de

    mettre en avant la

    diversité et

    la complexité

    du

    champ

    d'application

    du débitage

    Levallois. Mais

    pour devenir

    opérationnels

    dans

    le

    champ

    archéologique, il

    nous

    fallait

    nécessairement

    formaliser différemment ce mode

    de

    débitage

    dissociant

    les mots

    Levallois-prédétermination-tech-

    nique-méthode

    en leur

    redonnant une

    valeur sémantique

    propre.

    4-1

    Concept opératoire

    Levallois

    Le concept opératoire Levallois

    est

    structuré à

    partir

    de

    deux notions

    interactives :

    la conception volumétrique du

    nucleus et son mode d'exploitation.

    A

    chacune de ces deux

    notions correspondent des

    critères

    techniques spécifiques

    dont il résultera une

    production

    d'enlèvements

    définis

    et

    variés.

    La

    définition

    que

    nous proposons

    résulte

    de

    l interaction de

    six critères indissociables (Boëda 1986 ; 1988a, b

    et

    c ;

    1990)

    :

    1 - Le volume du nucleus

    est

    conçu en deux

    surfaces

    convexes asymétriques,

    sécantes,

    délimitant

    un plan

    d intersection.

    2

    - Les

    deux surfaces

    sont hiérarchisées : l'une est

    conçue comme

    surface productrice d'enlèvements

    définis

    et variés, la deuxième surface

    est

    conçue

    comme

    surface

    de

    plans

    de frappe des enlèvements

    définis.

    Leurs rôles

    ne

    peuvent

    être interchangés lors d'une même séquence de

    production d'enlèvements prédéterminés.

    3

    - La

    surface de débitage

    est

    aménagée de

    telle

    façon

    que

    les produits obtenus

    à ses

    dépens

    soient déterminés.

    Les

    critères

    techniques de prédétermination des

    ments

    consistent

    en l'aménagement

    de

    convexités

    latérales et distales sur

    cette dite

    surface. Ces

    critères

    ont pour

    rôle

    de guider l'onde de

    choc

    de chaque enlèvement

    prédéterminé.

    4

    - La

    surface

    de

    préparation

    des plans de frappe est

    aménagée

    de

    telle façon

    que les

    enlèvements

    prédéterminants et prédéterminés puissent répondre aux objectifs

    fixés. Ces aménagements sont

    spécifiques

    des méthodes

    optées

    pour le

    détachement

    des

    enlèvements

    prédéterminés

    5

    -

    Les

    plans

    de fracture des enlèvements

    prédéterminés sont

    parallèles

    ou

    subparallèles

    au plan d'intersection

    des deux surfaces.

    6

    -

    La technique de débitage

    est

    exclusive

    tout

    au long

    du schéma opératoire Levallois. Il

    s'agit

    de la percussion

    directe

    au

    percuteur

    de

    pierre.

    Mais il faut savoir que ces critères résultent

    chacun

    d'une

    option

    parmi

    un

    ensemble

    de

    possibles.

    Il

    existe

    d'autres

    conceptions

    volumétriques, d'autres

    hiérarchisations, d'autres techniques

    ou encore

    d'autres modes

    d exploitation, etc.

    L'originalité du débitageLevallois, tel

    que

    nous l'avons

    perçu à propos des gisements

    étudiés,

    résulte de la

    présence de ces

    différents

    critères et surtout de leur

    combinaison.

    4-2

    Description

    de la chaîne

    opératoire

    Séquence

    d'acquisition de

    la matière première

    L'approche techno-économique des chaînes

    opératoires permet la prise en

    considération de

    paramètres

    qui,

    dès

    l'amont

    de la séquence de débitage et de fabrication de

    l'outillage, vont contribuer

    à la détermination des

    objectifs. Peu de

    paramètres

    physiques paraissent déterminants

    à ce stade. Les plus contraignants sont l'accessibilité des

    matériaux dans l'environnement et la dimension de

    ces

    derniers.

    Il faut donc rappeler ici que la discussion des

    conditions d'accès à la matière

    première,

    son

    abondance

    et sa

    disponibilité doivent être

    évaluées, avant

    toute

    autre chose.

    La

    méthode

    d'analyse

    en

    sera

    la

    même

    que celle

    évoquée

    plus haut pour

    les chaînes opératoires bifaciales.

    Parmi les caractéristiques

    de

    la matière

    première

    qui

    sont

    à rechercher,

    c'est

    la morphologie

    et

    la

    dimension

    des

    unités

    volumétriques qui sont primordiales. La dimension

    des blocs

    conditionne

    en

    effet directement

    le

    fractionnement de

    ces derniers en

    unités plus

    petites,

    aptes au

    transport, et

    peut expliquer

    ainsi l'absence de produits

    corticaux

    parmi les

    vestiges techniques des

    phases

    initiales d'une

    chaîne

    opératoire.

    Enfin,

    la dimension de la

    matière

    première peut être

    l'

    objet

    d'

    une

    recherche

    particulière

    pour

    l'obtention de produits aux caractéristiques

    morphotechniques et dimensionnelles appropriées à des

    usages

    et

    à

    des

    outils

    au

    fonctionnement

    spécifique.

    Dès

    cette

    phase, ce qui

    est

    le plus régulièrement

    53

  • 8/17/2019 Identificaciión de Las Cadenas Operativas. Talla Discoide y Levallois

    13/53

    DEBITAGE LEVALLOIS

    A ECLAT(S)

    PREFERENTIEL(S)

    DEBITAGE

    LEVALLOIS RECURRENT

    Fig. 4

    A : Débitage Levallois méthode à éclat préférentiel. Premier

    enlèvement.

    B : Débitage Levallois méthode à éclat préférentiel, deuxième

    enlèvement.

    Le débitage de cet enlèvement

    peut se

    faire sans un réaménagement de la surface de débitage.

    C

    :

    Débitage

    Levallois

    méthode

    récurrente

    unipolaire, première série

    d'enlèvements.

    D

    :

    Débitage

    Levallois méthode récurrente

    unipolaire,

    deuxième

    série

    d'enlèvements après réaménagement de la

    surface

    de débitage.

    54

  • 8/17/2019 Identificaciión de Las Cadenas Operativas. Talla Discoide y Levallois

    14/53

    observé sur

    les

    gîtes de matières premières

    situés

    à quelque

    distance des lieux d'habitat, c'est une

    série

    de

    comportements visant à tester la matière première puis,

    éventuellement, à entreprendre l'orientation du volume du nucleus et

    à initialiser la mise en forme de ce

    dernier.

    Les

    enlèvements

    caractéristiques

    sont

    essentiellement

    des éclats

    corticaux,

    entames

    et

    semi-corticaux.

    Enfin, le grand intérêt d'une

    approche

    techno-économique

    détaillée

    dès la

    phase d'acquisition

    de la matière

    première

    réside dans

    les

    possibilités de mise en

    évidence

    d'une répartition spatiale des activités techniques et des

    phases

    de la

    chaîne

    opératoire. Ces phases

    peuvent

    se

    distribuer

    et paraître

    organisées

    dans des lieux éloignés

    les

    uns

    des

    autres. Ce sont

    les

    discontinuités

    observées

    dans

    les chaînes opératoires qui sont les plus

    informatrices

    à cet

    égard. Il peut s'agir de discontinuités

    spatiales

    qui sont

    liées

    à des sources d'approvisionnement différentes

    ; elles

    résultent de l'observation de matières

    premières

    variées au

    sein

    d'un

    même

    ensemble

    lithique.

    Des

    discontinuités

    chronologiques interviennent aussi dans le déroulement

    d'une

    chaîne

    opératoire. Elles

    se traduisent

    alors par des

    différences de représentation entre

    les phases

    d'une même

    chaîne

    opératoire

    pour un type de matière première donné.

    Ainsi, des chaînes opératoires sont mieux représentées par

    leurs stades initiaux sur des ateliers de débitage et par leurs

    stades terminaux dans des sites d'habitat où les produits de

    débitage sont seulement transformés en outils etretouchés.

    Ces

    discontinuités

    permettent d'interpréter,

    grâce

    à la

    notion globale

    de chaîne opératoire, les témoins positifs et

    négatifs observés dans un site de points de vue

    s imultanément

    spatiaux,

    fonctionnels

    et

    comportementaux.

    En ce

    qui

    concerne le phénomène de

    diffusion,

    la

    distance

    de

    transport

    d'un

    matériau

    influe

    largement sur

    l'image de la chaîne

    opératoire

    restituée à l'arrivée

    sur le

    lieu d'abandon. Au-delà de ce

    principe général,

    il est clair

    que

    de réelles

    stratégies

    ont

    été

    adoptées

    au Paléolithique

    inférieur

    et moyen par

    des

    groupes

    devant

    faire face

    à des

    nécessités d'approvisionnement

    permanent

    en produits

    lithiques

    tout

    au

    long

    de

    leurs déplacements

    et de

    leurs

    activités. Des notions d'anticipation des

    besoins, dans le

    temps et l'espace,

    ont,

    dès

    lors,

    pu

    voir

    le jour

    (Geneste,

    1985, 1986,

    1989.

    Séquence

    de

    production

    des

    supports

    :

    méthodes,

    technique

    et procédés techniques

    Méthodes

    La méthode renvoie à l'étape de

    production

    :

    elle

    est

    la

    liaison entre la représentation abstraite de l'objectif et sa

    concrétisation.

    Toute méthode consiste en la mise en place

    de l'ensemble des critères techniques précédemment

    décrits ainsi

    qu'à

    la gestion de la surface de débitage

    c'est-à-

    dire que nous aurons autant de

    méthodes

    différentes

    qu'il

    y aura d'objectifs

    qualitativement

    et quantitativement

    différents et tant

    qu'il

    y

    aura

    des

    façons

    différentes

    pour

    obtenir un même

    objectif.

    Sur

    la base des objectifs quantitatifs recherchés, deux

    grands

    ensembles de méthodes

    peuvent

    être distingués

    (fig. 4):

    -

    un premier

    ensemble

    de méthodes

    dont l'objectif

    correspond à l'obtention

    d

    'un

    unique éclat

    préférentiel

    par

    surface

    préparée.

    C'est-à-dire que la

    surface

    de débitage

    du

    nucleus

    est

    exploitée

    par

    un

    seul

    éclat.

    Si

    l'on

    désire

    obtenir

    d'autres éclats,

    il

    sera

    nécessaire

    de remettre

    en

    place une

    surface

    de débitage.

    Ces

    méthodes ainsi que le

    nucleus sont dits à

    éclat

    préférentiel. Parmi cet ensemble

    de méthodes,

    il

    nous faut établir une

    distinction

    entre des

    méthodes dites prédéterminées et d'autres con jecturales.

    Cette

    distinction repose

    sur l'intentionnalité et

    l investissement

    technique réel. En effet,

    les

    méthodes dites

    déterminées correspondent à des

    méthodes

    où l'objectif

    est

    déterminé

    précisément

    avant toutes opérations. Par

    contre,

    les

    méthodes

    dites

    conjecturales

    ne sont en réalité que des

    mises

    à profit de

    situations.

    C'est-à-dire que

    le

    tailleur

    sait

    qu'à

    ce

    moment

    précis

    il

    peut obtenir

    un

    certain

    type

    d'éclat. Mais les

    conséquences sur

    le nucleus

    n'étant

    pas

    négligeables, cela

    présuppose

    d'une certaine manière

    que

    le

    tailleur connaît pertinemment les

    conséquences

    techniques de son acte.

    - un deuxième ensemble de

    méthodes,

    dont l'objectif

    correspond à l'obtention de plusieurs éclats prédéterminés

    pour une même surface de préparation Levallois,

    est

    la

    méthode dite récurrente car les critères techniques sont mis

    en place de manière à ce que la surface de préparation

    Levallois

    soit conçue

    pour obtenir une

    série

    récurrente

    d'éclats. Le terme de récurrent désigne une relation de

    cause

    telle

    que la séquence

    revient

    à

    son point

    de

    départ.

    Tout enlèvement

    provenant d'une

    même série récurrente

    est fonction des

    enlèvements

    précédents. En

    d'autres

    termes, ils

    sont

    prédéterminés

    puisqu'ils

    utilisent les critères

    de prédétermination

    et

    prédéterminants puisqu'ils en créent

    de

    nouveaux

    lors de

    leur

    détachement.

    Ces

    deux

    grands ensembles

    de méthodes sont gérés par

    le biais

    de modalités diversifiées dans

    l'organisation des

    enlèvements

    de préparation et de gestion

    des

    nucleus

    :

    gestion unipolaire

    parallèle (fig.

    6), unipolaire

    convergente,

    bipolaire (fig.

    7) et

    centripète (fig.

    8).

    Ces

    différentes

    méthodes peuvent ou non coexister

    entre

    elles

    dans

    un

    même

    ensemble

    lithique.

    Nous

    distinguons alors des systèmes de production linéaux et

    récurrents.

    Nous entendons par système de

    production

    linéal

    toute

    production

    régie uniquement par des méthodes à

    éclats

    préférentiel (fig. 5).

    Nous entendons par système de

    production

    récurrent

    toute

    production

    régie par des méthodes récurrentes. Il

    existe,

    dans certains cas, des systèmes

    mixtes

    où les

    méthodes sont

    récurrentes

    et préférentielles ; mais au lieu

    de

    créer

    un troisième système, nous

    préférons

    regrouper

    ces cas dans un système récurrent. En effet, les

    méthodes

    à

    éclats

    préférentiels

    sont

    souvent

    des

    méthodes dites

    conjecturales et

    correspondent à

    une

    dernière

    séquence

    55

  • 8/17/2019 Identificaciión de Las Cadenas Operativas. Talla Discoide y Levallois

    15/53

    non

    récurrente d'éclats.

    La variabilité des chaînes opératoires Levallois va

    s'opérer à

    différents niveaux

    :

    -

    dans

    les produits

    recherchés,

    - par l'aspect

    quantitatif

    de l'objectif (méthodes

    préférentielles,

    méthodes récurrentes),

    -

    par

    le

    mode

    de

    gestion

    des nucleus

    (organisation

    des

    enlèvements),

    -

    par

    les

    méthodes présentes.

    L'aspect

    quantitatif

    de

    l'objectif peut

    être

    appréhendé

    encore

    à un

    autre niveau

    de variabilité

    :

    c'est le

    nombre

    de

    séquences d'exploitation du nucleus.

    En effet, ou bien une séquence a

    été réalisée

    sur un

    nucleus correspondant donc à l'exploitation

    d'une

    seule

    surface de préparation (ce qui

    se produit

    le plus

    souvent

    dans le

    cas

    des

    méthodes

    linéales, exemple Ault), ou

    bien

    une

    même

    séquence de débitage

    est plusieurs

    fois répétée

    correspondant à l'exploitation de

    plusieurs

    surfaces de

    préparation

    successives,

    entrecoupées

    à chaque

    fois

    de

    phases

    de remise

    en

    forme de surface de débitage et des

    plans

    de frappe (ce qui

    se

    produit le plus souvent dans le

    cas

    des méthodes

    récurrentes

    mais pouvant aussi exister dans

    le

    cas des

    méthodes

    linéales,

    exemple

    Saint-

    Just-La-Chaus-

    sée)

    (Kelley

    1954).

    Ces

    différents

    phasages de la séquence de production

    des produits Levallois et les différentes

    méthodes

    sont

    identifiables

    archéologiquement par la présence de

    produits

    caractéristiques définis

    selon

    des critères

    technologiques , morphologiques et/ou dimensionnels :

    -

    nucleus

    à

    unique éclat

    préférentiel,

    - nucleus récurrent,

    - enlèvement prédéterminé Levallois I,

    II, III,

    -

    enlèvement débordant.

    Dans

    le

    cas

    des méthodes

    récurrentes

    où la méthode de

    débitage

    est

    plusieurs fois répétée, les supports produits

    vont

    se

    répartir en classes morphométriques distinctes

    (mêmes produits

    mais

    de

    dimensions

    successivement plus

    petites), vont être

    obtenus

    en plus grande quantité pour un

    même bloc

    (productivité plus

    importante).

    D'autre part,

    les nucleus

    correspondants

    vont se

    caractériser

    par un fort

    degré d'exhaustion.

    Technique

    La technique

    de détachement de

    tous les

    éclats

    est

    unique : il s'agit

    de

    la

    percussion

    directe

    au

    percuteur

    dur.

    Cette technique

    est

    indépendante de la conception

    volumétrique et du

    mode

    d'exploitation et c'est

    pour l'une

    de

    ces raisons que

    ce

    critère est

    pris

    en compte

    dans la

    définition

    du débitage Levallois.

    A

    la

    même époque,

    d'autres techniques étaient

    également

    connues tant

    pour

    la

    fabrication de pièces

    bifaciales

    que pour la retouche des

    éclats

    supports.

    Dans

    ces deux cas,

    la

    percussion directe au

    percuteur tendre est très

    souvent

    attestée

    soit

    par

    la

    présence

    d'éclats

    caractéristiques,

    soit par

    l'existence

    des

    outils

    de fabrication :

    retouchoirs

    en os.

    L'option, percussion

    directe

    au percuteur, n'est

    aucunement dépendante de la conception Levallois. D'autres

    techniques

    auraient permis

    de détacher

    des

    éclats mais

    inversement cette

    technique,

    adaptée à cette

    conception

    Levallois,

    permet

    d'obtenir un

    certain

    nombre de

    caractéristiques

    qui n'auraient

    pas

    pu

    être

    obtenues

    avec

    unepercussion tendre.

    De

    même, contrairement

    à

    ce

    qui

    est

    communément

    admis, une

    très

    grande variabilité existe à

    propos de

    cette technique.

    En effet, une quantité de

    facteurs

    techniques -gestes, poids du percuteur, nature de

    celui-ci (calcaire, basalte,

    quartz,

    quartzite,

    silex),

    maintient du nucleus, etc.- combinés de façons

    différentes

    permettent d'obtenir

    des

    caractères

    techniques différents

    aux dépens des

    faces

    inférieures

    d'éclats pour une même

    surface

    supérieure.

    Procédés techniques

    Les

    procédés

    techniques mis en

    évidence

    concernent

    la

    préparation

    du futur talon des éclats.

    -

    Cas du

    chapeau de gendarme :

    -

    deux

    encoches

    latérales sont

    réalisées

    sur le

    plan

    de

    frappe à partir d'arêtes de la surface de débitage

    ; elles

    dégagent une proéminence sur

    laquelle

    sera appliquée la

    percussion dégageant l'éclat. Ce procédé

    assure

    une

    meilleure transmission de l'onde de fracture et surtout la

    concentre et l'oriente

    ;

    -

    au cours d'une

    même

    opération, le début

    des nervures

    de

    la

    surface

    de

    débitage

    est

    le plus

    souvent

    aminci par

    deux points d'enlèvement triangulaires.

    -

    Procédé

    d'égrisage

    du

    bord

    du

    plan de

    frappe

    avec

    un

    abraseur qui enlève ou réduit une corniche trop

    proéminente

    permettant

    ainsi une meilleure percussion ou une

    percussion

    plus tangentielle sur un plan de frappe ainsi

    plus convexe à sa partie supérieure.

    Séquence d'aménagement

    par retouche

    L'importance de cette

    étape

    n'est pas seulement

    fonction de

    l'intensité

    de la

    retouche.

    Il semble

    que,

    dans

    certains

    cas, la morphologie recherchée et des

    caractéristiques du

    support

    puissent être

    obtenues

    directement au

    cours du débitage, réduisant ainsi, au strict

    nécessaire,

    la

    phase

    d'aménagement

    par

    la

    retouche.

    C'est

    ce qui

    est

    observé dans

    les industries

    moustériennes

    de

    débitage

    Levallois

    (Biache-Saint-Vaast,

    grotte

    Vaufrey, Mousté-

    rien

    du Proche-Orient

    :

    Kebara)

    où le

    degré

    d'élaboration

    du caractère prédéterminé

    est

    resté tel

    que

    la nécessité

    d'une séquence de retouche

    importante ne se fait pas

    sentir.

    Peu marquée, la retouche

    ne

    fait

    que

    parfaire un

    produit en

    régularisant sa morphologie, son

    contour

    ou son

    tranchant. Ainsi,

    les

    pointes moustériennes et

    les

    racloirs

    convergents sont faits sur des pointes Levallois et

    des

    éclats Levallois triangulaires

    ; les

    racloirs transversaux sur

    des éclats corticaux ou des éclats de mise

    en

    forme larges.

    En

    conséquence,

    en

    termes

    de complexité,

    la

    discrétion

    de la

    séquence

    de transformation

    ne

    préjuge

    en

    rien de la

    56

  • 8/17/2019 Identificaciión de Las Cadenas Operativas. Talla Discoide y Levallois

    16/53

    0

    cm

    Fig. 5

    Méthode

    Levallois

    linéale

    Nucleus de Bagarre,

    d'après

    Boëda

    1988a.

    57

  • 8/17/2019 Identificaciión de Las Cadenas Operativas. Talla Discoide y Levallois

    17/53

    o

     

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    E

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     S

     

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  • 8/17/2019 Identificaciión de Las Cadenas Operativas. Talla Discoide y Levallois

    18/53

    t

    b

    ^

    2

    o

     

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    0

    B

  • 8/17/2019 Identificaciión de Las Cadenas Operativas. Talla Discoide y Levallois

    19/53

    complexité

    de la

    chaîne

    opératoire car elle

    a été

    investie, au

    préalable, d'une

    autre

    manière, dans la conception

    d'un

    produit

    prédéterminé.

    Au

    contraire, dans le Charentien de type

    Quina,

    la

    retouche

    est

    une séquence

    importante

    qui compense,

    en

    quelque

    sorte,

    la

    faible

    prédétermination

    des

    supports.

    Le

    début

    de

    la

    séquence de retouche

    joue un rôle très

    important. La

    retouche

    régularise le support

    dans un premier

    temps et permet d'

    initialiser, de façon caractéristique,

    les

    séries de retouches suivantes.

    D'autre part, dans un grand nombre d'industries,

    les

    produits Levallois semblent être sélectionnés comme

    supports d'outils. Parfois même, certains éléments

    caractéristiques

    d'une

    phase

    de la

    chaîne

    opératoire sont assez

    systématiquement

    choisis comme

    supports

    d'outils

    spécifiques mais d'une manière qui n'est

    pas

    exclusive. A

    Biache-Saint-Vaast, par exemple,

    les

    enlèvements III du

    système unipolaire sont préférentiellement destinés à des

    pointes

    moustériennes

    alors

    que les

    enlèvements

    I

    du

    système bipolaire sont plutôt sélectionnés pour servir de

    supports à des racloirs

    convergents.

    Séquence d'utilisation des outils

    Les travaux

    effectués

    au

    microscope en

    lumière

    réfléchie, sur une série de sites

    moustériens

    français

    (Corbe-

    hem,

    Arcy-sur-Cure,

    Marillac, Pié Lombard

    et

    la

    grotte

    Vaufrey), ont mis en évidence

    deux faits majeurs

    :

    l absence

    de

    traces d'utilisation

    sur une

    large partie

    du

    matériel

    et l'importance du travail du bois.

    Ces

    premières recherches

    ont

    abouti

    par ailleurs

    à

    la

    conclusion

    d'une

    absence de relation entre typologie et

    matière

    travaillée

    sauf pour les encoches et les denticulés

    (Beyries 1987,

    1988).

    Cependant, des résultats récents,

    obtenus sur

    le site de

    Biache-Saint-Vaast,

    couche

    Ha, semblent apporter des

    éléments plus pertinents

    qu'il nous

    semble intéressant de

    signaler ici (Beyries

    1988).

    Dans

    le

    niveau

    Ha de

    Biache,

    comme nous l'avons vu précédemment, E. Boëda a mis

    en

    évidence, sur la base

    d'un

    échantillon, un

    choix

    de

    supports spécifiques

    :

    dans la

    chaîne

    de

    fabrication,

    et en

    particulier pour

    les

    pointes moustériennes,

    se

    sont

    les

    enlèvements

    III

    du

    schéma

    unipolaire qui

    sont

    assez

    systématiquement sélectionnés en tant que supports (Boëda

    1988a).

    Les études tracéologiques ont porté uniquement

    sur la catégorie la mieux représentée dans le niveau Ha de

    Biache :

    racloirs

    et

    pointes

    moustériennes.

    Brièvement exposés

    ici, les résultats

    obtenus sur

    ce site

    indiquent, pour chaque

    catégorie

    d'outils considérée,

    une

    homogénéité

    morphotechnique

    plus

    ou

    moins

    prononcée

    selon

    les

    groupes

    mais

    toujours présente.

    Racloirs non

    convergents simples

    et doubles.

    Les

    supports

    sélectionnés

    sont

    des

    produits

    Levallois

    indifférenciés.

    La

    partie active

    de

    l'outil

    correspond

    à

    la

    zone

    retouchée.